Sayyid Ruhollah Khomeyni

De wikishia
(Redirigé depuis Imam Khomeyni)
La page Modèle:Infobox/Pictogramme/politicien.css n’a pas de contenu.
Sayyid Ruhollah Khomeyni
Nom de naissance Sayyid Ruhollah
Alias
Imam Khomeyni
Naissance C
Khomein, Iran
Décès C (à 86 ans)
Téhéran, Iran
Sépulture Bihisht-i Zahrâ, Téhéran, Iran
Nationalité Iranien
Pays de résidence Iran
Religion Islam, Chiisme
Diplôme
Référence religieuse, Ayatollah
Profession
Conjoint
Khadîja Thaqafî
Politique
Postes Le premier Guide suprême de la République islamique de l'Iran
Activités
  • Le leader de la lutte contre le régime Pahlavi
  • La mise en place de la journée de Qods
  • Sa lettre adressée à Gorbatchev
  • La mise en place de la cérémonie de rejet des polythéistes à la Mecque
  • Son fatwa contre Salman Rushdi
  • La création du Conseil de discernement des intérêts de la République islamique
Scientifique
Professeurs
  • Abd Al-Karîm Hâ'îrî
  • Ayatollah Burûjirdî
  • Ayatollah Shâh Âbâdî
Élèves
  • Murtizâ Mutahharî
  • Sayyid Ali Khamini'î
  • Sayyid Muhammad Husaynî Bihishtî
  • Husayn Ali Muntazirî
  • Sayyid Muhammad Sadr
  • Muhammad Mûsawi Khû'înîhâ
  • Yûsuf Sâni'î
  • Husayn Nûrî Hamidânî
Ouvrages
  • Kashf Al-Asrâr
  • Tahrîr al-Wasîla
  • Chihil hadith (40 Hadith)
  • Misbâh al-Hîdâya il-âl Khilâfe wa al-wilaya
  • al-Bay’ (5 volumes)
  • Kitâb at-Tahârat (règles de pureté islamique) (4 volumes)
  • Wilâyat-e-Faqîh
  • Exégèse du hadith Junûd ‘Aghl wa jahl
  • Âdâb as-Salât (les règles de la prière)
  • Sirr as-Salât (les secrets de la prière)
  • Exégèse de la sourate Hamd
  • Jahâd al-Akbar
  • Exégèse du Du’â Sahar (la prière de l’aube)
  • Son testament politique et théologique
  • Talab wa Irâdi
  • Ta’liqât ala Sharh Fusûs al-Hikam wa Misbâh al-uns
  • Le traité pratique
Site officiel L'Imam Khomeini
Signature de Sayyid Ruhollah Khomeyni

Sayyid Ruhollah al-Mûsawi al-Khomeyni (en arabe : روح الله الموسوي الخميني), connu sous le nom d’imam Khomeyni, est né en 1902 et décédé en 1989.

Il est considéré comme un des plus grands religieux chiites du 14ème siècle de l’Hégire (20ème siècle). C’est lui qui fut le leader de la Révolution islamique d'Iran et instaura la République islamique en Iran.

L’Ayatollah Khomeyni fut arrêté deux fois par le régime Pahlavi et la troisième fois exilé en Turquie puis transféré à Nadjaf en Irak.

Pendant 13 ans, il donna des cours de sciences islamiques dans la Hawza de Nadjaf (l'école religieuse) et dirigea de loin, les groupes révolutionnaires.

En 1979, il fut obligé de quitter l’Irak et se rendit à Neauphle-le-Château en France (de 41 km de Paris), avant de revenir en Iran au moment de la victoire de la révolution où il devint le Guide suprême de la Révolution islamique d’Iran. Il a vécu en Iran le reste de sa vie.

Le mouvement de l’Ayatollah Khomeyni et la Révolution islamique d'Iran exercèrent une grande influence sur le monde et contribuèrent à la naissance de mouvements politiques fondés sur la pensée religieuse islamique.

La doctrine de Wilayat Faqih (qui signifie pratiquement la direction politique d’un savant religieux chiite) est un concept politique fondé sur les principes chiites (constitués à partir de 15ème siècle de l'hégire), et un des principaux concepts que l’imam Khomeyni a repris et défendu et sur lequel il a fondé le régime islamique et sa Constitution.

L’Ayatollah Khomeyni considérait que la jurisprudence et l’ idjtihâd (effort de compréhension et d'interprétation de la loi islamique), utilisés dans les écoles religieuses (hawza), étaient insuffisants et que le gouvernement devait être la raison et l’objectif de la jurisprudence.

Cette approche politique de la jurisprudence (fiqh) exigeait, selon lui, le respect de la jurisprudence traditionnelle, mais était aussi l'occasion d'apporter d’innovations nécessaires dans la pratique de l’Ijtihâd en fonction des conditions de temps et de lieu, comme le montrent certaines de ses fatwa-s.

De nombreux musulmans et en particulier beaucoup de chiites, lui vouent un grand respect. Ses funérailles, en 1989, auxquelles participèrent près de 10 millions de personnes, furent des plus grandes funérailles chiites dans le monde.

L’Ayatollah Khomeyni était un spécialiste de la jurisprudence et des doctrines de l’islam qui sont les principales sciences enseignées dans les hawza et écoles religieuses chiites, mais aussi un grand philosophe et mystique, et l’auteur de plusieurs ouvrages sur ces sujets.

Il est connu également comme un maître de la morale. Il enseignait cette matière (la morale islamique) à Madrisa Faydîyya (L'école religieux de Faydîyya) de Qom. Il eut toujours une vie très simple et modeste. A l’époque où il vivait à Nadjaf, ainsi que les dix dernières années de sa vie à Jamârân (Téhéran) où il exerçait la fonction de « Guide de la Révolution », il vivait dans une petite maison très simple.

Biographie

L’ayatollah Khomeyni naquit le 24 septembre 1902 (20 Jumâdâ al-Âkhira de l’année 1320 de l’Hégire), à Khomeyn, une petite ville au centre d'Iran.

Son père Sayyid Mustafâ Mûsawi, était un contemporain de l’ayatollah Mîrzâ Shîrâzî et avait fait ses études à Nadjaf. Il était une référence religieuse à Khomeyn et fut tué cinq mois après la naissance de Sayyid Ruhollah par les agents du régime politique en pouvoir.

Il vécut jusqu’à l’âge de 15 ans avec sa mère, Hâjara Âghâ Khânum, et de sa tante paternelle, Sâhibi Khânum[1].

Vie familiale

En 1929, il épousa Khadîja Thaqafî. Ils ont eu, de cette union, deux fils, Mustafâ et Ahmad, et trois filles, Zahrâ, Farîda et Siddîqa.

L’ayatollah Khomeyni décéda d’un cancer, le 3 juin 1989, à l’hôpital Shahîd Rajî'î de Téhéran.

Le 5 juin, une cérémonie d’adieux fut organisée au Musallâh de Téhéran (lieu de la prière du vendredi). Ce fut l’ayatollah Sayyid Muhammad Ridâ Gulpayigânî qui effectua la prière funèbre devant son corps ; et le 6 juin, son corps fut enterré au cimetière de Behesht Zahrâ en présence d’environ 10 millions d’Iraniens endeuillés. Cette cérémonie est considérée comme exceptionnelle, par le nombre de participants, dans 20ème siècle.

La date du décès de l’ayatollah Khomeyni constitue aujourd'hui un jour férié en Iran et différentes cérémonies sont organisées à cette occasion, notamment un programme particulier à son mausolée auquel participent un nombre important de citoyens ainsi que des responsables politiques. Le Guide suprême actuel est le principal orateur de cette cérémonie.

Etudes de l’ayatollah Khomeyni

L’imam Khomeyni commença ses études auprès des religieux de Khomeyn ; il commença par les sciences préparatoires aux études classiques des grandes écoles religieuses, c'est-à-dire la jurisprudence, les principes du Fiqh, la grammaire arabe et la logique.

Parmi ses professeurs nous pouvons mentionner Âqâ Mîrzâ Mahmûd Iftikhâr al ‘Ulamâ’, Mîrzâ Ridâ Najafî Khomeyni, Cheikh Ali Muhammad Burûjirdî, Cheikh Muhammad Gulpayigânî, Âqâ 'Abbâs Arâkî et surtout son frère l’ayatollah Sayyid Murtadâ Pasândîdih[2].

Études à Arâk et à Qom

En 1919, l’ayatollah Khomeyni se rendit à l'école religieuse (hawza) de Arâk (une des villes iraniennes). Puis peu après le départ de son maître, Hâj Cheikh 'Abd al-Karîm Hâ’irî Yazdî, en 1922, il l'a suivi avec d’autres étudiants à Qom [3].

À Qom, en plus des études traditionnelles de jurisprudence supérieure, des doctrines islamiques et des études de rhétorique auprès du maître Hâdj Cheikh 'Abd al-Karim Hâ’irî Yazdî, il étudia aussi les mathématiques, la philosophie et la sémantique arabe, mais aussi pendant six ans, une initiation de la morale auprès de l’ayatollah Mîrzâ Muhammad ‘Ali Shâh Âbâdî. Il suivit aussi les enseignements de Mîrzâ Jawâd Malikî Tabrîzî[4].

Après le décès de Hâdj Cheikh 'Abd al Karîm Hâ’irî Yazdî, grâce aux efforts de l’ayatollah Khomeyni et d’autres religieux de hawzeh de Qom, l’ayatollah Burûjirdî fut nommé directeur de ce centre d'étude religieuse et se rendit à Qom. A cette époque, l’ayatollah Khomeyni était déjà un savant religieux et un professeur réputé de jurisprudence, de principes du Fiqh, de mysticisme et de morale[5].

Professeurs de l’ayatollah Khomeyni

Parmi les maîtres de l'ayatollah Khomeyni on peu nommer les personnes suivantes:

Période d'enseignement

L’ayatollah Khomeyni enseigna pendant de nombreuses années la jurisprudence, les principes religieux, la philosophie et la morale islamique, au Centre islamique de Qom (hawza) à madreseh Feydhia, à la grande mosquée de Qom, à la mosquée Muhammadiya, à l’école Hâj Mullâ Sâdiq et à la mosquée Salmâsi, tous à Qom.

À Najaf, il enseigna, pendant près de 13 ans, les hadiths des Ahl al-Bayt et la jurisprudence, à la mosquée du Cheikh A’zam Ânsâri, et présenta, pour la première fois, les principes théoriques de la Wilâyat Faqi (Gouvernement d'un juriste-théologien).

Ses cours étaient, selon ses élèves, les cours très importants du centre de Najaf et le nombre de ses étudiants était bien élevé (près de 1200), et certains entre eux sont aujourd'hui des Mujtahid (savants religieux/juriste-théologien) bien réputés[6].

Elèves de l’Ayatollah Khomeyni

Parmi les élèves de l'ayatollah Khomeyni nous pouvons mentionner les personnes suivantes:

Principales œuvres de l’ayatollah Khomeyni

Parmi les ouvrages de l'ayatollah Khomeyni nous pouvons citer les suivants :

  • Kashf al-asrâr
  • Tahrîr al-wasîla
  • Chehel hadith (Arba'în hadith/40 Hadiths)
  • Misbâh al-hidâya il-âl khilâfat wa al-wilâya
  • Kitâb al-bay’ (5 volumes)
  • Kitâb at-tahârat(règles de pureté islamique) (4 volumes)
  • Wilâyat-e faqih
  • Manâhij al-wusûl Ilâ ‘Ilm al-Usûl (2 volumes)
  • Anwâr al-hidâya fi- al-ta’liqât al-kifâyat (2 volumes)
  • Sahifa an-Nûr (l'ensemble des discours de l’ayatollah Khomeyni) (22 volumes)
  • Commentaire du hadith Junûd al-‘aghl wa al-jahl
  • Âdâb as-Salât (les règles de la prière)
  • Sirr as-Salât (les secrets de la prière)
  • Jihâd al-Akbar
  • Son testament politique et théologique
  • Talab wa irâda
  • Quelques recueils de règles de jurisprudence
  • Ta’lîqât 'ala Sharh Fusûs al-Hikam wa Misbâh al-Uns
  • Le traité pratique
  • Les règles du pèlerinage
  • Les fatwâs de l’imam Khomeyni (3 volumes)

Leader de la lutte contre le régime Pahlavi

Le régime Pahlavi était une forme de monarchie constitutionnelle. Les programmes de ce régime, ne correspondaient pas aux règles de l’islam et du chiisme, et provoquaient les critiques des croyants et en particulier, des religieux.

L'ayatollah Khomeyni était un des premiers religieux à s'opposer à ce régime ; il a pris au cours du temps le leadership des vagues révolutionnaires contre ce régime.

Début du mouvement

Les critiques officielles et ouvertes de l’ayatollah Khomeyni au régime impérial, commencèrent en 1962 avec un message qui suivit le vote de la loi sur la constitution de conseils régionaux, lors d’une réunion officielle le 8 octobre 1962, de grands religieux de Qom en présence de l’imam Khomeyni.

Cette loi fut abrogée le 2 décembre de la même année, suite aux efforts de l’ayatollah Khomeyni et un message qu'il publia à cette occasion.

Poursuite du combat

Voici une courte chronologie des événements révolutionnaires incités par l'ayatollah Khomeyni :

  • 22 janvier 1963: le boycott du référendum proposé par le Shah sur la révolution blanche
  • 22 mars 1963: l'attaque des forces de sécurité du régime contre la madrasa Faydîyya (l'école de Faydîyya) à Qom
  • 5 juin 1963: l'arrestation de l’ayatollah Khomeyni suivie de grandes manifestations populaires
  • 6 juillet 1963: le transfert de l’ayatollah Khomeyni de la base militaire de Qasr à la prison d’Ishrat Âbâd
  • 10 avril 1964: le discours historique de l’ayatollah Khomeyni à la grande mosquée de Qom après sa libération de la prison
  • 26 octobre 1964: le discours historique de l'ayatollah Khomeyni contre le projet de capitulation considéré comme méprisant
  • 4 novembre 1964: l'arrestation de l’ayatollah Khomeyni et sa déportation en Turquie
  • 12 novembre 1964: la déportation de l’ayatollah Khomeyni d’Ankara à Busra

L'exil à Nadjaf

  • Le 5 octobre 1964, l’ayatollah Khomeyni fut déporté de la Turquie à l'Irak. Il quitta, le 8 octobre, la ville de Samarra pour se rendre à Karbala et arriva le 15 octobre à Nadjaf où il rencontra les religieux, avant de reprendre ses cours le 14 novembre.
  • Le 2 mai 1978, l’ayatollah Khomeyni diffusa un message suite à la tuerie d'une quarantaine de personnes par le régime Pahlavi, qui a eu lieu à Qom
  • Le 24 septembre 1979, la maison de l’ayatollah Khomeyni fut assiégée par les forces ba'asistes irakiennes
  • Le 2 octobre 1979, l’ayatollah Khomeyni quitta l’Irak pour le Koweït
  • Le 5 octobre 1979, l’ayatollah Khomeyni partit pour la France
  • Le 1 février 1979, l’ayatollah Khomeyni rentre victorieusement en Iran, après 15 années d’exil

Direction de la République islamique d'Iran

Le mouvement révolutionnaire des Iraniens parvint à la victoire en février 1979, après le retour de l’ayatollah Khomeyni (le 1 février). Le 11 février, le régime du shah fut officiellement renversé et quelques mois plus tard, le 1 avril 1979, le régime de la République islamique fut soumis à un référendum suivi par l’élaboration de la Constitution par les membres de l’Assemblée des experts, élus par le peuple, qui désigna l’ayatollah Khomeyni comme leader de la révolution et de la République. Il garda cette fonction jusqu’à son décès le 3 juin 1989.

Pendant ces dix années (1979-1989), il renforça les bases de la République islamique, contribua à l’élaboration de la Constitution et à la lutte contre les dissensions internes ; il géra aussi de la guerre que le régime le régime irakien de Saddâm avait imposé à l’Iran pendant huit ans. Il signa le traité de paix avec l’Irak en 1988 et contribua aussi à la réforme de la Constitution.

Mise en place de la journée de Qods

Quelques mois après la victoire de la révolution, en août 1979, qui correspondait au mois de Ramadan de l’année 1399 de l’hégire, l’ayatollah Khomeyni institua « la journée de Qûds » au le dernier vendredi du mois de Ramadan, et demanda aux tous les musulmans du monde, de manifester ce jour-là, pour montrer leur soutien aux droits légitimes des musulmans de la Palestine[7].

Cette journée a été inscrite dans le calendrier iranien et depuis, chaque année à cette occasion, des manifestations populaires sont organisées en Iran et dans certains autres pays.

Sa lettre adressée à Gorbatchev

Le 1 janvier de l’année 1989, l’ayatollah Khomeyni adressa une lettre à Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev, Président de l’Urss à cette époque, par le biais d’une délégation dans laquelle faisaient partie l’ayatollah Abd Allah Jawâdî Âmulî, le docteur Muhammad Jawâd Lârîjânî et Madame Mardîya Hadîd-Chî (Dabbâgh).

Il avait adressé cette lettre à l’ancien dirigeant de l’Urss, dans un contexte que les commentateurs politiques avaient qualifié « d’époque de volonté de réformes » et « de changements dans le monde communiste ».

Prévoyant la chute de l’Urss, l’ayatollah Khomeyni avait déclaré dans cette lettre que le communisme devait dorénavant, être recherché dans les musées de l’Histoire.

Dans cette lettre, il critiquait l'aspect matérialiste du communisme et invitait les dirigeants communistes à prêter attention aux faits religieux et à la spiritualité ; il leur proposait d’envoyer leurs intellectuels à Qom pour mieux connaître la vérité à travers la religion.

Mise en place de la cérémonie de rejet des polythéistes à la Mecque

Sous l’ordre de l’ayatollah Khomeyni, les pèlerins Iraniens à la Mecque organisaient chaque année le 7ème jour du mois de Dhû al-Hijja, une cérémonie appelée Birâ'at az Mushrikîn (le fait de se dissocie et de rejeter les associationnistes), avec une manifestation et un discours anti-américain, anti-sioniste et contre certains gouvernements opposés à la République islamique d’Iran.

Son fatwa contre Salman Rushdi

En 1988, le livre de Salman Rushdi, intitulé « Les versets sataniques » fut publié avec des propos insultant contre le Prophète de l'Islam et mit en colère le monde musulman. Suite à cette publication, le 14 février 1989, l’ayatollah Khomeyni annonça que l'auteur de ce livre était un apostat à cause de ses déclarations insultantes contre le Prophète Muhammad (s), et proclama sa condamnation à mort[8].

Certains prétendirent que si cet écrivain se repentait, cette fatwa pourrait être levée, mais l’ayatollah Khomeyni démentit ce propos et déclara que son verdict était irréversible « même s’il se repentait et devenait le plus grand mystique de son époque »[9].

Création du Conseil de discernement des intérêts de la République islamique

La Constitution de la République islamique d’Iran précise que les lois votées ne doivent pas être contraires à la religion (charia) ni à la Constitution.

Le Conseil des Gardiens de la Constitution est chargé de contrôler cette conformité. Cependant, des désaccords sont parfois apparus entre le parlement et le Conseil des Gardiens de la Constitution. L’ayatollah Khomeyni a d’abord proposé que si les deux tiers des parlementaires considéraient cette loi comme nécessaire, leur avis était prioritaire par rapport à l’avis du Conseil des Gardiens de la Constitution[10]. Plus tard, en février 1988, il créa un conseil appelé « Conseil de discernement des intérêts de la République islamique »[11] dont le devoir est de réguler les différends entre le parlement et le Conseil des Gardiens de la constitution.

Les idées principales de l’ayatollah Khomeyni

Doctrine de la Wilayat Faqih

Article connexe : Wilayat Faqih.

L’ayatollah Khomeyni expliqua, pour la première fois, la doctrine de la Wilâyat Faqih dans ses cours sur le gouvernement islamique[12].

L’idée est que dans le chiisme, le gouvernement doit être sous la direction d’un mudjtahid (savant religieux) répondant à certains critères.

Après la Révolution islamique, ce principe fut inscrit dans la Constitution de la République islamique d’Iran.

L’ayatollah Khomeyni présenta à la fin de sa vie, le concept de la « Wilâyat absolue du Faqih » qui donnait au Faqih les mêmes pouvoirs que ceux du Prophète (s) et des Imams (a), celui-ci pouvant en cas de nécessité et pour les intérêts du régime, suspendre provisoirement certaines règles fondamentales de l’islam[13].

Problème du lieu et du temps dans la pratique de l’ijtihad

L’ayatollah Khomeyni adressa, en février 1989, un message aux centres d'études islamiques (hawza), connu sous le nom d’« Instruction aux religieux », dans lequel il déclarait que l’Ijtihad couramment pratiqué dans les centres islamiques (hawza), était insuffisant pour la gestion de la société [14] et que le temps et le lieu (de l'exercice) étaient des critères qu'il fallait tenir compte.

Il estimait que le temps et le lieu pouvaient changer la vision du mujtahid (juriste-théologien) dans sa définition des lois islamiques[15]. Auparavant, dans une lettre « fraternelle » l’imam avait déjà averti les religieux sur les lacunes de la pratique traditionnelle de l’Ijtihad (effort d'interprétation)[16].

Problème de la défense des intérêts dans la jurisprudence

Autorisation du jeu d’échecs

Beaucoup de religieux chiites interdisent le jeu d’échecs. Cette interdiction était appliquait publiquement au début de la constitution de la République islamique ; mais l’ayatollah Khomeyni, autorisa ce jeu, en 1989, à condition qu’il ne soit plus considéré comme faisant partie des jeux d’argent[17].

Ce fatwâ était nouveau et a entrainé de vives réactions. Un des élèves de l’ayatollah Khomeyni a même écrit une lettre en opposition à cette décision, et l’ayatollah Khomeyni lui a répondu en répétant sa décision et en critiquant aussi les méthodes et l’esprit dans lequel l’Idjtihad était pratiqué dans les centres d'études islamiques (hawza).

Livre de poèmes de l’ayatollah Khomeyni

Une semaine après la mort de l'imam Khomeyni un poème mystique de lui a été publié. Puis, plus tard, un recueil complet de 437 pages des poèmes de l’ayatollah Khomeyni a été publié pour la première fois, par le Centre de publication des œuvres de l’imam Khomeyni, et comprend six chapitres de poèmes dans divers styles littéraires persans, à savoir ghazal, ruba'î et qasida.

Certains de ces poèmes ont été dédiés par lui à sa belle-fille, l’épouse de Sayyid Ahmad Khomeyni.

Beaucoup de poètes contemporains comme Hamid Sabziwâri, Jawâd Mohaghegh, Abd al-Jabbâr Kâkâ’i, Rahim Zaryân, Muhammad ‘Ali Bahmani, Kâmrân Sharafshâhi, Sa’id Biyabânki, Sâber Imâmi, 'Abbâs Tchechâmi et Amir Marzbân, ont commenté ces poèmes. Ces poèmes ont été traduits et publiés en arabe, en hindi et dans plusieurs autres langues.

Un livre thématique avec commentaire des poèmes de l’ayatollah Khomeyni édité par Qâder Fâzilî, a été également publié.

Références

  1. Ansâri, p. 14-15
  2. Ansâri, p.16
  3. Ansâri, p.16
  4. Ansâri, p. 17-18
  5. Ansâri, p. 18
  6. Ansâri, p.19-20
  7. Sahifa d'imam, vol. 9, p. 267
  8. Sahifa d'imam, vol. 21, p. 263
  9. Sahifa d'imam, vol. 21, p. 268
  10. Sahîfa d'imam, vol. 17, p. 321
  11. Sahifa d'imam, vol. 20, p. 464
  12. La wilâyat du Faqi, imam Khomeiny
  13. Sahifa d'imam, vol. 21, p. 291
  14. Sahifa d'imam, vol. 21, p. 289
  15. Sahifa d'imam, vol. 21, p. 177
  16. Sahifa d'imam, vol. 21, p. 129
  17. Sahifa d'imam, vol. 9, p. 267