Verset al-Hâdî
Verset al-Hâdî (en arabe : آية الهادي) ou le verset du guide est le verset 7 de la sourate ar-Ra'd qui fait référence aux objections des polythéistes à la prophétie et, en réponse aux demandes des polythéistes pour des miracles, présente le Prophète (s) comme un simple avertisseur.
Certains interprètes du Coran chiites, s'appuyant sur les hadiths, considèrent que l'expression « à chaque peuple un guide » fait référence aux Imams infaillibles (a).
Selon Ali b. Ibrâhîm al-Qummî, ce verset indique que la terre ne sera jamais vide d'un argument divin à toutes les époques.
Texte et traduction du verset
وَيَقُولُ الَّذِينَ كَفَرُوا لَوْلَا أُنْزِلَ عَلَيْهِ آيَةٌ مِنْ رَبِّهِ إِنَّمَا أَنْتَ مُنْذِرٌ وَلِكُلِّ قَوْمٍ هَادٍ ﴿۷﴾
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Les impies disent : « Si seulement son Seigneur lui permettait de produire des miracles. » Or, tu ne fus envoyé aux hommes que pour les avertir, de même qu’à chaque peuple fut suscité un prophète chargé de le guider.
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Le Coran, la sourate ar-Ra'd, le verset 7, traduiction de Rashî Ma'âsh
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Contenu
Le verset al-Hâdî (guide) parle de l'une des objections des polythéistes sur la question de la prophétie. Dans les versets précédents de la sourate ar-Ra'd, il fait allusion à la question du monothéisme et de la résurrection.[1]
Excuses des polythéistes
Les exégètes du Coran considèrent les miracles comme une preuve de la véracité et du lien des prophètes (a) avec la révélation divine.[2] C'est pourquoi ils considèrent la demande de miracles comme un droit naturel de ceux qui recherchent la vérité.[3]
L'auteur du Tafsîr al-Mîzân considère les demandeurs de miracles du Prophète (s) dans ce verset comme des polythéistes dont la demande n'était pas pour trouver la vérité, mais plutôt par entêtement et pour s'opposer au Prophète (s).[4]
Miracle al-Iqtirâhî
Les demandes de miracles proposés sont appelées « miracles al-Iqtirâhî ».[5] Abd Allah b. Umar al-Baydâwî (VIIIe siècle H) pense que les polythéistes suggèrent au Prophète (s) de faire des miracles comme ceux de Moïse (a) et de 'Îsâ (a).[6]
Makârim Shîrâzî pense que les polythéistes semblent avoir cru que le Prophète (s) prétendait être capable de faire n'importe quel acte surnaturel et qu'il ferait tout ce qu'ils suggèrent. Cependant, les miracles étaient seulement pour prouver la véracité des prophètes (a) et les prophètes (a) ne se soumettaient jamais aux miracles proposés.[7]
Réponse de Dieu
En réponse aux demandes des polythéistes, ce verset dit :
- « Tu [Prophète] n’es qu’un avertisseur, et à chaque peuple un guide.»
En fait, le Coran dit que ces mécréants ont oublié la tâche principale du Prophète (s), qui est d'avertir et d'appeler à Dieu, et ont pensé que son rôle principal était de faire des miracles.[8]
L'auteur du livre Anwâr at-Tanzîl pense que le miracle du Prophète (s) était suffisant pour prouver sa prophétie et que ce verset n'a pas considéré que faire des miracles proposés était le devoir du Prophète (s).[9]
Cheikh at-Tûsî croit également que dans ce verset, Dieu a nié que le Prophète (s), sans l'intervention de Dieu, ait accompli des miracles et a déclaré que les miracles sont entre les mains de Dieu, qui les accomplit selon les intérêts de Ses serviteurs.[10]
Qui est Mundhir et al-Hâdî ?
Les exégètes du Coran ont interprété « al-Mundhir » dans ce verset comme signifiant « avertisseur du péché divin et de sa punition ». Et « al-Hâdî » comme signifiant « guide vers la vérité ».[11]
Pour expliquer la différence entre « al-Mundhir » et « al-Hâdî », on dit que l'avertissement est destiné à ce que les égarés s'engagent sur la bonne voie et se trouvent sur le chemin droit ; mais la guidance est destinée à ce que, après avoir pris le chemin droit, les gens avancent et empêchent toute déviation.[12]
L'auteur du livre Tafsîr Nimûna considère la différence de sens entre l'avertissement et la guidance comme la différence de sens entre le messager et l'Imam. De cette manière, le messager est pour établir la charia et l'Imam est le gardien et le protecteur de la charia.[13]
Cinq points de vue
Il y a des divergences sur qui est désigné par le terme « al-Hâdî ». Cheikh at-Tûsî (Décès 460 H) a formulé cinq points de vue différents :
- Toute personne qui appelle à la vérité.
- Le prophète de chaque nation.
- Dieu Tout-Puissant.
- Le Prophète Muhammad (s).
- L'Imam de chaque époque, qui est à l'abri de toute erreur et intention de commettre le faux en raison de son infaillibilité. Cette opinion est rapportée de l'Imam al-Bâqir (a) et de l'Imam as-Sâdiq (a).[14]
Imam est al-Hâdî
Les exégètes du Coran chiites pensent que l'expression « al-Hâdî » dans ce verset fait référence aux Imams (a), et de nombreux hadiths indiquent cela.[15]
Dans un hadith, l'Imam al-Bâqir (a) a dit à Burayd al-'Ijlî :
- « Al-Mundhir est le Messager de Dieu (s) et à chaque époque, l'un de nous (les Imams (a)) guide les gens vers ce que le Prophète (s) a apporté. »[16]
Dans un autre hadith, l'Imam as-Sâdiq (a) a dit :
- « Al-Mundhir est le Messager d'Allah (s) et Ali (a) est le guide. Mais par Dieu, (cette position) ne nous a pas quittés et sera avec nous jusqu'au jour du Jugement. »[17]
Il est nécessaire d'avoir un al-Hâdî à tout moment
Ali b. Ibrâhîm al-Qummî, un exégète du Coran du troisième siècle de l'hégire lunaire, pense que ce verset indique que la terre ne sera jamais vide de la preuve de Dieu à toutes les époques, et il rejette l'opinion de ceux qui nient cette question.[18]
Fayd al-Kâshânî (décès 1058 H) a également accepté cette opinion dans son livre al-Asfa fi Tafsîr al-Qur'ân.[19] De nombreux hadiths indiquent également que la terre ne sera jamais vide de la preuve de Dieu et des savants.[20] Une preuve que la réforme des affaires du peuple et de la terre n’est possible qu'entre ses mains.[21]
Voir aussi
Références
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûna, vol 10, p 128, 1374 SH
- ↑ Al-Baydâwî, Anwâr at-Tanzîl, vol 3, p 182, 1418 H
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûna, vol 10, p 128, 1374 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûna, vol 10, p 128, 1374 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûna, vol 10, p 129, 1374 SH
- ↑ Al-Baydâwî, Anwâr at-Tanzîl, vol 3, p 182, 1418 H
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûna, vol 10, p 128-129, 1374 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimùûni, vol 10, p 129-130, 1347 SH
- ↑ Al-Baydâwî, Anwâr at-Tanzîl, vol 3, p 182, 1418 H
- ↑ Cheikh at-Tûsî, at-Tibyân, vol 6, p 222, Dâr Ihyâ' at-Turâth
- ↑ Cheikh at-Tûsî, at-Tibyân, vol 6, p 222, Dâr Ihyâ' at-Turâth
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 10, p 130, 1374 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 10, p 130-131, 1374 SH
- ↑ Cheikh at-Tûsî, at-Tibyân, vol 6, p 223, Dâr Ihyâ' at-Turâth
- ↑ Al-Bahrânî, al-Burhân, vol 3, p 226, 1416 H
- ↑ Al-Bahrânî, al-Burhân, vol 3, p 228, 1416 H
- ↑ Al-Bahrânî, al-Burhân, vol 3, p 229, 1416 H
- ↑ Al-Qummî, Tafsîr al-Qummî, vol 1, p 359, 1404 H
- ↑ FAyd al-Kâshânî, vol 1, p 596, 1418 H
- ↑ Al-Barqî, al-Mahâsin, vol 1, p 234, 1371 H
- ↑ Al-Barqî, al-Mahâsin, vol 1, p 234, 1371 H