Kathîr ash-Shakk

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Kathîr ash-Shakk (en arabe: کَثیر الشَك) est un terme jurisprudentiel qui signifie celui qui doute beaucoup. Il existe certains critères pour le déterminer.

Si quelqu’un a tendance à trop douter pendant la prière, il ne devra pas tenir compte de son doute.

Dans un certain nombre de hadiths, il est interdit de faire attention à ces doutes et cet état a été attribué au diable.

Définition

Kathîr ash-Shakk est celui qui doute plus qu'une personne normale ou celui qui doute trois fois pendant une même prière ou qui, pendant trois prières successives, par exemple la prière du matin, du midi et de l’après-midi, doute.

Le doute se réfère à l'égalité des deux côtés de la probabilité (cinquante pour cent); par conséquent, il n'inclut pas la forte probabilité (az-Zann, (en arabe: الظَن)). Il existe certaines règles dans la jurisprudence pour la forte probabilité qui, dans certains cas, est comme un état de doute et dans certains cas comme un état de certitude.

Par exemple, si le prieur doute entre les 3e et 4e rak‘at, mais il a une probabilité plus forte qu’il est maintenant dans la 4e rak‘at (et pas dans la 3e), alors il considère qu’il est effectivement dans la 4e et il ne tient pas compte du doute. Car la forte probabilité est considérée, dans ces cas, comme la certitude.

Hadith

l’Imam as-Sâdiq (a) a dit à propos de quelqu’un qui doute beaucoup : « Dans ce cas-là, il ne devra pas tenir compte de son doute… Ne laissez pas le Vilain s’habituer à rompre votre prière, car le Satan s’habitude à tout ce qu’on l’habitude. Pour que le doute ne survienne plus, ne tenez pas comptes des doutes répétés et ne rompez pas fréquemment votre prière, car le Vilain veut qu’on se soumette à lui; et si vous lui désobéissez, il ne reviendra plus chez vous ».[1]

Devoir de Kathîr ash-Shakk

Selon la règle de « lâ shakka li kathîri ash-shakk » (en arabe: لا شَكَ لِکَثیرِ الشَك), « celui qui doute beaucoup ne doit pas faire attention à ces doutes », la plupart des jurisconsultes estiment que cette règle ne s’applique pas uniquement sur la prière, qu’elle comprend également les ablutions, le bain rituel, le tayammum, le Hajj, les transactions, etc.

Celui qui doute beaucoup ne doit pas tenir compte de ses doutes peu importe si ce doute intervient dans les actes de la prière, les dhikr, dans les raka‘ât ou les autres éléments de la prière tels que l’inclinaison et la prosternation.

Le devoir de celui qui doute beaucoup est comme suit :

Doute concernant le nombre de rak‘a de la prière

  • Si l’hypothèse la plus élevée du doute n’annule pas la prière, par exemple le doute dans une prière de quatre rak‘a entre la 3e et la 4e rak‘a, il retient le nombre le plus élevé.
  • Si l’hypothèse la plus élevée du doute annule la prière, il retient le nombre le moins élevé, par exemple le doute entre la 4e et la 5e rak‘a, il retient l’hypothèse de la 4e rak‘a.

Doute concernant les parties de la prière

  • Si accomplir cette partie n’annule pas la prière, il devra considérer l’avoir fait; par exemple s’il doute sur le fait d’avoir fait une ou deux prosternations, il considérera en avoir fait deux.
  • Si accomplir cette partie annule la prière, il devra considérer ne pas l’avoir fait; par exemple s’il doute avoir fait une ou deux Rukû‘, il devra considérer en avoir fait une seule.

Si le prieur doute souvent d’un acte précis de la prière, ne doit pas tenir compte de son doute, sauf si le doute est sur un autre acte.

Le Kathîr ash-Shakk qui ne sait pas si son état a disparu ou non, il faut continuer à se considérer comme un Kathîr ash-Shakk et à suivre ses règles.

Certaines règles jurisprudentiel

Dans la jurisprudence chiite, il existe des règles pour certains cas de doute qui sont utiles à tous, en particulier à Kathîr ash-Shakk. Certaines de ces règles sont :

Règle al-farâgh

D'après cette règle, si quelqu'un doute d'avoir fait correctement un acte après avoir fini de le faire, il ne devra pas tenir compte de son doute. (par exemple, lorsqu’on doute d’avoir fait correctement al-wudhû’ après avoir commencé de faire la prière).

Cette règle est admise par tous les jurisconsultes, et elle s’applique dans tous les domaines du fiqh (la prière, le jeûne, le pèlerinage, la vente, la location…).

Règle at-tajâwuz

C'est la règle selon laquelle lorsque quelqu'un doute d'avoir fait correctement une action (par exemple, ar-rukû‘) après entamé une autre (par exemple, as-sujûd), il ne devra pas tenir compte de son doute.

Les jurisconsultes ont tous dit que la règle at-tajâwuz s’applique pendant la prière. Mais dans les autres cas les avis des jurisconsultes divergent. Certains ont dit que la règle at-tajâwuz ne s’applique pas pendant al-ghusl et at-tayammum. D’autres ont dit qu’elle s’applique pendant ces derniers.[2]

Façon de traiter une personne qui doute beaucoup

Le doute est inspiré par Satan et la foi, la certitude, la conviction est des marques de miséricorde et des faveurs divines. Satan utilise les moyens et des ruses pour faire sortir l’homme du droit chemin. Donc pour combattre ces attaques de Satan, il faut savoir combattre les obsessions et ne faire attention lorsqu’elles nous envahissent.


Références

  1. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Al-Wasâ’il, vol 8, p 228
  2. Muhammad-Jawâd Maghnia, Le fiqh de l'Imam as-Sâdiq (a), vol 1, p 77-78