Verset al-Fay’
Verset al-Fay’ ou Âyat al-Fay’ (en arabe : آية الفيء), (sourate al-Hashr, verset 7) traite des moyens de consommer les biens qui sont appelés al-Fay’ et appartiennent au Prophète de l'Islam (s). Al-Fay’ désigne les biens qui sont acquis par les musulmans sans guerre et par la paix.
Ce verset est révélé lors de la bataille des Banû an-Nadîr. De nombreux interprètes du Coran considèrent que, bien que le verset traite du précepte des butins de la bataille des Banû an-Nadîr, ce précepte est général et s'applique à tous les butins qui sont acquis sans effort et sans guerre par les musulmans.
Selon l'opinion de certains interprètes du Coran, ce verset est abrogé par le verset d'al-khums et ses dispositions concernent la période précédant la révélation du verset d'al-Khums. Selon ce verset, al-Fay’ doit être dépensé dans six cas, qui sont les suivants : Dieu, le Prophète (s), les proches du Prophète (s), les orphelins, les pauvres, les voyageurs en détresse.
Texte et traduction du verset
مَا أَفَاءَ اللَّهُ عَلَى رَسُولِهِ مِنْ أَهْلِ الْقُرَى فَلِلَّهِ وَلِلرَّسُولِ وَلِذِي الْقُرْبَى وَالْيَتَامَى وَالْمَسَاكِينِ وَابْنِ السَّبِيلِ كَيْ لَا يَكُونَ دُولَةً بَيْنَ الْأَغْنِيَاءِ مِنْكُمْ وَمَا آتَاكُمُ الرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَمَا نَهَاكُمْ عَنْهُ فَانْتَهُوا وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ ﴿۷﴾
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De même, tout butin arraché aux habitants des cités qui, par la volonté d’Allah, revient à Son Messager[1407] est réservé à Allah, au Messager, à ses proches parents, aux orphelins, aux nécessiteux et aux voyageurs démunis, afin que ces richesses ne se retrouvent pas exclusivement en possession des nantis. Ce que le Messager vous donne, acceptez-le, et ce qu’il vous défend, abstenez-vous en. Craignez Allah dont le châtiment est terrible.
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Le Coran, la sourate al-Hashr, le verset 7, traduction de RAshîd Ma'âsh
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Circonstance de la révélation
Le verset d'al-Fay’ et les versets précédents sont liés à la bataille des Banû an-Nadîr. La tribu juive des Banû an-Nadîr, qui vivait près de la montagne an-Nadîr près de Médine, est assiégée par les musulmans après avoir rompu le pacte de paix avec les musulmans. Le Prophète (s) leur a donné quelques jours pour quitter leur lieu de résidence. Ce verset est révélé concernant les butins liés à la reddition de cette tribu et à leur départ de leur lieu de résidence.[1]
Lorsque les maisons, les jardins et les terres agricoles des Banû an-Nadîr sont tombés aux mains des musulmans, certains compagnons du Prophète (s) ont demandé au Prophète (s) de prendre un quart du butin pour lui-même, selon la tradition courante pendant l'époque de l'ignorance et de leur laisser le reste pour qu'ils le distribuent entre eux. Ces versets sont révélés à propos de cette demande et Dieu a souligné dans ce verset que, comme aucune guerre n'a eu lieu et que l'ennemi s'est rendu sans combat, tout ce qui est obtenu appartient à Dieu et à Son Prophète (s).[2]
Certains ont également dit que lorsque les Banû an-Nadîr ont quitté leurs maisons, les musulmans ont demandé au Prophète (s) de prendre al-Khums (une cinquième partie d'entre eux) comme les butins de guerre et de partager le reste entre eux.[3]
Qu'est-ce qu’al-Fay’ ?
Les biens qui sont acquis par les musulmans sans effort et sans guerre sont appelés al-Fay’.[4] Cependant, un certain nombre d'exégètes du Coran pensent que le terme al-Fay’ désigne tous les biens qui sont acquis par les musulmans par des moyens autres que la guerre.[5] Certains ont également considéré que tout ce qui est acquis par les musulmans des infidèles est d'al-Fay’.[6] Certains ont considéré que ce qui est acquis par les musulmans par la guerre est du butin et ce qui est acquis par les musulmans par la paix ou par des moyens autres que la guerre est d'al-Anfâl.[7]
La raison pour laquelle ces biens sont appelés al-Fay’ est que Dieu a créé toutes les bénédictions de ce monde à l'origine pour les croyants et avant tout pour le Prophète (s), et ceux qui ne sont pas croyants sont en réalité des usurpateurs de ces biens (même s'ils sont considérés comme propriétaires en vertu des lois juridiques ou coutumières). Par conséquent, lorsque ces biens sont restitués à leurs propriétaires légitimes, ils méritent le titre de « al-Fay’ ».[8] Al-Fay’ signifie « retour » en langue arabe.[9]
Contenu
Beaucoup d'exégètes du Coran pensent que, bien que ce verset traite du précepte des butins de la bataille des Banû an-Nadîr, ce précepte est général et s'applique à tous les butins qui sont acquis par les musulmans sans effort et sans guerre.[10]
Usages d’al-Fay’
Dans ce verset, les six usages du « al-Fay’ » sont mentionnées :
- Part de Dieu : Il est dit que cette part est une sorte de part ou de proportion honorifique afin que les autres groupes mentionnés ci-dessous ne se sentent pas humiliés et voient leur part à côté de la part de Dieu ; car Dieu n'a pas besoin et en réalité, Dieu est le propriétaire de toutes choses.[11]
- Part du Prophète (s) : Elle comprend les besoins personnels et les besoins liés à la présidence du gouvernement islamique.[12]
- Part des proches parents : De nombreux exégètes du Coran pensent que les proches parents comprennent les proches parents du Prophète (s)[13] qui sont exclus de la zakat.[14] Certains ont rapporté que certains exégètes du Coran ont considéré les proches parents comme tout le monde.[15] D'autres pensent qu'il est nécessaire que cette part soit dans le besoin et la pauvreté.[16]
- Part des orphelins, des pauvres et des voyageurs en détresse : Il existe une divergence d'opinions sur la question de savoir si ces trois parts sont réservées aux proches du Prophète (s) ou à l'ensemble du peuple. De nombreux exégètes du Coran chiites, se fondant sur des hadiths des Ahl al-Bayt (a), ont considéré ces trois parts comme réservées aux proches et aux Ahl al-Bayt du Prophète (s)[17] ; mais il est dit que de nombreux jurisconsultes et exégètes du Coran sunnites pensent que ces trois parts sont générales et n'appartiennent à aucun groupe particulier.[18]
Makârim Shîrâzî dans son livre Tafsîr Nimûni a cité des hadiths dans lesquels ces trois parts sont présentées comme générales et ne sont pas considérées comme exclusives aux proches du Prophète (s).[19] Il fait également référence à la Sîra du Prophète (s) concernant la bataille des Banû an-Nadîr, que le Prophète (s) a divisé tous les biens obtenus de cette guerre entre les Muhajirun et trois personnes nécessiteuses des Ansar, et il a conclu que ces trois parts ne sont pas exclusives aux proches du Prophète (s).[20]
Selon certains exégètes du Coran, Dieu, après avoir mentionné les dépenses de « al-Fay’ », a expliqué la philosophie de la division de ces biens en six groupes, et l'a attribuée au fait que ces biens ne circulent pas entre les riches et que les nécessiteux n'en soient pas privés.[21]
Selon Makârim Shîrâzî, la raison de l'appartenance d'al-Fay’ au Prophète (s) est son statut de chef du gouvernement islamique. Sur cette base, le concept d'appartenance de ces biens au Prophète (s) ne signifie pas que le Prophète (s) doit les consommer tous à des fins personnelles ; mais le Prophète (s), en tant que chef islamique, défenseur et gardien des droits des nécessiteux, doit dépenser ces biens aux fins mentionnées dans le verset.[22]
Dieu a également mentionné un principe général pour tous les musulmans dans la partie finale du verset, selon lequel tous les musulmans sont tenus d'obéir aux ordres et aux interdictions du Prophète (s) dans tous les domaines, et que quiconque ne le fait pas sera condamné à l'anéantissement éternel et à un châtiment sévère.[23]
Verset d’al-Fay’ est abrogé
Selon certains exégètes du Coran, un groupe de personnes pense que le verset d'al-Fay’ est abrogé par le verset d'al-khums. Selon leur opinion, ce verset traite du précepte du butin avant le verset d’al-Khums. Par conséquent, avant la révélation du verset d'al-khums, le précepte de tous les butins était basé sur ce verset ; mais après la révélation du verset d'al-khums, le précepte du butin a changé et seulement un cinquième du butin était attribué à Dieu et à Son Prophète (s), et les autres biens étaient pour les musulmans qui avaient participé à la guerre.[24]
Verset inclut-il la bataille de Banû an-Nadîr ?
Certains exégètes du Coran ont soulevé une question sous le verset. C'est que si al-Fay’ signifie ce qui est tombé entre les mains des musulmans sans guerre, alors le verset ne devrait pas inclure la bataille des Banû an-Nadîr ; car le butin des Banû an-Nadîr n'a pas obtenu sans guerre ; mais il a obtenu par la guerre et la campagne militaire.[25]
Deux réponses ont été données à cette question :
- Premièrement, certains ont dit que ce verset n'est pas révélé à propos de la bataille des Banû an-Nadîr, mais que sa circonstance de la révélation était Fadak, car lors de l'affaire de Fadak, les Juifs qui se trouvaient à Fadak ont quitté les lieux sans guerre ni effusion de sang.[26]
- Deuxièmement, certains ont considéré ce verset comme faisant référence à la bataille des Banû an-Nadîr ; mais ils pensent que la guerre et l'affrontement des musulmans avec les Banû an-Nadîr n'étaient pas une guerre réelle ; car il n'y a pas de rapport historique correct sur la guerre et les effusions de sang. C'est pourquoi Dieu a considéré le butin obtenu de cette guerre comme un butin sans guerre.[27]
Voir aussi
Références
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 501, 1374 SH ; Tabâtabâ'î, al-Mîzân, vol 19, p 208, 1417 H
- ↑ At-Tûsî, at-Tibyân, vol 9, p 564, Beyrouth ; Fakhr ar-Râzî, Mafâîh al-Ghayb, vol 29, p 506, 1420 H
- ↑ Tabâtabâ'î, al-Mîzân, vol 19, p 208, 1417 H ; Abu Hayyân al-Andalousi, al-Bahr al-Mûhît fi at-Tafsîr, vol 10, p 140, 1420 H
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 502, 1374 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 502, 1374 SH ; Tabâtabâ'î, al-Mîzân, vol 19, p 203, 1417 H
- ↑ At-Tûsî, at-Tibyân, vol 9, p 563, Beyrouth
- ↑ Sharîf Lâhîjî, Tafsîr Lâhîjî, vol 4, p 430, 1373 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 502, 1374 SH ; Sharîf Lâhîjî, Tafsîr Lâhîjî, vol 4, p 430, 1373 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 502, 1374 SH ; Tabâtabâ'î, al-Mîzân, vol 19, p 203, 1417 H
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 501, 1374 SH ; Tabâtabâ'î, al-Mîzân, vol 19, p 203, 1417 H ; Ibn Kathîr, Tafsîr al-Qur'ân al-'Azîm, vol 8, p 95, 1419 H ; at-Tabarî, Jâmi' al-Bayân, vol 25, p 28, 1412 H ; Sharîf Lâhîjî, Tafsîr Lâhîjî, vol 4, p 429, 1373 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 504, 1374 SH ; Mazharî, Tafsîr al-Mazharî, vol 9, p 238, 1412 H
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 505, 1374 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 505, 1374 SH
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- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 505, 1374 SH ; at-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 9, p 391-392, 1372 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 506, 1374 SH
- ↑ Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 506, 1374 SH
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- ↑ Fakhr ar-Râzî, Mafâtîh al-Ghayb, vol 29, p 506, 1420 H ; Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 503, 1374 SH
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- ↑ Fakhr ar-Râzî, Mafâtîh al-Ghayb, vol 29, p 506, 1420 H ; Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 23, p 503-504, 1374 SH