Hijab

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Hijab (en arabe : حجاب) dans un contexte religieux est utilisé comme une expression pour traduire l'acte de couvrir certaines parties du corps des hommes et des femmes, requis par la législation islamique. Cependant, le hijab existait également dans les religions et les cultures préislamiques. Dans la plus part des sociétés musulmanes, on considère le hijab comme un moyen de préserver la communauté des dangers moraux.

Dans les livres de jurisprudence (dans les traités pratiques des faqîh), il n’y pas un chapitre particulièrement consacré au hijab, mais la question a été traitée sous d’autres chapitres, à savoir le chapitre de la prière et le chapitre du mariage. C’est sous ces deux chapitres que les faqîh expliquent l’obligation du hijab. Son obligation est associée à la question de l’éthique sociale.

Signification lexicale et expressive

Le terme hijab signifie obstacle, une chose qui sépare deux choses ; il signifie aussi couvrir. Mais de nos jours, les gens ordinaires et les textes religieux utilisent le terme hijab pour désigner la couverture religieuse exigée pour les femmes.

Le mot hijab a été utilisé sept fois dans le Coran pour signifier « obstacle » ou « cloisons ». Dans le verset 33:53 du Coran, appelé verset du hijab, il est ordonné aux hommes de parler aux femmes du Prophète derrière le hijab (voile). Dans les textes jurisprudentiels et traditionnels, le mot sitr (arabe : سِتر) est utilisé pour désigner le sens de couverture et de vêtement.

Hijab dans le Coran

Le mot hijab a été mentionné sept fois dans le Coran (signifiant le plus souvent obstacle) : Coran 7:46, Coran 17:45, Coran 19:17, Coran 33:53, Coran 38:32, Coran 41:5, Coran 42:51.

Le terme hijab, utilisé dans tous ces versets concerne le rapport entre l’Homme et Dieu, le Hijab y étant un obstacle. Seul le verset 53 de la sourate al-Ahzâb, parle de hijab au sujet de femmes. Le voici :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَدْخُلُوا بُيُوتَ النَّبِيِّ إِلَّا أَن يُؤْذَنَ لَكُمْ إِلَىٰ طَعَامٍ غَيْرَ‌ نَاظِرِ‌ينَ إِنَاهُ وَلَـٰكِنْ إِذَا دُعِيتُمْ فَادْخُلُوا فَإِذَا طَعِمْتُمْ فَانتَشِرُ‌وا وَلَا مُسْتَأْنِسِينَ لِحَدِيثٍ ۚ إِنَّ ذَٰلِكُمْ كَانَ يُؤْذِي النَّبِيَّ فَيَسْتَحْيِي مِنكُمْ ۖ وَاللَّـهُ لَا يَسْتَحْيِي مِنَ الْحَقِّ ۚ وَإِذَا سَأَلْتُمُوهُنَّ مَتَاعًا فَاسْأَلُوهُنَّ مِن وَرَ‌اءِ حِجَابٍ ۚ ذَٰلِكُمْ أَطْهَرُ‌ لِقُلُوبِكُمْ وَقُلُوبِهِنَّ ۚ وَمَا كَانَ لَكُمْ أَن تُؤْذُوا رَ‌سُولَ اللَّـهِ وَلَا أَن تَنكِحُوا أَزْوَاجَهُ مِن بَعْدِهِ أَبَدًا ۚ إِنَّ ذَٰلِكُمْ كَانَ عِندَ اللَّـهِ عَظِيمًا ﴿٥٣﴾
Ô vous qui croyez !, n'entrez dans les appartements du Prophète que [quand] il vous est donné permission pour un repas ! [N'entrez point alors] sans attendre le moment de [ce repas] ! Quand toutefois vous êtes invités, entrez ! Dès que vous avez pris le repas, retirez-vous sans vous abandonner, familiers, à un discours. Cela offense le Prophète et il a honte de vous. Mais Allah n'a pas honte de la vérité. Quand vous demandez un objet aux [épouses du Prophète], demandez-le de derrière un voile ! Cela est plus décent pour vos coeurs et leurs coeurs. Il n'est pas [licite] à vous d'offenser l'Apôtre d'Allah, ni d'épouser jamais ses épouses, après lui. C'est, au regard d'Allah, [péché] immense ﴾53﴿
Coran, s 33, v 53, Traduction Régis Blachère

Ce verset dit aux hommes de parler aux femmes du Prophète derrière un rideau (arabe:مِنْ وَراءِ حجابٍ) et que les femmes du Prophète ne doivent pas être vues par les hommes étrangers à sa maison, car c'est mieux pour la pureté de leurs cœurs. L'utilisation du mot "Hijab" fait que ce verset est populairement reconnu comme le Verset du Hijab, mais il ne s'adressait qu'aux épouses du Prophète à l'époque, sans obliger les autres femmes.

L'engagement des épouses du Prophète à obéir à cette règle, et la compréhension générale des premiers musulmans, montrent que la raison initiale du hijab était de respecter la dignité et la position du Prophète (s), car il était considéré comme un respect spécial pour ses épouses.

Dans le verset 59 de la sourate al-Ahzab, le terme jilbâb est utilisé, signifiant grand-voile :

يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُل لِّأَزْوَاجِكَ وَبَنَاتِكَ وَنِسَاءِ الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِن جَلَابِيبِهِنَّ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَن يُعْرَ‌فْنَ فَلَا يُؤْذَيْنَ ۗ وَكَانَ اللَّـهُ غَفُورً‌ا رَّ‌حِيمًا ﴿٥٩﴾
Ô Prophète !, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des Croyants de serrer sur elles leurs voiles ! Cela sera le plus simple moyen qu'elles soient reconnues et qu'elles ne soient point offensées. Allah est absoluteur et miséricordieux ﴾59﴿
Coran, s 33, v 59, Traduction Régis Blachère

Dans ce verset, on voit l'obligation pour les épouses et les filles du Prophète (s), ainsi que pour les femmes pieuses, de se couvrir d'une robe (Jilbab), afin de se protéger contre les humiliations.

Il faut dire que le terme jilbab a aussi diverses significations et son sens et usage varient selon société et époque. Mais il est traduit communément comme une grande robe couvrant tout le corps.

Mais il y a aussi plusieurs interprétations sur ce que signifie "Ce qui les rend susceptibles d'être reconnus" (arabe : ذلک اَدْنی اَن یعْرَفْنَ) et de qui ce verset les sépare.

En se référant à l'occasion de la révélation, certains pensent que le Jilbab a été émis pour distinguer les femmes libres des esclaves et les mettre à l'abri des regards mal veillant.

Néanmoins, certains interprètes pensent que le port du Jilbab était destiné à distinguer les femmes vertueuses et modestes des autres. Bien que la plupart des interprètes, des savants sunnites et certains savants chiites citent ce verset pour expliquer l'obligation du hijab, certains pensent néanmoins que le commandement de ce verset n'est ni obligatoire, ni destiné au grand public. Ils pensent que le Jilbab représente simplement la vertu d'une femme, montre qu’elle est libre, et que ce vêtement est un moyen pour garantir le respect de la femme qui le porte.

وَقُلْ لِلْمُؤْمِنَاتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَارِهِنَّ وَيَحْفَظْنَ فُرُوجَهُنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا مَا ظَهَرَ مِنْهَا وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَى جُيُوبِهِنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا لِبُعُولَتِهِنَّ أَوْ آبَائِهِنَّ أَوْ آبَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ أَبْنَائِهِنَّ أَوْ أَبْنَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي أَخَوَاتِهِنَّ أَوْ نِسَائِهِنَّ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُنَّ أَوِ التَّابِعِينَ غَيْرِ أُولِي الْإِرْبَةِ مِنَ الرِّجَالِ أَوِ الطِّفْلِ الَّذِينَ لَمْ يَظْهَرُوا عَلَى عَوْرَاتِ النِّسَاءِ وَلَا يَضْرِبْنَ بِأَرْجُلِهِنَّ لِيُعْلَمَ مَا يُخْفِينَ مِنْ زِينَتِهِنَّ وَتُوبُوا إِلَى اللَّهِ جَمِيعًا أَيُّهَ الْمُؤْمِنُونَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ ﴿۳۱﴾
Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès.
Coran, sourate an-Nûr, verset 31

Dans le verset 31 de la sourate al-Nûr, le terme hijâb ou jilbâb ne sont pas utilisés, pourtant ce verset est connu comme le verset du hijab. Car c’est seulement ici qu’il est ordonné aux femmes croyantes de baisser leur regard, de couvrir leurs parties intimes, de cacher leurs ornements, de couvrir leur poitrine, de ne montrer leurs ornements et parures qu’à des personnes spécifiques (avec qui le mariage est interdits ; ils sont mentionnées dans le verset).

Ce verset est le document le plus important que les savants utilisent pour argumenter l'obligation de se couvrir et ses limites. Les hadiths sur le hijab ont surtout contribué à l'interprétation et à l'explication de ce verset, en particulier la partie sur اِلّا ما ظَهَرَ (au-delà de ce qui est [acceptablement] visible) et la règle sur le fait de les regarder. Bien sûr, d'autres versets ont parfois été mentionnés, comme le verset 33:33 du Coran :

وَقَرْ‌نَ فِي بُيُوتِكُنَّ وَلَا تَبَرَّ‌جْنَ تَبَرُّ‌جَ الْجَاهِلِيَّةِ الْأُولَىٰ ۖ وَأَقِمْنَ الصَّلَاةَ وَآتِينَ الزَّكَاةَ وَأَطِعْنَ اللَّـهَ وَرَ‌سُولَهُ ۚ إِنَّمَا يُرِ‌يدُ اللَّـهُ لِيُذْهِبَ عَنكُمُ الرِّ‌جْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَيُطَهِّرَ‌كُمْ تَطْهِيرً‌ا ﴿٣٣﴾
Demeurez dans vos demeures ! Ne vous produisez point en vos atours, à la manière de l'ancienne Gentillité (jâhiliyya) ! Accomplissez la Prière ! Donnez l'Aumône (zakât). Obéissez à Allah et à Son Apôtre ! Allah veut seulement écarter de vous la souillure !, ô membres de la Maison [du Prophdte] !, et [Il veut] vous purifier totalement ﴾33﴿
Coran, s 33, v 33, Traduction Régis Blachère

Mais aussi le versets 30 de la sourate al-Nur adressé aux homme :

قُل لِّلْمُؤْمِنِينَ يَغُضُّوا مِنْ أَبْصَارِ‌هِمْ وَيَحْفَظُوا فُرُ‌وجَهُمْ ۚ ذَٰلِكَ أَزْكَىٰ لَهُمْ ۗ إِنَّ اللَّـهَ خَبِيرٌ‌ بِمَا يَصْنَعُونَ ﴿٣٠﴾
Dis aux Croyants qu'ils baissent leurs regards et soient chastes. Ce sera plus décent pour eux. Allah est bien informé de ce qu'ils font. ﴾30﴿
Coran, sourate an-Nûr, verset 30 ; Traduction de Régis Blachère

Certaines traditions (hadiths) expliquent également d'autres approches du hijab, comme le cas des personnes âgées (celles qui n’ont plus la chance de tomber enceinte) pour qui le problème du hijab ne pose pas de questions importantes (sourate 24, verset 60), ou la question de comment se couvrir devant certains hommes ou les enfants qui n'ont pas atteint la puberté.

Dans le hadith

Les hadiths soulignant l'obligation pour les femmes de porter le hijab devant les non-Mahrams sont Mutawatir (rapportés par des chaînes de transmission multiples et authentiques).[1] L’Ayatollah Makârim Shîrâzî a classé tous ces hadiths en sept groupes, dont certains sont décrits ci-dessous[2] :

  1. Les hadiths qui expliquent une partie du verset 31 de la sourate an-Nûr : « … de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît … » ﴾31﴿[3]
    Selon ces hadiths, les « atours que ce qui en paraît » dans le verset font allusion au visage et aux mains (des bouts des doigts jusqu'aux poignets) et pour le reste du corps, le respect du hijab est obligatoire.[4]
  2. Les hadiths expliquant le verset 60 de la sourate an-Nûr : « Nul grief aux femmes atteintes par la ménopause et n'espérant plus mariage si elles déposent leurs voiles, [sauf à] se montrer sans atours. S'abstenir est toutefois un bien pour elles. Allah est audient et omniscient. » ﴾60﴿.
    Dans ces hadiths, il est permis aux femmes âgées qui n'ont plus d'attrait pour le mariage, d'enlever leur voile.[5] Donc, pour les autres femmes, il est obligatoire de couvrir leur corps et leurs cheveux.[6]
  3. Les hadiths dans lesquels on a posé des questions sur le hijab des servantes, et en réponse, les limites de leur hijab ont été exposées de manière un peu plus relâchée.[7] Dans ces hadiths, on a posé des questions sur les exceptions (le hijab des servantes), ce qui montre que le principe du hijab était considéré comme acquis.[8]
  4. Les hadiths selon lesquels les filles doivent observer le hijab et se couvrir des non-Mahrams à partir de l'âge de la puberté.[9] Dans ces hadiths, on a posé des questions sur le moment où le hijab devient obligatoire pour les femmes et les filles, ce qui montre que le principe du hijab était considéré comme acquis.[10]

Hijab dans la Jurisprudence

Signification dans la jurisprudence

Les sources jurisprudentielles antérieures faisaient référence à la couverture des femmes par le mot "Sitr" (arabe : سِتر) et le mot hijab signifiait simplement couvrir. La jurisprudence moderne et les gens ordinaires utilisent toutefois le mot hijab pour désigner le fait de couvrir les femmes. Bien que cette nouvelle signification du hijab soit utilisée dans la jurisprudence et par les gens du commun depuis un siècle au maximum, certaines narrations et certains textes jurisprudentiels ont également utilisé le mot hijab pour désigner le fait de couvrir les femmes.

Abu Hilal al-'Askary estime que hijab signifie dissimuler et couvrir, afin de se cacher et d'empêcher les autres « d'entrer », et est donc différent de ce que le terme sitr signifie. Par conséquent, certains auteurs ont aujourd'hui envisagé d'utiliser le terme sitr au lieu de hijab. Muhammad Mahdi Shams al-Din pense que l'utilisation de ce mot est une sorte de compromis, car le hijab, en ce qui concerne la façon dont il a été utilisé dans le Coran, est une règle spécifique aux épouses du Prophète (s), et les autres femmes ont seulement été tenues de se couvrir comme indiqué par les règles.

Murtadâ Mutahharî pense que ce déplacement des mots est dû au fait que l'on a confondu la couverture islamique avec la culture compliquée de la couverture des femmes dans d'autres nations, qui exigeait que les femmes restent derrière un rideau et à l’intérieur de la maison. Il est possible que la rigueur des musulmans à l'égard du port du voile par les femmes, influencée par les traditions sociales, soit à l'origine de la délocalisation des mots mentionnés plus haut, sitr ayant perdu sa signification de "rester derrière le rideau".

Sujets qui abordent le hijab

Dans les traités jurisprudentiels, le hijab n'a pas été mentionné en tant que sujet distinct dans les sources jurisprudentielles, mais il est généralement mentionné sous les sujets autres, à savoir la prière et le mariage ci-dessous :

  1. Prière : ceci traite de l'habillement et de la couverture de la personne qui prie. La différence entre les vêtements de prière (sitr as-Salât) et les vêtements autres que l’on met dans les temps ordinaires, est que les premiers sont obligatoires, indépendamment de la présence d'un étranger, tandis que les seconds font référence à la couverture de la vue des autres. Selon la croyance populaire des chiites, les règles relatives à la couverture pendant la prière ne sont pas liées à la couverture obligatoire en présence d'une personne étrangère.
  2. Mariage : pour discuter de la règle concernant les deux personnes qui se marient et qui voudraient se regarder l'une l'autre lors de la demande en mariage. Les règles relatives à ce cas peuvent être trouvées dans la section générale, ou dans la section sur la couverture. Il convient de noter que le « sitr » et le « regard » sont deux questions différentes, mais qui sont dans certains cas liées entre eux.

Obligation de se couvrir

L’obligation pour les femmes de se couvrir devants les hommes est un accord commun entre les faqîh/juristes de divers confessions islamiques, mais il y a des divergences au sujet de sa définition, ses mesures et ses limites.

Objet de hijab selon le figh

La question de combien faut il se couvrir, est une question jurisprudentielle dans l’Islam, et cela selon l’interprétation des versets coraniques (qui, eux, parlent uniquement de la couverture du cou et de la poitrine ainsi que de la parure, mais ne parlent pas de cheveux ni des limites du hijab) et des hadiths. Les juristes chiites et sunnites ont divers interprétations à ce sujet, mais dans l’ensemble ils constituent deux catégories principales :

  1. Ceux qui sont d’avis que le corps doit être entièrement couvert à l’exception des mains et du visage
  2. Ceux qui pensent que même les mains et le visage doivent être couvert.

Précisons que ces avis ne concernent pas uniquement les vêtements de la femme mais englobent aussi le regard de l’homme. Autant la femme est censée se couvrir le corps autant l’homme est censé se retenir le regard sur la femme.
Précisons également que selon certains hadiths, l’expression اِلّا ما ظَهَرَ (au-delà de ce qui est [acceptablement] visible) du verset 31 de la sourate 24, signifie le « vêtement ».


flexibilité au sujet de l’obligation du hijab

Une analyse des divers préceptes jurisprudentiels concernant le hijad et la manière vestimentaire des femmes, montre que ceux-ci ont des degrés et niveaux différents, et ont une certaine flexibilité selon l’environnement dans lequel la femme se trouve.

Philosophie du hijab

Selon la pensée islamique, la question du vêtement et du hijab est une question sociétale et concerne la question de la sécurité morale et la santé étique de la société en appuyant sur la « décence » et la « pudeur ». L’insistance du Coran, dans le rapport homme-femme, et mise sur les vertus de la dignité (‘ifâf) et de la piété (taqwâ), et c’est selon ceci que la pudeur (hayâ) et la décence (‘iffa) sont valorisées.

Les savants ont énuméré plusieurs sagesses expliquant la nécessité de respecter le hijab, dont certaines sont les suivantes :

  • Tranquillité psychologique : l'absence d'intimité entre hommes et femmes et la liberté de relations sans retenue éveillent et augmentent les tensions et envies sexuelles, transformant le désir sexuel en une soif psychologique et un désir inassouvi. D'autre part, ces désirs illimités et inassouvis sont toujours inatteignables et associés à un sentiment de privation, ce qui mène à des troubles psychologiques et des maladies mentales.[11]
  • Solidité du lien familial : le respect du hijab pour les femmes renforce le lien familial et favorise l'intimité entre l'époux et l'épouse au sein de la famille. En effet, le voile et le hijab empêchent la satisfaction sexuelle en dehors du mariage, réservant ainsi les plaisirs sexuels au cadre familial, ce qui consolide le lien conjugal.[12]
  • Stabilité de la société : le non-respect d'une tenue vestimentaire appropriée et la liberté dans les relations hommes-femmes dans la société entraînent une extension des plaisirs sexuels hors du cadre familial, au niveau de la société. Cela affaiblit à son tour la force de travail et l'activité au sein de la société.[13]
  • Valeur et respect de la femme : selon l’Ayatollah Mutahharî, du point de vue de l'islam, plus une femme est digne et vertueuse, et moins elle s'expose au regard des hommes, plus sa valeur et son respect augmentent.[14] L’Ayatollah Makârim Shîrâzî considère que l'absence de hijab entraîne une dégradation du statut de la femme, affirmant que lorsque la société demande à la femme de se dénuder, il est naturel qu'elle exige d'elle toujours plus d'apparats et d'exhibition. Dans une telle société, la personnalité de la femme est réduite à une marchandise sans valeur, et ses valeurs humaines sont oubliées.[15]

Hijab des hommes

Selon ces principes qui relèvent plutôt des normes socioreligieuses mais aussi morales, ce ne sont pas seulement les femmes qui sont censées se couvrir, mais les hommes sont également obligés de se couvrir et d’obéir aux règles de sitr et ‘ifâf. Toutefois les règles jurisprudentielles concernant les hommes sont bien plus légères.

Hijab dans différents pays islamiques

Le hijab dans différents pays islamiques, a des formes variées. Par exemple, le Tchador noir simple en Iran est reconnu comme le hijab officiel.[16] Certaines femmes en Iran portent aussi le Tchador arabe ou l'Abaya. Ce type de vêtement est plus conventionnel parmi les femmes musulmanes des régions arabes.

Dans les pays comme l'Inde et le Pakistan, certaines femmes musulmanes, pour se vêtir et observer le hijab, portent un type de vêtement traditionnel appelé Dupatta. Dupatta est longue et descend jusqu'aux chevilles et a un grand foulard polyvalent. Ce vêtement est porté la plupart du temps, avec un pantalon.[17]

De même, le vêtement conventionnel parmi les femmes musulmanes d'Indonésie est une sorte de vêtement appelé Jilbab. Les Jilbabs modernes en Indonésie couvrent généralement tout le corps sauf les mains, la tête et le visage, et la tête et le cou sont couverts par un foulard et un châle.[18]

Parmi les vêtements courants chez les femmes en Afghanistan, il y a la Burqa. La Burqa est un morceau de tissu du haut de la tête jusqu'en bas du visage qui utilise un tissu grillagé au niveau des yeux, afin que la vue ne soit pas obstruée. La Burqa est considérée comme la tenue principale des femmes afghanes.

Certaines femmes musulmanes au Liban portent un Tchador noir avec un foulard, et certaines portent un long manteau avec un foulard ou une chose similaire à la guimpe au lieu d'un Tchador.[19]

Références

  1. Makârim Shîrâzî, Kitâb an-Nikâh, vol 1, p 53
  2. Makârim Shîrâzî, Kitâb an-Nikâh, vol 1, p 53
  3. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 20, p 201 - 202
  4. Makârim Shîrâzî, Kitâb an-Nikâh, vol 1, p 55
  5. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 20, p 202 - 204 ; Subhânî, Nizâm an-Nikâh fî ash-Sharî‘at al-Islâmîyya al-Gharrâ’, vol 1, p 67 - 68
  6. Makârim Shîrâzî, Kitâb an-Nikâh, vol 1, p 55
  7. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 20, p 207
  8. Makârim Shîrâzî, Kitâb an-Nikâh, vol 1, p 55
  9. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 20, p 228 - 229
  10. Makârim Shîrâzî, Kitâb an-Nikâh, vol 1, p 56
  11. ‘Allâma Mutahharî, Ma’aliyi Hijâb, p 77 - 80 ; Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 14, p 443
  12. ‘Allâma Mutahharî, Ma’aliyi Hijâb, p 81
  13. ‘Allâma Mutahharî, Ma’aliyi Hijâb, p 84
  14. ‘Allâma Mutahharî, Ma’aliyi Hijâb, p 86
  15. Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 14, p 445 - 446
  16. «چادر در فرهنگ اسلامی»، سایت مؤسسه فرهنگی و هنری مشعر.
  17. For Pakistani women, dupattas are more than a fashion statement", Los Angeles Times
  18. «انواع حجاب در کشورهای مسلمان»، سایت مشرق نیوز.
  19. «حجاب لبنانی (همه چیز درباره حجاب در کشور لبنان)»، سایت مقنعه خورشید.