Sermon de l'Imam al-Husayn (a) au jour d'Achoura

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Sermon de l’Imam al-Husayn (a) au jour d’Achoura, s’agit d’un des discours de l’Imam Husayn (a) au cours de la tragédie de Karbala. L'Imam fit ce discours au jour d’Achoura devant l’armée d’Umar b. Sa’d. Dans ce sermon, l’Imam se présente, puis, il parle des invitations des gens de Koufa qui causèrent la venue de l’Imam Husayn (a) à Koufa.

Dans les sources

Beaucoup de sources chiites et sunnites rapportèrent le discours de l’Imam al-Husayn (a) au jour d’Achoura, dont :

Chiites

Sunnites

Texte du discours

Sermon de l'Imam Husayn (a) au jour d'Achoura
Texte Traduction
Ô gens d’Irak !

Ecoutez mes paroles et ne vous précipitez pas de couler le sang ! J’ai le droit de vous conseiller et de vous expliquer la raison de ma venue à Koufa. Si vous êtes justes et équitables à l’égard de moi, vous serez heureux et si vous n’êtes pas justes envers moi, aidez-vous l’un l’autre à me tuer sans me donner de délais. Mais, sachez que mon Maître est Allah, Celui qui a révélé le Livre Saint et Celui qui dirige les vertueux.

یا أَهْلَ الْعِرَاقِ وَ جُلُّهُمْ یسْمَعُونَ : فَقَالَ أَیهَا النَّاسُ اسْمَعُوا قَوْلِی وَ لَاتَعْجَلُوا حَتَّی أَعِظَکمْ بِمَا یحِقُّ لَکمْ عَلَی وَ حَتَّی أُعْذِرَ إِلَیکمْ فَإِنْ أَعْطَیتُمُونِی النَّصَفَ کنْتُمْ بِذَلِک أَسْعَدَ وَ إِنْ لَمْ تُعْطُونِی النَّصَفَ مِنْ أَنْفُسِکمْ فَأَجْمِعُوا رَأْیکمْ ثُمَّ لا یکنْ أَمْرُکمْ عَلَیکمْ غُمَّةً ثُمَّ اقْضُوا إِلَی وَ لاتُنْظِرُونِ[۹]إِنَّ وَلِیی اللَّهُ الَّذِی نَزَّلَ الْکتابَ وَ هُوَ یتَوَلَّی الصَّالِحِینَ
Lorsque les femmes de l’armée de l’Imam Husayn (a) entendirent ses paroles, elles se mirent à pleurer et à se lamenter. Aussi, les filles de l’Imam (a) pleurèrent à voix haute.

L’Imam Husayn (a) envoya son frère, Abbas b. Ali (a) et son fils, Ali Akbar vers les femmes, leur disant : Essayez de les calmer, car elles auront encore beaucoup de choses à pleurer.[9]

فلمّا سمع أخواته کلامه هذا صحن و بکین، و بکی بناته [و] ارتفعت أصواتهن، فأرسل إلیهن أخاه العباس بن علی و علیا ابنه و قال لهما: سکتاهن فلعمری لیکثرن بکاؤهن.
Puis, l’Imam Husayn (a) loua, glorifia Allah, rappela les mérites de Dieu et pria sur le Prophète (s) et les anges de Dieu et tous les prophètes.

D’après les rapports, son discours fut tellement éloquent que personne parmi les Arabes, n’avait entendu un discours autant éloquent que celui-ci. Ensuite, l’Imam dit :

ثُمَّ حَمِدَ اللَّهَ وَ أَثْنَی عَلَیهِ وَ ذَکرَ الله بِمَا هُوَ أَهْلُهُ وَ صَلَّی عَلَی النَّبِیصوَ عَلَی مَلَائِکةِ اللَّهِ وَ أَنْبِیائِهِ فَلَمْ یسْمَعْ مُتَکلِّمٌ قَطُّ قَبْلَهُ وَ لَا بَعْدَهُ أَبْلَغُ فِی مَنْطِقٍ مِنْهُ، ثُمَّ قَالَ
« Dites-moi qui suis-je ? puis, référez-vous à vos cœurs et blâmez-les et réfléchissez bien si le fait de me tuer et de manquer le respect envers moi est un bienfait ? Ne suis-je pas le fils de la fille de votre Prophète (s), et le fils de son successeur et de son cousin ? Ne suis-je pas le fils de la première personne qui se convertit à l’islam et qui a cru à l’Envoyé d’Allah ? Est-ce que Hamza, le maître des martyrs n’est pas mon oncle ? Est-ce que Ja’far at-Tayyâr n’est pas mon oncle ? N’avez-vous pas entendu le hadith du Prophète (s) sur mon frère et moi qui avait dit : « Hasan et Husayn sont les maîtres des jeunes du Paradis » ? Si vous croyez à mes paroles, sachez qu’elles sont, par Allah, toutes vraies, et que je ne mens pas. Si vous me réfutez, demandez à ceux qui sont parmi vous et qui savent la vérité. Demandez à Jâbir b. Abd Allah al-Ansârî, à Abû Sa’îd al-Khudrî, à Sahl b. Sa’d as-Sâ’idî, à Zayd b. Arqam et à Anas b. Mâlik. Ils vous diront qu’ils avaient entendu cette parole du Prophète (s). Est-ce que ce hadith ne vous interdit pas de couler mon sang ? أَمَّا بَعْدُ فَانْسُبُونِی فَانْظُرُوا مَنْ أَنَا ثُمَّ ارْجِعُوا إِلَی أَنْفُسِکمْ وَ عَاتِبُوهَا فَانْظُرُوا هَلْ یصْلُحُ لَکمْ قَتْلِی وَ انْتِهَاک حُرْمَتِی، أَ لَسْتُ ابْنَ بِنْتِ نَبِیکمْ وَ ابْنَ وَصِیهِ وَ ابْنِ عَمِّهِ وَ أَوَّلِ الْمُؤْمِنِینَ الْمُصَدِّقِ لِرَسُولِ اللَّهِ بِمَا جَاءَ بِهِ مِنْ عِنْدِ رَبِّهِ، أَ وَ لَیسَ حَمْزَةُ سَیدُ الشُّهَدَاءِ عَمِّی أَ وَ لَیسَ جَعْفَرٌ الطَّیارُ فِی الْجَنَّةِ بِجِنَاحَینِ عَمِّی، أَ وَ لَمْ یبْلُغْکمْ مَا قَالَ رَسُولُ الله لِی وَ لِأَخِی هَذَانِ سَیدَا شَبَابِ أَهْلِ الْجَنَّةِ، فَإِنْ صَدَّقْتُمُونِی بِمَا أَقُولُ وَ هُوَ الْحَقُّ وَ اللَّهِ مَا تَعَمَّدْتُ کذِباً مُنْذُ عَلِمْتُ أَنَّ اللَّهَ یمْقُتُ عَلَیهِ أَهْلَهُ، وَ إِنْ کذَّبْتُمُونِی فَإِنَّ فِیکمْ مَنْ لَوْ سَأَلْتُمُوهُ عَنْ ذَلِک أَخْبَرَکمْ سَلُوا جَابِرَ بْنَ عَبْدِ اللَّهِ الْأَنْصَارِی وَ أَبَا سَعِیدٍ الْخُدْرِی وَ سَهْلَ بْنَ سَعْدٍ السَّاعِدِی وَ زَیدَ بْنَ أَرْقَمَ وَ أَنَسَ بْنَ مَالِک یخْبِرُوکمْ أَنَّهُمْ سَمِعُوا هَذِهِ الْمَقَالَةَ مِنْ رَسُولِ اللَّهِ صلِی وَ لِأَخِی، أَ مَا فِی هَذَا حَاجِزٌ لَکمْ عَنْ سَفْک دَمِی
Shimr b. Dhi al-Jawshan dit : « Il n’adore Allah qu’avec hésitation et ne comprend pas ce qu’il dit ». فَقَالَ لَهُ شِمْرُ بْنُ ذِی الْجَوْشَنِ هُوَ یعْبُدُ اللَّهَ عَلی حَرْفٍ إِنْ کانَ یدْرِی مَا تَقَوَّلَ
Habîb b. Muzâhir lui répondit : « Je jure par Allah que tu ne comprends pas ce qu’il dit et qu’Allah a scellé ton cœur ». فَقَالَ لَهُ حَبِیبُ بْنُ مُظَاهِرٍ وَ اللَّهِ إِنِّی لَأَرَاک تَعْبُدُ اللَّهَ عَلَی سَبْعِینَ حَرْفاً وَ أَنَا أَشْهَدُ أَنَّک صَادِقٌ مَا تَدْرِی مَا یقُولُ قَدْ طَبَعَ اللَّهُ عَلَی قَلْبِک
Puis, l’Imam Husayn (a) leur dit : « Si vous doutez sur ce que je viens de vous dire, doutez-vous sur le fait que je suis le fils de la fille de l’Envoyé d’Allah ? Je jure par Allah que sauf moi, vous ne trouvez pas de fils de la fille de votre Prophète (s). Malheur à vous ! Suis-je le meurtrier d’un de vous et voleur de vos biens ou celui qui blesse vos hommes ? » ثُمَّ قَالَ لَهُمُ الْحُسَینُ(ع) فَإِنْ کنْتُمْ فِی شَک مِنْ هَذَا أَ فَتَشُکونَ أَنِّی ابْنُ بِنْتِ نَبِیکمْ فَوَ اللَّهِ مَا بَینَ الْمَشْرِقِ وَ الْمَغْرِبِ ابْنُ بِنْتِ نَبِی غَیرِی فِیکمْ وَ لَا فِی غَیرِکمْ وَیحَکمْ أَ تَطْلُبُونِّی بِقَتِیلٍ مِنْکمْ قَتَلْتُهُ أَوْ مَالٍ لَکمُ اسْتَهْلَکتُهُ أَوْ بِقِصَاصِ جِرَاحَةٍ
Ils gardèrent leur silence et ne parlèrent plus avec l’Imam (a). فَأَخَذُوا لَا یکلِّمُونَهُ
L’Imam les appela en disant : « Ô Shabath b. Rib’î, ô Hajjâr b. Abjar, ô Qays b. al-Ash’ath, ô Yazid b. al-Hârith, ne m’avez-vous pas écrit que les arbres me porteront des fruits et que votre armée est prête à me soutenir ? » فَنَادَی یا شَبَثَ بْنَ رِبْعِی یا حَجَّارَ بْنَ أَبْجَرَ یا قَیسَ بْنَ الْأَشْعَثِ یا یزِیدَ بْنَ الْحَارِثِ أَ لَمْ تَکتُبُوا إِلَی أَنْ قَدْ أَینَعَتِ الثِّمَارُ وَ اخْضَرَّ الْجَنَابُ وَ إِنَّمَا تَقْدَمُ عَلَی جُنْدٍ لَک مُجَنَّدٍ
Ils répondirent : « Non, nous ne l’avons pas fait ». قالوا له: لم نفعل!
Qays b. al-Ash’ath dit à l’Imam (a) : « Nous ne comprenons pas ce que tu dis. Pourquoi ne prêtes-tu pas le serment d’allégeance à ton cousin ? Il ne te fera pas du mal ». فَقَالَ لَهُ قَیسُ بْنُ الْأَشْعَثِ مَا نَدْرِی مَا تَقُولُ وَ لَکنِ انْزِلْ عَلَی حُکمِ بَنِی عَمِّک فَإِنَّهُمْ لَمْ یرُوک إِلَّا مَا تُحِبُّ
L’Imam Husayn (a) lui dit : « Tu es comme ton frère, Muhammad b. Ash’ath. Non, par Allah, je ne rentre pas sous votre autorité comme des humiliés et je ne m’enfuis pas comme des esclaves ». Puis, l’Imam s’écria :

« Ô serviteurs d’Allah, je cherche protection auprès de mon Seigneur et votre Seigneur, pour que vous ne me lapidiez pas. Je cherche protection auprès d’Allah de tout orgueilleux qui ne croit pas au Jour du Jugement ».[10]

فقال الحسین(ع): أنت أخو أخیک [محمد بن الاشعث] أ ترید ان یطلبک بنو هاشم بأکثر من دم مسلم بن عقیل؟! لَا وَ اللَّهِ لَا أُعْطِیکمْ بِیدِی إِعْطَاءَ الذَّلِیلِ وَ لَا أَفِرُّ فِرَارَ الْعَبِیدِ ثُمَّ نَادَی یا عِبَادَ اللَّهِ إِنِّی عُذْتُ بِرَبِّی وَ رَبِّکمْ أَنْ تَرْجُمُونِ أَعُوذُ بِرَبِّی وَ رَبِّکمْ مِنْ کلِّ مُتَکبِّرٍ لا یؤْمِنُ بِیوْمِ الْحِسابِ.

Voir aussi

Références

  1. Cheikh al-Mufîd, v 2 p 96
  2. Tabrisî, I’lâm al-Warâ bi A’lâm al-Hudâ, p 241
  3. Yûsuf b. Hâtam ash-Shâmî, Ad-Durr an-Nazîm, p 552
  4. Sayyid b. Tâwûs, Al-Luhûf, p 96
  5. Ibn Namâ, Muthîr al-Ahzân, p 54
  6. Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 425
  7. Ibn Athîr, Al-Kâmil fi at-Târîkh, v 4 p 61
  8. Ibn al-Jawzî, Al-Muntazam, v 5 p 339
  9. Al-Ghâmidî al-Kûfî, Waq’at at-Taff, p 206
  10. Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, v 2 p 98