Dissimulation de la vérité
Dissimulation de la vérité ou Kitmân al-Haqq (en arabe : كِتمَانُ الحَقِّ) consiste à cacher quelque chose qui amène l'homme à la réalité.[1] Selon les chercheurs, le Coran aborde la question de la dissimulation de la vérité dans vingt versets.[2] Ces versets font référence à des exemples de dissimulation de la vérité tels que la dissimulation des connaissances religieuses, la dissimulation du témoignage, la dissimulation de la foi, la dissimulation des secrets et la dissimulation des bienfaits de Dieu.[3]
Hasan Mustafavî, dans le livre Tafsîr Rawshan, interprète la dissimulation de la vérité en termes coraniques comme la dissimulation de la connaissance et des croyances religieuses.[4] Le Coran dans le verset de dissimulation et d'autres versets tels que 146 et 42 de la sourate al-Baqara et 71 de la sourate Âl-'Imrân expriment les exemples de dissimulation de la vérité.[5]
Selon les interprétations du Coran chiite, les dissimulateurs de vérités et de connaissances religieuses étaient des érudits des Gens du Livre[6], que le Coran a dégradés et condamnés.[7] Certains exégètes du Coran estiment également que dans des cas où les gens ont un besoin urgent de connaître la vérité, le silence peut aussi être considéré comme une forme de dissimulation.[8]
Le Coran aborde la dissimulation dans des versets tels que le verset 106 de la sourate al-Mâ'ida et le verset 283 de la sourate al-Baqara pour la dissimulation du témoignage[9], le verset 28 de la sourate al-Ghâfir pour la dissimulation de la foi[10], le verset 228 de la sourate al-Baqara pour la dissimulation de ce qu’Allah a créé dans leurs matrices, et le verset 37 de la sourate an-Nisâ' pour la dissimulation des bienfaits de Dieu.[11]
Selon les chercheurs, la dissimulation en soi n'a pas de préceptes jurisprudentiels ou éthiques, mais elle peut revêtir différents statuts en fonction de ses contextes.[12] Par exemple, la dissimulation des secrets et des défauts des gens ainsi que la dissimulation de la foi dans des situations de peur du préjudice (at-Taqîyya) sont considérées comme louables du point de vue éthique[13] et recommandée ou interdite du point de vue jurisprudentiel[14], tandis que la dissimulation des vérités religieuses et la dissimulation du témoignage sont considérées comme blâmables du point de vue éthique[15] et interdite selon la jurisprudence.[16]
Voir aussi
Références
- ↑ Ridâ'î Isfahânî, Tafsîr Qur'ân Mihr, vol 2, p 59, 1387 SH
- ↑ Mu'adhdhinî, Kitmân Haqq
- ↑ Hâdî, Kitmân Mamdûh va Madhmûm (Mi'yârhâ va Châlishhâ), p 126 ; Biygî, Jamâl, Jurmingârî Kitmâni Shahâdat va Châlishhâyi Ân Dar Huqûq Iran, p 151-152
- ↑ Mustafavî, Tafsîr Rawshan, vol 4, p 268, 1380 SH
- ↑ Biygî, Jamâl, Jurmingârî Kitmâni Shahâdat va Châlishhâyi Ân Dar Huqûq Iran, p 150
- ↑ At-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 1, p 442, 1372 SH
- ↑ Mu'adhdhinî, Kitmân Haqq
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 1, p 550, 1371 SH
- ↑ Biygî, Jamâl, Jurmingârî Kitmâni Shahâdat va Châlishhâyi Ân Dar Huqûq Iran, p 151
- ↑ Mu'adhdhinî, Kitmân Haqq
- ↑ Sous le mot de Katama
- ↑ Hâdî, Kitmân Mamdûh va Madhmûm (Mi'yârhâ va Châlishhâ), p 124
- ↑ Hâdî, Kitmân Mamdûh va Madhmûm (Mi'yârhâ va Châlishhâ), p 126
- ↑ Tayyib, Atyab al-Bayân, vol 2, p 266, 1369 SH ; Shahîd al-Awwal, al-Qawâ'id wa al-Fawâ'id, vol 2, p 157, Maktabat al-Mufîd ; Institut Dâ'irat al-MA'ârif Fiqh Islâmî bar Madhhab Ahl Bayt (a), Farhangi Fiqh Mutâbiq Madhhab Ahl Bayt (a), vol 1 p, 591, 1426 H
- ↑ Hâdî, Kitmân Mamdûh va Madhmûm (Mi'yârhâ va Châlishhâ), p 138
- ↑ Shahîd ath-Thânî, Masâlik al-Afhâm, vol 14, p 263, 1413 H