Prière al-Qasr (Prière du Voyageur)

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Prière al-Qasr (en arabe : صَلاةُ القَصر) ou Prière du Voyageur (en arabe : صَلاةُ المُسافِر) est un terme utilisé à l'opposé de Prière entière. Sous certaines conditions, il est obligatoire pour un voyageur de raccourcir les quatre Rak'a de sa prière est de les exécuter en deux Rak'a.

La prière al-Qasr (abrégée) est obligatoire pour les voyageurs, selon l'école juridique Imamite ; cependant, selon d'autres écoles juridiques islamiques, elle est permise, mais n'est pas obligatoire.

Selon le Coran et la Sunna

Cette règle juridique se base sur le verset coranique 104 de la sourate IV (Sourate an-Nisâ’]).

وَإِذَا ضَرَ‌بْتُمْ فِي الْأَرْ‌ضِ فَلَيْسَ عَلَيْكُمْ جُنَاحٌ أَن تَقْصُرُ‌وا مِنَ الصَّلَاةِ إِنْ خِفْتُمْ أَن يَفْتِنَكُمُ الَّذِينَ كَفَرُ‌وا
"Ne faiblissez pas dans la poursuite du peuple [ennemi]. Si vous souffrez, lui aussi souffre comme vous souffrez, tandis que vous espérez d'Allah ce qu'il n'espère pas. Allah est Omniscient et Sage.
Traduction de Muhammad Hamidullah

Il a été mentionné dans des sources sunnites [1] et chiites [2] qu'en voyage, le(s) prophète(s) a (ont) raccourci les quatre Rak'a de leurs prières et les ont exécutées en deux Rak'a. Dans les recueils de hadith et les texte de jurisprudence, des chapitres séparés ont été consacrés à la discussion autour du raccourcissement des prières en voyage.

Préceptes concernant Prière al-Qasr

Tout voyageur ayant les conditions mentionnées (plus bas) doit faire deux Rak'as de prière au lieu de quatre Rak'a.

Ainsi, la règle de la prière abrégée ne s'applique pas à la prière du matin (Fajr) qui est seulement deux Rak'as, ni à la prière du début de la soirée (Maghrib) qui est trois Rak'a.

Pendant la durée du temps possible pour effectuer une prière, qui est par exemple pour celle de midi jusqu'au coucher du soleil, si un voyageur accomplit sa prière sous une forme abrégée, puis arrive dans sa ville natale avant le coucher du soleil, il n'est pas tenu de refaire la prière de midi sous sa forme complète ; cependant, s'il n'a pas encore accompli la prière de midi avant son arrivée, il doit la faire sous une forme complète après son arrivée.

La " Qadâ' " (la prière qui remplace la prière manquée) d'une prière abrégée doit être exécutée aussi sous une forme abrégée.

Précepte concernant les travailleurs

Ce précepte est pour celui qui travaille à une distance importante de chez lui, et qu'il fait ce voyage de manière journalière.

Définition technique du voyageur dans la jurisprudence

Selon la jurisprudence islamique, un voyageur (dont la prière doit être abrégée) est :

  • une personne dont le voyage dépasse la distance Shar'i, c'est-à-dire que la distance parcourue (aller ou aller-retour combinés) doit être d'au moins huit lieues (égale à 45 km).
  • Dès le début du voyage, le voyageur doit être conscient du fait qu'il doit couvrir ou dépasser la distance mentionnée et doit rester dans cet état de conscience jusqu'à ce qu'il atteigne cette distance.
  • Le voyageur ne doit pas traverser sa ville natale dans les limites de la distance indiquée, ni y rester plus de dix jours.
  • Son voyageur ne doit pas avoir des finalités illicites.
  • Cela ne couvre pas le cas des gens nomades, et c'est à dire ceux qui voyagent la plupart du temps.
  • Le voyage ne doit pas concerner le travail habituel[3].

Raison et le sens de ce précepte

Les lois pratiques islamiques sont basées sur le bien et le mal réels dans un sens qui nous est parfois explicite, mais aussi souvent caché. Dans certaines narrations, le raccourcissement de la prière du voyageur (et la rupture du jeûne du voyageur) ont été considérés comme un don et une rémission de la part de Dieu, mais aussi pour des raisons et des conditions différentes comme de l'épuisement et de l'agitation pendant les voyages [4], etc. comme l'a déclaré l'Imam as-Sâdiq (a) de la part du Prophète (s) :

Allah nous a fait un don, seulement à moi et à mon peuple, et à aucun autre peuple ..., c'est de rompre le jeûne et de raccourcir la prière pendant le voyage ; Celui qui n'applique pas cela est comme si il a rejeté le don d'Allah[5].

Point des écoles juridiques islamique

Parmi les écoles juridiques islamiques, les écoles Imamites et Hanafite considèrent le raccourcissement de la prière comme une obligation pour le voyageur.

L'école Mâlikite considère le raccourcissement de la prière comme une pratique fortement recommandée.

L'école Shafi'îte et l'école Hanbalite considère que le jugent est permis, ce qui signifie que le voyageur peut prier en quatre ou deux Rak'as, sans aucune obligation ni préférence dans l'une ou l'autre option [6].

Ceux qui jugent le raccourcissement inutile ont fait appel à l'expression "il n'y a pas de péché sur vous à raccourcir". En revanche, ceux qui le considèrent comme une obligation répondraient que le verset visait à effacer la fausse mentalité qui considérait la prière al-Qasr comme invalide [7]. Dans certains autres versets du Coran, la même phrase est utilisée pour désigner l'obligation (comme Sourate II. verset 158).

De plus et en se basant sur le sens apparent du verset, certains ont limité la possibilité de raccourcir le texte récité lors de la prière à des situations de peur et d'insécurité. Cependant, la tradition prophétique a interprété le verset en des termes non restrictifs, c'est-à-dire qu'à la fois en sécurité et en danger, le(s) prophète(s) raccourcissait(nt) leurs prières en voyage. Sur la base de cette explication, la clause "si vous craignez..." dans le verset en question est considérée comme une référence à la prévalence de telles situations semblables, et non comme un terme restrictif[8].

Voir aussi

Prière

Références

  1. Al-Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol. 2, p. 42
  2. Haydar, al-Imâm as-Sâdiq wa al-Madhâhib al-Arbaʿa, vol. 3, p. 345.
  3. Yazdî, al-ʿUrwat al-wuthqâ, vol. 3, p. 414-470
  4. Al-Hurr al-ʿÂmilî, Wasâʾil ash-Shîʿa, vol. 8, p. 520, Hadith 11337.
  5. Al-Hurr al-ʿÂmilî, Wasâʾil ash-Shîʿa, vol. 8, p. 520, Hadith 11336.
  6. Subhânî, al-Qasr fî as-Safar, p. 5-6.
  7. Subhânî, al-Qasr fî as-Safar, p. 13
  8. Subhânî, al-Qasr fî as-Safar, p. 12.