Al-Marja'îyya

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Marja'îyya (en arabe : المَرجَعیّة الدینیة) est un concept chiite qui est liée à l'autorité religieuse d'un Marja, ou d'un Marja'-e Taqlîd.

Marj'a signifie littéralement "référence" ou "source", et taqlîd signifie littéralement "imitation".

Marja est un clerc mujtahid dont la fatwas sur des questions de jurisprudence sont suivis par certains chiites. Il reçoit également les aumônes religieuses (al-wûjûhat al-shar'îyya) de ses disciples et partisans.

Al-Marja'iyya est le plus haut rang religieux dans le chiisme duodécimain. Ce statut n'est pas occupé par nomination. Les chiites identifient habituellement la personne qui est qualifiée d'autorité en demandant aux érudits religieux et au clergé.

La condition la plus cruciale pour être qualifié de Marja est la supériorité scientifique par rapport aux autres mujtahid. Les disciples et partisans de Marja' sont appelés ses "muqallids" (ceux qui le suivent).

Les opinions jurisprudentielles du Marja' sont habituellement recueillies dans un livre connu sous le nom de ar-Risâlah al-' Amalîyya (traité pratique rassemblant des fatwas).

Étant donné la répartition géographique de la population chiite, plusieurs mujtahids occupent habituellement la position de Marja'iyya à chaque période et dans très peu de cas, un mujtahid est considéré par la majorité des chiites comme l'autorité absolue dans le monde. Ces mujtahid sont habituellement désignés par des titres honorifiques, comme le Grand Ayatollah et l'Ayatollah.

La plupart des autorités chiites sont basées actuellement en Irak (Nadjaf, Karbala et Samarra) et en Iran (Qom, Mashhad, Ispahan et Téhéran).

Les autorités chiites contemporaines les plus importantes sont Muhammad Hasan an-Najafî connu comme l'auteur de Jawâhir al-kalâm, Cheikh Murtadâ Ansârî, Sayyid Muhammad Hasan Shîrâzî (qui a publié la fatwa de l'interdiction du tabac), Akhûnd Khurâsânî, Sayyid Husayn Burûjerdî, Sayyid Muhsin al-Hakîm, et Sayyid Ruhollah Khomeyni (le fondateur de la République islamique d'Iran).

Les autorités chiites ont généralement ont souvent une forte influence sur les gens, et parfois leurs points de vue ou déclarations sur les questions sociales, politiques et culturelles ont conduit à des mouvements socio-politiques parmi leurs partisans.

La guerre russo-iranienne, le mouvement du tabac, la Révolution constitutionnelle iranienne, la révolte irakienne de 1920 ('Ishrîn) et la Révolution islamique d'Iran, peuvent être considérés comme les résultats les plus importants des influences des autorités chiites.

Marja'iyya

Marja'îyya est le statut social et religieux le plus important dans la communauté chiite. Marja' est un mujtahid, suivi par un certain nombre de chiites, ceux qui pratiquent leurs religion conformément aux avis jurisprudentiels des mujtahid (c'est-à-dire les fatwas) et ceux qui lui versent leurs aumônes (al-wûjûhat).

Suivre un érudit religieux de cette façon est appelé Taqlîd[1].

L'étendue de l'influence sociale d'un Marja' dépend du nombre de ses disciples. Le pouvoir financier d'un Marja' est renforcé par les aumônes payées par ses disciples. Les autorités chiites peuvent dépenser ces ressources financières pour la propagation religieuse, l'administration de séminaires islamiques, l'aide aux personnes nécessiteuses et les services publics.

Conditions de la marja'iyya

Un mujtahid peut être qualifié de "marja'" s'il est permis de suivre ses fatwas, c'est-à-dire d'agir sur la base de ses avis jurisprudentielles.

Pour être qualifié pour cela, le mujtahid doit répondre à certaines conditions dont la plus importante est qu'il doit être scientifiquement supérieur aux autres mujtahids qualifiés en fiqh. D'autres conditions incluent la justice, être un homme, la maturité et la santé mentale[2].

Procédure de le sélection du marj'a

Une "Marja" n'est pas sélectionnée par nomination. Une personne devient une autorité chiite lorsque les chiites l'acceptent comme une autorité.

Dans les traités de fatwas (al-rasa'il al-' amaliyya), existent quelques condition pour qualifier une personne comme Marja'iyya. Par exemple : connaissance personnelle, preuve judiciaire (deux personnes qualifiées attestent qu'il est a'lam[3]- supérieur dans le domaines des sciences religieuses), être connue par l'adjectif de a'lam (le plus savant), ou être présentée par un groupe d'érudits de telle sorte que ses points de vue conduisent les gens qui le suivent à la connaissance[4].

Devoirs d'un marja'

La tâche la plus importante d'un Marja' est de délivrer des fatwas pour ses adeptes en matière religieuse. Toutefois, Marja'îyya ne se limite pas aux fatwas.

Les autorités chiites sont généralement des professeurs bien connus de séminaires islamiques, et ces séminaires sont administrés sous leur supervision.

Sources de revenu des marja'

L'institution de la Marja'îyya est financièrement dépendante de l'aumône religieuse, des dons votifs personnels.

Influence et la notoriété des marj'a

Les autorités chiites ont généralement une forte influence sur leurs partisans et même sur tous les chiites, ce qui leur permet d'établir leurs opinions sociales et politiques[5] Par exemple, après la fatwa de Sayyed Muhammad Mujâhid, un grand nombre de chiites sont allés en guerre contre les Russes[6] ; la fatwa de l'interdiction du tabac par Mîrzâ Shîrâzî a mené à l'abolition du monopole étranger du tabac en Iran[7] ; et enfin les manifestations du mois de juin (notamment le 5) de 1963 en Iran pour protester contre l'arrestation de l'ayatollah Khomeini[8].

Selon l'érudit sunnite, Muhammad Rashîd Ridâ, aucun savant sunnite n'a eu l'influence des mujtahid chiites - en particulier ceux qui ont été éduqués au séminaire islamique de Nadjaf - ni seul ni collectivement[9].

Il cite à titre d'exemple le boycott des élections en Irak à l'époque du roi Faysal et l'interdiction du tabac par Mîrzâ Shîrâzî. Samuel Benjamin, un envoyé américain en Iran, a dit que le mujtahid le plus important de Téhéran, même si il fait ses va et vient avec un mulet et n' a qu'un seul serviteur, mais qu'il peut renverser le trône du roi avec un seul mot[10].

Périodes historiques de Marja'îyya

Le succès ou l'échec les Marja' chiites (les autorités religieuses), et leur déplacement dans le temps, étaient toujours le résultat des faits comme : des interventions des gouvernements, des tendances ethniques, des événements politiques, la force ou la faiblesse des séminaires islamiques. L'histoire de la Marja'îyya chiite peut être divisée en neuf périodes qui sont les suivant :

Avant XIIIe/XIXe siècle

Pour Rasûl Ja'farîyân la période récente de Marja'îyya commence par Wahîd Bihbahânî qui avait une autorité surtout en matière scientifiques plutôt que l'administration des affaires chiites.

Autrement dit, il n'était pas suivi par la majorité des chiites dans les affaires pratiques[11]. Avant cette période, les chiites agissaient habituellement sur les fatwas de certains érudits locaux, et il n' y avait donc pas de Marja' suivi par la majorité des chiites du monde.

Début de la Marja'îyya avec Sâhib al-Jawâhir

Selon certains chercheurs, la période de la Marja'îyya globale et influente pour les chiites a commencé par le séminaire islamique de Muhammad Hasan an-Najafi à Nadjaf, connu sous le nom de "Sâhib al-Jawâhir" (m. 1266/1849)[12].

Il reconnaissait le jugement selon taqlîd. Autrement dit pour lui, l'Ijtihad (effort d'interprétation raisonnée) n'était pas une condition nécessaire pour les juges. Il a donc permis aux juges de juger sur la base des fatwas d'un mujtahid[13]. Beaucoup de ses étudiants sont retournés en Iran et ont servi en tant que des propagateurs de sa Marja'îyya et ses fatwas.

Après Sâhib al-Jawâhir, la Marja'îyya chiite était toujours basée en Irak, à Nadjaf. Les autorités les plus influentes de cette période sont Cheikh Murtadâ Ansârî (m. 1281/1864) et Muhammad Hasan Shîrâzî (m. 1312/1896) qui a donné la fatwa de l'interdiction du tabac[14].

Le Mouvement constitutionnel iranien a entraîné des interventions évidentes des autorités chiites dans les affaires politiques. Akhûnd Khurâsânî et Sayyid Muhammad Kâzim Yazdî, l'auteur d'al-'Urwat al-wuthqâ, étaient une des figures cruciales de ce mouvement, tous deux iraniens originaires de Nadjaf. Cependant, ils avaient des points de vue opposés sur le Mouvement constitutionnel. Khurâsânî a publié la fatwa constitutionnelle (mashrûta), et Yazdi s' y est opposé.

En 1337/1918, lorsque 'Abd al-Karîm Hâ'irî Yazdî s'est installé à Qom, une nouvelle période du séminaire islamique de Qom a commencé. Lorsque le Séminaire islamique de Qom prit forme et Sayyid Yazdî et Cheikh ash-Sharî' Isfahânî meurent (m. 1339/1920), une partie de l'autorité chiite est venue en Iran avec 'Abd al Karim Hâ'irî lui-même.

La migration de Sayyid Husayn Burûjirdî à Qom en 1363/1943, et ses activités conduisirent à l'éclosion du séminaire islamique de Qom. Puis après la mort de Sayyid Abu al-Hasan Isfahânî (1946) qui vivait à Nadjaf, Seyyid Husayn Burûjirdî fut l'autorité chiite dominante jusqu'en 1961[15].

Après la mort de l'Ayatollah Burûjirdi, Marja'îyya n'a pas été transmise à une seule personne. Elle a été assurée par un certain nombre d'autorités chiites en Iran et en Irak à cette époque.

Bien que dans les premières années de cette période[16], Sayyid Muhsin al-Hakim (1390/1970) à Nadjaf était plus remarquable que les autre[17].

A la fin de cette période de 33 ans, Sayyid Ruhollah Khomeini (m. 1409/1989), fondateur de la République islamique d'Iran, est devenue l'autorité chiite la plus largement acceptée en Iran et Sayyid Abu al-Qâsim Khû'î est devenue l'autorité chiite la plus influente, basée à Nadjaf.

Ensuite, après la mort de Sayyid Abu al-Qâsim Khû'î en 1413/1992, l'autorité chiite a été concentrée plutôt à Qom pendant trois ans. Cela était dû à la mort des autorités chiites à Nadjaf, à la déportation de nombreux érudits iraniens du séminaire islamique de Nadjaf et aux restrictions imposées par le parti Baas au pouvoir en Irak.

La migration forcée des savants iraniens basés à Nadjaf a conduit à la prospérité des séminaires des sciences religieuses chiites de Qom et à la faiblesse des séminaires de Nadjaf. Dans cette période assez courte, Sayyid Muhammad Ridâ Gulpâyigânî et Muhammad Ali Arâkî étaient les plus importantes autorités chiites.

La période de la Marja'îyya actuelle a commencé surtout après la mort de Muhammad Ali Arâkî (1415/1994). Pendant cette période, un certain nombre de mujtahid en Iran, en Irak, au Liban et au Pakistan ont constitué les autorités chiites.

Marja'îyya en Irak

Le Marja'îyya concentre et globale a commencé au séminaire islamique de Nadjaf au 13ème/19ème siècle avec Sâhib al-Jawâhir et Cheikh Murtadâ Ansârî.

Depuis lors, les autorités chiites ont toujours été basées en Irak et en particulier à Nadjaf. En plus de Nadjaf, certaines autorités chiites résidaient à Karbala. Pendant la période de Mîrzâ Shîrâzî, l'autorité chiite déménagea à Samarra. Akhûd Khurâsânî, Sayyid Kâzim Yazdî et Sayyid Abu al-Hasan Isfahânî étaient les autorités chiites de Nadjaf.

Dans les années 1365/1945 - 1380/1960, l'autorité chiite était concentrée autour de l'ayatollah Burûjirdî à Qom, mais en même temps, Sayyid Muhsin al-Hakîm (m. 1970) et Sayyid Mahmûd al-Husaynî ash-Shâhrûdî (m. 1974) ont été suivis par quelques populations chiites.

Lorsque l'ayatollah Burûjirdî mourut en 1961, Hakîm, Shâhrûdî et Sayyid Abu al-Qâsim al-Khû'î (m. 1992) entreprirent l'autorité chiite à Nadjaf. En raison de la longue période qui s'est écoulée entre la mort de l'ayatollah Shâhrûdî et celle de l'ayatollah Khû'î, ce dernier est devenu l'une des autorités chiites les plus influentes. De 1965 à 1979, l'ayatollah Sayyid Ruhollah Khomeini a été eu une autorité importante en Iran et en Irak et a vécu à Nadjaf.

Dans les années 1970, le gouvernement irakien a expulsé de nombreux Iraniens basés en Irak, ce qui a entraîné la migration forcée de certains enseignants et étudiants du Séminaire islamique de Nadjaf vers l'Iran, et en particulier vers le écoles religieuses de Qom.

Après la victoire de la Révolution islamique d'Iran et la répression des Séminaires islamiques de Nadjaf par le gouvernement Baas, le sort de Marja'îyya en Irak a changé. Depuis, la Marja'îyya est devenue plus concentrée en Iran.

Après les soulèvements de 1991 en Irak, le gouvernement irakien a intensifié la répression contre les Séminaires islamiques de Nadjaf. Dans les premières années qui ont suivi la mort de l'ayatollah Khû'î et l'ayatollah Muhammad Ali Arâkî, deux des étudiants de l'ayatollah Khû'î (Ali Gharawî Tabrîzî et Murtadâ Burûjirdî), qui étaient candidats à la Marja'îyya, ont été assassinés.

Après un certain temps, Sayyid Muhammad as-Sadr, un étudiant de Sayyid Muhammad Bâqir as-Sadr, dont la Marja'îyya a été acceptée par certains chiites, a également été tué. Ces assassinats et pressions ont pratiquement isolé les Séminaires islamiques de Nadjaf. Malgré tous ses événements tragiques, une partie de la Marja'îyya continue ses activités dans cette ville qui reste un foyer important de la Marja'îyya chiite.

Après la chute du régime de Saddam

Après la seconde guerre de l'Irak (la guerre du Golfe Persique) en 2000, le régime irakien a changé. Pendant cette période, les Séminaires islamiques de Nadjaf ont été libérés des pressions, et des étudiants d'autres régions se sont rendus à Nadjaf.

Certains enseignants expulsés d'Irak depuis des années, sont rentrés en Irak. Aujourd'hui l'autorité chiite la plus influente de Nadjaf est Sayyid Ali al-Husaynî as-Sîstânî, l'ancien disciple de l'ayatollah Khû'î.

Marja'yya en Iran

Récemment, les Séminaires islamiques de Qom ont été fondés après l'immigration de 'Abd al-Karîm al-Hâ'irî al-Yazdî en 1340/1921 à Qom.

Lorsqu'il immigra à Qom, une partie de l'autorité chiite s'installa en Iran. Il a vécu jusqu'en 1937. Après lui, trois éminents professeurs des séminaires de Qom administrèrent le séminaire : Sayyid Sadr ad-Dîn Sadr, Sayyid Muhammad Taqî Khwânsârî et Sayyid Muhammad Hujjat.

Cependant, aucun d'entre eux n'avait une autorité mondiale. A cette époque, l'autorité chiite était principalement concentrée dans l'école religieuse de Nadjaf, et en particulier, autour Sayyid Abu al-Hasan Isfahânî (m. 1365/1946)[18].

En 1364/1945, à la demande d'un groupe d'érudits du séminaire islamique de Qom, Sayyid Husayn Tabâtabâ'î Burûjirdî, un de ses étudiants d'Akhûnd Khurâsânî, immigra à Qom. Ensuite l'ayatollah Isfâhâni a eu une Marja'îyya globale et de grande envergure[19].

La présence de l'ayatollah Burûjirdî à Qom a permis l'essor des séminaires islamiques de Qom. Après sa mort, un certain nombre de mujtahid furent introduites en tant qu'autorités chiites. Outre l'ayatollah Mîlânî à Mashhad, les autorités basées en Iran résidaient à Qom.

Voici les figures les plus importantes : Sayyid Ahmad Khwânsâri (m. 1985), Sayyid Kazim Sharî'atmâdârî (m. 1986), Sayyid Ruhollah Khomeini (m. 1986). Sayyid Shahâb ad-Dîn Mar'ashî Najafî (m. 1990) et Sayyid Muhammad Ridâ Gulpâyigânî (m. 1993). Deux jours après la mort de l'ayatollah Burûjirdî, le journal Kayhân a publié une liste de quelques mujtahid chiites comme candidats possibles pour Marja'îyya[20].

En 1994, Muhammad Ali Arâkî, le dernier étudiant vivant de 'Abd al-Karîm Hâ'irî Yazdî, mourut. Depuis lors, un certain nombre de mujtahid dont la plupart étaient des étudiants de l'ayatollah Burûjirdî et de l'ayatollah Khû'î ont été présentés comme des autorités chiites. Bien que certains d'entre eux aient plus importantes d'autres, aucune d'entre eux n'a une Marja'iyya globale. Voici les autorités vivantes les plus connues (jusqu'en mai 2017):

Husayn Wahîd Khurâsânî, Lutf Allah Sâfi Gulpâyigânî, Sayyid Mûsâ Shubayrî Zanjâni, Sayyid Ali Khamenei, et Nâsir Makârim Shîrâzi en Iran, et Sayyid Ali Sîstânî en Irak.

Voir aussi

Références

  1. Tabâṭabâ'î al-Yazdî, al-ʿUrwa al-wuthqâ, vol. 1, p. 4 ; Rahmân Sitâyish, Taqlîd, p. 789.
  2. Tabâṭabâ'î al-Yazdî, al-ʿUrwa al-wuthqâ, vol. 1, p. 26-27
  3. Tabâtabâʾī al-Yazdî, al-ʿUrwa al-wuthqâ, vol. 1, p. 24-25.
  4. Khomeini, Tawdîh al-masâʾil, p. 12.
  5. Naqîbzâda et Amânâ, Naqsh-e Rûhânîyyat-e Shî'a dar pîrûzî-ye inqilâb-e Islâmî, p. 81-82.
  6. Naqîbzâda et Amânâ, Naqsh-e Rûhânîyyat-e Shî'a dar pîrûzî-ye inqilâb-e Islâmî, p. 99-100.
  7. Naqîbzâda et Amânâ, Naqsh-e Rûhânîyyat-e Shî'a dar pîrûzî-ye inqilâb-e Islâmî, p. 102.
  8. Naqîbzâda et Amânâ, Naqsh-e Rûhânîyyat-e Shî'a dar pîrûzî-ye inqilâb-e Islâmî, p. 103.
  9. Rashîd al-Ridâ, al-Khilâfa aw al-Imâma al-'uzmâ, p. 90
  10. Abrâhâmian, Târîkh-e Iran-e moderne, p. 41.
  11. Jaʿfarīyān, Rasûl., Tashayyu' dar 'Arâq, marja'îyya wa Iran, p. 58.
  12. Hâ'irî, Tashayyu' wa mashrûtîyyat dar Iran, p. 82.
  13. Rasûl, Ja'farîyân, Tashayyu' dar 'Arâq, marja'îyya wa Iran, p. 59.
  14. Hâʾirî, Tashayyu' wa mashrûtîyyat dar Iran, p. 82-83.
  15. Ja'farîyân, Tashayyu' dar 'Arâq marja'îyya wa Iran, p. 79.
  16. Qurbânî, Târikh-i taqlîd dar shî'a, p. 373.
  17. Ja'farîyân, Tashayyu' dar 'Arâq marjaʿîyya wa Iran, p. 81
  18. Hâʾiri, Tashayyu' wa mashrûṭyîyyat dar Iran, p. 84.
  19. Qurbâni, Târikh-i taqlid dar Shi'a, p. 373
  20. Rûânî, Nihdat-e Imam Khomeini, p. 77, 1238