Shafâ'at

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Intercession (en arabe : الشفاعة ; ash-Shafâ‘a) est lorsqu’un être homme intercède entre Allah et les autres hommes pour demander le bien ou repousser le mal. L’intercession est une croyance commune parmi les musulmans. Selon la croyance chiite, l’intercession appartient à Dieu en général, et personne ne peut intercéder sans Sa permission. Ainsi, si Dieu accepte la foi d’un serviteur, ce dernier sera inclus dans l’intercession et Dieu autorise les intercesseurs à intercéder en sa faveur. De plus, l’intercession occupe une place spéciale chez les chiites.

Les savants musulmans s’accordent sur le fait que le Prophète Muhammad (s) est un intercesseur. Les Imamites considèrent également les Imams infaillibles (a) et la fille du Prophète, Sayyida Fatima (a) comme des intercesseurs. De plus, les musulmans identifient les prophètes (a), les ulémas de la religion, les martyrs, les croyants et ceux qui mémorisent le Coran comme des intercesseurs, en se basant sur des hadiths provenant de sources fiables chiites et sunnites. Certains wahhabites limitent l’intercession du Prophète à sa période de vie seulement, une perspective qui suscita des objections de la part d’autres savants musulmans.

Les musulmans sont unanimes sur le fait que l’intercession des intercesseurs ne concerne pas les mécréants et les associateurs. De plus, dans certains hadiths des Ahl al-Bayt (a), il est mentionné que ceux qui considèrent la prière comme insignifiante et la négligent, ainsi que les Ghulât, les Nâsibî et es rois injustes, sont privés de l’intercession des intercesseurs.

Le mot « Shafâ‘a » (l’intercession) est utilisé 30 fois dans le Coran. Dans certains versets, l’intercession est uniquement attribuée à Allah, et dans d’autres versets, Dieu la délégua également au Prophète Muhammad (s) et à d’autres.
Des ouvrages furent écrits sur le sujet de l’intercession, tels que « ash-Shafâ‘a fi al-Kitâb wa as-Sunna » (l’intercession dans le Coran et la sunna) écrit par l’ayatollah Ja‘far Subhânî en langue arabe.

Croyances communes des musulmans

Tous les musulmans sont d’accord sur le principe de l’intercession.[1] ‘Allâma al-Majlisî considéra la croyance en l’intercession parmi les choses necéssaires de l’islam.[2] Ibn Taymîyya considère l’intercession comme une croyance acceptée par tous les musulmans, affirmant que les hadiths à ce sujet sont nombreux et furent transmis dans des livres authentiques et fiables.[3] Selon un hadith rapporté par cheikh as-Sadûq de l’Imam as-Sâdiq (a), celui qui nie l’intercession n’est pas parmi les chiites.[4]

Cependant, il y a des divergences d’opinions entre les différentes écoles et savants musulmans concernant le sens et les effets de l’intercession.[5] D’après les chiites, les ash‘arites et les murji‘a, l’intercession signifie repousser le mal et lever le châtiment des pécheurs.[6] Certains, comme les mu‘tazilites, interprètent cela comme apportant davantage de récompenses et de bénéfices aux obéissants des ordres divins et aux repentants.[7]

Le mot « Shafâ‘a » (l’intercession) est mentionné 30 fois dans le Coran avec ses dérivés.[8] Les sources chiites[9] et sunnites[10] contiennent des hadiths du Prophète Muhammad (s) et des Imams (a) sur le sujet de l’intercession. Cette question fut également discutée par les théologiens et exégètes du Coran musulmans.[11] La croyance en l’intercession existe également dans le judaïsme et le christianisme.[12]

Sens du concept

Hadith de l’intercession installé dans la Mosquée du Prophète (s).

L'intercession signifie demander à enlever le châtiment et la punition pour quelqu’un ou des personnes méritant ces châtiments[13] ou bien une forme de l’intervention pour obtenir le pardon des péchés.[14]

Différence entre la signification religieuse et sociale de l’intercession

L’ayatollah Makârim Shîrâzî, un exégète du Coran chiite du 21e siècle, distingue la signification religieuse de l’intercession de sa signification sociale. D’après lui, dans son sens social, le médiateur et l’intercesseur utilise sa position et sa personnalité pour influencer l’opinion du détenteur du pouvoir sur la punition de ses subordonnés sans que cela n’implique un changement dans la personnalité de ceux qui demandent l’intercession. En revanche, l’intercession mentionnée dans le Coran et les hadiths se concentre sur une transformation et un changement chez la personne pour qui l’intercession est faite. Autrement dit, l’intercession crée pour celui qui demande l’intercession les conditions pour sortir d’une situation indésirable et méritant un châtiment, en se plaçant dans une position favorable grâce à la relation avec l’intercesseur, devenant ainsi digne du pardon.[15]

Intercession signifie la guidance et le leadership

Certains considèrent également l’intercession comme signifiant la guidance et le leadership, croyant que l’apparence de l’intercession des intercesseurs dans ce monde est la guidance des pécheurs. Ainsi, celui qui est privé de guidance dans ce monde sera privé d’intercession dans l’au-delà.[16] Des savants tels que l’ayatollah Mutaharî et l’ayatollah Subhânî considèrent l’intercession du Prophète Muhammad (s) et d’autres prophètes (a) par rapport à leur communauté, l’intercession du Coran et même l’intercession des savants envers ceux qu’ils enseignèrent et guidèrent par eux de cette sorte.[17]

Intercession, supplication et pardon

La supplication (at-Tawassul) comporte différentes formes, l’une d’entre elles étant la demande d’intercession auprès de ceux à qui Dieu accorda la permission d’intercéder. Ainsi, la supplication est l’action d’une personne nécessiteuse qui implore l’intercession d’une personne ayant un rang élevé auprès d’Allah, et l’intercession est l’action de cette personne qui implore le pardon de Dieu pour celui qui en a besoin.[18] Dans l'invocation d’at-Tawassul, qui est l’une des invocations célèbres, les termes « intercession » (ash-Shafâ‘a) et « supplication » (at-Tawassul) sont associés, et aux côtés de supplier les Quatorze Infaillibles (a), une demande d’intercession est également faite à chacun d’eux.[19]

En ce qui concerne l’intercession, certains savants disent qu’elle est en fait le pardon divin qui, lorsqu’elle est attribué à Dieu, la source de bonté et de miséricorde, est appelé « pardon », et lorsqu’elle est attribué aux intermédiaires de miséricorde, il prend le nom de « intercession ».[20]

Dans le Coran et les hadiths

Dans le Coran, il y a 30 versets qui parlent de l’intercession. De nombreux hadiths émanant du Prophète Muhammad (s) et des Ahl al-Bayt (a) traitent également de ce sujet.

Par exemple, nous lisons dans le Coran :

قُل لِّلَّـهِ الشَّفَاعَةُ جَمِيعًا ۖ لَّهُ مُلْكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْ‌ضِ ۖ ثُمَّ إِلَيْهِ تُرْ‌جَعُونَ ﴿٤٤﴾
Dis: « A Allah revient l'intercession tout entière. A Lui la Royauté des Cieux et de la Terre. A Lui enfin vous serez ramenés. » ﴾44﴿
Coran, La sourate az-Zumar, v 44, Traduction du Coran, Régis Blachère
ما مِنْ شَفيعٍ إِلاَّ مِنْ بَعْدِ إِذْنِهِ ذلِكُمُ اللَّهُ رَبُّكُمْ فَاعْبُدُوهُ أَفَلا تَذَكَّرُونَ
Nul intercesseur ne se lèvera [, au jugement Dernier], sinon après qu'il [l']aura permis. C'est là Allah, votre Seigneur. Adorez-Le ! Eh quoi ! ne réfléchirez-vous pas ? ﴾3﴿
Coran, La sourate Yûnus, v 3, Traduction du Coran, Régis Blachère

Le Messager d’Allah (s) avais dit :

« Allah m'a accordé cinq privilèges ... l’intercession en est un que j'ai préservé pour ma communauté ; elle est pour celui qui n’associe rien à Allah. »[21]

Aussi, le Commandeur des croyants Ali (a) rapporte un hadith du Prophète (s) qu’il prononça :

« Trois groupes seront les intercesseurs auprès de Dieu que leur intercession sera acceptée par Lui : les Prophètes, les ulémas religieux et les martyres. »[22]

Des versets et des hadiths sur la question de l’intercession, il est compris quelques points y compris :

  • Bien que l’intercession n’appartient qu’à Allah, Il permet à qui Il veut d’intercéder en faveur des autres.
  • Le Prophète Muhammad (s), les Ahl al-Bayt (a) et certaines autres personnes peuvent intercéder pendant leur vie et après leur décès, aussi bien dans ce monde et dans l’au-delà. Dans l’histoire, on trouve des exemples d’intercessions mentionnant des compagnons du Prophète (s) et d’autres personnes.

Intercesseurs

Les ulémas musulmans sont d’accord sur le fait que le Prophète Muhammad (s) est parmi les intercesseurs.[23] Selon eux, « un rang digne de louanges » mentionné dans le verset 79 de la sourate al-Isrâ’[Note 1] que Dieu promet au Prophète Muhammad (s) est le rang d’intercession.[24]

Dans son livre « Awâ’il al-Maqâlât », cheikh al-Mufîd déclara que les chiites sont unanimes à dire que, en dehors du Prophète Muhammad (s), l’Imam Ali (a) et les autres Infaillibles (a), intercèdent pour leurs chiites.[25] Ils se réfèrent à des hadiths qui indiquent que le Prince des croyants Ali (a) et les autres Imams (a) sont des intercesseurs.[26]

Selon le verset 87 de la sourate Maryam : « Ils ne posséderont aucune intercession sauf ceux qui ont pris un pacte auprès du Miséricordieux. », ceux qui sont capables d’intercéder sont ceux qui ont fait un pacte avec Allah.[27] Les exégètes du Coran exprimèrent différentes opinions sur la signification du « pacte ».[28] Certains, comme cheikh at-Tabrisî et ‘Allâma Tabâtabâ’î, croient que le pacte mentionné dans le verset fait référence à la foi en Dieu et à la croyance en Ses prophètes[29] et certains d’autres l’interprétèrent comme des actions vertueuses.[30] Certains exégètes du Coran chiites, se basant sur certains hadiths, interprétèrent ce pacte comme faisant allusion à l’Imamat et la Wilaya du Prince des croyants Ali (a) et les Imams infaillibles après lui.[31]

Aussi, certains considèrent les anges comme des intercesseurs en se basant sur le verset 26 de la sourate an-Najm.[32] Selon un hadith de l’Imam Ali (a) dans le livre Nahj al-Balâgha, le Coran est également parmi les intercesseurs.[33] Dans certains hadiths rapportés dans les recueils de hadith chiites et sunnites, les prophètes (a), les savants religieux, les martyrs,[34] les croyants[35] et ceux qui mémorisent le Coran[36] sont présentés comme des intercesseurs. De plus, conformément à certains hadiths cités dans les sources chiites, un voisin peut intercéder en faveur de son voisin et un proche parent peut également intercéder en faveur de ses proches parents.[37] La repentance est également mentionnée comme l’un des intercesseurs.[38]

Personnes intercédées

Le Prophète Muhammad (s) dit :

Quant à mon intercession, elle concerne les personnes qui ont commis de grands péchés, à l’exception des polythéistes et des injustes.

Dans le monde des savants musulmans, il existe quelques opinions quant à qui peut bénéficier de l’intercession des intercesseurs.[39] En se référant au verset 28 de la sourate al-Anbîyâ’[40] et aux hadiths des Ahl al-Bayt (a),[41] les Imamites croient que l’intercession est réservée à ceux dont Dieu est satisfait de leur religion, qu’ils aient commis de grands péchés ou de petits péchés.[42] De plus, ils considèrent que ceux qui se repentent n’ont pas besoin d’intercession.[43]

Les adeptes des écoles ash‘arite et al-Muri‘a pensent également que même les grands pécheurs de la communauté du Prophète Muhammad (s) peuvent bénéficier de l’intercession.[44] En revanche, les Mu‘tazilites, les Kharidjites et les Zaydites estiment que l’intercession ne concerne que les croyants repentants[45] et rejettent la possibilité pour le pécheur qui commit le grand péché mais ne se repentit pas d’être éligible à l’intercession du Prophète (s).[46]

Les Imamites et d’autres sectes musulmanes soutiennent que selon des versets coraniques tels que le verset 18 de la sourate Ghâfir[47] et des hadiths du Prophète Muhammad (s)[48] et des Imams (a),[49] les polythéistes et les mécréants ne bénéficieront pas de l’intercession.[50]

L’Imam as-Sâdiq (a) rapporta un hadith du Prophète (s) selon lequel celui qui considère la prière comme une chose négligeable sera privé de leur intercession.[51] De plus, selon certains hadiths chiites, les Nâsibî, les rois injustes et les Ghulât ne bénéficieront pas de l’intercession.[52]

Intercession par la permission d’Allah

Les érudits musulmans sont d’accord que l’intercession n’appartient qu’Allah et que l’intercession des intercesseurs et l’acceptation de leur intercession pour ceux qui demandent l’intercession se réalisent seulement par la permission d’Allah. Ils se réfèrent à des versets tels que le verset 255 de la sourate al-Baqara,[53] le verset 3 de la sourate Yûnus,[54] le verset 109 de la sourate Tâ-Hâ,[55] le verset 26 de la sourate an-Najm,[56] dans lesquels il est mentionné que l’intercession se réalise par la permission de Dieu.

Certains se réfèrent à des versets coraniques tels que : « Dis: A Allah revient l'intercession tout entière. » (39 : 44) et « En dehors de Lui, vous n'avez nul Maître et nul intercesseur. » (32 : 4) pour attribuer l’intercession uniquement à Allah.[57]

En réponse à cela, il est dit que certainement l’intercession appartient à Dieu ; Mais, les exégètes du Coran sont d’avis qu’en vertu du verset 79 de la sourate al-Isrâ’ : « En la nuit, fais vigile, œuvre surérogatoire pour toi ; peut-être ton Seigneur t'enverra-t-Il en un rang digne de louanges. » et des hadiths qui s’y rapportent,[58] Allah accorda au Prophète Muhammad (s) le rang de l’intercession.[Note 2][59]

Les ulémas se réfèrent également aux versets qui mentionnent la réalisation et l’acceptation de l’intercession par la permission de Dieu et affirment qu’il est vrai que l’intercession n’appartient qu’à Dieu, mais en raison de ces versets, Il la permit à certains de Ses serviteurs rapprochés.[60]

Conséquences de l’intercession

D'après les enseignements chiites, l’intercession n'est ni un encouragement ni une autorisation pour le péché. Mais il a des effets très constructifs comme les suivants :

  • Il apporte de l'espoir : au cas où quelqu'un commet un péché, au lieu de se sentir seulement coupable et laisser son âme se désespérer, il peut, en se liant aux esprits des saints, espérer d'être pardonné.
  • Il effectue un lien spirituel avec les saints : celui qui croit en intercession, essaye de lier son âme aux âmes des saints et de faire des actes en vue du contentement de Dieu et des intercesseurs. Ce lien l'encourage à faire de plus en plus de bien, et de moins en moins de mal.
  • Celui qui demande l’intercession, essaye de réviser son passé et de ne pas répéter ses erreurs, afin de pouvoir bénéficier de l'intercession.

Wahhabites et intercession

Selon Ibn Taymîyya et certains wahhabites, la demande d’intercession du Prophète Muhammad (s) et d’autres intercesseurs, et de manière générale la demande d’intercession à part de Dieu, est considérée comme une innovation religieuse et une forme de polythéisme.[61] Ibn Taymîyya affirma qu'aucun des compagnons du Prophète (s) n’avait demandé son intercession après son décès, et aucun des quatre grands juristes de l’école sunnite n’émit de fatwa recommandant ou obligeant cela. Par conséquent, cette pratique est considérée comme une action sans fondement allant à l’encontre de la voie des compagnons et des juristes (sunnites).[62] Abd al-‘Azîz b. Bâz, le mufti wahhabite d’Arabie Saoudite, répondit à une question en expliquant que l’intercession est un domaine réservé à Dieu seul, et que le Messager d’Allah (s) et les autres intercesseurs ne peuvent pas intervenir dans ce domaine après leur décès. Ainsi, demander l’intercession à quelqu’un qui est décédé quoi que ce soit est considéré comme un acte de polythéisme et n’est pas permis.[63]

L’Imam as-Sâdiq (a) :

Notre intercession ne parvient pas à celui qui néglige la prière.

Il existe des hadiths dans les sources sunnites selon lesquels, dans certaines situations, les compagnons de l’Envoyé de Dieu (s) demandaient son intercession après son décès.[64] Selon l’un de ces hadiths, pendant le califat d’Umar b. al-Khattâb, une sécheresse survint et Bilâl b. Hârith, un compagnon du Prophète (s), se rendit à la tombe du Messager de Dieu (s) pour y prier et demander son intercession afin qu’Allah envoie la pluie, permettant ainsi à la communauté d’être sauvée de la sécheresse.[65]

L’ayatollah Ja‘far Subhânî dans son livre sur le wahhabisme, « Â’îni Wahhâbîyyat », explique que la demande d’intercession des intercesseurs décédés ne concerne pas les corps enterrés dans les tombes ; au contraire, elle concerne des âmes saintes et vivantes qui, avec les corps de Barzakh vivent dans le Barzakh et sont explicitement décrites comme étant vivantes et conscientes par le Coran.[66]

Intercession au point de vue des Wahhabites

Shirk (polythéisme)

Article connexe : polythéisme.

D’après les Wahhabites, le fait de demander l’intercession à quelqu’un d'autre que Dieu est considéré comme un acte du polythéisme. Ceci est le Shirk dans l’adoration de Dieu.

Réponse :
D’après les chiites, l’interprétation des Wahhabites pour les termes « polythéisme » et « Monothéisme » n’est pas correcte. La demande d’intercession à quelqu’un d’autre que le Seigneur Tout-Puissant n’est pas de l’associationnisme, mais c’est totalement contraire au Monothéisme. C’est parce que nous demandons l’intercession de ceux qui ont de l’honneur et du statut auprès d’Allah et nous leur demandons d’être des intermédiaires entre nous et le Seigneur, afin qu’ils demandent au Dieu de nous pardonner.

Allah dit dans le Coran : « Recherchez le moyen d'aller jusqu'à Lui. » (5 : 35)
Selon les hadiths, le mot « moyen » dans ce verset signifie les Ahl al-Bayt (a). Cela veut dire que si une personne souhaite faire une demande à la porte divine, elle doit demander à Allah par l’intermédiaire des Ahl al-Bayt (a).[67]

Ainsi, ce qui se passe dans l’intercession est la médiation d’une personne ayant un statut et une position auprès du Seigneur pour un pécheur.
De plus, si l’intercession était une forme de polythéisme, le Coran ne le recommanderait pas. Dans le verset 64 de la sourate an-Nisâ’, Allah appelle les gens à aller auprès du Prophète (s) et Lui demander pardon à travers Son Envoyé. Il dit :

وَمَا أَرْ‌سَلْنَا مِن رَّ‌سُولٍ إِلَّا لِيُطَاعَ بِإِذْنِ اللَّـهِ ۚ وَلَوْ أَنَّهُمْ إِذ ظَّلَمُوا أَنفُسَهُمْ جَاءُوكَ فَاسْتَغْفَرُ‌وا اللَّـهَ وَاسْتَغْفَرَ‌ لَهُمُ الرَّ‌سُولُ لَوَجَدُوا اللَّـهَ تَوَّابًا رَّ‌حِيمًا ﴿٦٤﴾
Si Nous avons envoyé quelque Apôtre, c'est seulement pour qu'il soit obéi, avec la permission d'Allah. Si encore, lorsqu'ils se sont lésés eux-mêmes, ils étaient venus à toi et avaient demandé pardon à Allah et si l'Apôtre avait demandé pardon pour eux [à Allah], ils eussent trouvé Allah Révocateur et Miséricordieux ! ﴾64﴿
Coran, La sourate an-Nisâ’, v 64, Traduction du Coran, Régis Blachère

D’après ce verset, le Prophète (s) demandait pardon à Allah pour ceux qui venaient auprès de lui, lui demandant de les intercéder. Ceci prouve que le fait de demander à une infaillible de nous intercéder auprès d’Allah n’est pas un acte polythéiste, mais est considéré comme un acte autorisé par le Coran.

Intercession n’appartient qu’à Allah

Les Wahhabites imaginent que d’après le Coran, personne n’a le droit d’intercéder sauf Allah :

قُل لِّلَّـهِ الشَّفَاعَةُ جَمِيعًا ... ﴿٤٤﴾
Dis: « A Allah revient l'intercession tout entière. ... » ﴾44﴿
Coran, La sourate az-Zumar, v 44, Traduction du Coran, Régis Blachère

Réponse :
Les chiites croient également que seul Allah a le droit d’intercéder indépendamment. Mais, ceci ne veut pas dire que l’intercession des autres est impossible. Car, Allah a le pouvoir d’accorder la capacité de l’intercession à qui Il veut.
Donc, d’après les chiites, si un prophète ou un Imam intercède pour les gens, ceci ne veut pas dire qu’il est indépendant et qu’il n’a pas besoin de Dieu. Par contre, l’intercession des Infaillibles (a) prouve qu’ils obtinrent cette grâce d’Allah et que c’est Allah qui leur donne cette capacité.
En conclusion, la croyance en l’intercession des Infaillibles (a) et des saints ne refuse pas le Monothéisme, car tous les chiites et les sunnites croient que c’est Allah qui leur accorde cette grâce et c’est Lui la source de l’intercession.


Intercession des morts

D’après les Wahhabites, après son décès, l’intercesseur ne nous entend plus et il est impossible pour lui de nous intercéder. Donc, si nous le lui demandons, ceci est un acte polythéiste.

Réponse :
Si l’intercession était Shirk, de nombreux versets coraniques et hadiths ne l’auraient pas autorisée. De plus, la mort est liée aux corps pas aux âmes. Donc, lorsque quelqu’un décède, il ne devient pas un inexistant, car son âme est toujours vivante. Alors, quand on demande au Prophète (s) de nous intercéder, il nous entend et nous répond.
Aussi, de nombreux hadiths sunnites prouvent que si nous prions sur le Messager de Dieu (s), même après son décès, il entendra nos prières et nous répondra.[68]

Preuves des opposants à l’intercession

Certains contestèrent la légitimité de l’intercession et avancèrent des arguments. Par contre, les savants répondirent à ces doutes et prouvèrent la légitimité de l’intercession :

Il n’y a pas d’intermédiaire parmi Allah et l’homme

Allah, envers nous est plus proche que tout le monde. Personne n’est autant proche de nous que notre Seigneur. Donc, pourquoi chercher des intermédiaires alors qu’Allah est avec nous ?

C’est vrai qu’Allah est avec nous, qu’Il est le plus proche de nous, qu’Il nous entend et qu’on peut lui s’adresser directement. Mais Allah a voulu mettre des intermédiaires entre l’Homme et Lui-même pour que l’Homme puisse se sentir à l’aise dans sa relation avec son Seigneur.

Donc, Il envoya des prophètes (a) et des Imams (a) pour guider les gens et pour les aider à être en relation avec leur Seigneur. Ces intermédiaires ont des statuts considérables auprès d’Allah et le fait de leur demander l’intercession auprès d’Allah nous aide à se rapprocher de Dieu le plus vite possible.

Même si nous pouvons nous adresser directement à Allah, Ce dernier nous conseilla de nous rapprocher des intermédiaires entre nous et Lui, comme le verset 35 de la sourate qui nous ordonne de recherchez le moyen d'aller à Lui. Par exemple, d’après le récit coranique, les enfants du Prophète Jacob (a) prirent leur père comme intermédiaire pour demander pardon à Allah pour eux.[69] Aussi, les prières du Prophète Muhammad (s) pour les gens sont plus efficaces que les leurs.

Intercession et justice divine

L’intercession est opposée à la justice et est compatible avec le système d’injustice et d’ignorance. Lorsqu’une personne commet un péché ou une erreur, cette personne mérite d’être punie et si quelqu’un intercède en sa faveur, il agit en réalité contrairement à la justice.[70]
L’ayatollah Makârim Shîrâzî explique que la question de l’intercession n’est pas opposée à la justice. D’une part, punir le pécheur relève de la justice et d’autre part, l’intercession est une forme de grâce, de bienveillance et de pardon. Une bienveillance qui, d’une part, découle des circonstances favorables chez la personne pour qui on intercède et d’autre part, en raison de l’honneur et du respect présents chez l’intercesseur.[71] En d’autres termes, lorsque quelqu’un qui commet des péchés se repent de ses actes et mérite le pardon, si une personne ayant un statut élevé auprès de Dieu intercède en faveur de ce pécheur, cet acte ne sera donc pas contraire à la justice.

Intercession et commission du péché

Le fait de promettre d’intercéder en faveur des gens les pousse à commettre des péchés et à violer les interdits divins, ce qui est irresponsable et insouciant.[72]
Tout d’abord, cette parole pose problème par rapport aux versets et aux hadiths concernant le pardon des péchés de la part d’Allah, alors que personne ne doute que les versets de pardon n’encouragent pas l’irresponsabilité des gens dans la violation des interdits divins. De plus, l’intercession est conditionnée par la volonté divine et personne ne peut être certain que l’intercession des intercesseurs inclura sa propre situation. Donc cela n’encourage pas l’irresponsabilité dans la commission de péchés ; au contraire, la seule conséquence de la promesse d’intercession est d’insuffler de l’espoir aux gens et de les sauver du désespoir vis-à-vis de la miséricorde divine. Par conséquent, ce n’est pas le cas qu’une personne puisse commettre n’importe quel péché qu’elle souhaite en étant certain qu’elle bénéficiera de l’intercession.[73]

Intercession et connaissance divine

L’intercession implique un changement et une modification dans la connaissance et la volonté de Dieu ; cela signifie que l’intercesseur peut amener Dieu à accomplir quelque chose contrairement à ce qu’Il avait initialement prévu et décrété, mais un changement dans la connaissance et la volonté de Dieu nécessiterait un changement dans Sa nature, ce qui est impossible. Par conséquent, l’intercession est également impossible.[74]
En réponse, les savants dirent que l’acceptation de l’intercession par Allah ne signifie pas un changement dans Sa volonté ou une modification de Sa connaissance ; plutôt, Dieu sait que tel individu prendra différentes situations à l’avenir, et cette connaissance n’implique pas un changement, au sens d’un changement de connaissance. Ainsi, Sa volonté concerne ces situations, c’est-à-dire qu’à un moment donné, en fonction des circonstances, un individu se trouve dans une situation particulière et à ce moment-là, Allah a une volonté à son égard. À un autre moment, avec d’autres circonstances, il se retrouve dans une autre situation et Il a alors une autre volonté à son égard. Ces affaires ne nécessitent pas de changement dans la connaissance et la volonté de Dieu.[75]

Déni de l’intercession au Jour du Jugement

Certains, se référant au verset : « Un jour où il n’y aura ni commerce ni amitié ni intercession … » (2 : 254) et à d’autres versets du Coran comme le verset 41 de la sourate ad-Dukhân,[Note 3] considèrent l’intercession comme étant exclusive au monde terrestre et la rejettent pour le Jour du Jugement.[76]

Cependant, selon les savants, ce verset ne nie pas l’intercession absolue au Jour du Jugement ; il rejette simplement, d’après la phrase « ni amitié », l’intercession invalide.[77] Dans l’intercession invalide, le demandeur d’intercession demande cette faveur sans avoir accompli ses devoirs religieux, basant sa demande uniquement sur son amitié ou sa relation avec l’intercesseur, similaire à ce qui se passe dans ce monde.[78] Certains exégètes coraniques pensent également que ce verset ne nie pas l’intercession absolue au Jour du Jugement mais rejette l’intercession pour les non-croyants.[79] Aussi, il y a de hadiths dans certaines sources chiites et sunnites mentionnant l’intercession des intercesseurs au Jour du Jugement.[80]

Lire aussi

Certains des livres qui furent rédigés sur le sujet de l’intercession comprennent :

  • « Ash-Shafâ‘a fi al-Kitâb wa as-Sunna » (l’intercession dans le Coran et les hadiths) écrit pas l’ayatollah Subhânî : ce livre est écrit en langue arabe et contient des divers questions sur l’intercession y compris des hadiths des sources chiites et sunnites concernant l’intercession.[81]
  • « Ash-Shafâ‘a » (l’intercession) écrit par Haydarî en langue arabe.[82]

Voir aussi

Note

  1. « En la nuit, fais vigile, œuvre surérogatoire pour toi ; peut-être ton Seigneur t'enverra-t-Il en un rang digne de louanges. » (17 : 79)
  2. D’après les exégètes coraniques, le terme « un rang digne de louanges » signifie le rang de l’intercession
  3. Le Jour où nul ami ne pourra rien faire pour son compagnon; le Jour où les hommes ne seront pas secourus

Références

  1. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 416 ; Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 312
  2. ‘Allâma al-Majlisî, Haqq al-Yaqîn, vol 2, p 445
  3. Ibn Taymîyya, Majmû‘at al-Fatâwâ, vol 1, p 313 - 314
  4. Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 370
  5. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 8, p 29
  6. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 8, p 29 ; Ash-Sharîf al-Murtadâ, Sharh Jumal al-‘Ilm wa al-‘Amal, p 157 ; Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 3, p 496
  7. Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 463
  8. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 1, p 273
  9. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 8, p 101 ; Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 3, p 574
  10. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 19, p 139 ; An-Nasâ’î, Sunan an-Nasâ’î, vol 2, p 229
  11. Fannî Asl, « Shafâ‘at az Dîdgâh Sadr al-Muta’llihîn », p 110
  12. Al-Fakhr ar-Râzî, Ash-Shafâ‘at al-‘Uzmâ fî Yawm al-Qîyâma, p 7 - 10
  13. Sayyid al-Murtadâ, Rasâ’il ash-Sharîf ar-Radî, vol 1, p 150 ; Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 1, p 213
  14. ‘Allâma Mutaharî, Majmû‘i Âthâr, vol 1, p 254
  15. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 1, p 271 - 272
  16. ‘Allâma Mutaharî, ‘Adl Ilâhî, p 226 - 230 ; Imâm Khumiynî, Sharh Tchihil Hadîth, p 150 ; Ayatollah Subhânî, Ash-Shafâ‘at fî al-Kitâb wa as-Sunna, p 29 - 30
  17. ‘Allâma Mutaharî, ‘Adl Ilâhî, p 226 - 230 ; Ayatollah Subhânî, Ash-Shafâ‘at fî al-Kitâb wa as-Sunna, p 29 - 30
  18. Ayatollah Subhânî, Istiftâ’ât, vol 2, p 15
  19. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 102, p 247 - 249
  20. ‘Allâma Mutaharî, ‘Adl Ilâhî, p 235
  21. Ayatollah Subhânî, Ash-Shafâ‘at fî al-Kitâb wa as-Sunna, vol 1, p 81
  22. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 8, p 34
  23. Ash-Sharîf al-Murtadâ, Sharh Jumal al-‘Ilm wa al-‘Amal, p 156 ; Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 312 ; Cheikh al-Mufîd, Awâ’il al-Maqâlât, p 79
  24. Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 21, p 387 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 6, p 284 ; At-Tabarî, Jâmi‘ al-Bayân, vol 15, p 97
  25. Cheikh al-Mufîd, Awâ’il al-Maqâlât, p 79 - 80
  26. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 8, p 41 - 42 ; Cheikh al-Mufîd, Awâ’il al-Maqâlât, p 79 - 80
  27. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 7, p 150
  28. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 7, p 150 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 6, p 452 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 14, p 111
  29. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 6, p 452 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 14, p 111
  30. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 7, p 150
  31. Al-Huwayzî, Tafsîr Nûr ath-Thaqalayn, vol 3, p 361
  32. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 9, p 296 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 19, p 40 ; Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 28, p 256
  33. Subhî as-Sâlih, Nahj al-Balâgha, p 252, sermon 176
  34. Cheikh as-Sadûq, Al-Khisâl, vol 1, p 156 ; Ibn Hanbal, Musnad, vol 34, p 90
  35. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 8, p 101
  36. Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 6, p 169 ; At-Tirmidhî, Sunan at-Tirmidhî, vol 5, p 171
  37. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 8, p 101
  38. Subhî as-Sâlih, Nahj al-Balâgha, p 540, Hikmat 371
  39. Bihbahânî, Shafâ‘at, p 33
  40. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 14, p 277
  41. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 8, p 34
  42. Cheikh as-Sadûq, Al-I‘tiqâdât, p 66
  43. Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 3, p 574 ; Cheikh as-Sadûq, Al-I‘tiqâdât, p 66 ; Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 3, p 574
  44. Ash-Sharîf al-Murtadâ, Sharh Jumal al-‘Ilm wa al-‘Amal, p 157 ; Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 3, p 496 - 497
  45. Ash-Sharîf al-Murtadâ, Sharh Jumal al-‘Ilm wa al-‘Amal, p 156 ; Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 463 ; Ayatollah Subhânî, Buhûth fi al-Milal wa an-Nihal, vol 3, p 206
  46. Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 464 ; Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 313
  47. Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 3, p 496
  48. Ibn Mâja, Sunan Ibn Mâja, vol 2, p 1440
  49. Cheikh as-Sadûq, Al-Khisâl, vol 2, p 355
  50. Cheikh as-Sadûq, Al-I‘tiqâdât, p 66 ; Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 3, p 496
  51. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 400
  52. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 268 - 269 ; Al-Barqî, Al-Mahâsin, vol 1, p 186
  53. Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 7, p 11 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 4, p 60
  54. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 17, p 127 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 5, p 56
  55. Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 22, p 101
  56. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 9, p 429 - 430
  57. Ayatollah Subhânî, Ash-Shafâ‘at fî al-Kitâb wa as-Sunna, p 19 et 58
  58. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 8, p 48 ; Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 6, p 86 ; As-Suyûtî, Ad-Durr al-Manthûr, vol 5, p 377
  59. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 6, p 284 ; At-Tabarî, Jâmi‘ al-Bayân, vol 15, p 97 ; Al-Qurtubî, Al-Jâmi‘ li Ahkâm al-Qur’ân, vol 10, p 309
  60. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 1, p 156, vol 17, p 270
  61. Ibn Taymîyya, Majmû‘at al-Fatâwâ, vol 1, p 159 ; Ibn ‘Abd al-Wahhâb, Ar-Rasâ’il ash-Shakhsîyya, p 154 ; Munjid, Mawqi‘ al-Islâm Su’âl wa Jawâb, vol 1, p 938
  62. Ibn Taymîyya, Majmû‘at al-Fatâwâ, vol 1, p 161 - 162
  63. Munjid, Mawqi‘ al-Islâm Su’âl wa Jawâb, vol 1, p 938
  64. Husaynî Mîlânî, Ar-Radd ‘alâ Ibn Taymîyya fî ash-Shafâ‘at wa az-Zîyârat wa al-Istaghâtha, p 65 - 66
  65. Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Fath al-Bârî, vol 2, p 495
  66. Ayatollah Subhânî, Â’îni Wahhâbîyyat, p 283 - 284
  67. Al-Bahrânî, Al-Burhân, vol 2, p 292
  68. Abû Dâwûd, Sunan Abî Dâwûd, v 2 p 218
  69. ...
  70. Kasrawî, Khudâ bâ Mâst ; Bikhânand wa Dâwarî Kunand, p 32 - 33
  71. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Payâm Qur’ân, vol 6, p 533
  72. Qalamdârân, Râh Nijât az Sharr Ghulât, p 286
  73. ‘Allâma Mutaharî, ‘Adl Ilâhî, p 241 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 1, p 241
  74. Rashîd Ridâ, Al-Manâr, vol 1, p 255 ; Qalamdârân, Râh Nijât az Sharr Ghulât, p 362
  75. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 1, p 164 et 165 ; Ash-Shafâ‘a, Haydarî, p 161 - 162
  76. Rashîd Ridâ, Al-Manâr, vol 1, p 255 ; Qalamdârân, Râh Nijât az Sharr Ghulât, p 294 - 295
  77. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâvîd, vol 8, p 210
  78. Mudarrisî, Tafsîr Hidâyat, vol 7, p 91
  79. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 2, p 306 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 2, p 156
  80. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 8, p 34 - 37 ; Muslim, Sahîh Muslim, vol 1, p 188 - 191
  81. Ayatollah Subhânî, Ash-Shafâ‘at fî al-Kitâb wa as-Sunna, p 93
  82. Ash-Shafâ‘a, Haydarî, p 433 - 439