Al-Istihâda (la métrorragie)

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Al-istihâda ou la métrorragie (en arabe  :الإستِحاضة) est une sorte de sang qui sort de la matrice de la femme. Lorsque la femme se trouve dans cet état, on dit qu'elle est al-Mustahâda (en arabe  :المُستَحاضة).


Al-istihâda (la métrorragie)

L'un des écoulements sanguins chez la femme s'appelle al-istihâda. La femme qui se trouve en état d'istihâda est appelée al-Mustahâda.

En général, le sang d’al-istihâda n’est pas épais; il est froid et jaunâtre, et il sort doucement. Toutefois, le sang des menstrues peut être jaunâtre, et celui d’al-istihâda peut être noirâtre.

Quelques Hadith à propos de la métrorragie

Une femme s’est présentée chez l’Imam as-Sâdiq (a) et lui a dit : « Que devra faire une femme si le sang continue à s'écouler après la période de ses règles »? Et l'Imam (a) lui a dit : « Le sang des menstrues est chaud et noirâtre, et sort avec force; et le sang d’al-istihâda est froid et jaunâtre. Si le sang est chaud et noirâtre, et sort avec force, alors elle devra cesser de faire la prière ». Puis la femme est sortie en disant : « Par Dieu! Si c’était une femme elle n’aurait rien ajouté ».[1]

L’Imam as-Sâdiq (a) a dit aussi : « Durant la période des règles, la femme doit cesser de faire la prière, et elle ne doit pas faire l’acte sexuel. Si le sang continue à s’écouler après la période de ses règles et traverse le coton, alors elle devra faire al-ghusl pour la prière du zuhr et celle d'al-‘asr, et elle devra faire al-ghusl pour la prière d'al-maghrib et celle d'al-‘ishâ’, et elle devra faire al-ghusl pour la prière de l’aube. [Après chaque ghusl], elle devra placer un tampon de coton dans son organe sexuel, puis elle devra couvrir celui-ci avec un tissu. Et si le sang n’a pas traversé le coton, alors elle pourra entrer dans la mosquée après avoir fait al-wudû’. Son mari ne devra s’approcher d’elle qu’après la période des règles ».[2]

Dans un autre hadith, l’Imam as-Sâdiq (a) a dit : « Le sang d’al-istihâda est un mauvais sang ».[3]

Différentes sortes d’al-istihâda

Il y a trois sortes d’al-istihâda :

  • al-istihâda légère ou qalîla (lorsque le sang reste à la surface du tampon de coton),

La femme n’est pas obligée de faire al-ghusl à la suite d’al-istihâda légère, mais elle doit (ou par précaution recommandée selon certains jurisconsules) changer le tampon et faire al-wudû’ pour chaque prière (c’est-à-dire, elle ne doit pas faire deux prières avec un seul wudû’). Au cas où il y aurait un peu de sang sur l'extérieur de ses parties intimes, elle devrait se nettoyer avec de l'eau.

  • al-istihâda moyenne ou mutawassita (lorsque le sang pénètre dans le tampon, mais sans le traverser),

Pendant al-istihâda moyenne, la femme doit changer le tampon et faire al-ghusl avant la prière de l’aube, et elle ne doit pas faire deux prières avec un seul wudû’ (c’est-à-dire, elle devra faire al-wudû’ pour chaque prière). Si elle omet pourtant de le faire, intentionnellement ou par oubli, elle doit prendre le bain avant les prières de Midi (zuhr) et de l'Après-midi (‘asr). Si elle omet de le faire là aussi, elle devra prendre le bain avant les prières d'al-maghrib et de la Nuit. Elle doit suivre cette règle, peu importe que l'écoulement sanguin continue ou s'arrête entre-temps.

  • al-istihâda abondante ou kathîra (lorsque le sang traverse le tampon de coton).

Pendant al-istihâda abondante, la femme doit faire trois ghusl : le premier pour la prière de l’aube, le deuxième pour la prière du zuhr et celle d’al-‘asr, et le troisième pour la prière du maghrib et celle de ‘isha’. Elle devra faire al-wudû’ pour chaque prière (il n’est pas nécessaire selon certains jurisconsultes), et elle devra faire la prière d’al-‘asr immédiatement après celle du zuhr, et la prière du maghrib immédiatement après celle d'al-‘ishâ’.[4]

Quelques préceptes

  • Au cas où elle laisserait un intervalle entre ces deux prières, elle devrait prendre aussi un bain pour la Prière de l'Après-midi. De même, si elle laisse un intervalle entre la prière d'al-maghrib et la prière de la Nuit, elle devra prendre un autre bain pour la prière de la Nuit (al-‘ishâ’).
  • Si le sang léger d'une femme se transforme en sang moyen après la prière de l'aube, la femme doit prendre le bain pour les prières de Midi et de l'Après-midi, et si ce changement intervient après les prières de Midi et de l'Après-midi, elle doit prendre le bain pour les prières d'al-maghrib et de la Nuit.
  • Si le sang léger ou moyen d'une femme se transforme en sang abondant après la Prière de l'Aube, elle doit prendre un bain pour les prières de Midi et de l'Après-midi, et puis un autre pour les prières d'al-maghrib et de la Nuit. Et au cas où le sang deviendrait abondant après les prières de Midi et de l'Après-midi, elle devrait prendre le bain pour les prières du maghrib et de la Nuit.[5]
  • Si une femme voit du sang qui n’est ni le sang des menstrues, ni celui des lochies et ni celui d’une blessure, alors elle devra le considérer comme le sang d’al-istihâda (la métrorragie). Donc, si l’écoulement sanguin se produit après le dixième jour des règles, ou pendant une durée inférieure à trois jours, ou s’il produit avant l’âge de neuf ans ou après l’âge de cinquante ans (ou après soixante ans chez une Quraychite), il devra être considéré comme al-istihâda.[6]

Choses interdites pendant al-istihâda

Pendant al-istihâda moyenne ou al-istihâda abondante, la femme doit se considérer comme impure (c’est-à-dire comme si elle est en période des règles). Si elle fait ce qu'on vient de citer, elle sera considérée comme étant pure; et si elle ne le fait pas, alors elle devra s'abstenir de faire tout ce qui est interdit à une femme qui a ses règles (comme l’entrée dans la mosquée), sauf l’observation du jeûne. Et si elle veut jeûner, elle devra faire al-ghusl, mais elle ne sera pas obligée de faire al-wudû’, car le jeûne nécessite seulement al-ghusl.

Pendant al-istihâda légère, al-mustahada (la femme qui est en état d’al-istihâda) est considérée comme une personne qui a eu al-hadath al-asghar (par exemple, une personne qui a uriné ou qui a lâché des gaz intestinaux), c’est-à-dire elle pourra jeûner et faire l’acte sexuel même si elle n’a pas fait al-wudû’, mais elle devra faire al-wudû’ avant chaque prière.[7]

Voir aussi

Références

  1. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Al-Wasâ’il, v 2 p 275
  2. Al-Wasâ’il, v 2 p 371
  3. Al-Wasâ’il, v 2 p 276
  4. Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a.s), v 1 p 101
  5. Sîstânî, Tawzîh al-Masâ'il, Articles 189 et 190
  6. Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a.s), v 1 p 101
  7. Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a.s), v 1 p 101-102