Siqâyat al-Hâjj
Siqâyat al-Hâjj (en arabe : سِقایَة الحاجّ) ou le fait de donner de l'eau aux pèlerins pendant le hadj et servir la Mosquée sacrée étaient deux postes importants à l'époque préislamique et aussi pendant les premières années de l'islam.
Généralement, le fait de fournir de l’eau aux pèlerins se fit avec l’eau du puits Zamzam. Jusqu’avant la Conquête de La Mecque par les musulmans dans la 8e année de l’hégire, parfois il est donné le vin au lieu de l’eau aux pèlerins. Au moment de l’apparence de l’islam, Abbas b. Abd al-Muttalib, l’oncle du Prophète (s), était le responsable de Siqâyat al-Hâjj (donner de l’eau aux pèlerins du hadj) et le Prophète (s) le retint à cette charge.
Selon le Coran (la sourate at-Tawba, verset 19), la foi et le djihad sont présentés comme des positions supérieurs à celle consistant au fait de donner de l'eau aux pèlerins du hadj.
Présentation
Siqâyat al-Hâjj signifie : le fait de donner de l'eau aux pèlerins du hadj.[1] Il y avait peu d'eau là-bas et c'est pourquoi être chargé de donner de l'eau aux pèlerins et être chargé de prendre soin de Kaaba provoque une position très élevée pour cette personne.[2] L'eau dont les pèlerins du hadj avaient besoin n'était pas seulement apprêté par le puits Zamzam. Selon certaines sources, l'emplacement de Zamzam était inconnu depuis longtemps. Dans un rêve, Abd al-Muttalib voit l’emplacement de Zamzam. Il le trouve et restaure.[3] Avant la Conquête de La Mecque, le Siqâyat al-hâjj se faisait également avec le vin.[4]
Régisseurs de Siqâyat al-Hâjj
En temps de l’apparence de l’islam et jusqu’à la descente du verset de Siqâyat al-Hâjj,[5] Abbas b. Abd al-Muttalib, l’oncle du Prophète (s) avait la responsabilité de donner de l’eau aux pèlerins du hadj.[6] Avant lui, Abû Tâlib, le père de l’Imam Ali (a) était chargé de cette tâche. Mais après quelque temps, pour certains problèmes financiers, il laissa cette responsabilité à son frère, Abbas b. Abd al-Muttalib.[7]
Les enfants de Abd Manâf étaient responsables de la Siqâyat al-Hâjj. Alors, ce poste attendit à son fils, Hachim b. Abd Manâf et après lui, al-Mattalib b. Abd Manâf, puis à Abd al-Muttalib b. Hachim, ensuite à az-Zubayr b. Abd al-Muttalib et après à Abû Tâlib b. Abd al-Muttalib.[8] Après la Conquête de La Mecque en l’an 8 h, le Prophète (s) n'a pas annulé ces deux responsabilités, Siqâyat al-Hâjj et le gardiennage de la Mosquée sacrée[9] et leur responsabilité donna aux mêmes responsables précédents.[10]
Supériorité de la foi sur Siqâyat al-Hâjj
D'après le Coran, la foi et le djihad sont supérieurs à la position de donner de l’eau aux pèlerins du hadj.
أَجَعَلْتُمْ سِقَايَةَ الْحَاجِّ وَعِمَارَةَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ كَمَنْ آمَنَ بِاللَّـهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ وَجَاهَدَ فِي سَبِيلِ اللَّـهِ ۚ لَا يَسْتَوُونَ عِندَ اللَّـهِ ۗ وَاللَّـهُ لَا يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ ﴿١٩﴾
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Ferez-vous de la charge d'abreuver les Pèlerins et du service de la Mosquée Sacrée [des devoirs] comparables à [ceux de] celui qui croit en Allah et au Dernier Jour, et mène combat dans le Chemin d'Allah ? [Croyants et Infidèles] ne seront point égaux auprès d'Allah. Allah ne dirige pas le peuple des Injustes ﴾19﴿
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Coran, s 9, v 19, Traduction de Régis Blachère
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Al-Fakhr ar-Râzî, l’un des plus grands exégètes sunnites du Coran, considère que ce verset ne veut pas diminuer l'importance de Siqâyat (fournir de l’eau), mais il signifie que la valeur de donner de l’eau aux pèlerins est plus moins que la foi et le djihad.[11] Selon les exégètes chiites du Coran y compris cheikh at-Tabrisî et Ayatollah Makârim Shîrâzî, la circonstance de la révélation du verset ci-dessus est pour décrire la foi de l'Imam Ali (a).[12] Dans le livre Shawâhid at-Tanzîl, Al-Hâkim al-Hasakânî, le Muhaddith sunnite du 5e siècle de l’hégire, raconte plus que 10 hadiths au sujet de la descente de ce verset et qu’il fut révélé après la réponse de l’Imam Ali (a) aux Shaybat b. Uthman et Abbas b. Abd al-Muttalib qui se vantaient du gardiennage de la Mosquée sacrée et de Siqâyat al-Hâjj. Le Commandeur des croyants (a) leur dit :
Ensuite, Allah révéla le verset 9 de la sourate at-Tawba.[13]
Voir aussi
Références
- ↑ Ibn Kathîr, Al-Kâmil, vol 2, p 21
- ↑ Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 7, p 323
- ↑ Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p 142
- ↑ Al-Fakhr ar-Râzî, Mafâtîh al-Ghayb, vol 16, p 13 ; Al-Hâ’irî at-Tihrânî, Muqtanayât ad-Durar, vol 5, p 120
- ↑ La sourate at-Tawba, verset 19
- ↑ Farhang Fiqh, vol 4, p 487
- ↑ Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 57
- ↑ Al-Balâdhurî, Ansab al-Ashrâf, vol 1, p 57
- ↑ Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 412
- ↑ Ibn Kathîr, Al-Bidây wa an-Nihâya, vol 4, p 301
- ↑ Al-Fakhr ar-Râzî, Mafâtîh al-Ghayb, vol 16, p 12
- ↑ Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 5, p 23 ; Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 7, p 323
- ↑ Al-Hâkim al-Hasakânî, Ash-Shawâhid at-Tanzîl, vol 1, p 320 - 330