Récitation du Coran

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Récitation du Coran ou Tilâwat al-Qur’ân (en arabe : تلاوة القرآن) consiste à lire et réciter les versets du Coran dans le Coran. Dans le Coran, Allah recommande au Prophète Muhammad (s) et aux autres de réciter le Coran. Les hadiths mentionnent également de grandes récompenses pour Tilâwat du Coran.

La récitation du Coran a des règles et des préceptes. Selon les juristes, lors de la récitation des sourates al-‘Azâ’im ou bien des versets de prosternation, la prosternation devient obligatoire. Aussi, il est interdit aux personnes en état d'impureté majeure (Jinâba) et aux femmes pendant leurs menstrues de réciter les sourates al-‘Azâ’im ou les versets de prosternation de ces sourates.
Être avec ablutions, face au qibla, parfumé, et réfléchir sur les versets sont recommandés lors de la récitation du Coran. La récitation à certains moments et endroits comme le mois du Ramadan et La Mecque est plus recommandée.

Certains effets de la récitation du Coran sont : la tranquillité de l'âme, l’éloignement de la peur, la clairvoyance, le renforcement de la mémoire, le rapprochement à Dieu, l'augmentation de la foi, etc.

Sens du concept

Tilâwat al-Qur’ân signifie la récitation du Coran dans le Livre (le texte du Coran).[1] Le mot « Tilâwat » n'est utilisé qu'une seule fois dans le Coran, mais ses dérivés sont utilisés plus de 50 fois.[2]

Effets et importance

Pour la récitation du Coran, des effets sont mentionnés dans les hadiths et les versets ; parmi lesquels la tranquillité de l'âme, l'éloignement de la peur, la clairvoyance, le renforcement de la mémoire, le rapprochement à Allah et l'augmentation de la foi.[3] Également, l’Imam as-Sâdiq (a) dit sur ce sujet :

« Celui qui récite le Coran dans le Livre (pas par cœur) bénéficiera de sa vue et les péchés de ses parents seront diminués, même s'ils sont mécréants. »[4]

Dans certains pays musulmans, les réunions officielles commencent par la récitation du Coran par un récitateur. Avant l'appel à la prière (Adhân), le son de la récitation du Coran est diffusé par les haut-parleurs des mosquées. Des séances de récitation du Coran sont également organisées à domicile.
Par exemple, selon le président de l'Organisation Coranique d'Iran en 2020, il y avait à cette époque 10 000 séances domestiques de récitation du Coran actives en Iran.[5]

Différence entre « Qirâ’at » et « Tilâwat »

En langue arabe, il y a deux mots qui sont utilisés pour la récitation du Coran : « Qirâ’at al-Qur’ân » et « Tilâwat al-Qur’ân ».
Dans le Coran, les mots Qirâ’at et Tilâwat sont utilisés pour désigner la récitation du Coran.[6] Certains lexicologues considèrent ces deux termes comme synonymes.[7] D'autres croient que le mot « Tilâwat » à un sens plus spécifique que « Qirâ’at » ; cela signifie que toute Tilâwat est certainement une Qirâ’at mais toute Qirâ’at n'est pas nécessairement une Tilâwat. Selon eux, seule une récitation accompagnée de la connaissance, du savoir et de la pratique du récitateur peut être considérée comme Tilâwat.[8]

Ainsi, lorsque la simple récitation des mots est visée, le terme Qirâ’at est utilisé, et lorsqu'en plus de cela, la récitation pour les gens, la contemplation des versets ou la diffusion et la propagation du Coran, etc. sont visées, le terme Tilâwat est employé.[9] Sinon, le mot Qirâ’at sera accompagné d'une précision ou d’un indice, comme dans le verset 106 de la sourate al-Isrâ’ :

وَقُرْ‌آنًا فَرَ‌قْنَاهُ لِتَقْرَ‌أَهُ عَلَى النَّاسِ عَلَىٰ مُكْثٍ وَنَزَّلْنَاهُ تَنزِيلًا ﴿١٠٦﴾
Une Prédication a été, par Nous, fragmentée pour que tu la prêches aux Hommes avec lenteur et Nous l'avons fait descendre d'une façon répétée. ﴾106﴿
Coran, s 17, v 106, Traduction de Régis Blachère

Dans ce verset, le mot « Qirâ’at » (le verbe « Qara’a » qui est l'un des dérivés du mot « Qirâ’at ») est utilisé, puis il est expliqué ce que signifie ce mot. Cela montre que si le mot « Qirâ’at » a un sens autre que la récitation seule, il doit être accompagné d'un indice et d'une explication pour comprendre ce sens spécifique.

De plus, selon Râghib al-Isfahânî, le célèbre lexicographe du 5e siècle de l’hégire (11e siècle C), le mot « Qirâ’at » a un sens général alors que « Tilâwat » ne s'applique qu'à la lecture des Livres célestes.[10] Cependant, Ibn Manzûr, le lexicographe du 7e siècle de l’hégire (13e siècle C), dit que certains considèrent aussi l'usage de « Tilâwat » comme général.[11]

Réciter le Coran comme il doit l’être

Selon le verset 121 de la sourate al-Baqara, Dieu définit des degrés pour la récitation du Coran, dont le plus élevé est de le réciter comme il doit l’être.[12]

الَّذِينَ آتَيْنَاهُمُ الْكِتَابَ يَتْلُونَهُ حَقَّ تِلَاوَتِهِ أُولَـٰئِكَ يُؤْمِنُونَ بِهِ ۗ وَمَن يَكْفُرْ بِهِ فَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْخَاسِرُونَ ﴿١٢١﴾
Ceux à qui Nous avons donné l'Écriture et qui la récitent (talâ) comme elle doit l'être, ceux-là y croient, tandis que ceux qui sont incrédules en elle, ceux-là sont les Perdants. ﴾121﴿
Coran, s 2, v 121, Traduction de Régis Blachère

L’exégèse du terme « réciter le Coran comme il doit l’être » :

  • Certains l'interprètent comme la récitation avec humilité et en évitant toute changement des versets.[13]
  • D'autres comme la pause pendant la récitation des versets relatifs au Paradis et à l'Enfer, pour demander à Dieu le Paradis et chercher refuge en Lui contre l'Enfer.
  • D'autres encore comme la récitation du Coran avec « Tartîl », c'est-à-dire en respectant la prononciation des mots, en comprenant et méditant le sens, et en appliquant les enseignements.[14]

« Tartîl » fait allusion à un mode de récitation posé, avec réflexion et application des règles de Tajwîd, de pause et de liaison, permettant une véritable récitation du Coran.[15]

Mérite de la récitation du Coran

Le Coran recommandent au Prophète (s) et aux hommes de le réciter.[16] À Propos de cela, l'Imam as-Sâdiq (a) dit : quiconque récite les versets divins, ne serait-ce qu'en les regardant, Dieu lui accorde une récompense (Hasana) pour chaque lettre lue, efface un péché et élève son rang. Et quiconque récite un verset du Coran dans la prière, Allah lui accorde 100 récompenses (Hasana) pour chaque lettre, efface 100 péchés et élève son rang de 100 degrés.[17]

D'autres hadiths promettent à celui qui termine la lecture du Coran l'exaucement d'une invocation.[18] Des mérites particuliers sont également rapportés pour la récitation de certaines sourates et versets coraniques.[19] L'Imam as-Sâdiq (a) rapporta de l'Imam Ali (a) qu’il avait dit :

« La Maison dans laquelle le Coran est récité et où Allah est invoqué est remplie de Sa bénédiction ; les anges y assistent et les démons y sont éloignés ; elle brille pour les habitants du ciel, comme les étoiles qui brillent pour les habitants de la terre ; et la maison dans laquelle le Coran n’est pas récité et où Allah n’est pas invoqué est privée de Sa bénédiction ; les anges y sont éloignés et les démons y assistent. »[20]

Cheikh al-Kulaynî, l’auteur d’al-Kâfî le livre de hadith chiite le plus important, rassembla les hadiths sur les mérites de la récitation du Coran dans un chapitre dédié.[21]

Récitation du Coran dans les moments et lieux particuliers

Cérémonies de récitation du Coran dans le sanctuaire de l'Imam al-Husayn (a) pendant le mois du Ramadan (1443 h / 2022)

Selon les hadiths des Infaillibles (a), la récitation du Coran à certains moments et en certains lieux comporte des récompenses particulières, y compris :

L'Imam as-Sajjâd (a) recommanda la récitation du Coran au début de la journée.[22]
Un hadith rapporte également que la récitation d'un seul verset du Coran pendant le mois du Ramadan équivaut à la récitation de tout le Coran pendant les autres mois.[23]
L'Imam as-Sâdiq (a) dit que quiconque lit tout le Coran à La Mecque ne mourra pas avant d'avoir vu le Prophète (s) et sa place au Paradis.[24]

Obligation de la prosternation de la récitation

Selon les juristes chiites, certains versets coraniques requièrent une prosternation obligatoire lors de leur récitation. Il s'agit du verset 15 de la sourate as-Sajda, du verset 37 de la sourate Fussilat, du verset 62 de la sourate an-Najm et du verset 19 de la sourate al-‘Alaq.[25] Ces quatre sourates sont connues sous le nom des sourates al-‘Azâ’im.
De plus, il y a 11 autres versets qui requièrent une prosternation recommandée.[26] Ces versets sont le verset 206 de la sourate al-A‘râf, le verset 15 de sourate ar-Ra‘d, les versets 49 et 50 de la sourate an-Nahl, le verset 109 de la sourate al-Isrâ’, le verset 58 de la sourate Maryam, les versets 18 et 77 de la sourate al-Hajj, le verset 60 de la sourate al-Furqân, le verset 26 de la sourate an-Naml, le verset 24 de la sourate Sâd et le verset 21 de la sourate al-Inshiqâq.[27]

Interdiction de réciter les sourates al-‘Azâ’im en état d'impureté majeure ou pendant les menstrues

Les juristes chiites considèrent qu'il est interdit à la personne en état d'impureté majeure (Jinâba)[28] ou menstruée[29] de réciter les sourates comportant une prosternation obligatoire. Ils divergent sur le point de savoir si seule la récitation des versets ayant la prosternation obligatoire est interdite ou celle de la sourate entière.[30] D’après ‘Allâma al-Hillî, la récitation ne serait-ce que d'une lettre de ces sourates lui serait interdite.[31]

Obligation de préserver la sacralité du Coran

Selon les juristes, la préservation de la sacralité et du respect du Coran est obligatoire et porter atteinte à son respect est interdit. La récitations irrespectueuses ou musicales constituent des atteintes à la sacralité du Coran.[32] Il est également déconseillé de réciter le Coran dans des lieux comme les toilettes.[33]

Règles de bienséance dans la récitation du Coran

Selon le Coran et les hadiths des Ahl al-Bayt (a), la récitation du Coran comporte certaines règles de bienséance. Faire ses ablutions, se tourner vers la qibla, réfléchir et méditer sur les versets coraniques,[34] garder le silence et écouter attentivement le récitateur du Coran,[35] dire la formule « al-Isti‘âdha »,[36] prononcer certaines invocations recommandées lors de la récitation de certains versets et lire les invocations rapportées en début et fin de la récitation,[37] font partie des éléments recommandés lors de la récitation du Coran.

La sincérité et le dévouement, l'éloignement de l'ostentation, l'humilité,[38] et la mise en pratique des enseignements lus du Coran[39] sont également recommandés par la tradition.[40]

Il est également rapporté d'user de mélodies arabes et de s'abstenir de mélodies non-arabes pour sa récitation.[41]

Mode de récitation du Prophète (s)

L'Imam al-Bâqir (a) rapporta que le Messager d’Allah (s) avait la plus belle voix dans la récitation du Coran.[42] Il (s) récitait le Coran clairement.[43]

Vaut-il mieux réciter par cœur ou en regardant les versets du Coran ?

Les hadiths rapportent que la récitation du Coran en regardant ses mots est plus méritoire que la récitation de mémoire. Ishâq b. ‘Ammâr dit à l’Imam as-Sâdiq (a) :

« Que je sois en rançon pour vous, je connais le Coran par cœur donc est-ce mieux de le réciter par cœur ou de regarder dans le Coran ?
Il répondit : récite-le et regarde dans le Coran car c'est mieux. Ne sais-tu pas que regarder dans le Coran est un acte d'adoration ?
L’Imam (a) ajoute : celui qui lit le Coran dans le Livre Saint se réjouit de sa vue, et les péchés de ses parents seront diminués, même s'ils sont mécréants. »[44]

Méthodes de récitation du Coran

Les savants des sciences coraniques exprimèrent dans leurs ouvrages différentes méthodes de récitation du Coran, se distinguant essentiellement par la vitesse et le rythme :

  1. « Tahdîr » : la récitation rapide sans sortir des limites du Tartîl. Lorsqu'un récitant du Coran a l'intention de terminer la récitation du Coran dans un laps de temps court et qu'il souhaite réciter plus de versets, il utilise ce type de récitation.
  2. « Tadwîr » : la récitation posée permettant la contemplation du sens et l'application complète des règles de Tajwîd, de pause et de liaison. Sa vitesse se situe entre le mode Tahqîq et Tahdîr. Ce type de récitation du Coran est connu du grand public sous le nom de « Tartîl ».[45] C'était la méthode de nombreux maîtres récitateurs.
  3. « Tahqîq » : l’application complète des règles de phonétique et de Tajwîd. « Tahqîq » est la méthode la plus lente.

Références

  1. Biyhaqî, Tâj al-Masâdir, mot « Tilâwat »
  2. ‘Abd al-Bâqî, Mu‘jam al-Mufahras, mot « Talâ »
  3. Râdmard, « Marâtib wa thâr Uns bâ Qur’ân dar yât wa Riwâyât », p 35 - 38
  4. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 613
  5. «۱۰ هزار جلسه قرآن خانگی در سطح کشور فعال است»، خبرگزاری ایرنا.
  6. Sourate al-Muzzammil, v 20 ; Sourate al-'Ankabût, v 45 ; Sourate al-A‘râf, v 204
  7. Ibn Manzûr, Lisân al-‘Arab, mots « Tilâwat » et « Talâ - Yatlû »
  8. Râghib al-Isfahânî, Mufradât Alfâz Qur’ân Karîm, mot « Tilâwat »
  9. Kûhî Garmî et Bihzâd, « Wujûh Ishtirâk wa Iftirâq Qirâ’at, Tilâwat wa Tartîl az Nazar Adabî wa Rawîyyiyi ‘Ilmîyi Qurrâ’ », p 78 et 79
  10. Kûhî Garmî et Bihzâd, « Wujûh Ishtirâk wa Iftirâq Qirâ’at, Tilâwat wa Tartîl az Nazar Adabî wa Rawîyyiyi ‘Ilmîyi Qurrâ’ », p 79
  11. Ibn Manzûr, Lisân al-‘Arab, mots « Tilâwat » et « Talâ - Yatlû »
  12. Subhî as-Sâlih, Nahj al-Balâgha, sermon 110 ; Sahîfiyi Sajjâdîyi, invocation 47
  13. Kâshânî, Manhaj as-Sâdiqîn, vol 1, p 271
  14. Dawlatî, « Tilâwat Qur’ân », p 78 ; Kâshânî, Manhaj as-Sâdiqîn, vol 1, p 271
  15. Kûhî Garmî et Bihzâd, « Wujûh Ishtirâk wa Iftirâq Qirâ’at, Tilâwat wa Tartîl az Nazar Adabî wa Rawîyyiyi ‘Ilmîyi Qurrâ’ », p 78 et 79
  16. Sourate al-Muzzammil, v 3 ; Sourate Isrâ’, v 106 ; Sourate Kahf, v 28
  17. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 613
  18. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 613
  19. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 620 - 626
  20. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 613
  21. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 613
  22. Daylamî, Irshâd al-Qulûb, vol 1, p 83
  23. Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 93
  24. Cheikh at-Tûsî, Tahdhîb al-Ahkâm, vol 5, p 468
  25. Sayyid Muhammad Kâzim Tabâtabâ‘î Yazdî, Al-‘Urwat al-Wuthqâ, vol 2, p 577
  26. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 10, p 217
  27. Sayyid Muhammad Kâzim Tabâtabâ‘î Yazdî, Al-‘Urwat al-Wuthqâ, vol 2, p 577 - 578
  28. Sayyid Muhammad Kâzim Tabâtabâ‘î Yazdî, Al-‘Urwat al-Wuthqâ, vol 1, p 510
  29. Sayyid Muhammad Kâzim Tabâtabâ‘î Yazdî, Al-‘Urwat al-Wuthqâ, vol 1, p 603
  30. Sayyid Muhammad Kâzim Tabâtabâ‘î Yazdî, Al-‘Urwat al-Wuthqâ, vol 1, p 510 ; Banî Hâshimî, Tawdîh al-Masâ’il Marâji‘, vol 1, p 225 - 227 et 276
  31. ‘Allâma al-Hillî, Mukhtalaf ash-Shî‘a, vol 1, p 333
  32. «حرمت قطعی تلاوت قرآن همراه با موسیقی»، وبگاه فقه حکومتی وسائل؛ «مهندسی تلاوت قرآن کریم / آهنگ قرائت قرآن و ترجیع در قرائت»، پایگاه بین‌المللی همکاری‌های شیعه (شفقنا).
  33. Cheikh as-Sadûq, Al-Khisâl, vol 2, p 358
  34. Sayyid ‘Abd al-A‘lâ, Muhadhdhab al-Ahkâm, vol 7, p 128
  35. Sourate al-A‘râf, v 24
  36. Sourate Nahl, v 98
  37. Dawlatî, « Tilâwat Qur’ân », p 78
  38. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 89, p 184 et 210
  39. Subhî as-Sâlih, Nahj al-Balâgha, sermon 110 ; ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 89, p 185
  40. Dawlatî, « Tilâwat Qur’ân », p 78
  41. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 614
  42. Tabâtabâ’î, Sunan an-Nabî, p 311
  43. «ویژگی‌های قرائت پیامبر چیست؟ پیامبر و مسلمانان صدر اسلام چگونه قرآن را تلاوت می‌کردند؟»، وبگاه مؤسسه قرآنی مشکات.
  44. Zarkashî, Al-Burhân, vol 1, p 461
  45. Mûsawî Baladi, Hilyat al-Qur’ân (niveau 2), p 19