Abû Jahl

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Abû al-Hakam ‘Amr b. Hishâm b. Mughîra al-Makhzûmî (en arabe : ابوالحکم عمرو بن هشام بن مغیرة المخزومي), connu sous le nom de « Abû Jahl » (ابوجهل), fut un des nobles de la tribu Quraych. Il fit partie des polythéistes et des adversaires célèbres et obstinés de l’islam et faisait plusieurs torts envers Banu Hachim et envers les musulmans.

Il fit beaucoup d’activités contre l’islam, dont :

Essayer de couper la relation de Quraych avec Banu Hachim, empêcher Abû Lahab de soutenir le Prophète (s) et conspirer sa mort. Il fut tué à l'âge de 71 au cours de la bataille de Badr.

Présentation

D’après Balâdhurî,[1] Abû Jahl naquit en 554 C. Son père fit partie des nobles de La Mecque et fut le chef de Banû Makhzûm (une des branches de Quraych).[2]

Sa mère, Asmâ’ bt. Mukharriba b. Jandal al-Hanzalî appartint à la tribu Banû Tamîm. Abû Jahl fut attribué aussi à sa mère et fut nommé ibn Hanzalîyya.[3]

Selon certains, Asmâ’ ou sa sœur Julâs, se chargea de garder le traité de Quraych contre Banu Hachim et contre les musulmans.[4] Après, Asmâ’ se convertit à l’islam et fit le commerce de parfum.[5]

Abû Jahl comme les autres nobles Quraychites fut un homme d'affaires.[6] Il fut riche et à l'époque préislamique, on le considérait, comme son père et son frère, l'un des gens généreux Quraychites.[7]

Il eut le statut le plus élevé chez les têtes de Quraych. A l'âge de trente ans, il put devenir un membre de Dâr an-Nadwa (un lieu où les chefs de Quraych se consultaient), alors qu’une des conditions d’entrée à Dâr an-Nadwa, fut avoir 40 ans.[8]

Après la mort de Walîd b. Mughîra, il devint le chef de sa tribu.

Après la naissance de l’islam, il entra en guerre contre l’islam. Il est dit que quelques de ses activités à l’opposé de l’islam, furent la circonstance de la révélation de certains versets.[9]

Opposition avec l’islam

Hostilité envers Banu Hachim

Abû Jahl n’accepta pas l’excellence de Banu Hachim[10] et imagina que le Prophète (s) et Banu Hachim voulaient dominer sur Quraych.[11] Donc, il éprouva un notable dommage au Prophète (s).[12]

Hostilité envers le Prophète (s)

Il fit beaucoup d’efforts contre le Prophète (s). Les plus importantes de ses actions contre le prophète (s) sont :

Hostilité envers les musulmans

Abû Jahl fit beaucoup de maux aux musulmans.[16]

Quand ‘Ayyâsh b. Abî Rabî’a (frère maternel d’Abû Jahl) se convertit à l’islam, il décida de partir à Médine et joindre les Ansâr. Mais Abû Jahl le ramena de Qubâ à La Mecque et l’emprisonna.[17] Le Prophète (s) le nomma « Abû Jahl » (c’est-à-dire : le père de l’ignorance. Celui qui est très ignorant) et ordonna aux musulmans de l’appeler comme cela.[18] Après la mort d’Abû Jahl, grâce à des services que son fils, ‘Akrama, avait rendu à l’islam, le Prophète (s) empêcha les musulmans d’insulter Abû Jahl et leurs a interdit d'attribuer ce surnom à son fils ‘Akrama.[19]

Après l’émigration du Prophète (s) à Médine et l’attaque des musulmans à la caravane des commerçants mécréants, la haine d'Abû Jahl contre le Prophète (s) augmenta de plus en plus.

Au premier siècle de l’Hégire, la caravane des commerçants qui fut sous l’ordre d’Abû Jahl[20] s’affronta Hamza b. ‘Abd al-Muttalib (l’oncle du Prophète (s)) et ses soldats à Sayf al-Bahr. Mais par l’entremise de Majdî b. ‘Amr al-Juhanî, leur affrontement ne s'aboutit pas à la guerre.[21]

Bataille de Badr

Article connexe : Bataille de Badr.

Au deuxième siècle de l’Hégire, Abu Sufyan comprit que les musulmans sont en train de se préparer à attaquer sa caravane. Abû Jahl prépara une armée[22] et sortit de La Mecque pour aider la caravane d’Abu Sufyan.

Abû Jahl était une personne ambitieuse et désira absolument montrer la force de Quraych aux musulmans et aux autres tribus arabes qui furent capables d’attaquer les caravanes de Quraysh.[23] Donc, malgré que la caravane Quraychite réussit à passer par Médine sain, mais, à cause de l’insistance d’Abû Jahl, une partie de l'armée des mécréants continua son chemin vers Badr.

Alors que l’armée mecquoise fut plus nombreux et eut plus d’armes que les musulmans, elle subit une défaite de la guerre et ce furent les musulmans qui vainquirent les Quraychites dans la guerre de Badr.

Dans cette guerre, Abû JAhl et certains chefs Quraychites furent tués.[24] Abû JAhl fut tué par deux jeunes nommés Ma’âdh b. ‘Amr et Ma’Adh b. ‘Afrâ’.[25]

Le Prophète (s) en recevant la nouvelle de la mort d’Abû Jahl (qu’il (s) l’avait qualifié de seau des mécréants et de Pharaon de la communauté)[26] dit :

“ Ô Dieu ! Tu as tenu Ta promesse ! Achève-moi donc ta bénédiction. "[27]

Voir aussi

Références

  1. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 130
  2. Ibn Habîb, Al-Munammaq, p 332; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 127; Zubayrî, Nisab Quraych, p 301
  3. Ibn Hishâm, As-Sîra an-Nabawîyya, vol 1, p 623; Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 291
  4. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 235; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1 , p 209
  5. Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 8 , p 300; Ibn Hajar, Al-Isâba, vol 8, p 10
  6. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 9; Ibn Hishâm, As-Sîra an-Nabawîyya, vol 1, p 595
  7. Ibn Habîb, Al-Munammaq, p 273; Ibn Habîb, Al-Muhabbar, p 139
  8. Azraqî, Akhbâr Makka, vol 2, p253; Ibn Qutayba, ‘Uyûn al-Akhbâr, vol 2, p 230; Ibn Durayd, Al-Ishtiqâq, p 155
  9. Ash-Shaykh at-Tûsî, vol 1, p 59 et vol 9, p 239; Fakhr ad-Dîn Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 31, p 101 et vol 15, p 155; Az-Zamakhsharî, Al-Kashshâf, vol 1, p 47 et vol 2, p 208
  10. Ibn Habîb, Al-Munammaq, p 356
  11. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 30; Al-Halabî, As-Sîra al-Halabîyya, vol 2, p 144; As-Suhaylî, Ar-Rawd al-Unuf, vol 5, p 240
  12. Ibn Ishâq, As-Sîar wa al-Maghâzî, p 145; Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 124
  13. Ibn Ishâq, As-Sîar wa al-Maghâzî, p 161; Ibn Hishâm, As-Sîra an-Nabawîyya, vol 1, p 353; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 208
  14. Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 211; Al-Halabî, As-Sîra al-Halabîyya, vol 1, p 253; Ibn Kathîr, Al-Biâya wa an-Nihâya, vol 3, p 165
  15. Ibn Hishâm, As-Sîra an-Nabawîyya, vol 1, p 482; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 227; At-Tabarî, Târikh at-Tabarî, vol 2, p 371-372
  16. Ibn Hishâm, As-Sîra an-Nabawîyya, vol 1, p 320; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 8, p 264; Ya’qûbî, Târîkh al-Ya’qûbî, vol 1, p 28
  17. Ibn Ishâq, As-Sîar wa al-Maghâzî, p 176; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 4, p 129
  18. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 125
  19. Al-Mubarrid, Al-Kâmil, vol 3, p 1307; Ibn ‘Abd Rabbih, Al-‘Aqd al-Farîd, vol 2, p 393
  20. Ya’qûbî, Târîkh al-Ya’qûbî, vol 2, p 69
  21. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 9; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 2, p 6
  22. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 33
  23. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 43; Ibn Hishâm, As-Sîra an-Nabawîyya, vol 1, p 618; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 2, p 13
  24. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 89; Ibn Hishâm, As-Sîra an-Nabawîyya, vol 1, p 635
  25. Sahîh al-Bukhârî, vol 2, p 68
  26. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 95
  27. Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 1, p 91