Ridâ‘

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Ar-Ridâ' (en arabe : الرضاع) ou l'allaitement maternel est mentionné dans divers chapitres de la jurisprudence tels que la pureté, le jeûne, le mariage et al-Hudûd.

Ar-Ridâ' (l'allaitement maternel) cause al-Mahramîyya et ceux qui deviennent al-Mahram grâce à ar-Ridâ' sont appelés al-Mahârim ar-Ridâ'î.

Selon certains ulémas l'allaitement pour l'enfant est obligatoire, et il existe des préceptes pour la femme qui allaite, comme retarder la mise en œuvre d'al-Hudûd (La punition non financière prescrite dans la charia est pour certains péchés.) et ne pas obliger le jeûne, si le jeûne lui est nuisible. Des règles, des préceptes et réglementations spéciales sont répertoriées pour l'allaitement dans des sources hadiths, jurisprudentielles.

Concept

L'allaitement signifie que le bébé tète le lait du sein de la mère ou de la nourrice.[1] Dans la jurisprudence, ar-Ridâ' est utilisé pour l'allaitement. Sous certaines conditions, ar-Ridâ' «cause al-Mahramîyya»[2], et ceux qui sont devenus al-Mahram par ar-Ridâ' sont appelés al-Mahârim ar-Ridâ'î.[3]

Position dans les sources religieuses et juridiques

La question de l'allaitement et certaines de ses préceptes sont évoqués dans le verset ar-Ridâ'.[4] Le Coran interdit également le mariage avec un(e) al-Mahram ar-Ridâ'î et énumère certains de ces al-Mahârim.[5] Dans les sources de hadiths, un certain nombre de hadiths sont mentionnés sous le chapitre intitulé «Bâb ar-Ridâ'».[6]

Les jurisconsultes ont parlé d'ar-Ridâ' (l'allaitement) dans les chapitre de pureté[7], de jeûne[8], de commerce[9], de mariage[10], de témoin[11], d'al-Hudûd et d'ad-Dâyât.[12]

Les articles 1024 et 1176 du Code civil iranien sont consacrés à ar-Ridâ' et al-Mahramîyya par ar-Ridâ'.[13]

Mahramîyyat ar-Ridâ’î

Article connexe : Mahârim ar-Ridâ’î.

Ar-Ridâ' (l'allaitement) est un type de parenté qui résulte de l'allaitement entre deux ou plusieurs personnes sous certaines conditions, selon lesquelles chaque côté de cette relation est interdit d'épouser l'autre côté.[14]

Dans la terminologie jurisprudentielle chiite, un bébé qui est allaité par une autre femme s'appelle "al-Murtadi'" (un bébé allaité), la femme qui a allaité s'appelle "al-Murdi'a" (allaitante) et l'homme dont la femme allaitante est tombée enceinte s'appelle "al-Fahl" ou "Sâhib al-Laban" (le propriétaire du lait).[15]

Préceptes d'allaitement

Allaitement est obligatoire ou non pour le bébé

Selon Sâhib al-Jawâhir, la plupart des jurisconsultes chiites ne considèrent pas l'allaitement maternel obligatoire[16] ; Mais ils croient que la mère a la priorité dans l'allaitement de son enfant et elle peut recevoir un salaire du père de l'enfant.[17] Certains Fuqahâ, comme Sâhib al-Jawâhir, considèrent qu'il est obligatoire pour la mère de donner du colostrum (le premier lait) à l'enfant[18], Et certains jurisconsultes, comme l'ayatollah Mûsavî Ardabîlî, citant le verset 233 de la sourate al-Baqara, rendent obligatoire de donner du lait à un enfant aussi longtemps que ni la mère ni l'enfant ne sont blessés.[19]

Non-exécution du hadd et de Qisâs sur une femme allaitante

Certaines des préceptes de la charia ont une forme spéciale pour une femme qui allaite et la mise en œuvre de certaines d'entre elles est reportée à une autre fois. Par exemple, l'exécution d'al-hadd (La punition non financière prescrite dans la charia est pour certains péchés.) et d'al-Qisâs (le talion) pour une femme qui allaite sera retardée jusqu'à la fin de la période d'allaitement, si aucune nourrice n'est trouvée pour l'enfant.[20]

Jeûne n'est pas obligatoire pour une femme qui allaite

Si le jeûne nuit à une femme qui allaite ou à un enfant, le jeûne n'est pas obligatoire pour cette femme pendant l'allaitement.[21]

Durée de l'allaitement

Selon les versets coraniques, un bébé doit être allaité pendant deux années lunaires.[22] Mais, selon certains Faqîh, il est permis de durer quelques mois de moins ou plus.[23] Selon un hadith de l'Imam as-Sâdiq (a), si la période d'allaitement est inférieure à 21 mois, le droit de l'enfant a été violé.[24]

Grand-mère allaitant sa petite-fille (la fille de sa fille)

Si une femme (grand-mère) allaite sa petite-fille (la fille de sa fille), le mariage de sa fille avec son mari sera-t-il annulé ou leur mariage restera-t-il valide ?

Il y a désaccord parmi les jurisconsultes sur cette question. De nombreux jurisconsultes, croyant à l'établissement d'une fraternité entre la fille (La fille d'une femme qui allaite, ici, c'est-à-dire la fille de grand-mère) et ses enfants (les petites-filles), croient à annulation du mariage de cette fille et ils ne peuvent jamais se marier.[25] Mais, au contraire, l'ayatollah Makârim Shîrâzî estime que c'est une précaution recommandée (al-Ihtîyât al-Mustahab) pour une grand-mère de ne pas allaiter sa petite-fille.[26] Et certains autres juristes, dont l'ayatollah Yûsuf Sân'î, ne considèrent pas le fait qu'une femme allaite la fille de son gendre pour annuler le mariage entre son gendre et sa fille, si cet enfant est de propre fille de cette personne (la femme qui a allaité cet enfant) ou d'une autre femme de son gendre. De plus, si une femme allaite l'enfant de son fils, la femme de son fils (sa belle-fille) n'est pas interdite à son mari (son fils).[27]

Etiquette de l'allaitement

Dans les hadiths, l'étiquette de l'allaitement est énoncée. Dans certaines de ces hadiths, le lait maternel précède les autres laits[28] et il est mentionné comme l'aliment le plus utile pour le bébé.[29] L'Imam as-Sâdiq (a) a dit que :

vous devriez allaiter votre bébé avec les deux seins, car dans l'un d'eux il y a de la nourriture et dans l'autre il y a de l'eau.[30]

Le rôle du lait dans l'éducation et la nature de l'enfant est mentionné dans les hadiths. Ainsi, en choisissant une nourrice, des conseils ont été faits par les infaillibles (a). Ils ont interdit le choix d'une imbécile, d'une femme dont les yeux sont défectueux[31], et aussi d'une femme dont le lait a été créé de manière illégale en tant que nourrice.[32]

Dans un hadith rapporté par l'Imam Ali (a), choisisse une nourrice pour ton enfant dont le visage et le caractère sont bons, car l'enfant sera ressemblé à une nourrice par son caractère et son visage.[33] Certains jurisconsultes ont également déclaré que les femmes qui ont la beauté et la perfection ont la priorité sur les autres dans l'allaitement des enfants.[34]

Lois civiles

Selon l'article 1 176 du Code civil iranien, une mère n'est pas tenue d'allaiter son enfant à moins qu'il ne soit possible de nourrir le bébé autrement que par le lait maternel.[35]

Voir aussi

Références

  1. Farâhîdî, al-’Ayn, vol 1, p 217, sous le mot Rada’a, 1409 H
  2. Al-Muhaqqiq al-Hillî, Sharâyi’ al-Islam, vol 2, p 652, 1408 H
  3. Tawdîh al-Masâ’il 16 Marja’, vol 2, p 652, 1392 SH
  4. Le Coran, la sourate al-Baqara, le verset 233
  5. Le Coran, la sourate an-Nisâ’, le verset 23
  6. Cheikh al-Kulaynî, al-Kâfî, vol 6, p 40-41, 1407 H ; cheikh as-Sadûq, Man Lâ Yahduruhu al-Faqîh, vol 4, p 375-380, 1413 H ; al-’Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 100, p 321, 1403 H
  7. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 6, p 167, 1404 H
  8. At-Tûsî, al-Mabsût, vol 1, p 285, 1387 H ; Yazdî, al-’Urwat al-Wuthqâ, vol 2, p 56-57, 1428 H
  9. Ibn al-Barrâj, al-Muhadhdhab, vol 1, p 481, 1406 H
  10. At-Tûsî, al-Mabsût, vol 4, p 205, 1387 H ; Ibn al-Barrâj, al-Muhadhdhab, vol 1, p 481, 1406 H
  11. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 29, p 344, 1404 H
  12. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 43, p 313, 1404 H
  13. Mansûr, Qânûn Madanî, p 186-187, 1389 SH
  14. Al-Muhaqqiq al-Hillî, Sharâyi’ al-Islam, vol 2, p 226-228, 1408 H ; an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 29, p 264-309, 1404 H
  15. Cheikh at-Tûsî, al-Khilâf, vol 5, p 93, 1407 H
  16. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 31, p 280, 1404 H
  17. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 31, p 272, 1404 H
  18. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 31, p 273, 1404 H
  19. Mûsavî Ardibîlî, Rasâ’il Fiqhîyya, vol 3, p 51-54 et 64, 1396 SH
  20. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 41, p 337, 1404 H
  21. At-Tûsî, al-Mabsût, vol 1, p 285, 1387 H ; Yazdî, al-’Urwat al-Wuthqâ, vol 2, p 56-57, 1428 H
  22. Le Coran, la sourate al-Baqara, le verset 233
  23. An-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 31, p 277, 1404 H
  24. Cheikh al-Kulaynî, al-Kâfî, vol 6, p 40, 1407 H
  25. Tawdîh al-Masâ’il 16 Marja’, vol 2, p 657, 1392 SH
  26. Makârim Shîrâzî, Risâli Tawdîh al-Masâ’il, question 2114
  27. Sâni’î, Risâli Tawdîh al-MAsâ’il, question 2495
  28. Cheikh al-Kulaynî, al-Kâfî, vol 6, p 40, 1407 H
  29. Cheikh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol 2, p 34, 1378 H
  30. Cheikh as-Sadûq, Man Lâ Yahduruhu al-Faqîh, vol 4, p 479, 1413 H
  31. Al-’Allâma al-Majlisî, Rawdat al-Muttaqîn, vol 8, p 578, 1406 H
  32. Sîstânî, Tawdîh al-Masâ’il, question 2506
  33. Mansûr, Qânûn Madanî, p 207, 1389 SH
  34. Kâtûzîyân, Huqûq Madanî Khânivâdi, vol 2, p 381, 1375 SH
  35. Mansûr, Qânûn Madanî, p 186-187, 1389 SH

Bibliographie