Kun fa Yakûn

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Kun fa Yakûn (en arabe : کُنْ فَیَکونُ) Signifiant « Sois ! Et cela est » ou « Sois ! et cette chose est » ou « Sois ! et celle-ci s’accomplit » ou « Sois !, et elle est aussitôt ». cette expression souligne la création instantanée des choses par la simple volonté de Dieu. Elle apparaît dans le Coran et les hadiths prophétiques.

Les exégètes du Coran chiites imamites interprètent cette phrase comme une métaphore exprimant que la volonté divine équivaut directement à la création des choses, sans qu’un ordre verbal réel, tel que « Kun » (Sois), soit nécessaire. Cependant, la majorité des théologiens sunnites s'opposent à cette interprétation.

« Kun Fa Yakûn » dans le Coran, les hadiths

L’expression « Kun Fa Yakûn » (Sois ! Et cela est) apparaît dans huit versets du Coran, traitant de sujets comme la naissance miraculeuse de Jésus (a), la création de l’univers et la résurrection.[1] Le Coran déclare :

«  وَإِذَا قَضَى أَمْرًا فَإِنَّمَا يَقُولُ لَهُ كُنْ فَيَكُونُ ﴿۱۱۷﴾ [Lorsque Dieu] décrète une chose, Il lui dit seulement : « Sois », et elle est immédiatement. »[2]

Dans un hadith prophétique, il est rapporté que Dieu, s'adressant aux gens du Paradis, dit :

« Chaque chose à laquelle Je dis Kun (Sois) prend forme. Je vous accorde cette capacité : vous pourrez dire Kun, et cela se réalisera. ».[3]

Interprétation et signification de « Kun Fa Yakûn » avec les sources

La plupart des exégètes du Coran chiites croient que l'expression « Kun Fa Yakûn » (Sois ! et cela devient), dans le Coran, est une métaphore. Cela signifie que dès que Dieu décide qu'une chose existe, elle apparaît instantanément, sans qu'il soit nécessaire de prononcer réellement le mot « Kun » (sois) pour la créer.[4] En d'autres termes, Dieu n'a pas besoin d'un ordre verbal pour que quelque chose existe ; sa volonté suffit pour que cela se produise.

Les exégètes du Coran chiites expliquent également que « Kun » n'implique pas un enchaînement infini d'ordres. Il n'est pas nécessaire de dire « Kun » encore et encore pour faire apparaître quelque chose, car une fois que Dieu a voulu quelque chose, cela existe immédiatement, sans besoin de mots supplémentaires.[5] Selon une citation de l'Imam Ali (que la paix soit sur lui), lorsque Dieu veut créer quelque chose, Il dit simplement « Sois », et cela se réalise instantanément, mais pas parce qu'il y a un bruit ou une voix. Au contraire, la parole de Dieu est en elle-même ce qui crée et donne forme à l'existence de l'objet.[6]

Dans les interprétations mystiques, on considère que l'expression « Kun Fa Yakûn » représente l'acte même de l'apparition des choses dans le monde. C'est l'expression de la volonté divine qui fait que l'existence devient manifeste.[7]

Cependant, la majorité des exégètes du Coran sunnites ne considèrent pas cela comme une métaphore. Selon eux, Dieu utilise effectivement le mot « Kun » pour créer quelque chose. Certains affirment qu'il l'emploie pour transformer un objet existant[8], tandis que d'autres pensent qu'il utilise « Kun » dans la connaissance divine pour faire en sorte que ce qui est dans son esprit devienne réel dans le monde extérieur.[9]

Voir aussi

Références

  1. Le Coran, la sourate al-Baqara, Le verset 117; la sourate Âl ‘Imrân, Les versets 47 et 59 ; la sourate al-An‘âm, Le verset 73 ; la sourate an-Nahl, Le verset 40 ; la sourate Maryam, Le verset 35 ; la sourate Yâsîn, Le verset 82 ; la sourate Ghâfir, Le verset 68.
  2. Le Coran, la sourate al-Baqara, Le verset 117 ; la sourate Âl ‘Imrân, Le verset 47
  3. Sadr al-Muta’allihîn, Al-Hikmat al-Muta‘âlîya, vol 6, pp 9-10, 1981 ; Fayd al-Kâshânî, ‘Ilm al-Yaqîn, vol 2, p 1292, 1418 H ; Sadr al-Muta’allihîn, Tafsîr al-Qur’ân al-Karîm, vol 5, p 197, 1366 SH ; Âshtîyânî, Sharh bar Zâd al-Musâfir, vol 1, p 21, 1381 SH.
  4. At-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 1, p 368, 1372 SH ; al-'Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 12, p 249, 1417 H ; at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 6, p 556, 1372 SH ; Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûna, vol 11, p 233, 1374 SH.
  5. Al-'Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 17, p 115, 1417 H.
  6. At-Tabrisî, Al-Ihtijâj, vol 1, p 203, 1403 H.
  7. Samadî Âmulî, Sharh Daftari Dili ‘Allâma Hasanzâdi Âmulî, p 52.
  8. At-Tabarî, Al-Jâmi‘ fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 1, p 405 ; cheikh at-Tûsî, At-Tibyân, vol 1, p 432 ; al-Mâwardî, An-Nukat wa al-‘Uyûn, vol 1, p 179.
  9. At-Tabarî, Jâmi‘ al-Bayân, vol 1, p 405 ; Samarqandî, Tafsîr as-Samarqandî, vol 1, p 88 ; cheikh at-Tûsî, At-Tibyân, vol 1, p 432 ; al-Mâwardî, An-Nukat wa al-‘Uyûn, vol 1, p 179 ; at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 1, p 318.