Sayyid Sa'îd Akhtar Rizvi
Naissance |
Le 1er Rajab 1345 H (5 janvier 1927) Village d’Ashri en Inde |
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Décès |
8 Rabî‘ ath-Thânî 1423 H, (20 juin 2002) Dar es Salaam, en Tanzanie |
Nationalité | Indien |
Pays de résidence | Iran, Inde, Tanzanie |
Activité principale |
Direction de la Bilal Muslim Mission
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Langue d’écriture |
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Œuvres principales
Sayyid Sa'îd Akhtar ar-Rizvi (en arabe : السيد سعيد أختر الرضوي) (1926-2002) fut un homme religieux chiite originaire d’Inde et un propagateur chiite actif en Tanzanie. Il fonda l'organisation Bilal Muslim Mission et fut membre de l'Assemblée Mondiale des Ahl al-Bayt (a).
Sayyid Akhtar appartenait aux sayyid-s Rizvi d’Inde, dont la lignée remontait à l’Imam ar-Ridâ (a) à travers Mûsâ Mubarqâʿ. Après avoir achevé ses études en Inde, il émigra en Tanzanie pour y propager le chiisme. Là-bas, il entreprit de nombreuses activités missionnaires et culturelles, parmi lesquelles la fondation de l’institut Bilal Muslim Mission demeure la plus significative. Rizvi maîtrisa sept langues et rédigea ou traduisit des œuvres en anglais, en arabe et en ourdou, parmi lesquelles plusieurs volumes de la traduction du Tafsîr al-Mîzân écrit par Al-'Allâma Tabâtabâ’î.
Il joua un rôle clé dans la consolidation des communautés khuja Ithnâʿasharî. Bien qu’il ne fût pas lui-même membre de cette communauté, ses interactions étroites avec elle amenèrent beaucoup à le considérer comme l’un de ses membres. Sayyid Rizvi s’éteignit en 2002 à Dar es Salam, en Tanzanie, et fut enterré dans le cimetière des khuja Ithnâʿasharî de la ville.
Généalogie et famille
Sayyid Akhtar Rizvi naquit le 1er Rajab 1345 H (5 janvier 1927), correspondant au 14 Dey 1305 SH, dans le village d’Ashri, situé dans la région de Siwan, dans l’État du Bihar, en Inde, au sein d’une famille religieuse.[1] Il appartenait à la famille de Sayyids Rizvi, dont la lignée remonta à l’Imam ar-Ridâ (a) par l’intermédiaire de Mûsâ Mubarqa’ (la fille de l'Imam Jawâd (a)).[2] La famille de Sayyid Akhtar compta plusieurs savants religieux ; outre son père, trois autres de ses ancêtres furent également des hommes religieux.[3] Son grand-père paternel, Shujâ‘at Ali, émigra d’Iran en Inde en 944 H.[4] Son grand-père maternel, Sayyid Zayn al-‘Âbidîn, fut également un savant et un médecin réputé de son époque.[5]
Sayyid Muhammad, fils de Sayyid Akhtar, étudia à la Hawza de Qom et s’installa à Vancouver, au Canada. Il publia plusieurs œuvres, dont une traduction explicative du Coran, l'Imam al-Husayn (a), le sauveur de l’islam, et Le khums, un impôt islamique.[6]
Son petit-fils, Sayyid Kazim Rizvi, devint un savant religieux résidant à Qom[7] et prit la direction de la « Fondation Akhtar Tâbân », une institution fondée pour diffuser les œuvres d’al-Allâma Rizvi.[8]
Décès
Sayyid Akhtar décéda le 8 Rabî‘ ath-Thânî 1423 H, correspondant au 20 juin 2002, à l’âge de 76 ans à Dar es Salaam, en Tanzanie.[9] Il fut enterré dans le cimetière chiite de cette ville.[10] La Fédération africaine créa un fonds commémoratif en son honneur.[11] De plus, en 1390 SH (2011), un timbre commémoratif fut dévoilé lors d’une cérémonie à Qom en sa mémoire.[12]
Sayyid Akhtar effectua ses études primaires à Gopalpur, son village natal, puis, à l'âge de huit ans, il accompagna son père à la ville de Patna, où il poursuivit ses études dans les écoles religieuses ‘Abbâsîyya et Sulaymânîyya. En 1941, il intégra la Hawza ‘Ilmîyya Jâmi‘at al-‘Ulûm Jawâdîyya de Bénarès pour approfondir ses connaissances. Il en fut diplômé en 1946, recevant le titre de Fakhr al-Afâdil.[13] À l’âge de vingt ans, il fut choisi comme imam des prières des chiites de Halor (Hellor) en Inde.[14]
Professeurs
Parmi ses professeurs figurent :
- Sayyid Abu al-Hasan Rizvi (son père)
- Sayyid Zafar al-Hasan Rizvi
- Sayyid Farhat Husayn
- Cheikh Mustafâ Jawhar
- Sayyid Ghulâm Mustafâ
- Sayyid Mukhtâr Ahmad
- Cheikh Kâzim Husayn
- Sayyid Muhammad Radî.[15]
Rizvi poursuivit également ses études quelque temps à l’école al-Wâ‘izîn de Lucknow. Durant ces années, il publia plusieurs livres et articles sur des sujets islamiques dans des revues indiennes.
Emigration en Tanzanie et fondation de la Bilal Muslim Mission
En 1960, Sayyid Akhtar Rizvi émigra en Tanzanie dans le but de promouvoir le chiisme. Il s’installa à Lindi et, en 1962, présenta à la Fédération africaine un projet pour établir la Bilal Muslim Mission. Cette organisation avait pour objectif de faire découvrir l’islam et le chiisme aux populations africaines. Après avoir consolidé la situation de la Bilal Muslim Mission dans les années 1980-1990, il voyagea en Europe et en Amérique du Nord pour inviter des intellectuels à soutenir l’organisation en Tanzanie et au Kenya.[16]
Autres activités culturelles et sociales
- Direction de la Bilal Muslim Mission
- Fondation de l’Assemblée Mondiale Islamique des Ahl al-Bayt (a) à Londres en collaboration avec Sayyid Muhammad Mahdi Hakîm en 1982.
- Secrétaire général de l’Assemblée Mondiale Islamique des Ahl al-Bayt (a) à Londres de 1983 à 1985.
- Fondation de l’Assemblée Ahl al-Bayt (a) en Tanzanie en 1993.
- Création de l’organisation caritative Bilal en Inde en 1995.
- Membre de l’Assemblée Mondiale des Ahl al-Bayt (a).[17]
Rédaction de la loi sur le statut personnel chiite
Sayyid Akhtar rédigea les lois de statut personnel (mariage, divorce et héritage) selon la jurisprudence chiite. Grâce à ses efforts, les tribunaux tanzaniens appliquent désormais le droit chiite en matière de statut personnel pour les chiites.[18]
Relations avec les Khujas Ithnâ 'Asharî
Al-’Allâma Rizvi joua un rôle majeur dans la structuration des communautés khujas Ithnâ 'Asharî. Dans son autobiographie, il mentionne ses liens étroits avec ces communautés.[19] Bien qu’il ne fût pas lui-même issu des Khujas Ithnâ 'Asharî, ses interactions étroites avec eux firent qu’il fut considéré comme un membre de cette communauté.[20]
Permissions des marâjis Taqlîd
Sayyid Akhtar reçut des permissions pour transmettre des hadiths, exercer le jugement religieux (Qadâ') et s’occuper des affaires religieuses (Umûri Hisbîyya) de la part d’environ 20 marja' Taqlîd et érudits de Qom et de Nadjaf.[21]
Parmi eux figurent :
Maîtrise des langues
Al-'Allâma Rizvi maîtrisa plusieurs langues, notamment l’ourdou, le persan, l’arabe, l’anglais, le swahili, l’hindi et le gujarati.[23] Vers la fin de sa vie, il entreprit également l’apprentissage de l’espagnol. Il considéra la maîtrise d’au moins une langue internationale comme une nécessité pour les étudiants des séminaires religieux, afin de faciliter la prédication de la foi.[24]
Oeuvres
Al-'Allâma Rizvi rédigea et traduisit environ 186 oeuvres dans diverses langues : 125 en anglais, 32 en ourdou, 12 en arabe et 17 en swahili.[25] Parmi ses œuvres figurent :
- La traduction en anglais de plusieurs volumes du livre al-Mîzân écrit par al-'Allâma Tabâtabâ'î.[26]
- Le Coran et les hadiths (anglais)
- La justice divine (anglais)
- La nécessité de la religion (anglais)
- L’Imamat (anglais) : Ce livre a été réimprimé neuf fois et traduit en ourdou, swahili, bosniaque, gujarati, arabe et hindi.
- Les chiites et le chiisme (anglais)
- Les Khujas Ithnâ 'Asharî en Afrique de l’Est (anglais)
- Karbala Shinâsî (ourdou)
- Le deuil et l’innovation (ourdou)
- Point de vue islamique sur le deuil de l’Imam al-Hussayn (a) (ourdou)
- Annotations sur le livre Adh-Dharî’a (arabe)
- La question du al-Bidâ' (arabe)
- Théorie urgente sur la falsification du Coran (arabe).[27]
Poésie
Al-'Allâma Rizvi fut également poète.[28] Ses poèmes en ourdou furent publiés dans un recueil intitulé Kullîyâti Tapish. Il composa également un œuvre poétique comprenant des ghazals et d'autres styles en l'honneur des Imams infaillibles (a).[29]
Selon Sayyid Muhammad Naqavî, littéraire indien, le style poétique de Sayyid Akhtar est proche de celui de Mîrzâ Ghâlib, célèbre poète ourdou surnommé le maître de la parole.[30]
Fondation Akhtar Tâbân
La Fondation Akhtar Tâbân a été créée dans le but de revivifier et de republier les œuvres de Sayyid Akhtar Rizvi. Sayyid Kâzim Rizvi, petit-fils de Sayyid Akhtar Rizvi, est le fondateur et directeur de cette institution.[31]
Monographie
Un livre intitulé Akhtar Tâbân est consacré à la vie de Sayyid Akhtar Rizvi.[32] Cet oeuvre a été compilé par Sayyid Ridâ Mahdavînijâd et Mahmûd Muqîmîfar et publié par les éditions de la Jâmi'at al-Mustafâ.
Voir aussi
Références
- ↑ Rizvi, Sharh Hâl wa Âthâri Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi, p 121.
- ↑ Rizvi, Sharh Hâl wa Âthâri Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi, p 121.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Rizvi, Sharh Hâl wa Âthâri Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi, p 121.
- ↑ Rizvi, Sharh Hâl wa Âthâri Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi, p 121.
- ↑ ‘Arab Ahmadî, Shî‘ayâni Khuji Itnâ ‘Asharî dar Gustariyi Jahân, p 247, 1389 SH.
- ↑ Didâri Naviyi ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra) bâ ‘Ulamâ va Nukhbigâni Hind, Khabar Guzârîyi Rasmîyi Hawza.
- ↑ Darbâriyi Bunyâd, Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Al-Mu‘âwinîyyat ath-Thaqâfiyya li al-Majma‘ al-‘Âlamî li Ahl al-Bayt (a), Min A‘lâm Madrasat Ahl al-Bayt (‘alayhim as-salâm): Ra’îs al-Muballighîn Ayatollah as-Sayyid Sa‘îd Akhtar ar-Rizvi, p 140.
- ↑ Ja‘fariyân, Atlasi Shî‘a, p 557, 1391 SH.
- ↑ Rawghanî, Shî‘ayâni Khuji dar Âyîniyi Târîkh, p 158, 1387 SH.
- ↑ Tambr Yâdbûdi ‘Allâma Hâdî al-Fadlî wa Akhtar Rizvi Rûnamâ’î Shud, Khabar Guzârîyi Biyn al-Milalîyi Qur’ân.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ ‘Arab Ahmadî, Shî‘ayâni Khuji Itnâ ‘Asharî dar Gustariyi Jahân, p 413, 1389 SH.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ ‘Arab Ahmadî, Shî‘ayâni Khuji Itnâ ‘Asharî dar Gustariyi Jahân, p 413-414, 1389 SH.
- ↑ Rawghanî, Shî‘ayâni Khuji dar Âyîniyi Târîkh, p 158, 1387 SH.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Rizvi, Takmilat adh-Dharî‘a, p 541 1384 SH.
- ↑ ‘Arab Ahmadî, Shî‘ayâni Khuji Itnâ ‘Asharî dar Gustariyi Jahân, p 413, 1389 SH.
- ↑ Al-Mu‘âwinîyyat ath-Thaqâfiyya li al-Majma‘ al-‘Âlamî li Ahl al-Bayt (a), Min A‘lâm Madrasat Ahl al-Bayt (‘alayhim as-salâm): Ra’îs al-Muballighîn Ayatollah as-Sayyid Sa‘îd Akhtar ar-Rizvi, p 139.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Al-Mu‘âwinîyyat ath-Thaqâfiyya li al-Majma‘ al-‘Âlamî li Ahl al-Bayt (a), Min A‘lâm Madrasat Ahl al-Bayt (‘alayhim as-salâm): Ra’îs al-Muballighîn Ayatollah as-Sayyid Sa‘îd Akhtar ar-Rizvi, p 140.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Al-Mu‘âwinîyyat ath-Thaqâfiyya li al-Majma‘ al-‘Âlamî li Ahl al-Bayt (a), Min A‘lâm Madrasat Ahl al-Bayt (‘alayhim as-salâm): Ra’îs al-Muballighîn Ayatollah as-Sayyid Sa‘îd Akhtar ar-Rizvi, p 137.
- ↑ ‘Arab Ahmadî, Shî‘ayâni Tanzâniya Dirûz va Imrûz, p 135, 1379 SH ; Ja‘fariyân, Atlasi Shî‘a, p 557, 1391 SH.
- ↑ ‘Arab Ahmadî, Shî‘ayâni Khuji Itnâ ‘Asharî dar Gustariyi Jahân, p 416-419.
- ↑ Al-Mu‘âwinîyyat ath-Thaqâfiyya li al-Majma‘ al-‘Âlamî li Ahl al-Bayt (a), Min A‘lâm Madrasat Ahl al-Bayt (‘alayhim as-salâm): Ra’îs al-Muballighîn Ayatollah as-Sayyid Sa‘îd Akhtar ar-Rizvi, p 140.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Zindigînâmiyi Ra’îs al-Muballighîn ‘Allâma Sayyid Sa‘îd Akhtar Rizvi (ra), Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Darbâriyi Bunyâd, Bunyâdi Akhtar Tâbân.
- ↑ Rûnamâ’î az Tambri Yâdbûdi ‘Allâma Hâdî al-Fadlî va Akhtar Rizvi, Bâshgâhi Khabarnigarâni Javân.