Shahrbânû

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Shahrbânû
L'épouse de l'Imam al-Husayn (a)
Présentation
naissance
décès
martyre
Famille
parentsYazdgard III
enfantL'Imam as-Sajjâd (a)
Successeurs du Prophète (s)
Imam Ali (a) . Imam Hasan (a) . Imam Husayn (a) . Imam Husayn (a) . Imam Sajjad (a) . Imam Baqir (a) . Imam Sadiq (a) . Imam Kazim (a) . Imam Rida (a) . Imam Jawad (a) . Imam Hadi (a) . Imam Hasan Askarî (a) . Imam Mahdi (a)


« Shahrbânû » ou « Shâh Zanân » (en arabe : شهربانو) fut l’épouse de l’Imam al-Husayn (a) et la mère de l’Imam as-Sajjâd (a). Elle fut une iranienne, la fille du Yazdgard III, le dernier roi sassanide en Iran.

D'après certains historiens et certains narrateurs de hadiths, Shahrbânû se maria avec l'Imam (a) après l’entrée de l’Islam en Iran. Selon l’opinion authentique, Shahrbânû décéda le moment où elle accoucha son bébé, l'Imam as-Sjjâd (a).

Le mausolée qui se situe près de Téhéran, dans la ville Ray, est attribué à Shahrbânû.

Sa généalogie

Il y a de différentes opinions concernant le nom du père de Shahrbânû.[1]

La plupart des historiens mentionnèrent Shahrbânû comme la fille de Yazdgard III. Certains savants du troisième siècle comme : Ya’qûbî,[2] Nawbakhtî, Ash’arî Qummî, Hasan b. Muhammad Qummî,[3] Ibn Abî Thalj Baghdâdî,[4] Ibn Hayûn[5] et Khalîfa Ibn Khayyât[6] et aussi certains savants du quatrième siècle à savoir : Kulaynî[7] et ash-Shaykh as-Sadûq[8] croient que son père fut le dernier roi sassanide, Yazdgard III. De plus, ash-Shaykh at-Tûsî préfère cet avis.[9]

L’auteur du livre “ Mujmal at-Tavârîkh va al-Qisas » écrit : « Certains mentionnèrent que le père de Shahrbânû était Sanjân, le gouverneur de Fârs. »[10]

Ibn Shahr Âshûb dit que le nom de père de Shahrbânû est Nûshjân.[11] Ainsi, Irbilî rapporta d‘après Ibn Khashshâb, que Nûshjân était son père.[12]

Son mariage avec l'Imam al-Husayn (a)

Les hadiths, qui firent allusion au mariage de Shahrbânû avec l’Imam al-Husayn (a), se diffèrent sur la date du mariage. Ils déclarèrent que son mariage avec l’Imam (a) eut lieu lorsqu'elle vint à Médine. Mais il n'y a pas assez d'informations sur le temps exact.

Il y a quelques différentes opinions à propos de la date de son entrée à Médine :

  1. A l’époque du gouvernement de ‘Umar.[13]
  2. A l’époque du gouvernement de ‘Uthmân.[14]
  3. A l’époque du gouvernement de l’Imam ‘Alî (a).[15]

Ses Noms

Selon plusieurs sources, la mère de l’Imam as-Sajjâd (a) est la fille de Yazdgard III, le roi sassanide. Mais, il y a des avis divers concernant son nom, à savoir :

Ya’qûbî dit que son nom fut « Harrâr », puis ce nom a été changé à ‘Uzâla.[22]

Critiques

Malgré le consensus parmi les historiens qui considèrent Shahrbânû comme la mère de l’Imam as-Sajjâd (a), les chercheurs contemporains[23] n’acceptent pas cette opinion. Ils expriment quelques preuves :

  1. Selon certaines sources historiques, la mère de l’Imam as-Sajjâd (a) fut une esclave de Sistan, ou de Sind, ou de Kabul.
  2. Aucun historien ne fit pas allusion à une fille nommée Shahrbânû parmi les enfants de Yazdgard III, le roi sassanide.
  3. Muhammad b. ‘Abd Allah connu sous le nom de “ Nafs Zakîyya ” (l’un des descendants de l’Imam al-Hasan (a)) écrivit une lettre au calife abbasside, Mansûr Davânîqî. Ce dernier, dans une partie de la lettre, répondit : « Après le décès du Prophète (s), personne ne fut supérieur à Ali b. Husayn dans votre famille, et sa mère fut une femme esclave. »

D'après Shahîdî : « Mansûr utilisa le mot « esclave », pour faire l’affront à Muhammad. Cette lettre fut écrite cinquante ans après le martyre de l'Imam as-Sajjâd (a), lorsqu'un grand nombre de Banî Hâshim furent encore en vie. Si l'histoire de Shahrbânû fut réelle, Mansûr n'utiliserait jamais le terme " Umm Walad " (on dit “ Umm Walad ”, quand la mère de qqn est une esclave), ou si ce fut faux, Muhammad b. 'Abd Allah aurait dû répondre sévèrement à sa lettre pour déclarer que la mère de l’Imam as-Sajjâd (a) fut une princesse, pas une esclave. »[24]

Selon Dihkhudâ, les études prouvent que Yazdgard III n'eut aucune fille nommée Shahrbânû. Le récit de Shahrbânû fut un récit inauthentique et ceci est tiré du livre de Zamakhsharî, Rabî' al-Abrâr, et de Qâbûsnâmih.[25]

Yûsufî Gharawî n'a pas accepté la parole de Ya'qûbî. De plus, le nom attribué par ce dernier à la mère de l'Imam Sajjâd (a), Harrâr, ne fut pas un nom iranien.

Il a rejeté également le rapport d'al-Kâfî, parce que l’un des rapporteurs de hadith d’al-Kâfî, fut «'Amr b. Shimr» qui d’après an-Najâshî, ne fut pas un homme de confiance.

Aussi, dans la chaîne de hadith rapportée par ash-Shaykh as-Sadûq, il y a Sahl b. Qâsim an-Nûshjânî, que son identité est inconnue. Donc, ces deux hadiths ne sont pas authentiques.

Mais après, Yûsufî Gharawî a fait de nouveau des recherchres sur cette question et a accepté Shahrbânû comme la fille de Yazdgard III et la mère de l’Imam as-Sajjâd (a).[26]

Son décès

D’après plusieurs historiens, lorsque l’Imam as-Sajjâd (a) naquit, sa mère décéda.[27] Par contre, Ibn Sa’d dit qu’elle fut en vie après le martyre de l’Imam al-Husayn (a), se maria avec Zuyayd, un des esclaves de l’Imam Husayn (a) et donna naissance à un bébé nommé ‘Abd Allah. Alors, ce dernier fut le frère maternel de l'Imam as-Sajjâd (a).[28]

La parole d’Ibn Sa’d est inacceptable. Parce qu’après le décès de Sharhbânû, une nourrice nommée " Washîka ", éleva l’Imam as-Sajjâd (a). Il (a) l'appelait “ mère “.[29] Mas’ûdî dit la même chose et continua :

“ quand l’Imam as-Sajjâd (a) grandit, maria " Washîka " avec son esclave. C'est pourquoi, les Omeyyades se moquèrent de l'Imam (a) en disant qu'il maria sa mère avec son servant.[30]

Références

  1. Yûsifî Qaravî, Hawl as-Sayyida Shahrbânû, p 15
  2. Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, vol 2, p 247
  3. Hasan b. Muhammad Qummî, Târîkh Qom, p 196
  4. Ibn Abî Thalj Baghdâdî, Târîkh Ahl al-Bayt, p 121
  5. Ibn Hayûn, Sharh al-Akhbâr fî Fadâil al-A’imma al-At’hâr (a), vol 3, p 266
  6. Khalîfa Ibn Khayyât, Târîkh Khalîfa, p 240
  7. Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 466
  8. Ash-Shaykh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ (a), vol 1, p41 et Kamâl ad-Dîn va Itmâm an-Ni’ma, vol 1, p 307
  9. Ash-Shaykh at-Tûsî, Tahdhîb al-Ahkâm, vol 6, p 77
  10. Ibn Shâdî, Mujmal at-Tavârîkh va al-Qisas, p 456
  11. Ibn Shahrâshûb, Manâqib l Abî Tâlib, vol 4, p 176
  12. Irbilî, Kashf al-Ghumma fî Ma’rifat al-A’imma, vol 2, p 105
  13. Kulaynî, al-Kâfî, vol 1, p 467; Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, vol 2, p 303; Mas’ûdî, Isbât al-Vasîya, p 170; Thaqafî Kûfî, al-Ghârât, vol 2, p 825
  14. Shaykh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Rida (a), vol 2, p 128
  15. Ash-Shaykh al-Mufîd, Irshâd, vol 1, p 137; Fattâl Nayshâbûrî, Rawda al-Va’izîn, p 332; At-Tabarsî, Tâj al-Mawâlîd, p 89; At-Tabarsî, I’lâm al-Varâ bi A’lâm al-Hudâ, vol 1, p 480; Irbilî, Kashf al-Ghumma fî Ma’rifat al-A’imma, vol 2, p 83
  16. Shaykh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Rida (a), vol 1, p 41; Shaykh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn va Tamâm an-Ni’ma, vol 1; p 307; Tabarsî, Tâj al-Mawâlîd, p 88; Saffâr, Basâ’ir ad-Darajât, vol 1, p 335; Tabarî, Dlâ’il al-Imâma, p 195; Sayyid b. Tâwûs, At-Tashrîf bi al-Minan fî at-Ta’rîf bi al-Fitan, p 373; Ibn Abî Thalj Baghdâdî, Târîkh Ahl al-Bayt, p 325; Ibn Dâvûd, ArèRijâl, p 372
  17. Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 512; Ibn Kathîr, Al-Bidâya va an-Nihâya, vol 9, p 104
  18. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 3, p 102
  19. Mas’ûdî, Isbât al-Vasîya,p 170; Shaykh al-Mufîd, MuqNi’a, p 472
  20. Shaykh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 2, p 137; Tabarsî, I’lâm al-Varâ bi A’lâm al-Hudâ, vol …, p 256; Thaqafî Kûfî, Al-Ghârât, vol 2, p 825
  21. Ibn Shadî, Mujmal at-Tavârîkh va al-Qisas, p 456
  22. Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, vol 2, p 246
  23. Mutahharî, Khadamât Mutaqâbil Irân va Islâm, p 131; Sharî’atî, Tashayyu’ ‘Alavî va Tashayyu’ Safavî, p 91; ‘Allama Dihkhudâ, Lughatnâmi Dihkhudâ, Shahîdî, Zindigânî ‘Alî b. Husayn (a), p 12
  24. Shahîdî, Zindigânî ‘Alî b. Husayn (a), p 24
  25. ‘Unsur al-Ma’âlî, Qâbûsnâmih, cha 27, p 44
  26. Yûsufî Gharawî, Hawl Sayyida Sharbânû, p 28 et Mawsû’a at-Târîkh al-Islâmî, vol 4, p 357 et 652
  27. Mas’ûdî, Isbât al-Vasîya, p 145; Ibn Dâvûd, ar-Rijâl, p 372
  28. Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 5, p 163
  29. Ibn Dâwûd, Ar-Rijâl, p 372
  30. Al-Mas’ûdî, Ithbât al-Wasîyya, p 170