Jabîra (bandage)

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La jabîrah, (en arabe: الجَبیرَة) c'est le pansement médical ou le plâtre qu'on met sur une blessure ou un os fracturé.

Lorsque le membre est enveloppé par une bonde, un pansement, un plâtre, une attelle ou par une autre chose, on doit faire les ablutions de jabîra, c'est-à-dire si l’eau lui fait mal, il devra seulement passer sa main mouillée sur le pansement.

L'ablution avec pansement est une purification complète. En conséquence, la prière faite avec cette Ablution est valide, ainsi tout autre acte qui exige l’Ablution comme une autre prière ou toucher l’écriture du Saint Coran.

Définition

Al-Jabîra (pluriel. al-Jabâ’ir) signifie attelle utilisée pour maintenir en place les fragments d'un os fracturé ou signifie bracelet pour femmes, vient de la racine (J.B.R) en signifiant remboîter; rebouter ou remettre un os cassé.[1] Par l’expression al-Jabîra, les jurisconsultes désignent le baume appliqué sur la plaie et le bandage ou autre chose protégeant la plaie ou le membre fracturé.

Hadiths à propos de jabîra

Quelqu’un dit à l’Imam as-Sâdiq (a) : « Comment doit faire les ablutions un homme qui, à cause d’une fracture, a plâtré son avant-bras ou une autre partie concernée par al-wudhû’? » Et l’Imam (a) lui a dit : « S’il veut faire les ablutions, il devra prendre un récipient contenant de l’eau, puis il devra mettre la partie plâtrée dans cette eau-là jusqu’à ce que l’eau atteigne sa peau. [S’il fait cela], il n’aura pas besoin d’enlever le plâtre ».[2]

Quelqu’un lui a dit aussi : « Comment doit faire les ablutions un homme qui a pansé la plaie qu’il a dans son bras ou dans l’une des autres parties concernées par al-wudhû’? » Et l’Imam (a) lui a dit : « Si l’eau lui fait mal, il devra [seulement] passer sa main sur le pansement; et si elle ne lui fait pas mal, alors il devra enlever le pansement et laver la plaie ».[3]

La même personne a dit à l’Imam as-Sâdiq (a) : « Comment doit-on laver la blessure? » Et l’Imam (a) lui a dit : « Lave ce qui est autour d’elle ».[4]

Ablution avec pansement

Ablution avec pansement ne s'impose que si les membres de l’Ablution sont blessés, infectés ou fracturés et si l’utilisation de l’eau est nuisible.

Ceci étant, cette question se subdivise en deux sections; l’une lorsque le membre est découvert et l’autre lorsque le membre est enveloppé par une bonde, un pansement, un plâtre ou par une autre chose.

Membres découverts

  • S'il y a un os fracturé, une blessure ou une plaie à l'une des parties du corps concernées par les ablutions et que le contact de l'eau avec cette blessure n'est pas nuisible, on doit faire les ablutions normalement.
  • S'il y a au visage ou aux mains une blessure ouverte, une plaie ou un os fracturé, et que l'utilisation de l'eau est préjudiciable, on doit se contenter de laver la partie entourant la blessure de haut en bas, de la même façon qu'on le fait dans les ablutions. Et il vaut mieux passer la main mouillée sur la blessure, si cela n'est pas nuisible, et puis couvrir celle-ci d'un morceau de tissu et passer la main mouillée sur ce tissu.[5] Mais certains ont dit qu'il faut passer la main mouillée sur la blessure et sur le tissu par précaution obligatoire.
  • Si la plaie ou la fracture, se trouvant sur la tête ou sur les pieds, est à découvert, de sorte qu’il soit impossible de les humecter, il faut placer un tissu sur cette zone et l’humecter avec l’eau restant de l’ablution; et s’il est impossible de poser un tissu, il faudra faire at-tayammum au lieu de l’ablution.[6] Mais certains ont dit que si la plaie ou la fracture, se trouvant sur la tête ou sur les pieds, de sorte qu’il soit impossible de les humecter, il faut faire at-tayammum.

Membres enveloppés

  • Si la blessure, la plaie ou la fracture est pansée et s'il est possible de défaire le pansement et que le contact de l'eau avec la blessure ne nuit pas à celle-ci, il faut alors enlever le pansement pour accomplir le wudhû’ (il est indifférent ici que la blessure se trouve à la tête, au pied, à la main ou au visage).
  • Et s’il sait que l’enlèvement du bandage ou du plâtre est préjudiciable pour la plaie (ou la fracture), ou on sait que l’eau deviendra impure au contact de la plaie, alors il devra seulement passer la main sur le bandage (ou sur le plâtre), mais à condition que celui-ci ne dépasse pas excessivement la plaie.
  • Si quelqu'un a un bandage sur la paume et sur les doigts et qu'il passe la main mouillée sur la jabîra lors des ablutions, il peut faire l'essuyage de la tête et des pieds avec la même humidité (de la jabîra).[7]
  • Si le pansement ne couvre qu’une partie des membres de l’ablution, par exemple l’ensemble du visage ou toute une main, il devra faire l’ablution de pansement.
  • Si le pansement recouvre la majeure ou toutes les parties des membres de l’ablution, il devra faire l’ablution de pansement par précaution obligatoire et effectuer également l’ablution sèche.
  • Si le pansement couvre les alentours de la plaie, plus qu’à l’habitude, sans qu’il soit possible de le retirer, il faut faire l’ablution du pansement et faire également l’ablution sèche par précaution obligatoire.
  • Si le pansement est souillé par l’impureté, il suffira de mettre un tissu pur, par-dessus, et d’essuyer sur ce tissu, même s’il est possible de purifier ou changer ce pansement.

Ghusl et Tayammum avec pansement

Dans toutes les sortes de bain rituel (ghusl), excepté celui du mort (ghusl al-mayyit), le bain de jabîra est semblable aux ablutions de jabîra. Toutefois, dans de tels cas, on doit recourir au bain séquentiel (ghusl tartîbî).[8]

Quelques préceptes

  • L’extérieur du pansement sur lequel on passe la main doit être pur.
  • Le pansement ne doit pas être usurpé.
  • La surface du pansement ne doit dépasser celle de la blessure ou de la fracture que d’une façon normale.
  • Si quelqu'un ne sait pas s'il est obligatoire de faire le tayammum ou les ablutions de jabîra, il doit, par précaution obligatoire, faire les deux.[9]
  • Au cas où il y a une plaie aux yeux, et qu'on est obligé par conséquent de garder les cils fermés, on doit faire le tayammum et les ablutions de jabîra par précaution obligatoire.[10]
  • Si l’une des parties du corps concernées par al-wudhû’ est saine, mais elle est souillée d’une impureté qu’on ne peut pas enlever, alors on devra faire at-tayammum au lieu des ablutions.
  • Lorsque, l’on ne peut pas utiliser l’eau, bien que les membres de l’Ablution ne sont ni blessés, ni infectés et ni fracturés, mais présentent un gonflement, une allergie cutanés… alors dans ces cas, on devra faire le tayammum.
  • Lorsque, les membres qui doivent être lavés lors de l’Ablution sont tâchés par de la peinture ou de la colle et se trouve par la suite quasi enveloppés, sans avoir la possibilité de les nettoyer, alors dans ces cas, on devra faire le tayammum et les ablutions de jabîra par précaution obligatoire.
  • Il est valable que l’on fasse son Ablution avec pansement au début du temps prescrit de la prière si l’on n’est pas sûr que la guérison intervienne avant la fin du temps prescrit, mais si celle-ci intervient avant la fin du temps, on devra refaire son Ablution et sa prière. En revanche, si l’on est sûr que celle-ci interviendra avant la fin du temps, on devra attendre pour accomplir sa prière avec une Ablution normale.

Voir aussi

Références

  1. Al-Jawharî, As-Sihâh, v 2 p 607
  2. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Al-Wasâ’il, vol 1, p 465
  3. Al-Wasâ’il, vol 1, p 463
  4. Al-Wasâ’il, vol 1, p 463
  5. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Edité et traduit par Abbas Ahmad Al-Bostani, Articles 150
  6. Imam Khumaynî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Articles 326
  7. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Articles 151
  8. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Articles 153
  9. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Articles 155
  10. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Articles 154