Halal

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Halal (en arabe : الحلال), par opposition à Haram, fait allusion à ce qui est licite du point de vue de la loi de la religion et de la raison. Dans le fiqh, il existe une autre expression appelée Mubâh qui a une signification proche de Halal. Dans certaines sources jurisprudentielles, le terme Halal est considéré comme synonyme du mot Mubâh, mais il y a une différence entre les deux. Halal désigne le précepte qui ne sont pas directement liées aux actions des individus al-Mukallaf[Note 1] ; et Mubâh est l’un des cinq préceptes de la loi islamique qui sont directement liés aux actions des Mukallaf[Note 2] et fait allusion à une action qui n’a pas de préférence quant à son accomplissement ou à sa négligence. Alors, pour un acte Mubâh, il n’y a ni récompense ni châtiment pour son accomplissement ou sa négligence.
Par conséquent, Halal a une signification plus générale que Mubâh, car tout ce qui est Mubâh est Halal, mais tout ce qui est Halal n’est pas nécessairement Mubâh.

Par exemple, dans une classification, les animaux sont divisés en animaux dont la consommation de ses viandes est permise par la loi islamique (halal) et animaux dont la consommation de ses viandes est illicite et interdite par la loi islamique (haram). Dans cet exemple, le statut de licéité est attribué à la viande de l’animal et nous disons, par exemple, que le mouton fait partie des animaux dont la viande est halal et licite ou nous disons que le mouton est un animal à viande halal. Dans ce cas, « halal » est utilisé comme attribut de la viande. Mais, nous ne pouvons pas dire que cette viande est Mubâh, car la viande n'est pas considérée comme une action de l’homme Mukallaf et ne peut pas donc être l’un des cinq préceptes de la loi islamiques et nous pouvons seulement dire que manger cette viande est, par exemple, Mubâh. Cela signifie que l'accomplissement de cette action (manger) est considéré comme acte des Mukallaf et peut donc être qualifié de Mubâh ou d'un autre précepte parmi les cinq préceptes. Nous pouvons également qualifier l'acte de manger comme étant « halal » , en disant que manger telle viande est halal. Ainsi, dans ce sens, le terme « halal » a une signification plus générale que le terme « Mubâh ».

Selon les juristes, si l'on doute de la licéité (halal) ou de l'illicéité (haram) d'une chose, conformément à une règle nommée la règle d’al-hill,[Note 3] on considère que cette chose est licite. Dans les hadiths, il est conseillé d'apprendre les préceptes relatifs à ce qui est licite et illicite, ainsi que de chercher à acquérir un revenu licite.

En 2007, l'Organisation mondiale du halal fut créée dans le but de promouvoir la culture du halal. Il s'agit d'une organisation internationale qui vise à développer des normes et des critères pour les produits et services halal, ainsi qu'à sensibiliser le public à la notion de halal.
Par ailleurs, le 17 Ramadan fut désigné comme la Journée mondiale du halal. Cette journée est célébrée pour mettre en valeur l'importance du concept de halal et des produits halal à l'échelle mondiale.

Sens du concept

Le terme « halal » est utilisé pour désigner ce qui est licite et permis du point de vue de la loi religieuse et de la raison.[1] Autrement dit, il s'agit de ce qui n'est pas soumis à l'interdiction (haram) et dont la pratique ou l'abstention ne conduit pas à un châtiment.[2]

Il est rapporté de l’Imam as-Sâdiq (a) qu’il avait dit :

« Un hadith sur ce qui est halal et haram que vous recevez d'un homme véridique est meilleur que le monde et tout ce qu’il contient en or ou en argent. »[3]

Différence avec le concept de « Mubâh »

Certains considèrent le terme « halal » comme synonyme de « Mubâh »,[4] tandis que d’autres font une distinction entre ces deux termes[5] et soulignent leurs différences. Voici quelques-unes de ces différences :

Dans le fiqh, le mot « halal » (licite) est utilisé en opposition à « haram » (illicite), et il englobe des choses qui ne sont pas interdites, telles que ce qui est obligatoire (Wâjib), recommandé (Mustahab), déconseillé (Makrûh) et Mubâh.[6] Par conséquent, halal est plus général que Mubâh. Cela signifie que tout ce qui est Mubâh est halal, mais tout ce qui est halal n’est pas nécessairement Mubâh. Par exemple, ce qui est déconseillé (Makrûh) est halal et licite mais pas Mubâh.[7]
Mubâh fait référence à une action qui n’a pas de préférence quant à son accomplissement ou à sa négligence. Alors, pour un acte Mubâh, il n’y a ni récompense ni châtiment pour son accomplissement ou sa négligence.

Mubâh fait partie des préceptes en pratique[Note 4] et est parmi les cinq préceptes qui sont liés directement aux actions des Mukallaf.[8] Tandis que halal, en plus des actions des Mukkalaf, est lié aussi aux choses.[9]

Règle d’al-Hill

Selon cette règle, lorsqu'il y a un doute sur la licéité ou l'illicéité d'une chose, elle est jugée licite.[10] Pour prouver cette règle, les ulémas se référèrent au verset 29 de la sourate al-Baqara[11] :

« C'est Lui qui créa pour vous ce qui, en totalité, est sur la terre … »

et au hadith de l’Imam as-Sâdiq (a) :

« Tout est licite pour toi jusqu'à ce que tu saches qu’il est spécifiquement interdit. »[12]

Revenu halal

Le revenu halal et licite est un revenu acquis dans le cadre des lois religieuses, dans lequel les droits d’Allah, tels que le Khums et la zakat, sont respectés, et qui ne porte pas atteinte aux droits des autres personnes.[13] Les hadiths soulignent l'importance de gagner un revenu licite.[14]
Par exemple, dans un hadith, l’Imam as-Sâdiq (a) dit que celui qui s’efforce de gagner un revenu licite est comme celui qui fait le djihad dans le chemin d’Allah.[15] De plus, un hadith du Prophète Muhammad (s) rapporte que le culte est composé de 70 parties, et la partie la plus élevée est de gagner un revenu licite.[16]

Institut mondial du Halal

Le logo de l’Institution mondiale du Halal, sur lequel est écrit en marge « Organisation de développement du commerce international halal ».[17]

L’Institut mondiale du Halal fut fondée en 2007 dans le but de promouvoir la culture du Halal. Cette institution est active dans les domaines de l’industrie alimentaire, des produits pharmaceutiques et cosmétiques, des restaurants et hôtels, du tourisme, des sports et du commerce halal.[18]
Le 17 Ramadan est désigné comme la Journée mondiale du Halal,[19] en référence au verset 168 de la sourate al-Baqara : « Hommes !, mangez ce qui est licite et bon parmi ce qui est sur la terre ! » ; le verset qui fut révélé au 17e jour du mois du Ramadan.[20]

Chaque année, une grande conférence est organisée pour commémorer la Journée mondiale du Halal, au cours de laquelle les événements les plus importants, les problèmes et les défis de l'industrie halal sont examinés.[21] La première édition de cette conférence eut lieu en Iran le 6 juillet 2014.[22]

Note

  1. Celui qui est concerné par les obligations de la loi islamique.
  2. Les cinq préceptes de la loi islamqiue comprennent obligatoire (Wâjib), interdit (Harâm), recommandé (Mustahab), déconseillé (Makrûh) et Mubâh qui sont liés aux actions des Mukallaf. En d'autres termes, toute action entreprise par une personne (Mukallaf) est nécessairement soumise à l'un de ces cinq préceptes de la loi islamique.
  3. C'est la règle qui dit qu’on ne doit considérer une chose comme étant illicite (haram) que lorsqu’on est sûr qu’elle est haram.
  4. Les préceptes en pratique font référence aux ordres et aux lois concernant les actes d'adoration et les transactions. Elles déterminent les devoirs pratiques des Mukallaf.

Références

  1. Mashkînî, Mustalahât al-Fiqh, p 216
  2. ‘Abd al-Mun‘im, Mu‘jam al-Mustalahât wa al-Alfâz al-Fiqhîya, vol 1, p 585
  3. Al-Barqî, al-Mahâsin, vol 1, p 229
  4. Mu’assisi Dâ’irat al-Ma‘ârif al-Fiqh al-Islâmî, Mawsû‘a al-Fiqh al-Islâmî, vol 2, p 83
  5. Mu’assisi Dâ’irat al-Ma‘ârif al-Fiqh al-Islâmî, Mawsû‘a al-Fiqh al-Islâmî, vol 2, p 84
  6. Sa‘dîy, al-Qâmûs al-Fuqahâ Lughatan wa Istilâhan, p 99
  7. Sa‘dîy, al-Qâmûs al-Fuqahâ Lughatan wa Istilâhan, p 99
  8. Sadr, Durûs fî ‘Ilm al-Usûl, vol 1, p 53 ; Mu’assisi Dâ’irat al-Ma‘ârif al-Fiqh al-Islâmî, Farhang Fiqh Fârsî, vol 1, p 218
  9. Markaz Ittilâ‘ât wa Manâbi‘ Islâmî, Farhangnâmi Usûl Fiqh, vol 1, p 106
  10. Mu’assisi Dâ’irat al-Ma‘ârif al-Fiqh al-Islâmî, al-Mawsû‘a al-Fiqhîya, vol 13, p 320
  11. Fâdil Tûnî, al-Wâfîya, p 185
  12. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 10, p 542 ; Ayatollah Fâdil Lankarânî, Tafsîl ash-Sharî‘a, p 193
  13. ‘Îsâzâdi, « Naqsh Rizq Halâl dar Salâmat Ma‘nawî Insân az Dîdgâh Âyât wa Riwâyât », p 3
  14. An-Nûrî, Mustadrak al-Wasâ’il, vol 13, p 12
  15. Qâdî Nu‘mân Maghribî, Da‘â’im al-Islâm, vol 2, p 15
  16. An-Nûrî, Mustadrak al-Wasâ’il, vol 13, p 12
  17. «مؤسسه جهانی حلال»، سایت مؤسسه جهانی حلال.
  18. «مؤسسه جهانی حلال»، سایت مؤسسه جهانی حلال.
  19. «دومین همایش «روز جهانی حلال» ماه رمضان برگزار می‌شود»، خبرگزاری ایکنا.
  20. «دومین همایش «روز جهانی حلال» ماه رمضان برگزار می‌شود»، خبرگزاری ایکنا.
  21. «بزرگداشت روز جهاني حلال»، مؤسسه بین‌المللی حلال.
  22. «بزرگداشت روز جهاني حلال»، مؤسسه بین‌المللی حلال.