Linceul

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Linceul (en arabe: الکَفَن) est l'enveloppe dans laquelle on ensevelit un mort. Il est obligatoire d’envelopper le mort musulman par trois pièces d'étoffes: le pagne (mi’zar), la tunique (qamîs), et le drap (izâr).

Hadiths

L’Imam as-Sâdiq (a) a dit :

« Le mort doit être enveloppé dans trois habits, car la dépouille du Prophète (s) a été enveloppée dans deux habits suhariens (c’est-à-dire ils proviennent de Suharia, une ville de la tribu al-Yamâma) et un manteau ».[1]

L’Imam as-Sâdiq (a) a dit aussi :

« Le mort doit être enveloppé dans trois [pièces de toile], et il devra être coiffé d’un turban. Et pour que ses hanches soient bien couvertes, il faudra attacher la partie du linceul qui les enveloppe avec une bande de tissu. Le turban et la bande de tissu sont nécessaires, mais il ne font pas partie du linceul ».[2]

La dernière phrase de ce hadith veut dire qu’il est très recommandé de coiffer le mort d’un turban et d’attacher la partie du linceul qui enveloppe ses hanches avec une bande de tissu.[3]

Actes obligatoires et recommandés

  • L’enveloppement du mort dans le linceul est une obligation collective (c’est-à-dire si quelques-uns parmi eux se portent volontaires, les autres seront libérés de ces obligations; mais si aucun d’entre eux n’accomplit ces obligations, alors chacun d’entre eux aura commis un péché).
  • Il est obligatoire d’envelopper le mort dans trois pièces de toile. La première (appelée al-mi’zar) doit envelopper la partie comprise entre le nombril et les genoux (il est préférable qu’elle soit suffisamment longue pour pouvoir envelopper la partie comprise entre la poitrine et les pieds). La deuxième (appelée al-qamîs) doit envelopper la partie comprise entre les épaules et les mollets (il est préférable qu’elle soit suffisamment longue pour couvrir les pieds). La troisième (appelée al-izâr) doit envelopper tout le corps.
  • Le mort ne doit être enveloppé ni dans un tissu de soie, ni dans un tissu doré et ni dans un tissu contenant une partie quelconque du corps d’un animal dont la chair est illicite.
  • Tout ce qu’on fait pour la dépouille d’un adulte doit être fait pour l’avorton ayant quatre mois ou plus. Et si l’avorton a moins de quatre mois, alors il faudra seulement l’envelopper dans un tissu avant de l’enterrer.
  • Le linceul doit être payé avec l’argent que le mort a laissé en héritage. La somme correspondant au prix du linceul doit être versée avant le remboursement des dettes du mort, et avant le partage de son héritage. Toutefois, si le mort est une femme mariée, son linceul devra être payé par son mari.[4]
  • Il est obligatoire qu'après le lavage et avant d'être enveloppé, le corps du mort soit embaumé, c'est-à-dire qu'on applique du camphre sur son front, ses deux paumes, ses deux genoux, et sur les deux gros orteils.[5]
  • Il est recommandé d'écrire l'invocation de Jawshan al-kabîr sur le linceul. Il est rapporté de l'Imam as-Sajjâd (a) que Dieu a honte de châtier par le feu celui qui l’écrit sur son linceul. L’Imam Hussein (a) a dit aussi :
« Mon père, Ali fils d’Abî Tâlib, m’a recommandé de prendre soin de cette invocation et de l’écrire sur son linceul ».[6]
  • Il est recommandé de coiffer l’homme d’un turban et d’étendre le bout de celui-ci jusqu’à son cou, et il est recommandé d’attacher la partie du linceul enveloppant ses hanches avec une bande de tissu. Il faudra se limiter à cela. Et si le mort est une femme, alors il faudra couvrir sa tête avec un voile, et il faudra attacher la partie du linceul qui enveloppe ses hanches et celle qui enveloppe ses cuisses.

Voir aussi


Références

  1. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Al-Wasâ’il, vol 3, p 7
  2. Al-Wasâ’il, vol 3, p 9
  3. Muhammad-Jawâd Maghnia, Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a), vol 1, p 108
  4. Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a), vol 1, p 109
  5. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Edité et traduit par Abbas Ahmad Al-Bostani, Articles 268
  6. Mafâtîh al-Jinân (Les clés du paradis), sous le titre de l'invocation de Jawshan al-kabîr, p 346