Abraha
Abraha ou Abraha al-Ashram était le roi du Yémen et le commandant de l'armée des éléphants qui marcha vers La Mecque pour détruire la Kaaba, mais fut vaincu par l'intervention miraculeuse des oiseaux, notamment Abâbîl et Sijjîl. Abraha a été blessé au cours de cet incident et est mort plus tard au Yémen.
Abraha était un adepte de la religion chrétienne et un dirigeant du Yémen. Sa motivation pour détruire la Kaaba était en réponse à l'irrespect d'un Yéménite envers une église construite pour empêcher leur voyage à La Mecque. L'expansion de l'influence chrétienne et la sécurisation des intérêts de Rome et de Habasha (l'Éthiopie) ont également été considérés comme des objectifs de son attaque contre La Mecque.
Présentation
Abraha était originaire de Habasha (l'Éthiopie actuel).[1] Il vivait vers le sixième siècle de l'ère chrétienne, à peu près au moment de la naissance du Prophète de l'islam (s).[2] Abraha est devenu roi du Yémen après avoir vaincu les Yéménite.[3]
En raison de la blessure qu'il avait subie au visage pendant la guerre, Abraha était surnommé Ashram (littéralement "le fendu") en référence à son nez et à sa lèvre fendus.[4] Cependant, dans le livre Dalâ'il an-Nubuwwa, son nom est enregistré sous le nom de Abraha b. Ashram.[5] Il est dit qu'Ashram n'était pas le nom de son père,[6] bien que dans le livre Mu'jam al-Buldân, le nom de son père soit enregistré comme Sabâh.[7]
Abraha était également connu sous les noms d'Abu Yaksûm,[8] Sâhib al-Fîl[9] et Abraha al-Habashî.[10]
Campagne à La Mecque
Abraha a dirigé une armée avec des éléphants en avant[11] pour marcher vers La Mecque et détruire la Kaaba.[12] Selon les versets du Coran, des oiseaux sont apparus dans le ciel et ont bombardé l'armée avec des pierres.[13] L'armée d'Abraha a été vaincue et a finalement fait marche arrière vers le Yémen.[14] Abraha a également été blessé pendant cette campagne et est mort plus tard au Yémen.[15]
Dans la sourate al-Fîl, l'histoire des compagnons de l'éléphant et de leur destruction par Abâbîl et Sijjîl est mentionnée.[16]
Motivation pour détruire la Kaaba
Abraha était chrétien.[17] Pour empêcher les Arabes du Yémen de se rendre à La Mecque, il a construit une église à Sana'a,[18] appelée Qilîs (en arabe : القليس),[19] qu'il a décorée d'or et de bijoux pour inciter les Arabes à la visiter. Cette église avait pour objectif d'empêcher les Arabes de se rendre à La Mecque. [20] Cependant, l'un des Yéménites a manqué de respect envers l'église, ce qui a mis Abraha en colère et l'a amené à jurer de détruire la Kaaba à La Mecque.[21] Néanmoins, il est admis que l'un des objectifs de son attaque contre La Mecque était de propager le christianisme dans les parties occidentales et méridionales de la péninsule arabique, ainsi que de sécuriser des intérêts politiques et économiques pour Rome et Habasha (l'Éthiopie).[22]
Gouvernement du Yémen
Abraha était le commandant de l'une des deux armées envoyées par le gouverneur d'Abyssinie au Yémen pour le conquérir.[23] L'autre armée était commandée par une autre personne nommée Aryât.[24] Selon certaines sources, une seule armée sous le commandement d'Aryât a été envoyée au Yémen, et Abraha faisait partie des soldats de l'armée d'Aryât.[25]
Après la conquête du Yémen par l'armée abyssinienne,[26] une guerre a éclaté entre Aryât et Abraha,[27] et ce dernier a vaincu Aryât pour devenir le gouverneur du Yémen.[28]
Selon le rapport d'al-Mas'ûdî, la mort d'Aryât a provoqué la colère du roi d'Abyssinie, qui a décidé de lancer une attaque avec une armée pour détruire Abraha.[29] Cependant, Abraha a envoyé des cadeaux accompagnés d'une lettre au roi d'Abyssinie, dans laquelle il a exprimé sa loyauté, son obéissance et a demandé son pardon.[30] Le roi d'Abyssinie lui a alors pardonné.[31]
Références
- ↑ Al-Maqrîzî, Imtâ‘ al-Asmâ‘, vol 4, p 68
- ↑ Bargnîsî, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurg Islâmî, « Abrahi », vol 2, p 563
- ↑ Al-Maqdisîyy, Al-Bad’ wa at-Târîkh, vol 3, p 185
- ↑ At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 2, p 129
- ↑ Al-Bayhaqîy, Dalâ’il an-Nubuwwa, vol 1, p 117
- ↑ Bargnîsî, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurg Islâmî, « Abrahi », vol 2, p 563
- ↑ Yâqût al-Hamawî, Mu‘jam al-Buldân, vol 3, p 53
- ↑ Adh-Dhahabî, Târîkh al-Islâm, vol 1, p 164
- ↑ As-Sam‘ânî, Al-Ansâb, vol 5, p 200
- ↑ Al-Maqrîzî, Imtâ‘ al-Asmâ‘, vol 4, p 68
- ↑ Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 67
- ↑ Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 27, p 335
- ↑ Sourate al-Fîl
- ↑ Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 27, p 335
- ↑ Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Ma‘ârif, p 638
- ↑ Sourate al-Fîl ; versets 1 - 5
- ↑ Jawâd Alî, Al-Mufassal fî Târîkh al-‘Arab qabl al-Islâm, vol 6, p 184
- ↑ Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 67
- ↑ Ibn al-Kalbî, Al-Asnâm, p 46 - 47
- ↑ Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 2, p 170
- ↑ Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 67
- ↑ Bargnîsî, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurg Islâmî, « Abrahi », vol 2, p 569
- ↑ Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 6, p 306
- ↑ Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 6, p 306
- ↑ At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 2, p 125
- ↑ Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 1, p 200
- ↑ Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 1, p 200
- ↑ Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p 41
- ↑ Al-Mas‘ûdî, Murûj adh-Dhahab, vol 2, p 52
- ↑ Al-Maqdisîyy, Al-Bad’ wa at-Târîkh, vol 3, p 185
- ↑ Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p 42
Bibliographie
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- Pâkattchî,Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî (Abraha),Couverture 2, Tihrân , 1368 H
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- Al-Maqdisîyy, Al-Bad’ wa at-Târîkh, Maktabat al-thaqâfat al-Diniyi, Bursaid, sans Historique
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- Khurramshâhî, Dânishnâmi Qur’ân, Biyrout, Dâr Sâdir, dexiéme édition, 1995 H