Sayyid Muhsin al-Hakîm

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Sayyid Muhsin al-Hakîm
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Sayyid Muhsin at-Tabâtabâ’î al-Hakîm
Naissance Aïd al-Fitr, 1306 H
Nadjaf, Irak
Décès 23 Rabî’ al-Awwal 1390 H
Bagdad
Sépulture Nadjaf, Mosquée al-Hindî
Nationalité Irakien
Pays de résidence Irak
Religion Musulman chiite
Profession
Marja’ (Référence Religieuse)
Activité principale
  • Création et restauration de dizaines de mosquées, husaynîyya et sites culturels
  • Création de la bibliothèque publique
  • Soutien moral et financier aux revues
  • Soutien à la création du centre al-Majlis al-islamî ash-Shî’î al-A'lâ au Liban
  • Prise de position au sujet des Frères musulmans en Égypte
  • Création de hawza al-'Ilmîyya
  • Lutte contre le communisme
Famille
Auteur
Langue d’écriture Arabe
Élèves

Œuvres principales

  • Mustamsak ‘Urwat al-Wuthqâ
  • Haqâ’iq al-Usûl
  • Nahj al-Fiqâha
  • Minhâj al-Nâsikîn
  • Commentaire argumentée de Tabsarat al-Muta’limîn de l’Allâma al-Hillî
  • Commentaire du livre al-Aflâk du Cheikh Bahâ'î
  • Court commentaire du al-Mukhtasar al-Nâfi’ de l’Allâma al-Hillî al-Masâ’il al-Dîniya
  • Risala fî Irth al-Zawja
  • Minhâj as-Sâlihîn

Sayyid Muhsin at-Tabâtabâ’î al-Hakîm (en arabe : السید محسن الطباطبائي الحکیم) (1306/1390 H) fut un Marja' (référence religieuse) irakien au 14ème siècle de l’Hégire qui vivait à Nadjaf.

Après le décès de l’Ayatollah Burûjirdî, il fut considéré comme l’un des plus important Marja’ chiite. Dans le cadre de combattre contre le communisme en Irak, il a interdit l’adhésion au parti communiste.

Pour développer des activités religieuses ; il a fondé la Jamâ’at al-‘Ulamâ (Association des Ulémas) à Nadjaf.

Quand il était jeune, il était le commandant de certains Irakiens pendant la Première Guerre mondiale en défendant le gouvernement ottoman.

L’un de ses activités les plus importants fut la fondation des plusieurs bibliothèques dans le monde entier.

L’un de ses œuvres jurisprudentielles les plus influents fut Mustamsak al-‘Urwat al-Wuthqâ qui a attiré l'attention des chercheurs des écoles chiites du séminaire.


Généalogie

Sayyid Muhsin Tabâtabâ’i al-Hakîm est né l’année 1306 de l’hégire, le jour de la fête de Fitr qui marque la fin du ramadan, dans une famille réputée en Irak.

Son père, Mahdi b. Sâlih Tabâtabâ’i Najafi, connu sous le nom de Sayyid Mahdi al-Hakîm[1], était un religieux très connu.

À l’âge de six ans, Sayyid Muhsin perdit son père et fut confié à son grand frère Sayyid Mahmûd[2].

L’ayatollah Hakîm a eu dix fils et quatre filles. Les noms de ses fils sont : Yûsuf, Muhammad Ridâ, Muhammad Mahdi, Kâzim, Muhammad Bâqir, ‘Abd al-Hâdî, ‘Abd as-Sâhib, ‘Alâ’ ad-Dîn, ‘Abd al-‘Azîz et Muhammad Husayn.

Après le coup d’état d’Hasan al-Bakr, le parti ba’asiste irakien anti-islamique de nature, exerça des pressions sur l’Ayatollah Hakîm.

A la fin de sa vie, il fut en résidence surveillée, et résista aux pressions exercées contre les écoles religieuses (hawza 'Ilmîyya) chiites irakiens.

Il décéda suite à une longue maladie à Bagdad, à l’âge de 84 ans, le 27ème jour du mois de Rabî’ al-Awwal de l’année 1390 de l’hégire, et fut enterré à Nadjaf à l’endroit qu’il avait prévu près de sa bibliothèque[3].

Vie scientifique

Muhsin al-Hakîm à l’âge de huit ans, savait lire le Coran, lire couramment et écrire, et à l’âge de neuf ans, avait déjà commencé ses études religieuses.

Il suivait aussi auprès de son frère, Sayyid Mahmûd, des cours de littérature arabe, de logique, des cours sur les principes de la jurisprudence avec les livres «Qavânîn» et «Ma’âlim», des cours de jurisprudence avec le «Sharâyi'» et le «Lum’i», et des cours plus avancés auprès de maîtres comme Sâdiq Javâhirî et Sâdiq Bihbahânî.

Maîtrs

En 1327 de l’hégire, il commença ses études de jurisprudence supérieure et auprès d’Akhûnd Mullâ Muhammad Kâzim Khurâsânî, Âqâ Dîya’ ‘Arâqî, Cheikh Ali Javâhirî, Mirza Muhammad Husayn Nâ’înî et Sayyid Abû Turâb Khurâsânî.

Il apprit la jurisprudence, les principes religieux et la science des Hadiths, avant de devenir Mujtahid (référence religieuse).

Il suivit les cours de morale islamique de Sayyid Muhammad Sa’îd Hubbûbî, Bâqir Qâmûsî, Sayyid Ali Qâdî et Cheikh Ali Qummî[4].

Élèves

De retour du front en 1333 de l’hégire, Sayyid Muhsin al-Hakîm commença à enseigner la série de Sath au hawzh 'Ilmîyya (école religieuse) et en 1337 de l’hégire il devint professeur de la série Khârij fiqh wa Usûl ( la jurisprudence supérieure et les doctrines). Il enseigna pendant plus d’une demi-siècle et forma de nombreux élèves.

Parmi ses élèves, citons[5] :

Œuvres

Sayyid Muhsin al-Hakîm a laissé plus de quarante livres et commentaires dont voici les principaux titres[6]:

  • Mustamsak ‘Urwat al-Wuthqâ, premier commentaire argumentée de l’expression coranique «‘Urwatul Wuthqa»
  • Haqâ’iq al-Usûl, commentaire du Kifâyat al-Usûl
  • «Nahjul Fiqâha», commentaire et notes sur le livre al-Makâsib
  • Minhâj al-Nâsikîn, présentation des rites du Pèlerinage hadj
  • Commentaire argumentée de Tabsarat al-Muta’limîn de l’Allâma al-Hillî
  • Commentaire du livre al-Aflâk du Cheikh Bahâ'î
  • Court commentaire du al-Mukhtasar al-Nâfi’ de l’Allâma al-Hillî qui est aussi le premier travail de jurisprudence de l’Ayatollah Hakim
  • al-Masâ’il al-Dîniya
  • Risala fî Irth al-Zawja
  • Minhâj as-Sâlihîn, le traité pratique contenant les différentes fatwas de l'ayatollah Hakim sur différentes thématiques de fiqh.

Durant Sa marja'iya (son statut de référence religieuse)

Après la mort de Mîrzâ Muhammad Husayn Nâ’înî en 1937, et la disparition de Sayyid Abu al-Hasan Isfahâni en 1947, les musulmans qui suivaient ces religieux, se sont tournés vers Sayyid Muhsin al-Hakim pour les réponses à leurs questions religieuses.

Après la mort de Husayn Burûjirdî en 1962, Sayyid Muhsin al-Hakim devint la référence religieuses (marja') d'une grande part des chiites[7].

Activités culturelles et politiques

  • Création et restauration de dizaines de mosquées, husayniya et sites culturels
  • Création de la bibliothèque publique «Maktab Ayatollah al-Hakîm al-‘Âma» à Nadjaf, avec plusieurs branches dans d'autres villes irakiennes et pays étrangers comme l’Indonésie, le Bahreïn, le Pakistan, la Syrie, le Liban, l’Égypte et l’Inde
  • Soutien moral et financier aux revues «Al Adhwa’», «Risâlât al-islam», «An-Nadjaf», «Al-’Îmân» et «Ath-Thiqâfat al-Islâmîyya», à la publication de livres et aux centres islamiques «Min Huda an-Najaf»
  • Soutien aux écrivains, aux prédicateurs et aux poètes qui défendaient la culture islamique et luttaient contre le communisme et les déviances idéologiques
  • Envoi d’une délégation en Inde pour régler les différends entre les ulémas
  • Condamnation de l’assassinat des musulmans au Pakistan
  • Soutien à la création du centre al-Majlis al-islamî ash-Shî’î al-A'lâ au Liba
  • Prise de position au sujet des Frères musulmans en Égypte[8]

Initiatives et actions pour l'amélioration de la hawza (école religieuse)

  • Programmation pour l’augmentation du nombre des étudiants des hawzah (écoles religieuses), qui passa de 1 200 à 8 000 dans le hawzah de Najaf
  • Création d’une école de sciences islamiques et élargissement des programmes aux disciplines de philosophie, d’économie, de kalam et de commentaire (interprétation du Coran).
  • Présentation aux étudiants de hawzah, des dangers des idéologies matérialistes et du communisme
  • Création de hawza al-'Ilmîyya (écoles religieuses) dans les différentes villes et régions d’Irak, et dans des pays étrangers comme le Pakistan, l’Arabie saoudite et les pays africains
  • Offre de possibilités de logement aux étudiants étrangers des hawzah et création d’une école pour les étudiants venus de l’Inde à Nadjaf, et les étudiants afghans et tibétains[9]

Lutte contre le communisme

Après le coup d’état d’Abd al-Karîm Qâsim en Irak et sa montée au pouvoir en 1959 C, le terrain devint propice pour la propagande communiste et le vote de lois contraires aux préceptes islamiques.

L’Ayatollah al-Hakîm s’opposa officiellement à ces lois et appela les religieux et les prédicateurs à informer les gens sur l’incompatibilité de ces lois avec la religion.

Il émit deux fatwas historiques en 1960 interdisant l’adhésion au parti communiste qu’il considérait comme hérétique et comme une propagande de l’athéisme.

Après cette fatwa, d’autres religieux de Nadjaf donnèrent le même avis et obligèrent finalement Abd al-Karim Qâsim à présenter ses excuses[10].

Activités politiques

Politique intérieure

  • Création de l’Association des religieux de Nadjaf
  • Voyage à Bagdad en 1964 pour condamner le gouvernement d’Abd as-Salâm ‘Ârif, l’arrestation et les tortures des opposants
  • Condamnation de la politique de discriminations ethniques et religieuses
  • Condamnation de la loi de nationalisation de certaines compagnies de commerce en 1965 C, nuisible à la situation économique des chiites
  • Réaction à la décision gouvernementale de ‘Ârif de réprimer les Kurdes du nord de l’Irak et présentation d’une fatwa interdisant la guerre contre les Kurdes, qui mit fin au génocide[11]

Politique étrangère

Dans les questions de politique étrangère, l'ayatollah al-Hakîm était très sensible à la question palestinienne. Il appela tous les musulmans à se mobiliser et à résister lors de l’attaque des milices sionistes en 1968 C, condamna la reconnaissance d’Israël par le gouvernement iranien de l’époque, et lors de l’incendie criminel de la mosquée al-Aqsa (Dôme du Rocher) en 1970 C, diffusa un message rappelant les responsabilités religieuses et historiques des musulmans face au régime sioniste[12].

Rajoutons aussi que, lors que le Sayyid Qutb (religieu combattant égyptien) était condamné à mort par le gouvernement de Jamâl Abd an-Nâsir, l’ayatollah al-Hakîm communiqua une télégraphe à Nâsir, lui demandant la levée de la condamnation à mort de Sayyid Qutb (6 Rajab 1386 de l’hégire)

Positions de Hakim concernant les événements en Iran

L’ayatollah al-Hakîm prit position lors de certains événements en Iran et condamna la politique de Muhammad Ridâ Pahlavî.

Parmi ces événement nous pouvons citer par exemple [13]:

  • Réaction très ferme contre le vote de la loi sur la réforme des élections régionales
  • Réaction au meurtre des étudiants du Hawzeh de Qom (Madrasa Feydiya à Qom), et proposition aux religieux de Qom d’émigrer vers les villes religieuses d’Irak (Nadjaf, Samarrâ, Kazimiyya et Karbala) pour qu'il puisse se permettre de condamner officiellement le régime iranien. Mais l'ayatollah Khomeini et d’autres religieux de Qom n’acceptèrent pas sa proposition en déclarant que la présence des religieux en Iran, était nécessaire.
  • Condamnation de l’événement du 15 Khurdad 1342 de l’hégire solaire (5 juin 1964 C) et dénonciation de l’incapacité du régime iranien du gouvernement.

Références

  1. Husayni Ashkivari, Al Imâm al Hakim vol. 1, p. 17 – 21
  2. Bâghiri Bidhindi, vol. 1, p. 63
  3. Muhamad Husayn ‘Ali Saghir, vol. 1, p. 162-165
  4. ‘Adnân Ibrahimi Sirâj, vol. 1, p. 27 – 28
  5. Fayâdh Husayni, vol. 1, p. 21-29
  6. Bâghiri Bidhindi, vol. 1, p. 65-68
  7. Bâmdâd, vol. 5, p. 19
  8. Hakim, vol. 1, p. 34-35
  9. Bahâdeli, vol. 1, p. 342
  10. Fayâdh Husayni, vol. 1, p. 67-69
  11. ‘Adnân Ibrahimi Sirâj, vol. 1, p. 116-118 ; Bayâti, vol. 1, p. 551
  12. Fayâdh Husayni, vol. 1, p. 86-94
  13. Bâghiri Bidhindi, vol. 1, p. 72 ; Dawâni, vol. 3, p. 44-46

Bibliographies

1.Bâqirî, Bîd hindî, Nâsir, Nujûm Ummat, Ayatollah Hâj Sayyid Muhsin al-Hakîm, Nûr al-'Ilm, deuxième édition, chap. 2, 1986 C

2.Bâmdâd, Mahdi, Biographie des maîtres de science des hadiths au 12ème, 13ème et 14ème siècle de l’Hégire, Téhéran 1979 C

3.Bahâdilî, Ali Ahmad, Le centre islamique de Nadjaf, ses maîtres et ses mouvements de réforme, Beyrouth 1413 de l’hégire

4.Bayâtî, Hâmid, Al Marja’îat ad-Dînîya wa Durih al-Qiyâdi, Londres, 2000 C

5.Tabarrâ'îyân, Safâ'ad-Dîn, Le réformateur du centre de Nadjaf, Téhéran, 2006 C

6.Tabarrâ'îyân, Safâ' ad-Dîn, Photos des Références religieuses à l’époque de l’Ayatollah al-Hakîm, Téhéran, Centre des archives sur la révolution, 2008 C

7.Ahmad, Husaynî Ashkivarî, L’imam al-Hakim, Sayyid Muhsin Tabâtabâ’î, Nadjaf, 1384 de l’hégire

8.Ahmad, Husaynî Ashkivarî, L’imam al-Hakim, Sayyid Muhsin Tabâtabâ’î, traduction de Misbâh Najafi

9.Muhamad Bâghir al-Hakim, La mardjai'at de l’imam Hakim

10.Ali Dawânî, Le mouvement des religieux iraniens, Téhéran, 1980 C

11.Adnân Ibrahimi Sirâj, l’imam Muhsin Hakim, Beyrouth, 1414 de l’hégire

12.Hasan 'Alawî, Ash-Shî’a Wa al Hukûmat al-Qawmîyya fi al-‘Arâq

13.Fayâd Husaynî, Sayyid Muhsin al-Hakim, un religieux combattant, Londres, 1999 C

14.Ali Saghîr Muhamad Husayn, Asâtin al Marja’îyyat al-‘Ulyâ fi an-Nadjaf al-Ashraf, Beyrouth, 1424 de l’Hégire