Masturbation

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Masturbation (en arabe: الاستمناء) est l'excrétion de sperme sans rapport sexuel, que ce soit avec la main, des caresses ou d'autres actions. Les jurisconsultes considèrent la masturbation comme illicite et parmi les grands péchés. La punition pour masturbation est Ta‘zîr, dont l’autorité religieuse détermine la quantité. Si la masturbation aboutit à l'éjaculation, elle entraîne des préceptes comme l'obligation du Ghusl (les ablutions majeures) pour accomplir des actes comme la prière, et l'invalidation du jeûne.

Sens du concept

  • Terminologiquement : C'est la tentative de sortie du sperme[3] sans rapport sexuel,[4] que ce soit par la main ou tout autre acte visant à le faire sortir.[5]

Précepte de la mastubation

Il n'y a pas de désaccord entre les juristes sur l'interdiction de la masturbation. A propos de cette question, ils discutèrent de deux choses :

  • La masturbation avec autre que l’épouse légitime (qu’elle soit fait par la personne elle-même ou par quelqu'un d'autre que l’épouse) : Il est interdit de se masturber avec une personne autre que l’épouse,[6] certains juristes considèrent même cela comme un grand péché.[7]

Ils s'appuient sur de nombreuses preuves, dont :
1. Le masturbateur fait partie de ceux qui transgressent, car il cherche en dehors de son épouse, il est donc parmi les blâmables.[8]

﴾وَالَّذِينَ هُمْ لِفُرُ‌وجِهِمْ حَافِظُونَ ﴿٥﴾ إِلَّا عَلَىٰ أَزْوَاجِهِمْ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُمْ فَإِنَّهُمْ غَيْرُ‌ مَلُومِينَ ﴿٦﴾ فَمَنِ ابْتَغَىٰ وَرَ‌اءَ ذَٰلِكَ فَأُولَـٰئِكَ هُمُ الْعَادُونَ ﴿٧
Qui n'ont de rapports ﴾5﴿ Qu'avec leurs épouses ou leurs concubines : [dans ce cas] ils ne sont pas blâmables ﴾6﴿ Tandis que ceux qui convoitent d'autres qu'elles sont les transgresseurs. ﴾7﴿
Coran, s 23, v 5 et 7 ; Traduction de Régis Blachère

2. Ahmad b. Muhammad b. ‘Îsâ rapporte de son père qui dit :

« L’Imam as-Sâdiq (a) a été interrogé sur le fait de se masturber. Il a répondu : c'est un grand péché qu'Allah a interdit dans Son Livre. Celui qui le fait est comme celui qui commet un inceste avec lui-même . Si je sais ce qu'il fait, je ne mangerai pas avec lui.
L'interrogateur a dit : explique-moi, ô fils du Messager d'Allah, où cela se trouve dans le Livre d'Allah. Il (a) répondit : dans la parole d'Allah : « Tandis que ceux qui convoitent d'autres qu'elles sont les transgresseurs. ». Et la masturbation fait partie des choses autres qu’elles … »[9]
  • La masturbation avec l’épouse : les juristes sont unanimes à dire que cet acte est permis et licite.[10]

éjaculation dans la masturbation

Les juristes précisent que l'interdiction de la masturbation ne dépend pas de l'éjaculation.[11] En d'autres termes, si quelqu'un se masturbe, même si le sperme ne sort pas, il a commis un acte illicite et mérite Ta‘zîr.[Note 1][12]

Quelques préceptes

Dans les sources de fiqh, il est mentionné des préceptes sur la masturbation si le sperme sorte :

  • Annulation du jeûne : la masturbation rompt le jeûne et provoque l'expiation. Selon les chiites, rompre le jeûne par un acte illicite requiert la grande expiation (affranchir un esclave, jeûner deux mois, nourrir 60 pauvres).[14]
  • Annulation d’al-I‘tikâf : la masturbation rompt le jeûne par coséquant, al-I‘tikâf est aussi rompu.[15] Certains estiment que la masturbation invalide par elle-même al-I‘tikâf. Alors, la masturbation pendant la nuit rompt également al-I‘tikâf.[16]

Peine de la masturbation

Le peine pour la masturbation est Ta‘zîr, dont l’autorité religieux détermine la quantité et la façon.[19] En cas de récidive, une punition plus sévère est appliquée.[20]

Effetes négatifs

Certains avancent des effets physiques, psychologiques et sociaux pour la masturbation :

  • Effets physiques : affaiblissement de la vue, des forces, stérilité, faiblesse des articulations, tremblements.
  • Psychologiques : perte de mémoire et distraction, anxiété, isolement, dépression, morosité, agressivité, fatigue constante, faible volonté.
  • Sociales: désaccord conjugal, désintérêt du conjoint, incapacité à la relation sexuelle, et mariage tardif.[21]

Note

  1. Ta‘zîr est une punition pour les crimes pour lesquels la religion islamique n'a pas précisé de peine spécifique. La détermination de son importance et de sa nature est laissée à l’autorité religieuse.

Références

  1. Al-Jawharî, as-Sihâh, vol 6, p 2497
  2. Al-Bustânî, Muhît al-Muhît, p 866
  3. At-Tabâtabâ’î, Rîyâd al-Masâ’il, vol 7, p 375
  4. Ash-Shahîd ath-Thânî, ar-Rawdat al-Bahîyya fî Sharh al-Lum‘at ad-Damishqîyya, vol 2, p 238
  5. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 20, p 367
  6. Ash-Shahîd ath-Thânî, Masâlik al-Afhâm, vol 15, p 48
  7. Al-Fâzil al-Hindî, Kashf al-Lithâm, vol 10, p 516
  8. Cheikh at-Tûsî, Al-Mabsût, vol 3, p 491
  9. Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Wasâ'il ash-Shî'a, vol 28, p 364
  10. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 41, p 649
  11. Al-‘Âmilî, Madârik al-Ahkâm, vol 6, p 61
  12. Al-Ardabîlî, Majma‘ al-Fâ’ida wa al-Burhân, vol 13, p 361
  13. Sayyid Muhammad Kâzim Tabâtabâ‘î Yazdî, Al-‘Urwat al-Wuthqâ, vol 1, p 507 - 508
  14. Cheikh Bahâ’î, Jâmi‘ ‘Abbâsî, p 462
  15. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 17, p 207
  16. Ayatollah Khû’î, Minhâj as-Sâlihîn, vol 1, p 292
  17. Najm ad-Dîn al-Hillî, Îdâh Taraddudât ash-Sharâyi‘, vol 1, p 231
  18. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 20, p 367 - 368
  19. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 41, p 647 - 649 ; Cheikh al-Mufîd, Al-Muqni‘a, p 791 ; Ibn Idrîs al-Hillî, As-Sarâ’ir al-Hâwî, vol 3, p 536
  20. Ibn Hamza at-Tûsî, al-Wasîla ilâ Nayl al-Fadîla, p 415
  21. تاثیرات استمنا بر زندگی زناشویی