Prophète Zacharie (a)

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Prophète Zacharie (a) (en arabe : النبي زكريا ع) était l'un des prophètes d'Israël et le père du Prophète Jean (a). Il était responsable de la tuteur de ‌Marie (a). Son histoire de devenir père à un âge avancé et d'assumer la tuteur de la Dame Marie (a) fait partie des événements de sa vie qui sont mentionnés dans le Saint Coran. Il fut tombé en martyre à l'âge de 99 ans fut enterré dans la ville d'Alep, au nord de la Syrie.
Sayyida Fatima (a) s'appuya sur les versets coraniques concernant la prière de Zakariya (que la paix soit sur lui) pour avoir un héritier afin de récupérer son héritage, Fadak.

Biographie

Le nom Zacharie est prononcé « Zakarîyyâ » (texte arabeزكريّا) en arabe et « Zâkhây » (זכריה).[1] Dans le Coran, son nom est mentionné sept fois, faisant référence à des événements tels que son tuteur sur Marie (a) et son invocation pour avoir un enfant. Le Coran le compte parmi les prophètes dotés de sagesse et occupant une position de juge.[2]
Le Prophète Zacharie (a) était un charpentier et servait en tant que gardien des offrandes et des vœux au Temple de Salomon.[3] Étant donné qu'il y avait d'autres prophètes parmi les Banû Israël portant le nom de Zacharie, on l'appelle Zacharie III en tant que père du Prophète Jean (a).[4]

Lignage

Zakariya était le fils de Barachie, de la lignée des Lévites, le fils du Prophète Jacob (a),[5] et il descendait de la fille du Prophète David (a).[6] Son père faisait partie des captifs des douze docteurs qui étaient emprisonnés en Babylonie et qui vint en Palestine après leur libération.[7]

Épouse et enfants

L’épouse du Prophète Zacharie (a) était Élisabeth. Selon certaines sources islamiques, elle s’appelait Îshâ‘[8] ou Ilysâbât.[9] Elle était la tente (la sœur de la mère) de Sainte Marie (a).[10]

Elizabeth fut enceinte simultanément avec la Sainte Marie, par le miracle divin,[11] et le Seigneur nomma son enfant Yahyâ (Jean).[Note 1] Le Prophète Zacharie (a) eut également d'autres enfants issus d'une autre épouse que Elizabeth.[12]

Martyre

Les méchants de sa communauté l'accusèrent d'avoir une relation illégitime avec la Sainte Marie (a). Après la propagation de cette accusation parmi les Banû Israël, le Prophète Zacharie (a) obligea de s’enfuir dans un jardin et se cacha dans un arbre. Ils divisèrent ensuite l'arbre en deux et le tuèrent alors qu'il avait 99 ans.[13]

Deux sépultures en Syrie et en Palestine sont attribuées au Prophète Zacharie (a). En Syrie, il y a un mausolée attribué à lui dans la Grande Mosquée d'Alep au nord de la Syrie.[14] Al-Muhaddith al-Qummî mentionne dans le livre Mafâtîh al-Jinân, le chapitre sur la vertu de la visite des prophètes (a) que la tombe du Prophète Zacharie (a) est célèbre à Alep.[15] Une autre tombe attribuée à lui se trouve à l'est de Bayt al-Maqdis. Une inscription en pierre fut identifiée remontant au 4e siècle ap. J.-C, sur laquelle était gravée l'inscription : « C'est la tombe de Zacharie le martyr, un homme religieux très pieux, le père de Jean. »[16]

Invocation du Prophète Zacharie (a) pour avoir un enfant

هُنَالِكَ دَعَا زَكَرِ‌يَّا رَ‌بَّهُ ۖ قَالَ رَ‌بِّ هَبْ لِي مِن لَّدُنكَ ذُرِّ‌يَّةً طَيِّبَةً ۖ إِنَّكَ سَمِيعُ الدُّعَاءِ ﴿٣٨﴾
En ce temps, Zacharie pria son Seigneur et dit : « Seigneur !, accorde-moi, venant de Toi, une descendance excellente ! Tu es Celui qui entend la prière. » ﴾38﴿
Coran, s 3, v 38, Traduction de Régis Blachère

Dans la vieillesse, le Prophète Zacharie (a) demanda à Dieu d'avoir un enfant, et Allah lui accorda la naissance du Prophète Jean (Yahyâ). Jusqu'à sa vieillesse, Zacharie (a) n'avait pas fait de demande à Dieu pour avoir un enfant, jusqu'à ce qu’Anne, la mère de Marie (qui était également stérile comme l'épouse du Prophète Zacharie (a)) fasse un vœu à Dieu, promettant de consacrer son enfant au service du temple si Dieu lui accordait un enfant. Marie Vierge (a) naquit, et le Prophète Zacharie (a) fut chargé de sa garde. Il était témoin de près des faveurs divines qui entouraient Marie, comme la descente de nourriture céleste. C'est à ce moment-là qu’il pria son Seigneur et dit :

« Seigneur !, accorde-moi, venant de Toi, une descendance excellente ! Tu es Celui qui entend la prière. »[17]

La motivation du Prophète Zacharie (a) était qu'il n'avait pas d'héritier digne et il demanda à Allah d'avoir un enfant qui pourrait hériter de lui. Ses proches parents qui héritaient de lui n'étaient pas agréés par lui. Sa prière, telle qu'elle est mentionnée dans les versets de la sourate Marie, est la suivante :

وَإِنِّي خِفْتُ الْمَوَالِيَ مِن وَرَ‌ائِي وَكَانَتِ امْرَ‌أَتِي عَاقِرً‌ا فَهَبْ لِي مِن لَّدُنكَ وَلِيًّا ﴿٥﴾ يَرِ‌ثُنِي وَيَرِ‌ثُ مِنْ آلِ يَعْقُوبَ ۖ وَاجْعَلْهُ رَ‌بِّ رَ‌ضِيًّا ﴿٦﴾
Or je crains les miens, après ma mort. Bien que ma femme soit stérile, accorde-moi un descendant venu de Toi (5) Qui hérite de moi et de la famille de Jacob, et fais, Seigneur, qu'il [Te] soit agréable ! » (6)
Coran, s 19, v 5 et 6, Traduction de Régis Blachère

Sens de l'héritage et des héritiers dans l’invocation de Zacharie (a)

Les biens du Prophète Zacharie (a) et ceux de son épouse, qui provenaient de la lignée du Prophète Salomon (a), le fils du Prophète David (a), étaient considérés comme une grande richesse. Il craignait que ces biens ne tombent entre les mains de personnes indignes de sa famille. C'est pourquoi, même Sayyida Fatima (a), la fille du Prophète Muhammad (s), se réfère à ces versets pour revendiquer son droit à l'héritage, en particulier la propriété connue sous le nom de Fadak. Certains exégètes chiites du Coran interprétèrent l'héritage dans un sens général, englobant à la fois l'héritage matériel et spirituel.[18]

Demande d'un signe de Dieu

Après que les Anges divins dirent à Zacharie (a) qu’Allah t'annonce la naissance de Jean,[19] le Prophète Zacharie (a) demanda un signe à Dieu. Le signe était qu’il ne pouvait parler aux gens pendant trois jours qu'avec Dieu lors de ses prières.[20]
Les interprétations sur la signification et la raison de ce signe divergent parmi les exégètes du Coran. Certains croient que le fait de ne pas parler aux gens se réfère au jeûne du silence, pratiqué à l'époque pour exprimer la gratitude envers Dieu, et qui était considéré comme légitime.[21]

Cependant, ceux qui acceptent l'une des trois opinions suivantes soutiennent que le fait de ne pas parler était involontaire, et que Zacharie (a) était incapable de s'exprimer devant les gens, ne pouvant parler qu'à Dieu lors de ses prières.

  • Cheikh at-Tabrisî estime que ce signe était destiné à déterminer le moment de la conception de son épouse. Un signe pour le moment de la conception et le moment où j'aurai l’enfant.[23]
  • La demande d'un signe était motivée par le désir d'accroître la certitude et la foi, tout comme le Prophète Abraham (a) qui demanda un signe à Dieu pour renforcer sa certitude et sa foi.

Prophète Zacharie (a) et la Sainte Marie (a)

Il y avait une relation de parenté entre le Prophète Zacharie (a) et la Sainte Marie (a) ; Zacharie (a) était le mari de la tante maternelle de la Sainte Vierge.[24]

Le Prophète Zacharie (a) se chargea de Marie (a) au temple. Des hadiths furent transmis sur la manière dont la tuteur de la Vierge Marie (a) fut déterminée. Selon ces hadiths, après la présence de Marie (a) au temple et le décès de son père, ‘Imrân, la désignation de son tuteur fut le sujet d'un débat entre les chefs de la communauté juive. Ils convinrent de choisir le tuteur de Marie par tirage au sort. Des flèches ou des plumes étaient jetées sur l'eau, et comme la plume de Zacharie (a) est restée flottante sur l'eau, ce qui fut considéré comme gagnant pour le tuteur de la Dame Marie (a).[25]

La tuteur de la Sainte Marie (a) par le Prophète Zacharie (a) et les miracles de Marie qu'il observa conduisit Zacharie (a) à demander à Dieu de lui accorder un enfant.[26] Selon un hadith de l'Imam al-Bâqir (a), lorsque Zacharie entrait auprès de Marie, il voyait des fruits d'hiver en été et des fruits d'été en hiver, qui lui étaient accordés par Dieu.[27]

Connaissance de Zacharie (a) sur le martyre de l'Imam al-Husayn (a)

D’après un hadith mentionné par le cheikh as-Sadûq, le Prophète Zacharie fut informé de ce qui allait arriver à l'Imam al-Husayn (a). Il pleura beaucoup et ressentit une profonde tristesse alors qu'il se trouvait dans son lieu de culte. Il demanda ensuite à Allah de lui accorder un enfant qui serait le joie de ses yeux et qui aurait une position similaire à celle de l'Imam al-Husayn (a).[28]

Il existe des similitudes entre le fils du Prophète Zacharie (a), le Prophète Yahyâ (Jean), et l'Imam al-Husayn (a). Par exemple, ils sont tous deux nés après une période de six mois. De plus, tout comme la tête de l'Imam al-Husayn (a) fut séparée de son corps, la tête de Jean (a) fut également séparée de son corps et placée sur un plateau devant les oppresseurs de leur époque.[29] Une autre similitude réside dans le fait que les oppresseurs exercèrent leur domination sur les gens après le martyre de Jean (a) et de l'Imam al-Husayn (a).[30]

Sayyida Fatima (a) en s’appuyant sur l’invocation de Zacharie (a)

La Dame Fatima Zahra (a) utilisa l'histoire du Prophète Zacharie (a) dans le Coran pour revendiquer la restitution de son héritage financier et de la terre de Fadak.
Dans son sermon de Fadak, elle fit référence au verset 6 de la sourate Maryam (Marie) pour prouver son droit. Dans ce verset, le Prophète Zacharie (a) demande à Allah un héritier qui lui hérite, contrairement à la position d'Abu Bakr qui prétendait que les prophètes ne transmettaient pas d'héritage. Ainsi, la Dame Fatima (a) démontra qu'il n'y avait pas de divergence entre les prophètes (a) concernant la transmission de l'héritage à leurs enfants et que le droit de Fadak lui appartenait.[31]

Prophète Zacharie (a) dans la Bible et sa comparaison avec le Coran

  • Dans l'Évangile selon Luc, Zacharie est présenté comme un prêtre juif juste et fidèle, exécutant les commandements divins.[32] Le Coran, quant à lui, le mentionne comme un prophète, parmi les guidés et les élus, et le décrit comme un adorateur dévoué.[33]
  • Le miracle de la naissance du Prophète Jean (a) et l'infertilité de l'épouse de Zacharie, mentionnés dans l'évangile selon Luc sous le nom d'Élisabeth,[34] sont également rapportés dans le Coran, tout comme dans la Bible. De plus, la nomination de Jean (Yahyâ selon le Coran) par Dieu et la perte de la capacité de parler de Zacharie sont mentionnées dans les deux livres. À l'exception du fait que la perte de la capacité de parler de Zacharie dans l'évangile est présentée comme une punition pour ne pas croire à la bonne nouvelle divine, tandis que dans le Coran, elle est présentée comme un signe de la part d’Allah.[35]
  • Dans les évangiles, la responsabilité de Zacharie envers Marie n'est pas mentionnée.
  • Dans l'évangile selon Luc et selon Matthieu, le martyre de Zacharie est présenté par les docteurs de la Loi et les pharisiens juifs.[36] Dans le Coran, on ne parle pas de la fin du Prophète Zacharie (a), bien que de nombreuses hadiths fassent référence au récit de son martyre.[37]

Note

  1. Le verset 7 de la sourate Maryam : يَا زَكَرِ‌يَّا إِنَّا نُبَشِّرُ‌كَ بِغُلَامٍ اسْمُهُ يَحْيَىٰ لَمْ نَجْعَل لَّهُ مِن قَبْلُ سَمِيًّا ﴿٧﴾ ; « Ô Zacharie ! Nous t'annonçons un garçon dont le nom est Jean, à qui, dans le passé, Nous n'avons pas donné d'homonyme. » (7)

Références

  1. Shabistarî, A‘lâm al-Qur’ân, p 397
  2. La sourate al-An‘âm, versets 85 - 89
  3. Shabistarî, A‘lâm al-Qur’ân, p 397
  4. Râmînnizhâd, Mazâr Payâmbarân, p 193
  5. Shabistarî, A‘lâm al-Qur’ân, p 397
  6. Abû Ishâq Niyshâbûrî, Qisas al-Anbîyâ’, p 310
  7. Shabistarî, A‘lâm al-Qur’ân, p 397
  8. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, vol 2, p 168
  9. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 14, p 29
  10. Al-Mas‘ûdî, Murûj adh-Dhahab, vol 1, p 75
  11. Shabistarî, A‘lâm al-Qur’ân, p 397
  12. Bihbûdî, Bâznigarî Târîkh Anbîyâ’ dar Qur’ân
  13. Al-Hasanî al-‘ milî, al-Anbîyâ’ Hayâtuhum-Qisasuhum, p 465 ; Shabistarî, A‘lâm al-Qur’ân, p 397
  14. Kûpland, Sarzamîn wa Mardum Sûrîyi, p 156
  15. Cheikh Abbâs Qumî, Mafâtîh al-Jinân, p 929
  16. Râmînnizhâd, Mazâr Payâmbarân, p 195
  17. La sourate l ‘Imrân, verset 38
  18. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 5, p 777 ; Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 13, p 10
  19. La sourate Âl ‘Imrân, verset 38
  20. La sourate l ‘Imrân, verset 41
  21. Ayatollah Tayyib, Atyab al-Bayân fî Tafsîr al-Qurân, vol 3, p 193
  22. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 3, p 180
  23. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 2, p 754
  24. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 3, p 297
  25. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 3, p 297
  26. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 3, p 297
  27. Al-Huwayzî, Tafsîr Nûr ath-Thaqalayn, vol 1, p 332
  28. Muhammadî ar-Riyshahrî, Mîzân al-Hikma, vol 4, p 3153
  29. Qâ‘idân, Amâkin Sîyâhatî Zîyâratî Damishq, p 24
  30. Mûsawî, Târîkh al-Anbîyâ’, p 305
  31. Ibn Tayfûr, Balâghât an-Nisâ', p 29
  32. James W. Hawkes, Qâmûs Kitâb Muqaddas, p 13
  33. La sourate al-An‘âm, versets 85 - 89 ; Muhammadî ar-Riyshahrî, Mîzân al-Hikma, p 6042
  34. L’évangile selon Luc, chapitre 1
  35. Akbarî Dastak, « Muqâyisi Tatbîqî Dâstân Hadrat Zakarîyâ wa Hadrat Yahyâ dar Qur’ân wa Anâjîl Arba‘i », p 155
  36. Akbarî Dastak, « Muqâyisi Tatbîqî Dâstân Hadrat Zakarîyâ wa Hadrat Yahyâ dar Qur’ân wa Anâjîl Arba‘i », p 159
  37. Al-Majlisî, Hayât al-Qulûb, vol 2, p 1054