Tayammum

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At-Tayammum (en arabe : التَیَمّم) ou la purification rituelle avec la terre. Le tayammum doit être fait à la place des ablutions ou du bain rituel (ghusl) dans quelques cas. on doit d’abord poser avec force les deux mains sur la terre; ensuite, on devra les passer sur tout le front, après cela, on devra passer la main gauche sur le revers de la main droite, et la main droite sur le revers de la main gauche.

At-tayammum dans le Coran et les hadiths

Dieu a dit dans le Coran : « Si vous êtes malades ou en voyage ou si l’un de vous vient de faire ses besoins, ou si vous avez eu des rapports intimes avec les femmes, et que vous ne trouviez pas d’eau, recourez à une terre pure ».[1]

Le Prophète (s) a dit : « la terre a été rendue pour moi un lieu de prière et un purificateur ».[2]

L’Imam as-Sâdiq (a) a dit : « Si le voyageur ne trouve pas d’eau, il devra en chercher tant qu’il reste du temps; mais s’il a peur qu’il soit trop tard [pour faire la prière], alors il devra faire la prière avec at-tayammum ».[3]

Quelqu’un l'a interrogé aussi à propos d’un homme qui passe à côté d’un puits, mais ne dispose pas d’un sceau pour puiser de l’eau, et L’Imam (a) lui a dit : « Il n’est pas obligé de descendre dans le puits; il devra [se contenter] de faire at-tayammum, car le Seigneur de l’eau est Lui-même le Seigneur de la terre ».[4]

Quands on peut faire at-tayammum?

La purification rituelle se fait au moyen de l’une des deux choses : l’eau ou la terre. Toutefois, on ne peut se purifier avec la terre que dans les cas suivants :

1- Lorsqu’on ne dispose pas d’eau, on devra faire at-tayammum au lieu du ghusl ou du wudû’.

Si on ne dispose pas d’eau, mais on estime qu’il est probable d’en trouver si on cherche, alors on devra chercher de l’eau, s’il reste encore du temps pour faire la prière. A ce propos l’Imam as-Sâdiq (a) a dit : « Si le voyageur ne trouve pas d’eau, il devra en chercher tant qu’il n’est pas trop tard [pour faire la prière] ».[5]

Les jurisconsultes ont dit que le voyageur qui ne dispose pas d’eau doit en chercher aux alentours (c’est-à-dire dans les quatre directions). Si le terrain est accidenté, il devra chercher sur un rayon équivalent à l’étendue d’un tir de flèche. Et s’il est plat, il devra chercher sur un rayon équivalent à deux étendues d’un tir de flèche. Toutefois, il ne devra chercher l’eau que s’il a l’espoir d’en trouver et que s’il est sûr de ne pas être exposé au danger.

les jurisconsultes ont dit que celui qui dispose d’une quantité d’eau à peine suffisante pour faire al-ghusl ou al-wudû’ et sait qu’il ne trouvera pas d’eau au moment de la prière, il ne devra pas utiliser le peu d’eau dont il dispose pour une autre fin, sauf en cas de nécessité.

2- Si quelqu’un estime que l’usage de l’eau est préjudiciable pour sa santé, il devra faire at-tayammum au lieu du wudû’. Et si le médecin lui dit que l’usage de l’eau est préjudiciable pour sa santé, il devra tenir compte de l’avis du médecin, sauf s’il est sûr que l’usage de l’eau ne lui fera aucun mal.

3- Lorsqu’on dispose d’une quantité d’eau à peine suffisante pour faire une chose plus importante que al-ghusl ou al-wudû’ (par exemple, pour se désaltérer, ou l’offrir à quelqu’un qui en a besoin…), on devra faire at-tayammum au lieu du ghusl ou du wudû’. En effet, quelqu’un a interrogé l’Imam as-Sâdiq (a) à propos d’un voyageur qui ne dispose que d’une petite quantité d’eau, et l’Imam (a) lui a dit : « Il devra faire at-tayammum et garder l’eau ».[6]

Donc si quelqu’un garde le peu d’eau dont il dispose par crainte de ne pas trouver de quoi étancher sa soif, et fait la prière avec at-tayammum, sa prière sera correcte.

4- Si quelqu’un sait que s’il se met à chercher de l’eau pour faire al-wudû’ il sera trop tard pour faire la prière, il devra faire la prière avec at-tayammum.

Si quelqu’un fait at-tayammum lorsque le temps ne permet pas de chercher l’eau, il ne pourra faire que la prière pour laquelle il a fait at-tayammum. C’est-à-dire s’il veut faire une autre prière ou une autre chose nécessitant al-wudû’, il devra faire al-wudû’.[7]

5- Lorsque le corps (ou le vêtement) de quelqu'un est rendu impur, et qu'il possède une quantité d'eau à peine suffisante pour le purifier, il doit réserver cette eau à la purification de son corps, et recourir au tayammum au lieu du wudû' pour accomplir ses prières. Toutefois, s'il n'a rien (de la terre, du sable, etc.) pour faire le tayammum, il doit utiliser l'eau pour faire le wudû' et accomplir ses prières avec un corps ou un vêtement impur.

6- Si quelqu'un ne possède que de l'eau ou un récipient illicites (usurpés par exemple), il doit faire le tayammum au lieu du ghusl ou des ablutions.

Choses avec lesquelles on peut faire at-tayammum

Il est valable de faire le tayammum sur la terre, le sable, un bloc d'argile ou une pierre, mais selon certaines avis la précaution obligatoire veut que si la terre est disponible on ne fasse le tayammum sur aucune autre chose. C'est donc seulement lorsque la terre n'est pas disponible qu'il est permis d'effectuer le tayammum sur le sable ou un bloc d'argile et, à défaut, même sur une pierre.

Ils ont dit aussi que at-tayammum doit être fait avec une chose licite (c’est-à-dire non usurpée) et pure, et qu’il ne doit pas être fait avec les choses suivantes : les métaux, les plantes et la cendre.

Si quelqu’un ne trouve pas avec quoi faire at-tayammum, il devra ramasser de la poussière. Et s’il n’en trouve pas, il devra faire at-tayammum avec la poussière d’un objet poussiéreux (par exemple un habit). Et s’il ne trouve pas un objet poussiéreux, il devra faire at-tayammum avec la boue. Et si même la boue n'est pas disponible, on doit accomplir la prière sans tayammum, à condition de la répéter à titre de qadâ' (tardif), lorsqu'on aura pu accomplir normalement le tayammum ou le wudû' requis.

Façon dont se fait at-tayammum

Les jurisconsultes ont dit que at-tayammum se fait de la façon suivante : on doit d’abord poser avec force les deux mains sur la terre; ensuite, on devra les passer sur tout le front (la partie comprise entre la naissance des cheveux et le nez, jusqu'aux sourcils et le haut du nez, et par mesure de précaution les mains doivent également passer sur les sourcils). Après cela, on devra passer la main gauche sur le revers de la main droite, et la main droite sur le revers de la main gauche.[8]

La plupart des jurisconsultes ont dit qu'il n'y a pas auqu'une différence entre at-tayammum qui remplace al-wudû’ et celui qui remplace al-ghusl et disent que la précaution recommandée veut que l'on accomplisse le tayammum qui remplace al-ghusl dans l'ordre suivant : Il faut frapper la terre une fois (deux fois selon certains avis) avec les mains (paumes) et passer les deux paumes sur le front et sur le dos des deux mains, puis on doit frapper une seconde fois les deux paumes sur la terre et les passer sur le dos des mains. certains autres disent qu'il faut frapper la terre une fois (deux fois selon certains avis) avec les mains (paumes) et passer les deux paumes sur le front, puis on doit frapper une seconde fois les deux paumes sur la terre et les passer sur le dos des mains.

Règles concernant at-tayammum

  • Aucune des parties concernées par at-tayammum ne doit être couverte, sauf si on est obligé de la couvrir avec un pansement ou avec du plâtre, car si elle est couverte, on ne pourra pas exécuter l'ordre divin «  [touchez la terre avec les paumes] que vous passerez sur votre visage et vos mains ».
  • Avant de faire at-tayammum, on doit purifier les parties concernées par celui-ci, sauf si on ne peut pas le faire.
  • Si quelqu’un sait qu’il a assez de temps pour faire at-tayammum et la prière (c’est-à-dire s’il ne les fait pas dans l’immédiat, il ne sera pas trop tard pour les faire), les avis des jurisconsultes divergent sur ce point. Certain dit : il pourra les faire sans attendre jusqu’au dernier moment pour faire la prière avec at-tayammum, sauf si on est certain de pouvoir faire al-wudû’ avant le dernier moment.
  • Si quelqu’un fait at-tayammum, il sera en état de pureté. C’est-à-dire tant que son tayammum n’est pas rompu avec al-hadath, il pourra accomplir tout acte nécessitant al-wudû’ (comme la prière, at-tawâf…).
  • Si quelqu’un trouve de l’eau après avoir fait at-tayammum et avant de faire la prière, il ne devra pas tenir compte de tayammum qu’il a fait, parce qu’il n’a pas encore accompli la prière. Et s’il perd l’eau qu’il a trouvée avant de faire la prière, il devra refaire at-tayammum.
  • Si quelqu’un trouve de l’eau après avoir fait la prière avec at-tayammum ou voit de l’eau au moment où il fait ar-rukû‘, il n’aura pas besoin de refaire la prière.
  • Si quelqu’un voit de l’eau avant de faire ar-rukû‘, il devra interrompre sa prière pour la refaire avec al-wudû’.
  • si quelqu’un trouve de l’eau au moment où il fait at-tawâf avec at-tayammum, il devra le refaire même s‘il est en train de faire le dernier tour; et si on trouve de l’eau avant d’enterrer le mort pour qui on a fait at-tayammum et sur qui on a prié, on devra lui faire al-ghusl et prier de nouveau sur lui.
  • Si quelqu'un retarde intentionnellement l'accomplissement de ses prières jusqu'au moment où il n'a plus le temps de faire les ablutions ou le ghusl, il aura sans aucun doute commis un péché, mais les prières qu'il aura faites avec le tayammum resteront valables, bien que la précaution recommandée veut qu'il refasse ces prières.[9]
  • Au cas où quelqu'un doute s'il peut ou non accomplir ses Prières à temps s'il fait les ablutions ou le ghusl, il doit se contenter de faire le tayammum (au lieu des ablutions ou du lavage) afin d'être sûr de pouvoir faire ses prières à temps.[10]
  • Lorsqu'on fait le tayammum, on doit enlever la bague qu'on porterait, ainsi que tout encombrement qui pourrait se trouver sur le front ou les paumes ou le dos des mains.
  • Lorsque quelqu'un fait le tayammum au lieu du ghusl al-janâba, il n'est pas obligatoire pour lui de faire le wudû pour accomplir ses prières. Toutefois, s'il fait le tayammum pour remplacer d'autres sortes de ghusl, il doit (ou la précaution recommandée)[11] faire le wudû aussi.
  • Au cas où quelqu'un est blessé au front ou au dos de la main et qu'il est pansé avec une étoffe ou quelque chose d'autre qu'on ne peut pas enlever, il doit alors passer la main sur le pansement. Et lorsque la paume de la main est blessée et par conséquent pansée avec une étoffe ou quelque chose d'autre qu'on ne peut pas enlever, on doit frapper la main - avec son pansement - sur la matière du tayammum, et passer ensuite la paume bandée sur le front et le dos de la main.[12]
  • Lorsqu'on a l'obligation de faire le tayammum, on ne peut le faire avant l'heure prescrite de la prière. Toutefois, si on fait le tayammum pour un autre acte religieux obligatoire ou recommandé avant l'heure prescrite de la prière, et que son excuse continue (l'excuse en raison de laquelle on a fait le tayammum), jusqu'à l'arrivée de l'heure de la prière, on peut accomplir celle-ci avec le tayammum qu'on a déjà fait.

Voir aussi

Références

  1. sourate an-Nisâ', v 43
  2. Cheikh al-Hurr al-ʻÂmilî, Al-Wasâ’il, v 3 p 350
  3. Al-Wasâ’il, v 3 p 341
  4. Al-Wasâ’il, v 3 p 343
  5. Al-Wasâ’il, v 3 p 341
  6. Al-Wasâ’il, v 3 p 388
  7. Muhammad-Jawâd Maghnia, Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a.s), v 1 p 120-122
  8. Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a.s), v 1 p 124
  9. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il, Article 324
  10. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il, Article 325
  11. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il, Article 341
  12. Khûî, Tawzîh al-Masâ'il, Article 315