Quraych

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Quraych (en arabe : قريش) est une des tribus arabes les plus connues dans la région d'Hedjaz à Péninsule Arabique, à laquelle appartenait le Prophète Muhammad (s). La plupart des généalogistes croient que le mot de Quraych fut le titre de Nadr b. Kanânat, le douzième ancêtre du Prophète (s). Donc, chaque famille qui est de la descendance de Nadr b. Kanânat, est nommé Quraychite.

D’autres généalogistes, considèrent Quraych, comme le titre de Fahr b. Mâlik, le dixième ancêtre du Prophète (s) et appellent tous les descendants de Fahr b. Mâlik, Quraychites.

Il y a une sourate dans le Coran sous le nom de Quraych.

Appellation

Il est dit de différentes raisons pour l’appellation de la tribu de Quraych, dont :

  • Quraych fut le titre de Fahr, un des ancêtres du Prophète (s).[1]
  • Quraych fut le titre de Nadr b. Kanânat, le douzième ancêtre du Prophète (s).[2] Il fut nommé Quraych, car il cherchait les pauvres et les nécessiteux et les aidait ; et le mot Quraych provient de la racine Taqrîch (تقريش) qui signifie : « chercher ».[3]
  • Il est dit que Quraych signifie : le commerce. Du fait que les Quraychites ne faisaient que le commerce, leur tribu fut nommée Quraych.[4]
  • Il est dit que Quraych signifie ceux qui se réunissent dans un endroit. La tribu de Quraych prit ce nom, car les gens de cette tribu vinrent de différentes régions.[5]

Clans de Quraych

Quraych fut une très grande tribu qui au moment de l’apparition de l’islam, eut beaucoup de familles, dont :

  1. Banu Hachim (Hachémites)
  2. Banû Muttalib
  3. Banû Hârith
  4. Banû Umayya (Omeyyades)
  5. Banû Nawfil
  6. Banû Hârith b. Fahr
  7. Banû Asad
  8. Banû ‘Abd ad-Dâr
  9. Banû Zuhra
  10. Banû Tamîm b. Murra
  11. Banû Makhzûm
  12. Banû Yaghza
  13. Banû Murra
  14. Banû ‘Udayy b. Ka’b
  15. Banû Sahm
  16. Banû Jumah
  17. Banû Mâlik
  18. Banû Mu’ît
  19. Banû Nazâr
  20. Banû Sâma
  21. Banû Adram
  22. Banû Muhârib
  23. Banû Hârith b. ‘Abd Allah
  24. Banû Khuzayma
  25. Banû Banâna

Parmi ces 25 clans, certains habitaient à Bat’hâ’ (بطحاء). Ils furent connus sous le nom de « Quraych Batâh » ou « Quraych Bat’hâ’ », et d’autres habitaient dans les montagnes de La Mecque et en dehors de la ville. Ceux-ci furent connus sous le nom de « Quraych Zawâhir ».

Autorité sur La Mecque

Avant Quraych, la tribu Khuzâ’a fut la responsable de la Kaba.[6] A ce moment-là les Quraychites vivaient en dehors de La Mecque et n’intervenaient pas sur l’autorité de La Mecque. Après peu de temps, Qusayy b. Kilâb vint à La Mecque et épousa une des filles d’un des chefs Quraychites.

Au fur et à mesure, Qusayy détint la responsabilité des affaires de la Kaba et demanda l’aide des tribus Banû Kanâna et Quraych.[7]

Boulots

Commerce

Les Quraychites furent tous commerçants. Ils voyageaient en Iran, au Yémen et à Cham (Syrie) pour faire du commerce et eurent des marchés très connus comme le marché de ‘Akâz et le marché de Dhû al-Majâz.

Chaque année, ils eurent des voyages en été et en hiver, à plusieurs pays pour faire du commerce. Les commerçants non-arabes achetaient leurs marchandises et les vendaient dans les pays voisins.

Ce fut Hachim ibn Abd Manaf qui réussit à fonder le commerce avec les gens de Cham et de Yémen. Aussi, son frère, ‘Abd ash-Shams, put prendre l’autorisation de l’émir de Habasha (Éthiopie) pour le commerce des Quraychites dans leur pays et Nawfil b. Abd Manaf, l’enfant le plus petit de Abd Manaf alla en Irak et prit l’autorisation de Kisrâ, le roi sassanide pour le commerce en Irak.[8]

Postes en ce qui concerne la Kaba

La Kaba eut un statut très élevé parmi les Quraychites. Chaque responsabilité concernant la Kaba, appartenait à un des chefs Quraychites. Au moment de l’apparition de l’islam, la plupart des postes concernant la Kaba, appartenaient à dix familles Quraychites qui sont les suivants :

  • Banu Hachim (Hachémites)
  • Banû Umayya (Omeyyades)
  • Banû ‘Abd ad-Dâr
  • Banû Asad
  • Banû Makhzûm
  • Banû Sahm
  • Banû Taym
  • Banû ‘Udayy
  • Banû Nawfil
  • Banû Jumah

Les postes concernant la Kaba furent :

  • Siqâyat (apporter de l’eau pour ceux qui visitent la Kaba)
  • Rifâdat (accueillir les visiteurs de la Kaba)
  • Hijâbat (garder la clé et être le gardien de la Kaba)
  • Qidâwat (être le juge)
  • Qîyâdat (être le responsable des caravanes économiques et militaires)
  • ‘Imârat (protéger le bâtiment de la Kaba)
  • Garder l’argent et les trésors qui appartiennent à la Kaba
  • Payer les prix du sang, etc.

Religion

Suivre la religion du Prophète Abraham

D’après certaines sources islamiques, les Quraychites suivaient d’abord la religion du Prophète Abraham (a) et furent Hanîf. Mais, au fur et à mesure, ils s’éloignèrent de cette religion et suivirent leur propre chemin. Quand même, il y eut des traces de la religion d’Abraham dans leurs traditions. Ils gardèrent certaines traditions et abandonnèrent d’autres. Par exemple, bien que les Quraychites sussent que le fait de camper en ‘Arafât faisait partie des rites de la religion d’Abraham, ils l’abandonnèrent, mais ils obligeaient les autres Arabes de le faire en disant :

« Nous sommes de la descendance d’Abraham, les gens de Haram (Masjid al-Harâm), les servants de la Kaba et les habitant à La Mecque. Il ne nous convient pas de sortir du Haram et de considérer un autre endroit comme Haram ».

Ils croyaient que le fait de camper en ‘Arafât rabaissait leurs mérites devant les Arabes.[9] Ils interdisaient ceux qui vivaient en dehors de La Mecque d’apporter de leurs repas dans le Haram et les obligeaient de manger des repas de gens de La Mecque. Aussi, ils furent obligés de porter les vêtements, faits par les gens de La Mecque et s’ils n’avaient pas de l’argent pour les acheter, ils devaient accomplir le Tawâf (circumambulation), nus.[10]

Ils augmentèrent leurs innovations dans la religion d’Abraham surtout après la destruction de l’armée d’Abraha en dehors de la Mecque. Car, les Arabes de la Mecque obtinrent un statut très considérable auprès des gens de la Péninsule Arabique. Les Arabes disaient :

« Ils sont les suivants d’Allah, car Allah leur a défendu et a tué leurs ennemis ».[11]

Au cours des rites du pèlerinage, ils :

  • Ne préparaient pas du repas avec de l’huile.
  • Ne gardaient pas du lait.
  • Ne se coupaient pas les cheveux et les ongles.
  • Ne prenaient pas de l’huile.
  • Ne fréquentaient pas les femmes.
  • Ne prenaient pas du parfum.
  • Ne mangeaient pas de la viande.
  • N’entraient dans aucune des maisons de la Mecque.
  • N’entraient pas dans les camps en cuir.[12]

Idolâtrie

Les Mecquois suivaient la religion d’Ismaël, jusqu’à ce que ‘Amr b. Luhayy al-Khuzâ’î fit des innovations dans leur religion. Au cours d’un de ses voyages à Cham, il acheta des idoles, les apporta à La Mecque et appela les Mecquois à l’idolâtrie.[13] Les idoles les plus connues à La Mecque furent :

  • ‘Uzzâ
  • Hubal
  • Asâf
  • Nâ’ila
  • Manât
  • Uzzâ fut l’idole la plus grande de La Mecque. Ce fut pour cette raison qu’on appelait également les Mecquois, ‘Uzzâ. Ils visitaient ‘Uzzâ, lui offraient des cadeaux, lui donnaient des sacrifices et par tous ces actes, ils essayaient de se rapprocher d’elle.[14]
  • Hubal, faite par l’Agate rouge (‘Aqîq) et à la forme d’un être humain, fut l’idole la plus grande dans la Kaba.[15]
  • Asâf et Nâ’ila furent deux idoles, installées à la porte de la Kaba.[16]
  • Manât fut également une des idoles, respectées par tous les Arabes, notamment les Quraychites.[17]

Même si la plupart des Quraychites se convertirent à l’idolâtrie, il y eut toujours certains qui restèrent dans la religion d’Abraham (surtout Banû Hachim) ou se convertirent au christianisme.

Waraqat b. Nawfil fut une des personnes Quraychites, qui ne crut pas aux idoles et se convertit au christianisme.[18]

Zayd b. Nawfil, un des Quraychites qui n’accepta pas l’idolâtrie comme sa religion, fut à la recherche d’une religion. Mais il fut tué par les chrétiens à Cham.[19]

Pactes de Quraych

Traité de Mutayyibîn

Après la mort de Abd Manaf et ‘Abd ad-Dâr, il y eut de désaccord parmi leurs enfants sur l’autorité sur La Mecque. Chaque clan de Quraych joignit un groupe :

Premier groupe :

‘Abd Shams b. Abd Manaf fut le chef de ce groupe et les familles de Banû Makhzûm, Banû Sahm b. ‘Amr, Banû Jumah b. ‘Amr, Banû ‘Uday b. Ka’b le joignirent.

Deuxième groupe :

‘Abd ad-Dâr ‘Âmir b. Hachim ibn Abd Manaf fut le chef de ce groupe et les familles ci-dessous, le joignirent :

Banû Asad b. ‘Abd al-‘Uzzâ, Banû Zuhra b. Kilâb, Banû Taym b. Murra b. Ka’b et Banû Hârith b. Fahr b. Mâlik.

Les membres de chaque groupe signèrent par leurs sangs, un traité entre eux-mêmes pour ne pas arrêter le combat jusqu’à la victoire.[20] Enfin, les deux groupes se mirent d’accord sur la distribution des responsabilités entre eux-mêmes et arrêtèrent le combat.[21]

Hilf al-Fudûl

Article connexe : Hilf al-Fudûl.

Un homme yéménite de la tribu Banû Zubayd alla à La Mecque et vendit une marchandise à ‘Âs b. Wâ’il Sahmî, mais ce dernier, ne payait pas son argent. Tout déçu d’avoir son argent, l’homme yéménite monta la montagne d’Abû Qubays et déclara sa plainte en récitant des poèmes. En le voyant, certains chefs Quraychites se réunirent pour trouver une solution. Zubayr b. Abd al-Muttalib invita toutes les familles Quraychites à Dâr an-Nadwa et allèrent chez ‘Abd Allah b. Jad’ân. Là, ils se mirent d’accord sur une alliance pour défendre tout opprimé et pour ne pas permettre qu’on porte préjudice à quelqu’un à La Mecque.

Ce traité fut nommé « Hilf al-Fudûl ».[22]

Batailles

Avant l’islam, il y eut lieu beaucoup de batailles dans la Péninsule Arabique entre les tribus, auxquelles certains Quraychites participèrent. Les batailles les plus connues furent celles qui eurent lieu pendant les mois Harâm, sous le nom des Batailles de Fujjâr.[23]

Après l’islam, les Quraychites combattirent plusieurs fois les musulmans. Les batailles les plus connues entre les musulmans et les mécréants de la Mecque furent les suivants :

Voir aussi

Références

  1. ‘Abd ar-Rahmân b. Ali b. Muhammad b. Ali b. al-Jawzî abû al-Faraj, Al-Muntazam, v 2 p 229
  2. ‘Abd ar-Rahmân b. Ali b. Muhammad b. Ali b. al-Jawzî abû al-Faraj, Al-Muntazam, v 2 p 229
  3. Tabarî, Târîkh Tabarî, traduction persane, v 3 p 816
  4. Yâqût al-Hamawî, Mu’jam al-Buldân, v 4 p 337 ; Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 11 p 80
  5. Yâqût al-Hamawî, Mu’jam al-Buldân, v 4 p 336
  6. Maqdisî, Al-Bad’ wa at-Târîkh, p 126
  7. Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, v 1 p 56
  8. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, p 59
  9. Ibn Habîb Bagdâdî, Al-Munmiq fî Akhbâr Quraych, p 127
  10. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, v 1 p 129 ; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, v 1 p 59
  11. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, v 1 p 129 ; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, v 1 p 59
  12. Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, v 1 p 256 ; Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, v 1 p 59
  13. Kalbî, Al-Asnâm, p 8
  14. Kalbî, Al-Asnâm, p 114
  15. Kalbî, Al-Asnâm, p 123
  16. Kalbî, Al-Asnâm, p 9, 111
  17. Kalbî, Al-Asnâm, p 111
  18. Abû al-Faraj al-Isphahânî, Al-Aghânî, v 3 p 119
  19. Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, v 1 p 257
  20. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 1 p 56
  21. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 1 p 56
  22. Mas’ûdî, Murûj adh-Dhahab, p 271 ; Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, v 2 p 18
  23. Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, v 2 p 17