Prières quotidiennes surérogatoires

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Prières quotidiennes surérogatoires (en arabe : النَوافِل الیَومیّة) ou an-Nawâfil al-Yawmîyya sont les prières recommandées aux croyants qui se font avec chaque prière quotidienne obligatoire. Elles sont au nombre de 34 raka‘ât (à l'exclusion de celles du vendredi).

Définition

Le mot « Nawâfil » (sing. nâfila) vient de la racine : N.F.L qui signifie : butin et don.[1] An-Nafl signifie oeuvre surérogatoire, supplément et surplus,[2] c'est-à-dire : en supplément aux prières obligatoires.

Nombre de prières quotidiennes surérogatoires

Il y a plusieurs prières surérogatoires ou recommandées (nâfila), mais l'accent a été mis surtout, sur les prières recommandées quotidiennes. Elles sont au nombre de 34 (à l'exclusion de celles du vendredi).

L’Imam as-Sâdiq (a) a dit :

« Le nombre total de raka‘ât [prescrites] s’élève à cinquante et un, dix-sept sont obligatoires et trente quatre sont surérogatoires. Deux de ces raka‘ât se font en position assise juste après la prière d’al-‘ishâ’ ; elles sont considérées comme une seule rak‘a faite debout ».[3]

Il est recommandé aux croyants d’accomplir certaines prières surérogatoires, comme la suite :

Donc, celui qui veut faire toutes les prières quotidiennes (c’est-à-dire les prières obligatoires et les prières surérogatoires), il devra faire cinquante et une raka‘ât par jour.

Effet des prières quotidiennes surérogatoires

L'Imam al-Bâqir (a) a dit :

« Quand une personne accomplit la Prière, parfois seule la moitié monte vers le ciel alors que parfois c'en est seulement le tiers, ou le quart, ou le cinquième qui monte. Seule la portion de la prière que la personne aura accomplie en toute concentration et en toute attention du cœur est destinée à l’ascension. Et alors il est conseillé aux gens d’accomplir les prières recommandées pour essayer de compenser ce qui était resté incomplet dans leurs prières obligatoires ».[4]

Horaires des prières surérogatoires quotidiennes

Les prières surérogatoires se font de la même façon que la prière de l’aube (c’est-à-dire, après la deuxième rak‘a, on doit faire at-tashahhud et at-taslîm), sauf al-watr, celle-ci se fait en une seule rak‘a.

Prière surérogatoire de l’aube

Prière surérogatoire de l’aube est deux raka‘ât et son moment commence à la première aube (al-fajr al-Kâdhib) et se prolonge jusqu’à l’apparition de la rougeur du levant. On peut aussi la faire après la prière surérogatoire de la nuit et avant l'aube.

Prière surérogatoire du dhohr

La prière recommandée de midi est huit raka‘ât juste avant la prière du dhohr. Son horaire est du début de l'horaire de la prière obligatoire de Midi jusqu'au moment où la longueur de l'ombre de l'indicateur (Shâkis) est égale aux deux septièmes (2/7) de la longueur de l'indicateur lui-même. Par exemple, si la longueur de l'indicateur est de sept mètres, la fin de la limite de l'horaire de l'accomplissement de la prière recommandée de midi aura sonné lorsque l'ombre de l'indicateur sera d'une longueur de deux mètres.[5]

Prière surérogatoire d'al-‘asr

La prière recommandée de l'après-midi est huit raka‘ât[6] avant la prière obligatoire de l'après-midi, et son horaire continue jusqu'au moment où la longueur de l'ombre de l'indicateur (qui prend forme après midi) aura atteint les quatre septièmes (4/7) de la longueur de l'indicateur lui-même.[7]

Si quelqu'un veut accomplir les prières recommandées de midi et de l'après-midi après leur horaire recommandé, il doit accomplir la prière recommandée de midi après la prière obligatoire de midi et la prière recommandée de l'après-midi après la prière obligatoire de l'après-midi, mais auquel cas la précaution veut qu'il ne formule pas l'intention de les accomplir ni à titre de adâ' (à temps) ni à titre de qadhâ' (tardif).[8]

Prière surérogatoire d’al-maghrib

La prière surérogatoire d’al-maghrib est quatre raka‘ât[9] et commence juste après la prière d’al-maghrib et se prolonge jusqu’au moment de la disparition de rougeur du couchant.[10]

Prière surérogatoire d'al-‘ishâ’

La prière surérogatoire d’al-‘ishâ’ est deux raka‘ât s'apple al-watira (qui se font en position assise) et commence après la prière d’al-‘ishâ’ jusqu'à minuit. Mais le meilleur moment pour son accomplissement se situe immédiatement après la prière d’al-‘ishâ’.[11]

Quelques préceptes

  • Le voyageur, ou celui à qui il est difficile de faire la prière recommandée de la nuit après minuit, peut l'accomplir avant minuit.[12]
  • Toutes les prières recommandées peuvent être accomplies en position assise aussi, mais auquel cas, on doit doubler le nombre des unités de chaque prière ainsi effectuée, selon certains jurisconsultes. Par exemple, si quelqu'un désire accomplir la prière recommandée de midi, laquelle consiste normalement en 8 raka‘ât, il doit en accomplir 16 en position assise, et ainsi de suite.
  • La prière surérogatoire de ‘ishâ’ doit être accomplie en position assise. Elle doit être considéré comme étant égal à une rak‘a seulement.
  • Le vendredi, il faut ajouter quatre raka‘ât aux seize raka‘ât accompagnant les prières de midi et de l'après-midi, et il vaut mieux accomplir toutes ces vingt raka‘ât avant le midi.
  • Le doute sur le nombre de raka‘ât accomplies dans les prières surérogatoires, n'invalide pas la prière. Si celui qui prie doute du nombre de rak‘a qu'il a déjà accomplies (par exemple deux ou trois raka‘ât) lors d'une prière recommandée, et que le chiffre supérieur des deux termes de l'alternative résultant du doute constitue un excès qui invaliderait normalement la prière (par exemple, accomplir trois raka‘ât dans une prière de deux raka‘ât), il doit présumer qu'il a accompli le nombre inférieur des deux termes (ici, deux, et non trois). Si toutefois le nombre le plus élevé entre les deux termes de l'alternative résultant du doute ne constitue pas un excès de nature à invalider la prière (par exemple, si on doute d'avoir accompli une ou deux raka‘ât dans une prière de deux), on est libre alors de présumer avoir accompli l'un ou deux raka‘ât, et dans les deux cas la prière sera valide.
  • Si quelqu’un est en voyage, il ne devra pas accomplir les prières quotidiennes surérogatoires, sauf celle d’al-maghrib et celle de l'aube. Et il peut faire la prière surérogatoire d'al-‘ishâ’ avec l’intention de se rapprocher de Dieu (niyyat ar-rajâ’), c’est-à-dire on ne doit les accomplir ni avec niyyat al-adâ’, ni avec niyyat al-qadhâ’ (l’intention de compenser la prière qu’on n’a pas faite en son temps).
  • Il est valide d'accomplir seulement une partie de la prière surérogatoire. Par exemple : Accomplir seulement deux raka‘ât de la prière surérogatoire du Maghreb qui est constituée d'en quatre.
  • Il est valide de réciter seulement la sourate al-Fâtiha et alors ne pas réciter la deuxième sourate, lors de la prière surérogatoire.
  • La stabilité ne fait pas une condition requise pour la prière surérogatoire. En conséquence, il est valide de l'accomplir en marchant, en montant sur un animal, dans une voiture ou autre moyen de transport. Alors si le prieur l'accomplit ainsi, il fait un signe de la tête pour l'inclination et les prosternations. toutefois, s'il l'accomplit d'une manière normale, il est nécessaire qu'il soit stable autant que dans la prière obligatoire.
  • La prière surérogatoire doit être toujours accomplie individuellement. Alors elle est invalide si on l'accompli en assemblée, excepté deux prières : La prière des fêtes du Ramadan et du sacrifice et La prière qu'on l'accomplit pour solliciter la pluie dit Salât al-Istisqâ').
  • Il est recommandé de rattraper les prières quotidiennes surérogatoires, si le prieur ne les accomplit pas lors de leurs temps prescrits et il vaut mieux de rattraper celles de la nuit lors de la nuit et celles de la journée lors de la journée.
  • La prière surérogatoire ne comporte pas d’Adan et d’Iqamah et il est préférable de prier ces prières surérogatoires à la maison, mais si on les prie à la mosquée, il n'y a pas mal.

Références

  1. Khalîl b. Ahmad, al-‘Ayn, v 8, p 325
  2. Abd an-Nour, Dictionnaire, p 1906
  3. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Al-Wasâ’il, vol 4, p 46
  4. Al-Wasâ’il, vol 4, p 71
  5. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Edité et traduit par Abbas Ahmad Al-Bostani, Article 351
  6. Les prières surérogatoires se font de la même façon que la prière de l’aube (c’est-à-dire, après la deuxième rak‘a, on doit faire at-tashahhud et at-taslîm), sauf al-watr, celle-ci se fait en une seule rak‘a.
  7. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Article 352
  8. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il, Article 353
  9. Les prières surérogatoires se font de la même façon que la prière de l’aube (c’est-à-dire, après la deuxième rak‘a, on doit faire at-tashahhud et at-taslîm), sauf al-watr, celle-ci se fait en une seule rak‘a.
  10. Muhammad-Jawâd Maghnia, Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a), vol 1, p 139
  11. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il, Article 355
  12. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il, Article 358