Éducation familiale
Éducation familiale signifie créer les conditions pour le développement de l'enfant, afin qu'il acquière une bonne morale religieuse et mondains. L'éducation familiale est très importante dans les traditions islamiques. Dans les hadiths des Ahl al-Bayt (a), trois périodes de sept ans sont considérées pour l'éducation des enfants, de la naissance à 21 ans, chaque période ayant ses propres conditions et coutumes.
Éviter la punition et l'insulte, accorder la dignité, observer la modération et la justice sont quelques-uns des principes éducatifs mentionnés dans les hadiths. De plus, des sujets tels que l'attention aux différentes étapes du développement, l'éducation des enfants, les conditions d'allaitement, l'amour pour les enfants et l'attention dans le choix du conjoint sont fréquemment abordés dans les hadiths sur l'éducation des enfants. Selon les enseignements islamiques, outre le comportement des parents, les caractéristiques héréditaires jouent également un rôle dans l'éducation des enfants.
L'éducation familiale a également été une préoccupation des penseurs islamiques. Al-Khâja Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, un sage et théologien chiite, fait référence à des méthodes telles que la découverte de la nature et des talents de l'enfant, l'inculcation des connaissances par la répétition et le rappel constant, la responsabilisation en cas de refus des devoirs religieux et d'actes répréhensibles ou nuisibles aux autres, et l'habituation aux difficultés. Avicenne souligne également que chaque enfant doit être élevé selon ses capacités particulières et qu'il ne faut en aucun cas imposer quelque chose uniformément à tous ; car cela reviendrait à ignorer les différences innées, ce qui conduirait finalement à la ruine.
Importance
Un extrait de « Risâlat al-Huqûq » de l'Imam as-Sajjâd (a) concernant les droits des enfants :
Quant au droit de ton enfant, c'est que tu saches qu'il vient de toi et que, dans ce monde, ses bonnes et mauvaises actions te sont attribuées. Sans aucun doute, tu es responsable de ce qui t'incombe, c'est-à-dire de bien l'éduquer, de le guider vers Dieu le Tout-Puissant et de l'aider à obéir à Dieu. Donc, dans tes relations avec lui, agis comme quelqu'un qui sait qu'il sera récompensé pour lui avoir fait du bien et puni pour lui avoir fait du mal. |
L'éducation familiale est considérée comme l'un des droits fondamentaux de l'enfant. Du point de vue des penseurs, cela signifie créer un environnement propice au développement et à l'épanouissement des talents de l'enfant.[1] Selon eux, l'objectif de l'éducation des enfants est d'améliorer les aspects spirituels et physiques de l'enfant dans ses intérêts religieux et mondains.[2]
L'éducation des enfants a reçu une grande attention dans les hadiths islamiques.[3] D’après ces hadiths, le père et la mère sont responsables de l'éducation de leurs enfants.[4] Le Commandeur des croyants Ali (a), en expliquant le verset 6 de la sourate at-Tahrîm, a présenté la question de l'éducation des enfants comme l'une des responsabilités des croyants pour se sauver du feu.[Note 1][5] Dans les sources chiites, tout comme les parents sont à l'origine du corps physique de leur enfant, leur éducation est également considérée comme la source du comportement de l'enfant.[6]
L'Imam as-Sajjâd (a), dans le livre « Risâlat al-Huqûq », a consacré une section au droit de l'enfant. Il y fait référence à la responsabilité des parents dans l'éducation divine de l'enfant par l'action et l'enseignement, et considère que le destin de l'enfant dépend du type d'éducation donnée par les parents.[7]
Sujets les plus discutés dans les hadiths sur l'éducation des enfants
Certains chercheurs, en examinant la fréquence des sujets liés à l'éducation des enfants dans le livre « Usûl al-Kâfî », l’un des quatre livres les plus importants chiites, ont identifié les dix thèmes suivants comme étant les plus courants :
Attention aux différentes étapes du développement, enseignement des enfants, conditions d'allaitement, amour pour les enfants, attention dans le choix du conjoint, bénédictions d'avoir un enfant vertueux, éducation correcte des enfants, bonnes traditions, impact de la discipline et de la punition dans l'éducation, et donner un bon nom aux enfants.[8]
De plus, en divisant les étapes de l'éducation familiale, selon les hadiths, en trois catégories - avant la naissance, après la naissance et après l'enfance - ils croient que les sujets les plus fréquents parmi les hadiths sur les étapes de l'éducation des enfants sont les suivants :
- Étape prénatale : attention dans le choix du conjoint ;
- Étape post-natale : attention aux conditions de la nourrice ou de l'allaitement, ainsi qu'à un nom approprié ;
- Étape post-enfance : respect des principes et règles d'éducation familiale, tels que la discipline de l'enfant, l'éducation sexuelle de l'enfant, le respect des promesses envers les enfants.[9]
Quelques points sur l'éducation familiale dans les hadiths
Dans les hadiths rapportées par les Imams (a), on peut trouver plusieurs points qui sont efficaces dans l'éducation familiale, tels que :
- Éviter de punition[10]
- Éviter d'insultes[11]
- Donner de la dignité personnelle aux enfants[12]
- La modération dans l'éducation[13]
- Le respect de la justice[14]
- Le respect des promesses faites par les parents à leurs enfants[15]
- L'éducation à un jeune âge[16]
- L'enseignement des questions religieuses et sociales[17]
Méthodes éducatives des Ahl al-Bayt (a)
Certains chercheurs ont divisé les méthodes éducatives des Ahl al-Bayt (a) en trois catégories :
- Méthodes définitives : affection, conseil, respect de la personnalité, non-discrimination ;
- Méthodes correctives : pardon, feinte d'ignorer, encouragement, punition appropriée, jeu, participation aux cérémonies religieuses ;
- Méthodes indirectes : conseil privé, organisation de compétitions et délégation de certaines responsabilités aux enfants.[18]
Trois périodes dans l'éducation familiale
Dans les hadiths chiites, l'éducation des enfants est divisée en trois périodes de sept ans : dans les sept premières années, l'enfant est considéré comme un « maître », dans les sept années suivantes comme un « obéissant », et dans les sept dernières années comme un « ministre et responsable ».[19]
Certains ont aligné ces trois périodes sur l'enfance, l'adolescence et la jeunesse, et d'autres croient que cette méthode conduit au développement d'une bonne personnalité chez l'enfant et fournit des caractéristiques psychologiques, émotionnelles et comportementales en harmonie avec sa nature innée.[20]
Rôle de la pureté de la mère et du comportement du père dans l'éducation familiale
Selon une étude, en islam le rôle héréditaire de la mère dans l'éducation des enfants est plus important que celui du père. À cet égard, certains hadiths et le verset 28 de la sourate Maryam[Note 2] sont mentionnés.[21]
Concernant l'influence du comportement du père sur l'éducation d'un enfant vertueux, certains se sont référés au verset 49 de la sourate Maryam,[Note 3] qui mentionne l'offre de deux enfants purs (Isaac (a) et Jacob (a)) au prophète Abraham (a), considérant ce don comme le résultat de son isolement et de son éloignement de tout ce qui n'est pas Dieu.[22]
Éducation familiale du point de vue des penseurs islamiques
Dans certains textes éthiques, les recommandations suivantes sont faites aux parents :
Renforcer le sens de la pudeur chez l'enfant, enseigner les bonnes manières pour manger, s'habiller, se faire des amis, apprendre à lire et à écrire, enseigner le Coran, les hadiths et de bons poèmes, raconter les histoires des personnes vertueuses, parler et jouer, et enfin les instructions pour après la puberté, comme l'établissement de la prière, le jeûne et d'autres devoirs et préceptes nécessaires de la loi islamique.[23]
Al-Khâja Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, sage et théologien chiite, recommande les méthodes suivantes pour l'éducation familiale :
- Découvrir la nature et les talents de l'enfant ;
- Inculquer les connaissances par la répétition et le rappel constant ;
- Réprimander en cas de refus des devoirs religieux, d'actes répréhensibles ou de nuisance aux autres ;
- Habituer aux difficultés.[24]
Selon Avicenne, l'éducation familiale comporte six étapes :
- Première étape (à la naissance) : choisir un bon nom et un allaitement sain ;
- Deuxième étape (après le sevrage) : jeu et éducation morale de l'enfant ;
- Troisième étape (vers 6 ans) : éducation de l'enfant et apprentissage doux du Coran et des sciences ;
- Quatrième étape : familiarisation avec un métier ou une profession ;
- Cinquième étape : commencer à travailler et s'occuper ;
- Sixième étape : établir une vie indépendante.[25]
Avicenne souligne également que chaque enfant doit être élevé selon ses capacités particulières et qu'il ne faut en aucun cas imposer quelque chose uniformément à tous ; car cela reviendrait à ignorer les différences innées, ce qui conduirait finalement à la ruine.[26] Dans son livre « Le Canon », il mentionne un régime alimentaire de l'enfance à l'adolescence qui, en plus des objectifs médicaux, prend également en compte des objectifs éducatifs.[27]
Note
- ↑ Ô vous qui croyez !, préservez vos personnes et vos familles d'un feu … Coran 66 : 6
- ↑ Ô sœur d'Aaron ! ton père n'était pas un père indigne ni ta mère une prostituée ! Coran 19 : 28
- ↑ Quand [Abraham] se fut écarté d'eux et de ce qu'ils adoraient en dehors d'Allah, Nous lui donnâmes Isaac et, de chacun, Nous fîmes un prophète. Coran 19 : 49
Références
- ↑ Sharî‘atmadârî, Ta‘lîm wa Tarbîyat Islâmî, p 3
- ↑ Ansârî, Ahkâm wa Huqûq Kûdakân dar Islâm, vol 1, p 551 - 554
- ↑ Voir par exemple : Ibn Mâja, Sunan Ibn Mâja, vol 2, p 1211 ; Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 622
- ↑ Voir : Farhâdîyân, Wâlidayn wa Murabbîyân Mas’ûl, p 374
- ↑ Voir : ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 19, p 689
- ↑ Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 622
- ↑ Ibn Shu‘ba, Risâliyi Huqûq, p 67
- ↑ Madadî, Tahlîl Muhtawâyi Riwâyât Tarbîyat Farzand dar Kitâb al-Kâfî, p 35
- ↑ Madadî, Tahlîl Muhtawâyi Riwâyât Tarbîyat Farzand dar Kitâb al-Kâfî, p 38 - 78
- ↑ Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 127 ; Ibn Fahd al-Hillî, ‘Uddat ad-Dâ‘î, p 79 ; Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 3, p 297
- ↑ Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 622 ; Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 5
- ↑ Voir : Farhâdîyân, Wâlidayn wa Murabbîyân Mas’ûl, p 339 - 345
- ↑ Voir : Pûrhusaynî, Barrisî Râbitiyi Jahatgîrî Madhhabî wa Sabkhâyi Farzand Parwarî, p 30
- ↑ Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 3, p 483 ; Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 3, p 134
- ↑ Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 49
- ↑ Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 47
- ↑ Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 622 ; Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 47 - 49
- ↑ Nûrbakhsh, Rawishhâyi Tarbîyatî Ahl Bayt (a) dar Tarbîyat Farzand, p 22 - 103
- ↑ Cheikh at-Tabrisî, Makârim al-Akhlâq, p 222
- ↑ Shukûhî Yiktâ, Mutâli‘iyi Tatbîqî Sabkhâyi Farzand Parwarî, p 124
- ↑ Voir : Sharîf Lâhîjî, Tafsîr, vol 3, p 16 ; ‘Allâma Maghnîyya, At-Tafsîr al-Kâshif, vol 5, p 179
- ↑ Collectif d'auteurs, « Haqîqat wa Âthâr I‘tikâf », p 67
- ↑ Miskawayh, Tahdhîb al-Akhlâq, p 68 - 75 ; Al-Ghazâlî, Ihyâ’ ‘Ulûm ad-Dîn, vol 2, p 217 - 218, vol 3, p 72 - 73
- ↑ Siddîq A‘lam, Târîkh Farhang Îrân, p 139 - 166
- ↑ Pûrhusaynî, Barrisî Râbitiyi Jahatgîrî Madhhabî wa Sabkhâyi Farzand Parwarî, p 37
- ↑ Pûrhusaynî, Barrisî Râbitiyi Jahatgîrî Madhhabî wa Sabkhâyi Farzand Parwarî, p 38
- ↑ Pûrhusaynî, Barrisî Râbitiyi Jahatgîrî Madhhabî wa Sabkhâyi Farzand Parwarî, p 38