Al-Ghusl

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Al-ghusl (les ablutions majeures), (en arabe :الغُسل) ou le bain rituel, consiste à laver la totalité du corps avec une eau pure.

Al-ghusl est de deux types : obligatoire et recommandé. Les Ghusls obligatoires sont le bain de janâba (après sortie de sperme), le bain de haydh (après la période des règles d'une femme), le bain de nifâs (lochies) -après l'accouchement-, le bain d’istihâdhah (la métrorragie), le bain de mass al-mayyit (l'attouchement du cadavre), le bain du mort, le bain de serment ou de promesse.

Tous les Ghusls peuvent se faire de deux manières : séquentiel et par immersion. Il est recommandé que la quantité d'eau utilisée pour le Ghusl séquentiel sois trois litres. Il est possible de prier avec al-Ghusl d’al-janâba et on n'a pas besoin des ablutions (al-Wudû'), mais il y a des désaccords sur d'autres Ghusls.

Ghusls obligatoires

Al-ghusl est obligatoire dans les cas suivants: lorsqu’on est en état d’al-janâba (ghusl d'al-janâba), après l’écoulement sanguin qui se produit chez la femme (les règles, les lochies et la métrorragie) et après avoir touché un homme mort (lorsqu’il devient froid et avant de l’avoir purifié, ghusl Mass al-Mayyit). Il est également obligatoire de faire al-ghusl pour les morts avant de les ensevelir (ghusl du mort).

Certains ghusls recommandés

Article connexe : Ghusls recommandés.

Al-ghusl recommandé se fait de la même manière que al-ghusl qui se fait à la suite d'al-janâba, et il a les mêmes conditions que celui-ci. Et un seul ghusl peut tenir lieu de plusieurs autres ghusls.

Certains jurisconsultes ont cité une centaine de ghusls recommandés; mais la plupart des jurisconsultes (parmi lesquels ont peut citer l’auteur d’ash-sharâi‘) ont cité seulement vingt-huit. Parmi ces ghusls, on peut citer :

Certains jurisconsultes ont dit que al-ghusl est en lui-même un acte recommandé. C’est-à-dire qu’il est recommandé de le faire même en dehors des jours mentionnés dans les hadiths, car Dieu a dit dans le Coran: « Dieu aime ceux qui se repentent et ceux qui se purifient »[1] , et l’Imam as-Sâdiq (a) a dit : « Si tu peux être jour et nuit en état de pureté, n’hésite pas ».[2]

Façon dont se fait al-ghusl

Quelqu’un a dit à l’Imam as-Sâdiq (a) : « Comment doit-on faire al-ghusl »? Et l’Imam as-Sâdiq (a) lui a dit : « Lave [d’abord] tes mains, ensuite verse avec ta main droite de l’eau dans ta main gauche, puis lave [avec ta main gauche] ton membre. Après cela, rince ta bouche et aspire de l’eau par le nez. Ensuite, lave ton corps de la tête aux pieds. Tu n’as pas besoin de faire al-wudhû’ ni avant ni après al-ghusl. Dès que l’eau atteindra une partie de ton corps, celle-ci deviendra pure. Si al-junub (quelqu’un qui est en état d’al-janâba) s’immerge dans l’eau, alors il n’aura pas besoin de faire al-ghusl, et cela, même s’il ne passe pas ses mains sur son corps [après l’immersion] ».[3]

Quelqu’un a dit à l’Imam as-Sâdiq (a): « Si quelqu’un est en état d’al-janâba, pourra-t-il faire al-ghusl en s’exposant à la pluie? » Et l’Imam (a) lui a dit : « Si la pluie le mouille complètement, alors il n’aura pas besoin de faire al-ghusl ».[4]

Les jurisconsultes ont dit que toutes les conditions qui concernent al-wudhû’ concernent aussi al-ghusl (comme an-niyya, la pureté de l’eau…). Al-ghusl peut se faire de deux façons :[5]

Ghusl séquentiel (al-ghusl at-tartîbî)

Dans ce type d’al-ghusl, on doit d’abord laver la tête, puis laver respectivement le cou, le côté droit et le côté gauche.[6] Certains jurisconsultes ont dit qu’il n’est pas obligatoire de commencer par le côté droit ou par le côté gauche. Toutefois, par précaution, on doit adopter l’avis adopté par la plupart des jurisconsultes.

Les jurisconsultes qui exigent que al-ghusl soit fait avec ordre (c’est-à-dire on doit d’abord laver la tête, puis laver respectivement le côté droit et le côté gauche) ont dit qu’il n’est pas obligatoire de laver les membres du haut en bas,[7] c’est-à-dire comme on le fait pendant al-wudhû’, mais certains disent qu’il est obligatoire.

Les jurisconsultes sont unanimes à dire qu’il n’est pas obligatoire de faire al-ghusl d’une manière continue. C’est-à-dire on peut se laver la tête maintenant, et le reste du corps quelques heures plus tard.[8] A ce propos, l’Imam as-Sâdiq (a) a dit : « [L’Imam] Ali (a) ne voyait aucun mal à ce que al-junub lave sa tête le matin, et les autres parties de son corps au moment de la prière.[9]

Il est recommandé que la quantité d'eau utilisée pour le Ghusl séquentiel sois trois litres. Contrairement à l'ordre de la religion certaines personnes utilisent beaucoup d'eau pour al-ghusl. Si quelqu’un a tendance à trop douter pendant le ghusl, il ne devra pas tenir compte de son doute. l'Imam as-Sâdiq (a) dit à propos de la prière à la personne qui l'avait interrogé sur ce problème : « Ne laissez pas le Vilain s’habituer à rompre votre prière, car le Satan s’habitude à tout ce qu’on l’habitude. Pour que le doute ne survienne plus, ne tenez pas comptes des doutes répétés et ne rompez pas fréquemment votre prière, car le Vilain veut qu’on se soumette à lui; et si vous lui désobéissez, il ne reviendra plus chez vous ».[10]

Ghusl par immersion (al-ghusl al-irtimâsî)

Al-junub peut faire al-ghusl en se plongeant dans l’eau,[11] et il peut aussi le faire en restant sous la pluie, mais à condition qu’il ait l’intention de faire al-ghusl. Mais, s’il veut faire al-ghusl en s’exposant à la pluie, il est préférable qu’il le fasse avec ordre, c’est-à-dire il devra passer ses mains sur sa tête, puis respectivement sur son côté droit et son côté gauche, et cela au moment même ou il reçoit la pluie.

But d’al-ghusl

Dieu a dit dans le Coran: « Et Dieu aime ceux qui se purifient ».[12]

Quelqu’un a interrogé l’Imam as-Sâdiq (a) au sujet d’un homme qui dort après al-janâba (c’est-à-dire sans faire al-ghusl), et l’Imam (a) lui a dit :

« S’il veut faire al-wudhû’, qu’il le fasse; [mais moi], je préfère qu’il fasse al-ghusl ».[13]

D’après ces textes, on peut faire al-ghusl même si on ne veut pas accomplir un acte qui nécessite al-ghusl; c’est-à-dire on peut le faire juste pour attirer la satisfaction de Dieu. Toutefois, al-ghusl est obligatoire lorsqu’on est en état d’al-janâba et on veut accomplir un acte qui nécessite la pureté comme la prière et at-tawâf obligatoire.

Les jurisconsultes ont dit que celui qui est en état d’al-janâba devra faire al-ghusl s’il veut jeûner pendant le mois de ramadan. Ils ont dit aussi que celui qui restera volontairement en état d’al-janâba pendant un jour du mois de ramadan, devra compenser ce jour-là et il devra subir al-kaffâra (expiation).[14] Mais si quelqu’un oublie de faire al-ghusl, alors il devra seulement compenser les jours pendant lesquels il a jeûné tout en étant en état d’al-janâba.

Quelques préceptes

  • Si quelqu’un fait al-ghusl à la suite d’al-janâba, alors il n’aura pas besoin de faire al-wudhû’ (c’est-à-dire s’il veut faire la prière après al-ghusl, il ne sera pas obligé de faire al-wudhû’).[15] Mais s’il fait al-ghusl pour un autre but, alors il devra faire al-wudhû’. Certains jurisconsultes ont dit : « Aucun ghusl ne nécessite al-wudhû’, même al-ghusl recommandé ».[16]

As-sayyid al-Hakîm a aussi opiné dans ce sens. En effet, il a dit dans al-moustamsak : « Il y a deux sortes d’ablution en islam : al-wudhû’ et al-ghusl. Lorsqu’on est dans un état où il est obligatoire de faire l’un d’entre eux, on n’a pas besoin de faire l’autre ».[17]

  • Toutes les parties du corps doivent être purifiées soit avant al-ghusl, ou bien au moment où on fait al-ghusl (c’est-à-dire on doit soit purifier tout le corps avant de commencer à faire al-ghusl, ou bien purifier chaque partie avant de la laver). Mais il est certainement préférable de purifier tout le corps avant d’entamer al-ghusl.
  • Si quelqu’un urine ou lâche des gaz intestinaux au moment où il fait al-ghusl, il devra continuer al-ghusl, et s’il veut faire la prière (après al-ghusl), alors il devra faire al-wudhû’, car la sortie de l’urine ou des gaz intestinaux ne rend pas obligatoire al-ghusl.[18] Toutefois, certains disent que dans un cas pareil, il est obligatoire de refaire al-ghusl.
  • L’Imam as-Sâdiq (a) a dit : « Si tu fais al-ghusl à l’aube, alors [ton ghusl] pourra à la fois tenir lieu de ghusl al-janâba ( al-ghusl à la suite d’al-janâba ), de [celui] du vendredi, du [ghusl nécessaire pour pouvoir rester à] ‘Arafa, du [ghusl du jour] de l’Immolation et du [ghusl nécessaire pour pouvoir] visiter la Kaba. Si tu es dans l’obligation de faire plusieurs ghusl, alors tu pourras te contenter de faire un seul. La femme aussi peut faire un ghusl qui tiendra lieu de [ghusl] al-janâba, de [celui] d’al-ihrâm, de [celui] du vendredi, de [celui] des règles et de [celui] de l’Aïd ».[19]

Ce hadith montre clairement qu’un seul ghusl peut tenir lieu de tous les autres ghusl, qu’ils soient obligatoires ou recommandés.

  • Si quelqu’un doute d’avoir lavé sa tête, que devra-t-il faire?

Réponse : Si le doute survient avant qu’il entame le lavage du côté droit, alors il devra la laver. Mais s’il doute après avoir entamé le lavage du côté droit, alors, selon la règle at-tajâwuz, il ne sera pas obligé de la laver. Et c’est exactement la même chose pour celui qui doute d’avoir lavé son côté droit.

  • Si quelqu’un pense qu’il a fait correctement al-ghusl, mais, après un moment, il doute d’avoir lavé son côté gauche, alors il ne devra pas tenir compte de son doute. Mais s’il doute d’avoir lavé son côté gauche avant qu’il considère al-ghusl qu’il a fait comme correcte, alors il devra le laver.
  • Si, après avoir fait la prière, quelqu’un doute d’avoir fait al-ghusl, que devra-t-il faire?

Réponse : Selon la règle al-farâgh, il ne sera pas obligé de refaire la prière, et selon la règle al-istis'hâb, il devra faire al-ghusl (car il n’est pas sûr d’avoir fait al-ghusl à la suite d’al-janâba). Il n’y a aucune contradiction en cela, car, dans notre cas, la règle al-farâgh et la règle al-istis'hâb portent sur deux choses différentes. En effet, l’objet de la première règle est la prière, et l’objet de la deuxième règle est al-janâba.

Voir aussi

Références

  1. Sourate al-Baqara (v 222)
  2. Cheikh al-Hurr al-ʻÂmilî, Al-Wasâ’il, v 1 p 383
  3. Al-wasâ’il, v 2 p 230
  4. Al-wasâ’il, v 2 p 231
  5. Yazdî, ʻUrwat al-Wuthqâ, v 1 p 494
  6. Hakîm, Mustamsak ʻUrwat al-Wuthqâ, v 3 p 79
  7. Amulî, Misbâh al-Hudâ, v 4 p 214
  8. Najafî, Jawâhir al-Kalâm, v 3 p 105
  9. Al-wasâ’il, v 2 p 238
  10. Al-wasâ’il, v 8 p 228
  11. Hakîm, Mustamsak ʻUrwat al-Wuthqâ, v 3 p 85
  12. Sourate at-tawba, v 108
  13. Al-Wasâ’il, v 2 p 228
  14. Il devra affranchir un esclave, jeûner pendant deux mois consécutifs, ou donner à manger à soixante pauvres.
  15. Najafî, Jawâhir al-Kalâm, v 3 p 240
  16. Najafî, Jawâhir al-Kalâm, v 3 p 240
  17. Al-Hakîm, Al-mustamsak, v 3 p 345
  18. Imam Khumayni, Tawzîh al-Masâ'il, Article 386
  19. Al-wasâ’il,v 2 p 261