Mîr Shams ad-Dîn al-‘Arâqî

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Le Tombeau de Mîr Shams ad-Dîn al-‘Arâqî

Mîr Shams ad-Dîn al-‘Arâqî (en arabe : مير شمس الدين العراقي) était l’un des descendants de l'Imam Mûsâ al-Kâzim (a) et faisait partie des propagateurs du chiisme au Cachemire et au Baltistan. Il vivait entre les années 845 h / 1441 c et 932 h / 1525 c.

Mîr Shams ad-Dîn propagea le chiisme au Cachemire et, à cette fin, un certain nombre d'habitants de la région devinrent chiites. Il facilita également la prononciation des sermons en honneur et en nom des douze Imams chiites à la Grande Mosquée du Cachemire.
Il fut impliqué dans la construction de mosquées et de Khânqâh (lieu de culte et de célébration des soufis), ainsi que dans la destruction de temples païens, dans la région du Cachemire.

Muhammad Ali Kashmîrî écrivit le livre « Tuhfat al-Ahbâb » en persan, qui traite de la vie de Mîr shams ad-Dîn al-‘Arâqî et rapporte sa biographie ainsi que ses activités.

Biographie

Mîr shams ad-Dîn al-‘Arâqî naquit en 845 h / 1441 c dans un village situé dans la ville d'Arak, en Iran.[1] Son nom d'origine était Sayyid Muhammad, et était un descendant de l'Imam al-Kâzim (a), le septième Imam (a).[2] Son père, Sayyid Ibrâhîm, et sa mère était issue de la famille des Sayyids de la ville de Qazvin.[3]

Le nom « al-‘Arâqî » est lié à son affiliation à la région d'Iraq al-‘Ajam, une région ancienne d’Iran.[4] La région à laquelle il appartenait est aujourd'hui connue sous le nom d'Arak.[5] En raison de cela, certaines se réfèrent également à lui en utilisant le suffixe « Arâkî ».[6]

Selon un arbre généalogique, Mîr Shams ad-Dîn al-‘Arâqî fut décédé en 932 de l'Hégire.[7] Il existe des divergences d'opinions quant à savoir s'il décéda de manière naturelle ou s'il fut tombé en martyre.[8]
Dans une élégie de Mulla Sa‘îd al-Ashraf, neveu de ‘Allâma al-Majlisî, il est fait référence à son assassinat.[9] Certains auteurs au Cachemire partagent également cette croyance.[10]

Mîr Shams ad-Dîn fut enterré dans une Khânqâh à Jadibal, près de Srinagar, la capitale du Cachemire.[11]

Activités culturelles

Mîr Shams ad-Dîn al-‘Arâqî était actif dans le domaine culturel au Cachemire. Il occupa le poste de Chaykh al-Islâm (le chef religieux) pendant le règne de Shah Hasan de la dynastie Shah-Mir (876 h / 1471 c - 889 h / 1484 c).[12] Il put créer les conditions pour que les sermons soient prononcés en nom et en honneur des Ahl al-Bayt (a) à la Grande Mosquée du Cachemire et dans d'autres mosquées de la région.[13]

Certaines autres activités culturelles de Mîr Shams ad-Dîn au Cachemire comprennent :

Propagation du chiisme au Cachemire

Mîr Shams ad-Dîn al-‘Arâqî, en tant qu'envoyé du sultan Husayn Bâyqarâ (règne : 875 - 911 de l'Hégire (1470 - 1505 c), le gouverneur timouride du Khorasan, arriva au Cachemire et après avoir résidé dans la région pendant huit ans, il retourna au Khorasan.[14]

Il entra également au Cachemire en 902 h / 1496 c à la demande de Shah Qâsim Nûrbakhsh et invita les gens à se convertir au chiisme.[15] Dans la propagation du chiisme, Mîr Shams ad-Dîn se concentra sur les chefs de tribus et les personnes influentes dans la politique. [16]

Bâbâ Ali Najjâr, un soufi éminent de l'époque, fut le premier à lui prêter allégeance.[17] Ensuite, sous l'influence de Mîr Shams ad-Dîn, le Premier ministre Mûsâ Rayni et les dirigeants Kâjî-chak et Ghâzî-chak (règne : 962 h / 1554 c - 971 h / 1563 c) acceptèrent également le chiisme.[18] C’est pourquoi certaines sources rapportent que les Chaks, qui étaient une dynastie imamite régnant sur le Cachemire entre 962 et 994 de l'Hégire (1554 - 1586 c), se convertirent au chiisme grâce à Mîr Shams ad-Dîn.[19]

Avec l'aide de Mûsâ Rayni, Premier ministre du Cachemire, il guida 24 000 familles hindoues vers le chiisme,[20] et il convertit également certains des résidents bouddhistes du Ladakh dans la région de Baltistan au chiisme.[21]

Construction de la mosquée et Khânqâh

Mîr Shams ad-Dîn détruisit des temples païens et les remplaça par des mosquées et des Khânqâh (lieu de culte et de célébration des soufis). Les sources font référence à la destruction de 3 943 temples païens par ses soins.[22] C’est pourquoi, il fut surnommé « Mukassir al-Asnâm » (le destructeur des idoles).[23]

En plus de cela, l'envoi de missionnaires dans des régions éloignées[24] et la promotion de la culture du djihad étaient parmi les autres activités culturelles de Mîr Shams ad-Dîn.[25]

Références

  1. Rîyâhî, « Naqsh wa Ta’thîr Shakhsîyathâyi Îrânî dar Kishmîr bâ Tikyi bar Tawârîkh Mahallî Kishmîr wa Tadhkirihâ (Qarn Hashtum tâ Yâzdahum Hijrî) », p 9
  2. Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 170
  3. Suhriwardî, Târîkh Baltistân, p 88, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 170
  4. Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 169
  5. Sa‘îdî, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, « Arâk », vol 7, p 417
  6. Rîyâhî, «Naqsh wa Ta’thîr Shakhsîyathâyi Îrânî dar Kishmîr bâ Tikyi bar Tawârîkh Mahallî Kishmîr wa Tadhkirihâ (Qarn Hashtum tâ Yâzdahum Hijrî) », p 9
  7. Bahâristân Shâhî, p 84, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 179
  8. Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 179
  9. Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 179
  10. Mûsawî Kishmîrî, Kuhl al-Jawâhir, p 7, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 179 - 180
  11. Rîyâhî, «Naqsh wa Ta’thîr Shakhsîyathâyi Îrânî dar Kishmîr bâ Tikyi bar Tawârîkh Mahallî Kishmîr wa Tadhkirihâ (Qarn Hashtum tâ Yâzdahum Hijrî) », p 10
  12. Rîyâhî, «Naqsh wa Ta’thîr Shakhsîyathâyi Îrânî dar Kishmîr bâ Tikyi bar Tawârîkh Mahallî Kishmîr wa Tadhkirihâ (Qarn Hashtum tâ Yâzdahum Hijrî) », p 10
  13. Bahâristân Shâhî, p 358, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 176
  14. Qâdî Zuhûr al-Hasan, Nigâristân Kishmîr, p 240 ; Hasan Shâh, Târîkh Hasan, p 122
  15. Daddimarî, Wâqi‘îyyât Kishmîr, p 121, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 173
  16. Hamidânî, Târîkh Shî‘ayân Kishmîr, p 19, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 173
  17. Hamidânî, Târîkh Shî‘ayân Kishmîr, p 19, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 173
  18. Hamidânî, Târîkh Shî‘ayân Kishmîr, p 19, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 173
  19. Mu‘înî Nîyâ, « Zuhûr wa Suqût Tchakân dar Kishmîr », p 137 - 138
  20. Târîkh Malik Hiydar, p 117, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 171
  21. Dâbit, « Tashayyu‘ dar Shibhi Qârriyi Hind », p 87
  22. Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî But Shikan, p 14, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 176
  23. Bahâristân Shâhî, p 46, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 176
  24. Bahâristân Shâhî, p 130, 258, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 177
  25. Bahâristân Shâhî, p 56, cité de Mutu, « Naqsh Mîr Shams ad-Dîn ‘Irâqî dar Tarwîj Tashayyu‘ dar Kishmîr », p 175

Bibliographie

1-Rayahî,Muhamadhosen et muntazar al-Qâim,Asqar:(Nakhshi wa Tathîr shakhsîyathaiyi îranî Dar kishmîr ba Takyi Bar Tawarîkh Mahalî kishmîr Tazkarehâ(Qarni Hashtum Ta Yazdahum)Pazhuhesh Tarîkhî,muméro 28,1394 sh

2-Sa'îdî,Madkhal Arâk,Dar Dâyirat al-Ma'rif Buzurg Islamî,vol 7

3-Zabît,Hidarreza(Tashaiu' Dar shubhiyi Hind)Dar Majaliyi Pazhuheshhaiyi Ijtima'î,Islamî,muméro 12,1377 sh