Arche d'alliance

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Arche d'alliance (en hébreu : אֲרוֹן הָעֵדוּת) était un coffre qui était chez les Banû Israël et avait d'une grande importance et sainteté pour eux pendant des siècles. Le Coran mentionne que ce coffre apportait tranquillité et sérénité aux Banû Israël, dans lequel étaient déposés des objets de grande valeur et importance tels que les Tables du Prophète Moïse (a) et son Bâton, entre autres. Selon hadiths chiites, l’Arche d'alliance fait partie des legs de l'Imamat et est gardée par l'Imam Mahdi (a).

Présentation

L’Arche d’alliance également appelée « Arche de la tranquillité » et « Arche du témoignage » fait référence à un coffre qui était considéré comme sainte et d'une grande importance pour les Banû Israël pendant des siècles.[1]

Le mot « at-Tâbût » (التابوت ; le coffre - l’Arche) est mentionné deux fois dans le Coran :

  1. La mère du Prophète Moïse (a) plaça son nourrisson dans un coffre (l’Arche) qu'elle jeta dans le Nil.[2]
  2. L'histoire de la sélection de Saül comme chef et la présence du coffre (l’Arche) en tant que signe. Le coffre contenait la tranquillité divine dans lequel était l'héritage de la famille de Moïse et Aaron. Il était transporté par les anges divins.[3] Certains affirment que le coffre mentionné dans ce verset fait référence à l'Arche d’alliance.[4]

Fabrication de l'Arche

Les sources islamiques et non islamiques présentent différentes perspectives sur l'origine de l’Arche d’alliance :

  • Le Coran mentionne une fois le mot « at-Tâbût » (التابوت ; coffre - l’Arche) pour désigner le coffre dans lequel la mère de Moïse (a) plaça son enfant et le jeta dans le Nil :
أَنِ اقْذِفِيهِ فِي التَّابُوتِ فَاقْذِفِيهِ فِي الْيَمِّ فَلْيُلْقِهِ الْيَمُّ بِالسَّاحِلِ ... ﴿٣٩﴾
« Jette-le dans ce coffret et jette-le dans le Fleuve ! Que le Fleuve le rejette sur la rive ! ... » (39)
Coran, s 20, v 39, Tradustion de Régis Blachère

Selon une hadith de l’Imam al-Bâqir (a), le coffre dans lequel la mère de Moïse le plaça et jeta dans le Nil, parvint ensuite entre les mains des Banû Israël et acquiert une importance spéciale pour eux. Après leur sortie d'Égypte, il était avec eux, et les Tables de Moïse et … y étaient placées.[5]
En d'autres termes, ce coffre est l'Arche d’alliance. Certains exégètes chiites acceptent cette opinion.[6]

  • Certains exégètes sunnites du Coran soutiennent que Dieu donna à Adam (a) un coffret, qui était parmi les prophètes (a), et que c’est le même coffre que l'on entend par l’Arche d’alliance.[7]
  • D’après la Torah, la construction de l’Arche d’alliance à l'époque après la sortie d'Égypte.[8]

Le Coran ne mentionne aucun détail sur le moment et la manière de la construction de l’Arche d’alliance. Cependant, il existe de nombreux hadiths sur les détails de ce coffret, que certains exégètes du Coran les classent dans la catégorie des Isrâ’îlîyyât,[Note 1] dont on ne peut pas être certains.[9] Contrairement au Coran, la Torah consacre énormément de détails à la construction de l’Arche d’alliance et en donne une description détaillée.[10]

Histoire

Après la sortie des Banû Israël d'Égypte, l’Arche d’alliance acquit une grande renommée et une grande sainteté. Pendant leur période d'errance dans le désert, le l’Arche d’alliance était conservé dans la tente sacrée et il était soumis à de nombreuses règles strictes.[11]
Après le Prophète Moïse (a) et la fin des 40 années d'errance dans le désert, les Banû Israël, accompagnés du Prophète Josué (a), se dirigèrent vers la terre sainte.

L’Arche d’alliance était un symbole important et influent pour les Banû Israël. Ils plaçaient L’Arche devant leur armée lors de diverses batailles et ils triomphaient de leurs ennemis. Mais lorsqu'ils s'opposaient aux prophètes (a) et désobéissaient aux commandements divins, ils étaient vaincus,[12] et lors de certaines de ces défaites, L’Arche d’alliance tombait entre les mains de leurs ennemis[13] et leur était finalement restitué pour diverses raisons.[14]

Le Coran fait référence à l'un de ces événements et considère la possession L’Arche d’alliance comme un signe de la royauté de Saül :

وَقَالَ لَهُمْ نَبِيُّهُمْ إِنَّ آيَةَ مُلْكِهِ أَن يَأْتِيَكُمُ التَّابُوتُ ... ﴿٢٤٨﴾
Leur Prophète ajouta : « Le signe de Son investiture sera que l'Arche d'Alliance reviendra à vous, ... » ﴾248﴿
Coran, S II, Verset 248 ; Traduction de Régis Blachère

Selon ce verset, Dieu donne un signe pour désigner un roi et Son Prophète doit s'efforcer de le faire comprendre aux gens et de les empêcher de se diviser.

Finalement, après l'attaque de Nabuchodonosor II contre Jérusalem et la destruction du Temple, l’Arche d’alliance fut également perdu.[15] Selon certaines hadiths, à l'époque de la Parousie de l'Imam Mahdi (a), l’Arche d’alliance sera ramené d'une grotte à Antioche,[16] et il fera partie des Legs de l'Imamat.

Contenu de l'Arche d'alliance

Le Coran mentionne de manière générale le contenu de l'Arche d'alliance en ces termes : « et une relique de ce qu'ont laissé la famille de Moïse et la famille d'Aaron ».[17]
Les exégètes du Coran mentionnèrent plusieurs éléments à cet égard, y compris les Tables du Prophète Moïse (a), Son Bâton[18] et les objets des autres prophètes (a) qui s'y trouvaient.[19]

Paul, la deuxième figure importante parmi les chrétiens, dans une lettre aux hébreux (cette lettre fait partie de la Bible chrétienne), mentionna le contenu de ce coffret comme étant les Tables de Moïse, un récipient en or contenant la Manne[Note 2] ainsi que le Bâton d'Aaron qui avait fleuri à une époque.[20]

Effets et miracles

Le Coran décrit l’Arche d’alliance de la manière suivante :

« Elle contient une tranquillité de votre Seigneur ».[21]

Il existe différents hadiths dans l'interprétation de cette signification.[22] Quoi qu'il en soit, ce terme indique une assurance intérieure que ce coffret apportait aux Banû Israël[23] et qui leur procurait la tranquillité du cœur.[24]

La Bible hébraïque fait également référence à des miracles associés à ce coffret :

Après le décès du Prophète Moïse (a), lorsque les Banû Israël voulaient traverser le Jourdain, ils portèrent l’Arche d’alliance comme auparavant et entrèrent dans le fleuve. Par le miracle de l’Arche d’alliance, les eaux du fleuve se séparèrent, les eaux s'élevèrent en haut et les Banû Israël marchèrent sur la terre sèche pour poursuivre leur chemin.[25]

Note

  1. Le terme Isrâ’îlîyyât désigne dans les sciences islamiques, en particulier dans le domaine de l’exégèse du Coran et des sciences du hadith, les récits, les histoires et les concepts qui ne sont pas issus du Coran et des hadiths prophétiques, mais qui ont leurs racines dans les enseignements des communautés antérieures, en particulier les Banû Israël, et qui sont le résultat d'une influence narrative, de la mythologie et d'autres aspects d'enseignements non authentiques, qui ont été créés principalement par certains groupes, souvent des Juifs convertis à l'islam, et qui ont trouvé leur place en marge des enseignements des musulmans, notamment aux premiers siècles de l'Hégire.
  2. Le pain que Dieu donnait chaque jour aux Banû Israël dans le désert.

Références

  1. Husiynî, « Tâbût ‘Ahd az Manzar Qur’ân wa Tawrât », p 51 - 55
  2. La sourate Tâhâ, verset 39
  3. La sourate al-Bagara, verset 248
  4. Ibn ‘Âshûr, at-Tahrîr wa at-Tanwîr, vol 8, p 304
  5. Al-Qummî, Tafsîr al-Qummî, vol 1, p 81
  6. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 2, p 240
  7. Al-Baghawî, Ma‘âlim at-Tanzîl, vol 1, p 334
  8. Torah, Exode, chapitre 25, versets 10 - 22
  9. Manâhij Jâmi‘at al-Madînat al-‘Âlamîya, ad-Dakhîl fî at-Tafsîr, vol 1, p 114
  10. Torah, Exode, chapitre 25, versets 10 - 22
  11. Bible, Exode, chapitre 28
  12. At-Tabarî, Jâmi‘ al-Bayân, vol 2, p 382
  13. Bible, 1 Samuel, chapitre 4
  14. Bible, 1 Samuel, chapitre 6
  15. Rashîd Rizâ, Tafsîr al-Minâr, vol 3, p 131
  16. Sayyid ibn Tâwûs, at-Tashrîf bi al-Minan, p 142
  17. La sourate al-Bagara, verset 248
  18. Al-Baydâwî, Anwâr at-Tanzîl, vol 1, p 151
  19. Al-Bahrânî, Al-Burhân, vol 1, p 510
  20. Nouveau Testament, Lettre aux Hébreux, chapitre 9, verset 4
  21. La sourate al-Bagara, verset 248
  22. Al-Balâghî an-Najafî, ’ lâ’ ar-Rahmân, vol 1, p 222
  23. As-Sabziwârî an-Najafî, Irshâd al-Adhhân ilâ Tafsîr al-Qur’ân, p 45
  24. Ibn ‘Arabî, Tafsîr Ibn ‘Arabî, vol 1, p 82
  25. Bible, livre de Josué, chapitre 3, versets 14 - 17