Siddîq

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Véridique ou le Ṣiddîq (en arabe : الصِدّیق) est la qualité d'une personne sincère très vrai et très sincère; celui qui ne ment jamais[1]. Certains prophètes ont été qualifiés dans le Coran de "siddiq" (de véridiques). "Al-Siddiq al-Akbar" est un titre de l'Imam Ali (a). Le Prophète Muhammad (s) lui aurait donné les deux titres de al-Siddîq al-Akbar (الصِدّیق الاکبر) et Faruq al-'Azam. Fatima al-Zahra (a) est également appelée "Siddîqa" (الصديقة, féminin de Siddîq) et "al-Siddîqa al-Kubrâ" (الصديقة الكبرى).

Lexicologie et usage du Coran

La forme plurielle du mot "siddîq" est "siddîqûn". En termes de grammaire arabe, "siddîq" est une forme exagérée de la racine "s-d-q" (ص-د-ق), qui se réfère à la qualité d'une personne qui affiche toujours le "sidq" (en arabe : صدق), c'est-à-dire la vérité et l'honnêteté.

Dans le Coran, la forme simple de "siddîq" a été utilisée quatre fois et sa forme plurielle deux fois. Ibrahim (a)[2] et Idris (a)[3] ont été caractérisés dans le Coran comme "siddiq", et Maryam (a) (Sainte Marie la Vierge) a été caractérisée comme "Siddîqa" (la forme féminine de "siddiq")[4]. Dans les hadiths, l'imam 'Ali (a) a été caractérisé comme "Siddîq"[5] et Fatima al-Zahra (a) comme "Siddîqa" ou "al-Siddîqa al-Kubrâ"[6].

Statut de Siddîqûn

Selon Raghîb al-Isfahanî, les Siddîqûn sont des gens qui sont très proches des prophètes en ce qui concerne les vertus[7].

Selon un hadith dans les sources chiites, lorsqu'une "siddîqa" (une femme siddiq) meurt, personne ne peut faire ses rituels du lavement du corps, sauf un "siddîq". Par exemple, les rituels du lavement du corps de Fatima al-Zahra (a) ont été faits par l'imam 'Ali (a), et ceux de Maryam (a) ont été faits par Jésus (Isâ) (a)[8].

As-Siddîq al-Akbar

Dans les sources chiites et sunnites, l'imam 'Ali (a) a été qualifié par le Prophète (s) comme étant al-Siddiq al-Akbar[9]. Le Prophète (s) a mentionné trois personnes à savoir : 'Ali b. Abi Talib (a), le croyant de la lignée de Pharaon (Mu'min Âl Fir'awn) et Habib al-Najjar, comme Siddiq, soulignant que 'Ali (a) est le siddîq le plus grand ("Akbar") entre eux[10].

Selon des sources sunnites, Abu Bakr est également qualifié de "siddiq" [11]dans le Hadith de Mi'raj ou, selon d'autres témoignages, il était appelé ainsi depuis la période de la Jahiliyya (l'ignorance). Cependant, le hadith a été rejeté comme peu fiable par certains érudits sunnites[12]. Ibn Jawzi a cité le hadith comme un faux dans son livre, al-Mawdu'at[13].

Les érudits chiites rejettent le titre de "siddîq" pour Abu Bakr. De plus, ils font appel à des hadiths de sources sunnites pour montrer que ce titre ainsi que le titre Faruq sont exclusivement ceux de "Ali b. Abi Talib (a)"[14], puisque pendant son califat. Il a aussi déclaré sur le minbar de Bassora que ces titres sont exclusivement les siens.

Imam Ali (a) :

انا عبدالله و اخو رسوله و انا الصدّیق الاکبر لا یقولها بعدی الا کاذب

"Je suis le serviteur de Dieu et le frère de son messager et je suis "le plus grand des véridiques". Personne ne revendiquera ce titre après moi, sauf les menteurs" [15]

Voir aussi

Références

  1. Sourate an-Nisâ', verset 69
  2. Sourate Maryam, verset 41
  3. Sourate Maryam verset 56
  4. Sourate al-Mâ'ida, verset 75
  5. Kâshâni, Munhaj al-Sâdiqîn, p. 342; Sadûq, Am-ali, p. 274; Sadûq, Musnad al-Ridâ, vol.2,p. 9
  6. Ibn Shahr Âshub, al-Manâqib, vol. 3, p. 133; Saduq, aMâli, p. 688
  7. Râghib Isfahânî, al-Mufradât, p. 227
  8. Kulayni, Kâfî, vol.3, p. 159; Shaykh Tûsî, Tahzîb, vol.1, p. 440; Hurr 'Amilî, Wasâ'il Shi'a, vol.2, p. 530
  9. Kashani, Munhâj al-Sâdiqîn, p. 342; Sadûq, Amâli, p. 274; Sadûq, Musnad al-Ridâ, vol.2, p. 9; Hindi, Kinaz al-'Ummal, vol. 11, p. 661; Arbalî, Kashf al-Ghama, vol.2, p. 12; Ibn Shahrashub, al-Manâqib, vol.2, p. 286; Ibn Kathîr, al-Bidâya wa al-Nihâya, vol.1, p. 431; Ibn Abî Shabih, al-Musnaf, vol.7, p. 498; Ibn Abî Hadîd, Sharh Nahj al-Blâgha, vol. 13, p. 200; Tabarânî, al-Mu'jam al-Kabrîr, vol. 6, p. 269
  10. Ibn Mughâzilî, Manâqib 'Ali b. Abî Tâlib (a), p. 200; Hindi, Kinaz al-'Ummal, vol. 11, p. 601
  11. Ibn Qatiba, p. 167; Ibn Athîr, Asad al-Ghaba, vol.3, p. 206; Ibn Asad, vol.3, p. 170
  12. Hindi, Kanz al-'Ummâl, vol. 13, p. 236; Zahabi, Mizân al-I'tidâl, vol.1, p. 540; Ibn Habân, al-Majrûhîn, vol.2, p. 116
  13. vol.1, p 327
  14. Bulazarî, Ansâb, vol.2, p. 146; Ibn Qatiba, al-Ma'ârif, p. 169; Tabarî, Târikh, vol.2, p. 310; Ibn Mâja, Munan Ibn Maja, vol.1, p. 44; Nisâ'î, Sunan, p. 21-22; Juwinî, vol.1, p. 140 et 248; Ibn Abî Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol. 13, p. 228; Ibn Kathîr, al-Bidâya^wa al-Nihâya, vol.3, p. 26; Siyûtî, al-Jâmi' , vol.2, p. 50
  15. Sunan al-Nasa'i, vol.5 p. 107 ; Kanaz al-'Ummal, vol.13 p.122 ; al-Mustadrak, vol.3 p.112