Istidrâj
Al-Istidrâj (en arabe : الإستدراج), (littéralement: progressivement) ou al-Imlâ' ou al-Imhâl (tous deux signifiant littéralement : octroi d'un délai), est une tradition divine qui signifie l'approche graduelle du châtiment divin.
Al-Istidrâj est pour les mécréants et les pécheurs qui ne rendent pas grâce pour les bénédictions de Dieu, et plus ils commettent les péchés, plus ils reçoivent de bénédictions, afin d'augmenter leur orgueil et leur négligence, et en conséquence, ils souffriront un tourment plus douloureux.
La possession de bénédictions n'indique pas en soi al-Istidrâj ; bien sûr, la réaction de l'homme à l'égard de ces bénédictions détermine s'il est piégé en al-Istidrâj ou non. Si une personne commet les péchés et l'incrédulité devant Dieu au lieu de rendre grâce, mais que ses bénédictions continuent d'augmenter, elle est prise en al-Istidrâj.
Signification
Al-Istidrâj est un terme tiré du Coran. Ce qui signifie l’approche progressivement de quelque chose. Al-Istidrâj selon la culture islamique est l'une des traditions divine, en ce sens que Dieu punit progressivement les pécheurs vaniteux ; autrement dit, plus ils pêchent, plus ils recevront de bénédictions, et plus ils deviendront arrogants et négligents, et plus la punition sera sévère.
Le concept al-Istidrâj a été utilisé deux fois dans le Coran comme le verbe "Sanastadrijihum" («سَنَسْتَدْرِجُهُم») (Nous les toucherons par où ils ne savent point), l’un dans la sourate al-A’râf le verset 182 et l’autre dans la sourate al-Qalam le verset 44. Ces deux versets sont révélés sur les mécréants.
Dans le verset 182 de la sourate al-A’râf il est indiqué :
وَالَّذِينَ كَذَّبُوا بِآيَاتِنَا سَنَسْتَدْرِجُهُمْ مِنْ حَيْثُ لَا يَعْلَمُونَ ﴿۱۸۲﴾
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(Laissez) ceux qui traitèrent Nos signes de mensonges ! Nous les toucherons par où ils ne savent point.
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Le Coran, la sourate al-A'râf, le verset 182, la traduction de Régis Blachère
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Concepts coraniques exprimant al-Istidrâj
Cette question est mentionnée dans d'autres versets du Coran, sans mentionner le mot de al-Istidrâj. Dans le Coran, les concepts de «al-Imlâ'» et de «al-Imhâl» (les deux signifient : octroi d'un délai) indiquent également la tradition de al-Istidrâj.
Selon al-'Allâma Tabâtabâ'î dans son livre Tafsîr al-Mîzân, l'un des versets qui exprime la tradition d'al-Istidrâj, est le verset 178 de la sourate Âl 'Imrân.
وَلَا يَحْسَبَنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا أَنَّمَا نُمْلِي لَهُمْ خَيْرٌ لِأَنْفُسِهِمْ إِنَّمَا نُمْلِي لَهُمْ لِيَزْدَادُوا إِثْمًا وَلَهُمْ عَذَابٌ مُهِينٌ ﴿۱۷۸﴾
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Que ceux qui sont infidèles ne considèrent point que ce que Nous leur impartissons, comme délai, soit un bien pour eux : ce que Nous leur impartissions comme délai est destiné à ce qu'ils grandissent en péché. Ils auront un tourment avilissant.
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Le Coran, la sourate Âl 'Imrân, le verset 178, la traduction de Régis Blachère
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Istidrâj sociale
Selon certains chercheurs, dans le Coran, en plus d'al-Istidrâj individuelle, al-Istidrâj sociale est également mentionnée. L'une des preuves mentionnées pour ce type de al-Istidrâj est le verset 48 de la sourate al-Hajj :
وَكَأَيِّنْ مِنْ قَرْيَةٍ أَمْلَيْتُ لَهَا وَهِيَ ظَالِمَةٌ ثُمَّ أَخَذْتُهَا وَإِلَيَّ الْمَصِيرُ ﴿۴۸﴾
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Que de cité J'ai prises, auxquelles, bien qu'injustes, J'avais donné un répit ! Vers Moi est le «Devenir».
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Le Coran, la sourate al-Hajj, le verset 48, la traduction de Régis Blachère
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Signes d’al-Istidrâj
Selon les hadiths, les bénédictions sont parfois un signe d'al-Istidrâj. Cheikh al-Kulaynî a rpporté de l'Imam as-Sâdiq (a) disant qu'une personne qui commet un péché, mais que Dieu lui donne un répit et lui donne à nouveau sa bénédiction, de telle manière qu'elle néglige de demander pardon, elle est piégé dans al-Istidrâj.
Aussi, selon un hadith dans le livre al-Kâfî, une personne dit à l'Imam as-Sâdiq (a) :
- J'ai demandé à Dieu un bien, il me l'a donné, j'ai demandé un enfant, il m'a donné un enfant et je lui ai demandé une maison, il me l'a donné. Maintenant, je crains que la réponse à ces prières n'ait été pour al-Istidrâj.
L'Imam as-Sâdiq (a) a répondu que si tu remercies Dieu pour ces bénédictions, il n'y a pas d'al-Istidrâ.
Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, l'un des commentateurs du Coran et théologiens sunnites du sixième siècle de l'hégire lunaire, estime que la capacité des pécheurs à accomplir des actes extraordinaires est un exemple d'al-Istidrâj.
La possession de bénédictions n'indique pas en soi al-Istidrâj ; bien sûr, la réaction de l'homme à l'égard de ces bénédictions détermine s'il est piégé en al-Istidrâj ou non. Si une personne commet les péchés et l'incrédulité devant Dieu au lieu de rendre grâce, mais que ses bénédictions continuent d'augmenter, elle est prise en al-Istidrâj.
Monographie
Le livre de Istidrâj Suqût Gâm bi Gâm, est une cherche détaillée et indépendante sur al-Istidrâj menée par le Centre de culture et d'éducation du Coran et publiée en l’an 1386 HS. Dans ce livre, des sujets tels que la signification d'al-Istidrâj, la gravité du tourment de al-Istidrâj, les facteurs et les signes de al-Istidrâj sont discutés.