Prière de l’aube

De wikishia
(Redirigé depuis Salat Subh)

Prière de l’aube (en arabe : (صلاة الصُبح) ou Salât al-Fajr (en arabe : صَلاةُ الفَجر) ou la prière du matin est l'une des cinq prières quotidiennes obligatoires. Elle est deux Rakʻa et doit être faite entre l’aube et le lever du soleil.

Versets coranique à propos de la prière de l’aube

وَأَقِمِ الصَّلَاةَ طَرَفَيِ النَّهَارِ وَزُلَفًا مِّنَ اللَّيْلِ ۚ إِنَّ الْحَسَنَاتِ يُذْهِبْنَ السَّيِّئَاتِ ۚ ذَٰلِكَ ذِكْرَىٰ لِلذَّاكِرِينَ ﴿١١٤﴾
Pratique la prière lors de deux extrémités du jour, et au cours des premières heures de la nuit. Les bonnes oeuvres dissipent les mauvaises. Cela est une Édification (dikrâ) pour ceux qui se souviennent.
Le Coran, Sourate Hûd, Verset 114


Ce verset veut dire que la prière de l’aube doit être faite lors de la première extrémité du jour.

أَقِمِ الصَّلَاةَ لِدُلُوكِ الشَّمْسِ إِلَىٰ غَسَقِ اللَّيْلِ وَقُرْ‌آنَ الْفَجْرِ‌ ۖ إِنَّ قُرْ‌آنَ الْفَجْرِ‌ كَانَ مَشْهُودًا ﴿٧٨﴾
Pratique la prière quand le soleil décline jusqu’à l’obscurité de la nuit. Et [récite] le Coran à l’aurore, car [la récitation] du Coran à l’aurore a des témoins.
Le Coran, Sourate al-Isrâ’, Verset 78


Dans ce même verset, l’expression « [la récitation] du Coran à l'aurore» veut dire la prière de l'aube. Et d'après un hadith, l'expression « l’obscurité de la nuit» veut dire le milieu de la nuit.[1]


Il est clair que, dans ces versets, les moments des prières quotidiennes n’ont pas été indiqués avec précision. Donc, on devra recourir aux hadiths qui les expliquent.

Quelques hadiths à propos de la prière de l’aube

La prière d’al-Fajr présente une importance particulière car les anges de la nuit et les anges du jour se réunissent à l’aube pour assister à la prière. Allah envoie Ses anges auprès de Ses serviteurs afin qu’ils témoignent de leur prière.[2]

Il est rapporté du Prophète (s) qu'il dit :

« Celui qui accomplit la prière de l’aube en assemblée c’est comme s’il avait veillé toute la nuit en prières surérogatoires ».[3]

Moment de la prière de l’aube

L’Imam al-Bâqir (a) a dit :

« Le moment de la prière de l’aube est [l’intervalle de temps] compris entre l’aube et le lever du soleil ».[4]

L’Imam as-Sâdiq (a) a dit :

« Chaque prière a deux moments, et le meilleur des deux est le premier moment. Le moment de la prière de l’aube commence dès les premières lueurs de l’aurore et se termine aux premières lueurs du matin ».[5]

Le moment de la prière de l’aube commence dès les premières lueurs de l’aurore et se termine juste avant le lever du soleil.[6]

Vers l'heure de l'Appel à la prière de l'aube, une blancheur se lève de l'est, blancheur qu'on appelle la première aube (al-fajr al-Kâdhib). Lorsque cette blancheur s'étend, on l'appelle la seconde aube,(l’aube véridique (al-fajr as-Sâdiq)) à partir de laquelle l'horaire de la prière de l'aube commence.[7]

Comment se fait la prière de l'aube

Dans le calme et face à la Kaaba, on doit accomplir la prière dans l'intention de qurba (de se conformer aux Ordres d'Allah). Mais il n'est pas nécessaire que cette intention soit dite mentalement ou prononcée expressément. Puis les mains à hauteur des oreilles, nous prononçons la formule de takbîrat-ul-ihrâm : Allâho Akbar.

Nous récitons ensuite la sourate al-Fâtiha[8] et une autre sourate comme la sourate at-tawhîd en entier[9] puis nous disons Allaho Akbar et nous nous inclinons et lisons la formule d’inclinaison سُبحانَ رَبّی العَظیمِ وَ بِحَمدِه ou trois fois سُبحانَ الله « Gloire et pureté à mon Seigneur le Très Grand » puis nous nous relevons, prononçons la formule « Allaho Akbar », nous prosternons et disons : سُبحانَ رَبّی الاَعلی وَ بِحَمدِه ou trois fois سُبحانَ الله, puis nous nous relevons, disons deux fois Allaho Akbar et nous prosternons de nouveau avec la même formule de prosternation.

Seconde rak‘a

Après s’être prosterné pour la seconde fois, nous nous relevons et récitons de nouveau les sourates du Coran puis après avoir dit « Allahu Akbar », nous élevons les mains pour al-Qunût où nous pouvons réciter toute prière au choix.

Le plus souvent nous récitons le verset :

...رَبَّنَا آتِنَا فِي الدُّنْيَا حَسَنَةً وَفِي الْآخِرَةِ حَسَنَةً وَقِنَا عَذَابَ النَّارِ ﴿۲۰۱﴾
Notre Seigneur, accorde-nous les biens de ce monde ainsi que les biens dans l’Au-delà, et épargne-nous le châtiment du Feu
Sourate al-Baqara, v 201

Puis nous nous inclinons de nouveau avec la formule d’inclinaison et nous nous prosternons deux fois comme dans la première rak‘a. Nous restons assis ensuite et récitons la profession de foi (at-tashahud)[10] puis effectuons les salutations (at-taslîm).[11] Et il est recommandé de prononcer Allahu akbar à la fin de la prière trois fois.

Prière surérogatoire de l’aube

Prière surérogatoire de l’aube comporte deux raka‘ât et son moment commence à la première aube (al-fajr al-Kâdhib) et se prolonge jusqu’à l’apparition de la rougeur du levant. On peut aussi la faire après la prière surérogatoire de la nuit et avant l'aube.

Quelques préceptes

  • Pendant la prière de l’aube et les deux premières raka‘ât d’al-maghrib et celles d’al-‘ichâ’, l’homme doit dire les sourates à haute voix. Mais pendant les autres prières, il devra les dire a voix basse, sinon sa prière sera incorrecte. Toutefois, s’il les prononce à haute voix au moment où il doit les dire à voix basse (et inversement), par oubli ou par ignorance, sa prière sera correcte.
  • La femme n’est pas obligée de dire à haute voix ce que l’homme doit dire à haute voix. Mais si elle veut faire comme l’homme, elle devra faire en sorte qu’elle ne soit pas entendue par un homme étranger.[12]

Références

  1. Muhammad-Jawâd Maghnia, Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a), vol 1, p 135
  2. عَنْ إِسْحَاقَ بْنِ عَمَّارٍ قَالَ قُلْتُ لِأَبِي عَبْدِ اللَّهِ ع يَا أَبَا عَبْدِ اللَّهِ أَخْبِرْنِي عَنْ أَفْضَلِ الْمَوَاقِيتِ فِي صَلَاةِ الْفَجْرِ قَالَ مَعَ طُلُوعِ الْفَجْرِ إِنَّ اللَّهَ تَعَالَى يَقُولُ- إِنَّ قُرْآنَ الْفَجْرِ كٰانَ مَشْهُوداً يَعْنِي صَلَاةَ الْفَجْرِ تَشْهَدُهَا مَلَائِكَةُ النَّهَارِ وَ مَلَائِكَةُ اللَّيْلِ فَإِذَا صَلَّى الْعَبْدُ صَلَاةَ الصُّبْحِ مَعَ طُلُوعِ الْفَجْرِ أُثْبِتَتْ لَهُ مَرَّتَيْنِ تُثْبِتُهَا مَلَائِكَةُ اللَّيْلِ وَ مَلَائِكَةُ النَّهَارِ Cheikh at-Tûsî, Tahdhîb al-Ahkâm, vol 2, p 37 ; Cheikh as-Sadûq, Thawâb al-Aʻmâl, p 36
  3. « إِنَّ مَنْ صَلَّى الْغَدَاةَ فِي جَمَاعَةٍ فَكَأَنَّمَا قَامَ اللَّيْلَ كُلَّهُ رَاكِعاًوَ سَاجِداً » An-Nûrî, Mustadrak al-Wasâ'il, vol 6, p 452
  4. Cheikh al-Hurr al-ʻÂmilî, Al-Wasâ’il, vol 4, p 208
  5. Al-Wasâ’il, vol 4, p 208
  6. Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a), vol 1, p 138-139
  7. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il (Le guide pratique du musulman), Edité et traduit par Abbas Ahmad Al-Bostani, Article 346
  8. Sourate al-Hamd : بسم الله الرحمن الرحيم(1) الْحَمْدُ للّهِ رَبِّ الْعَالَمِينَ (2) الرَّحْمـنِ الرَّحِيمِ (3) مَالِكِ يَوْمِ الدِّينِ (4) إِيَّاكَ نَعْبُدُ وإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ (5) اهدِنَــــا الصِّرَاطَ المُستَقِيمَ (6) صِرَاطَ الَّذِينَ أَنعَمتَ عَلَيهِمْ غَيرِ المَغضُوبِ عَلَيهِمْ وَلاَ الضَّالِّينَ (7) Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 2. Louange à Dieu, Seigneur de l'univers. 3. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, 4. Maître du Jour de la rétribution. 5. C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours. 6. Guide-nous dans le droit chemin, 7. le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.
  9. Sourate towid : بسم الله الرحمن الرحیم قل هوالله احد الله الصمد لم یلد و لم یولد ولم یکن له کفوا احد Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 1. Dis : "Il est Dieu, Unique. 2. Dieu, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. 3. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. 4. Et nul n'est égal à Lui
  10. Tashahud : اَشْهَدُ اَنْ لااِلهَ اِلاّاللهُ وَحْدَهُ لاشَریكَ لَهُ وَاَشْهَدُ اَنَّ مُحَمَّداً عَبْدُهُ وَرَسُولُهُ اَللّهُمَ صَلِّ عَلَى مُحَمَّد وَآلِ مُحَمَّد
  11. Salutations : اَلسَّلامُ عَلَیكَ اَیُّها النَّبِىُّ وَرَحْمَةُ اللهِ وَبَرَكاتُهْ، اَلسَّلامُ عَلَیْنا وَعَلَى عِبادِالله الصَّالِحین، اَلسَّلامُ عَلَیْكُمْ وَرَحْمَة اللهِ وَبَرَكاتُه
  12. Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a.s), v 1 p 169