Shirk

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Shirk (en arabe : الشِّرْك) ou le polythéisme signifie le fait de croire en plusieurs dieux ou d’associer quelqu’un à Allah dans certains des attributs de ce dernier.

Terminologie

Le mot Shirk signifie l’association et dans le vocabulaire de la théologie islamique, indique le fait d’associer à Allah dans des sujets qui Lui sont exclusifs comme : La nécessité de l’existence, la divinité, la royauté sur les créatures, etc.[1]

Le polythéisme et le monothéisme (Tawhîd) sont deux termes antonymes.[2]

Sortes du Shirk

Shirk dans l’essence divine (Adh-Dhâtî)

Le polythéisme dans l’essence divine, a deux significations :

  • Le fait de croire qu’Allah est composé de plusieurs éléments (Murakkab) et par conséquence, Il a un corps.
  • Le fait d’associer une autre essence à celle de Dieu (croire à plusieurs divinités)[3]

Shirk dans les attributs divins (As-Sifâtî)

Le fait de croire que les attributs d’Allah sont indépendants de Son essence, est une sorte de Shirk dans les attributs divins.[4]

Shirk dans les actions divines (Af’âlî)

Le Shirk dans les actions divines comprend les suivants :[5]

Shirk dans la création (Khâliqîyya)

Le fait de croire en plusieurs créateurs indépendants d’Allah est le Shirk dans la création. Cependant, si on croit qu’il y a des créateurs, mais ils ne sont pas indépendants et ils sont sous l’observation d’Allah, ceci ne fait pas partie du Shirk.[6]

Shirk dans la divinité et souveraineté (Rubûbîyya)

Les suivants de certaines anciennes religions, croyaient en plusieurs seigneurs ; comme  : le Seigneur de la pluie, le Seigneur de la mer, le Seigneur du vent, etc. D’après l’islam, le fait de croire en plusieurs seigneurs, indépendants d’Allah, est considéré comme le Shirk.

Shirk dans l’adoration (Al-Ibâda)

Le fait d’adorer autre qu’Allah est considéré comme le Shirk. Par exemple, les idolâtres sont polythéistes (Mushrik) car ils adorent plusieurs dieux.

Shirk dans l’obéissance (At-Tâ’a)

Le fait de croire qu’il y a quelqu’un, autre qu’Allah qui ordonne (indépendamment de Dieu) et qu’il faut lui obéir, est considéré comme le Shirk. Mais le fait d’obéir au prophètes n’est pas considéré comme le Shirk, car ils sont envoyés par Allah et ne sont pas indépendants.

Shirk dans le Coran

Allah a parlé dans plusieurs versets du Coran, de ce sujet. Dans certains versets, Il dit qu’il n’y a aucune preuve pour le polythéisme :

« Quiconque prie une autre divinité, avec Allah, sans avoir de preuve de son existence, devra rendre compte à son Seigneur. En vérité, les Infidèles ne seront pas les Bienheureux ».[7]

D’après certains versets, les polythéistes ne suivent que leurs désirs corporels.
Il dit dans un autre verset :

« Ce ne sont que des noms dont vous les avez nommées, vous et vos pères. Allah ne fit descendre avec elles, aucune probation (Sultân). Vous ne suivez que votre conjecture et ce que désirent vos âmes alors que certes, à vos pères, est venue la direction de leur Seigneur ».[8]

Dans la sourate Yûnus, Allah dit :

« Que suivent ceux qui, en dehors d’Allah, prient des Associés ? Ils ne suivent que conjectures et ne formulent qu’hypothèse ».[9]

Dans la sourate al-Anbîyâ, Allah parle avec les polythéistes et dit : ..« Ont-ils pris, en dehors d’Allah, des divinités ? Dis  : « Donnez votre probation ! Ceci est l’édification de qui est avec moi et l’édification de qui fut avant moi ! ». Mais la plupart ne savent pas la vérité et s’en écartent ».[10]

Shirk dans les hadiths

L’Imam Ali (a) dit que le Coran a parlé de quatre sortes de shirk :[11]

  • Shirk dans les paroles :
« Infidèles ont été certes ceux qui ont dit : « Allah est le Messie, fils de Marie ».[12]
  • Shirk dans les comportements :
« La plupart d’entre eux ne croient point en Allah sans être des Associateurs ».[13]
  • Shirk par la fornication :
« Associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants ! »[14]
  • Shirk par l’hypocrisie :[15]

L’Imam as-Sâdiq (a) dit :

« Quiconque fait ses actes d’adorations en ayant l’intention de recevoir des compliments de la part des gens, en fait, il a associé les gens à Allah dans ses actes ».[16]

Shirk secret et shirk apparent

Shirk est divisé en deux sortes :

  1. Apparent : le fait d’associer quelqu’un volontairement à Allah dans les actes d’adoration est le shirk apparent.
  2. Secret : parfois, quand on fait des actes d’adoration, on ne fait pas attention qu’on a associé quelqu’un à Allah involontairement.

Par exemple : Allah dit dans le Coran :

« Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? »[17]

D’après ce verset, parfois, on associe notre passion et nos désirs à Allah sans en être conscient. C’est une sorte de shirk secret.

Le Prophète (s) dit :

« Le Shirk secret est tellement invisible qu’il est comme la marche d’une fourmi noire, sur une pierre noire pendant la nuit ».[18]

L’Imam as-Sâdiq (a) dit :

« Le fait de dire : s’il ne m’aidait pas, je ne pourrais rien faire ou s’il n’était pas avec moi, je souffrirais beaucoup, il a associé à Allah dans Sa force et sa royauté ». [19]

Sources du Shirk

Du fait de ne pas avoir une bonne éducation, les idolâtres n’arrivaient pas à croire en un dieu invisible. Ils cherchaient alors des idoles et les adoraient. Mais certains idolâtres croyaient qu’on n’arrive pas à être en relation avec notre Dieu, car Il est au-dessus de tout, donc, on adore les idoles qui sont les plus proches de notre Seigneur.[20]

Allah décrit leur croyance dans le Coran et dit :

« Ceux qui ont pris des patrons (‘awlîyâ’), en dehors d’Allah, disent : « Nous ne les adorons que pour qu’ils nous rapprochent tout près d’Allah » ».[21]

Dans certains versets, Allah parle d’une autre source pour le shirk et dit :

« Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? »[22]

D’après ce verset, les désirs corporels peuvent inciter les êtres humains au polythéisme.

Références

  1. Mu'jam Maqâ'ïs al-Lugha, Ibn Fâris, v 1 p 133
  2. At-Tahqîq fî Kalimât Qur'ân Karîm Mustafaoui, v 1 p 150
  3. Al-Mu'jam Al-Mufahras li Alfâz Qur'ân Karîm, p 103-118
  4. Majma' Al-Bayân, v 8 p 458
  5. Majma' Al-Bayân, v 8 p 458
  6. At-Tibyân fî Tafsîr Al-Qur'ân, v 1 p 280
  7. Sourate al-Mu'minûn, v 117
  8. Sourate an-Najm, v 23
  9. Sourate Yûnus, v 66
  10. Sourate al-Anbîyâ', v 24
  11. Bihâr al-Anwâr, v 90 p 61-62
  12. Sourate al-Mâ'ida, v 17
  13. Sourate Yusuf, v 106
  14. Sourate al-Isrâ', v 64
  15. Sourate al-Kahf, v 110
  16. Mustadrak al-Wasâ'il, v 1 p 104
  17. Sourate al-Furqân, v 43
  18. Wasâ'il al-Shîa, v 16 p 254
  19. Bihâr al-Anwâr, v 5 p 148
  20. Payâm-e Qur'an, v 3 p 227
  21. Sourate az-Zumar, v 3
  22. Sourate al-Furqân, v 43