Baydâ'
Baydâ' (en arabe : texte البيداء), également appelée Dhât al-Jaysh (en arabe : ذات الجيش), est un lieu situé entre La Mecque et Médine qui joue un rôle important dans les événements de la fin des temps, selon les hadiths islamiques. Il est décrit comme l’endroit où l’armée d'as-Sufyânî sera miraculeusement engloutie par la terre alors qu’elle marche pour affronter l’Imam al-Mahdi (a).
Position géographique et importance
Dans les hadiths, al-Baydâ' désigne une région désertique située entre La Mecque et Médine.[1] Selon Ibn Idrîs al-Hillî, elle se trouve à environ trois farsakhs de Dhû al-Hulayfa, le Mîqât des pèlerins venant de Médine.[2] Le mot "Baydâ'" signifie en arabe une plaine déserte dépourvue d'eau et de végétation.[3] Ce lieu est mentionné dans les livres de hadith relatifs aux signes de l'apparition de l'Imam al-Mahdi (a)[4], ainsi que dans les chapitres sur la prière [5] et le hajj [6] dans la jurisprudence islamique.
Khafs al-Baydâ' : un signe de l’apparition
L’un des signes majeurs de l’apparition de l’Imam al-Mahdi (a) est le Khafs al-Baydâ', un événement prophétisé dans les hadiths islamiques [7]. Ce terme désigne l'engloutissement par la terre de l’armée d'as-Sufyânî, envoyée pour combattre l’Imam al-Mahdi (a) à La Mecque [8]. Certains hadiths désignent cette région sous le nom de Dhât al-Jaysh (le lieu de l’armée), en raison de cet événement miraculeux [9].
Dans un hadiths rapporté de l’Imam al-Bâqir (a), il est mentionné qu'à la fin des temps, lorsque l’armée d'as-Sufyânî atteindra al-Baydâ', un appel céleste retentira :
- « Ô terre, engloutis ce peuple ! » En réponse, la terre avalera toute l'armée, ne laissant que trois survivants pour avertir les autres [10].
Préceptes jurisprudentiels
Dans les oeuvres de jurisprudence islamique, plusieurs préceptes liés à al-Baydâ' sont mentionnées : La prière est al-Makrûh à al-Baydâ' : Selon les hadiths rapportés dans les sources jurisprudentielles, il est considéré comme al-Makrûh (détestable) de faire la prière dans la région d'al-Baydâ'[11]. Les jurisconsultes justifient cette règle par l'événement du Khafs (engloutissement de l’armée d'as-Sufyânî) qui s'y produira [12]. Le retardement d'at-Talbîya : Selon l'avis de certains jurisconsultes, il est préférable que le pèlerin voyageant de Médine à La Mecque retarde la récitation d’at-Talbîya (l’invocation rituelle de consécration) jusqu’à son arrivée à al-Baydâ' [13].
At-Talbîya est formulée ainsi :
لَبَّیكَ الّلهُمَّ لَبَّیكَ، لَبَّیكَ لاشَریكَ لَكَ لَبَّیكَ، إنَّ الْحَمْدَ وَ النِّعْمَةَ لَكَ وَالْمُلكَ، لاشَریكَ لَكَ لَبَّیكَ
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« Labayka Allahumma Labayk, Labayka lâ Sharîka laka Labayk, inna al-Hamda wa an-Ni‘mata laka wa al-Mulk, lâ Sharîka laka Labayk. »
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Certains jurisconsultes limitent cette règle aux pèlerins voyageant à dos de monture [14]. Selon Sâhib al-Jawâhir, lorsque le pèlerin atteint al-Baydâ', il est recommandé de réciter at-Talbîya à haute voix [15].