Verset Khayr al-Barîyya
Verset de Khayr al-Barîyya (en arabe : آية خير البرية) est le verset sept de la sourate al-Bayyina au sujet du Prince des croyants l'Imam Ali (a). Le terme « Khayr al-Barîyya » traduit en français : le meilleur de la créature. Selon des hadiths rapportés dans les sources chiites et sunnites du Prophète Muhammad (s), le terme « khayru al-Barîyya » désigne l'Imam Ali (a) et ses chiites.
Certains exégètes du Coran conclurent de ce verset que les êtres humains croyants et vertueux sont supérieurs même aux anges ; car le terme « al-Barîyya » englobe toutes les créatures.
إِنَّ الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ أُولَـٰئِكَ هُمْ خَيْرُ الْبَرِيَّةِ ﴿٧﴾
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Ceux qui auront cru et accompli les oeuvres pies, ceux-là sont le meilleur des créatures (7)
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Coran, sourate XCVIII, verset 7 ; Traduction du Coran, Régis Blachère
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Position et importance
Jâbir b. Abd Allah al-Ansârî :
Nous étions avec le Messager d'Allah (s) quand Ali arriva. Le Prophète dit : je jure par Celui qui tient ma vie dans Sa main, lui et ses chiites seront bienheureux au Jour du Jugement ». Puis ce verset fut révélé : « Ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres, ceux sont les meilleurs des créatures. » Et chaque fois qu'Ali arrivait, les compagnons du Prophète disaient : le meilleur de la créature est arrivé. |
Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 42, p 371
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Le verset Khayr al-Barîyya (le verset du meilleur de la créature) fait partie des vertus de l'Imam Ali (a).[1] D’après Ibn Abbas, ce verset fut révélé au sujet du Prince des croyants Ali (a).[2] Ce dernier se référa à ce verset et à sa circonstance de la révélation à son sujet, pour prouver son droit dans le Conseil de six personnes.[3]
En s'appuyant sur des hadiths du Prophète Muhammad (s) rapportant le contexte de révélation de ce verset et mentionnant Ali et ses chiites,[4] les exégètes du Coran déclarèrent que le terme chiite fut introduit du vivant du Messager de Dieu (s) et que les chiites dont il est question dans ces hadiths désignent les disciples particuliers du Prince des croyants l'Imam Ali (a).[5]
Signification du « Khayru al-Barîyya »
Des hadiths du Prophète Muhammad (s) rapportés dans les livres de hadiths chiites et sunnites interprètent « Khayru al-Barîyya » (le meilleur des créatures) comme désignant l'Imam Ali (a) et ses chiites.[6] Al-Hâkim al-Haskânî (m. en 490 h / 1096 c), l'un des savants sunnites, rapporte dans son livre « Shawâhid at-Tanzîl » plus de vingt hadiths à ce sujet avec diverses chaînes de transmission.[7] Notamment, d'après Ibn Abbas, lorsque ce verset fut révélé, l’Envoyé de Dieu (s) s'adressa à Ali (a) en disant :
Remarques exégétiques coraniques
L'une des remarques exégétiques des exégètes du Coran à propos de ce verset est que les êtres humains croyants et vertueux sont supérieurs même aux anges ; car le terme « al-Barîyya » dans l'expression « khayru al-Barîyya » (le meilleur des créatures) englobe toutes les créatures y compris les anges.[9]
Révélation du verset à La Mecque
D’après certains hadiths, le verset Khayru al-Barîyya fut révélé alors que le Prophète Muhammad (s) se trouvait à La Mecque dans la Mosquée Sacrée.[10] Selon le Tafsîr al-Mîzân, cela ne contredit pas le caractère médinois de la sourate ; car il est possible que la sourate soit médinoise et que ce verset ait été révélé lors des voyages du Messager d’Allah (s) de Médine à La Mecque.[11]
Références
- ↑ Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 27, p 213
- ↑ Al-Hâkim al-Haskânî, Shawâhid at-Tanzîl, vol 2, p 473 ; Qâdî Nûr Allah ash-Shûshtarî, Ihqâq al-Haqq, vol 20, p 27
- ↑ At-Tabarî, Al-Mustarshad, p 354 ; Al-Astar Âbâdî, Ta’wîl al- yât az-Zâhira, p 803
- ↑ As-Suyûtî, Ad-Durr al-Manthûr, vol 2, p 589 ; Al-‘Allâmat al-Amînî, Al-Ghadîr fî al-Kitâb wa as-Sunna wa al-Adab, vol 2, p 57 et 58
- ↑ Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 27, p 213 - 214
- ↑ As-Suyûtî, Ad-Durr al-Manthûr, vol 6, p 379 ; Al-Astar Âbâdî, Ta’wîl al- yât az-Zâhira, p 803 ; lûsî, Rûh al-Ma‘ânî fî Tafsîr al-Qur’ân al-‘azîm, vol 15, p 432
- ↑ Al-Hâkim al-Haskânî, Shawâhid at-Tanzîl, vol 2, p 459 - 473
- ↑ Al-Hâkim al-Haskânî, Shawâhid at-Tanzîl, vol 2, p 461
- ↑ Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 27, p 209 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 20, p 340
- ↑ Al-Hâkim al-Haskânî, Shawâhid at-Tanzîl, vol 2, p 467
- ↑ Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 212, p 212
Bibliographie
- Le Coran, traduction de Régis Blachère, Paris, Maisonneuve et Larose, 1966.
- Hâkim al-Haskânî, ʿUbayd Allâh b. ʿAbd Allâh. Shawâhid at-Tanzîl li-Qawâʿid al-Tafsîl. Beyrouth : Muʾassisat al-Aʿlamî li-l-Matbûʿât, 1393 de l'hégire lunaire.
- Makârim Shîrâzî, Nâsir. Tafsîr-e Nemûneh. Téhéran : Dâr al-Kutub al-Islâmîyya, 1374 de l'hégire solaire.
- Suyûtî, ʿAbd ar-Rahmân b. Abî Bakr. Ad-Durr al-Manthûr fî Tafsîr al-Maʾthûr. Qum : Maktabat Âyat Allâh al-Marʿashî an-Najafî, 1404 de l'hégire lunaire.
- Tabâtabâʾî, Seyyed MuHammad Husayn. Al-Mîzân fî Tafsîr al-Qurʾân. Qum : Enteshârât-e Islâmî (Jâmiʿat al-Mudarrisîn), 1417 de l'hégire lunaire.