Honneur aux orphelins

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Honneur aux orphelins ou Soin des orphelins (en arabe : تكريم اليتيم) représente le soutien financier et moral aux orphelins, ce qui est fortement recommandé dans la religion islamique. Le Coran honore les orphelins et invite ses lecteurs, à travers diverses recommandations, à respecter leurs droits et à leur accorder attention et bienveillance. Le Coran conseille d'honorer les orphelins, de les nourrir, de leur faire du bien et de faire des dons en leur faveur.

Dans les traditions islamiques, l'affection et l'attention portées aux orphelins ont une importance particulière. Il est rapporté du Prophète (paix sur lui) :

Quiconque prend soin avec bienveillance d'un orphelin jusqu'à ce qu'il devienne autonome, le Paradis lui sera garanti.

L’honneur aux orphelins était également très important dans la tradition des Ahl al-Bayt (la famille du Prophète). Par exemple, il est rapporté que l'Imam Ali se consacrait beaucoup aux orphelins et s'est lui-même désigné comme le "père des orphelins".

Tout au long de l'histoire du monde musulman, une attention particulière a été accordée au soin des orphelins, et des orphelinats appelés Maktab-al-Aytam ont été établis pour leur garde et leur protection.

Nécessité de soutenir les orphelins dans la religion

Le tableau Refuge (soin des orphelins) par Mahmoud Farshchian

Les érudits religieux ont déclaré que l'Islam recommande de respecter et d'abriter les orphelins.[1] et considère la société comme responsable envers eux.[2] Il est également ordonné aux croyants de s'occuper des affaires des orphelins afin qu'ils ne subissent aucun préjudice.[3] Selon Hussein Ansarian, un clerc et prédicateur chiite, prendre soin des orphelins est l'une des plus grandes formes d'adoration.[4]

Qui est considéré comme orphelin ?

Dans la terminologie juridique islamique (fiqh), un orphelin est une personne qui a perdu son père avant d'atteindre la puberté.[5] Dans le Coran et les hadiths, le terme orphelin est également utilisé dans son sens non juridique et linguistique, désignant une personne qui a perdu l'un de ses parents.[6]

Recommandations du Coran sur l'honneur dû aux orphelins

Ceux qui dévorent injustement les biens des orphelins ne font qu'avaler du feu dans leurs entrailles. Ils brûleront bientôt dans les flammes ardentes.

Le Coran honore l'orphelin et invite ses lecteurs à respecter leurs droits et à leur accorder attention et bienveillance.[7] Le Coran recommande d'honorer l'orphelin (Sourate Al-Fajr, verset 17), de nourrir l'orphelin (Sourate Al-Insan, verset 8, Sourate Al-Balad, verset 15), de faire preuve de bonté envers l'orphelin[8] (Sourate Al-Baqara, verset 83, Sourate An-Nisa, verset 36) et de faire des dons aux orphelins[9] (Sourate Al-Baqara, verset 215).[10]

Dans les versets 1 et 2 de la sourate Al-Ma'un, ceux qui nient l'au-delà sont décrits comme ceux qui repoussent l'orphelin.[11] Dans le verset 9 de la sourate Ad-Duha, il est dit au Prophète (paix sur lui) et à tous les musulmans de ne pas maltraiter l'orphelin.[12] Selon le verset 10 de la sourate An-Nisa, ceux qui s'approprient injustement les biens des orphelins subiront le plus dur des châtiments[13] et entreront dans un feu ardent.[14]

Il est dit que le droit de l'orphelin consiste à faire fructifier ses biens de la meilleure façon possible pour en maximiser les bénéfices, et à les lui remettre une fois qu'il atteint la majorité.[15] Selon le verset 17 de la sourate Al-Fajr, certains sont humiliés parce qu'ils n'ont pas honoré l'orphelin ni respecté ses droits.[16] De ce verset, il est déduit que quiconque honore l'orphelin et respecte ses droits sera honoré par Dieu.[17] Selon Jaafar Sobhani, l'une des sources d'imitation, le Coran s'est beaucoup efforcé d'attirer l'attention de la société vers les orphelins, au point d'ordonner que lors du partage des biens d'un défunt, si un orphelin fait partie de ses proches, une part lui soit attribuée, même s'il n'est pas héritier.[18]

Tradition des Ahl al-Bayt

Dans les traditions islamiques, l'affection et l'attention portées aux orphelins ont une importance particulière[19], et l'honneur dû aux orphelins est considéré comme faisant partie de la tradition des Ahl al-Bayt (paix sur eux).[20] Il est rapporté que le Prophète (paix sur lui) a dit : "Quiconque prend soin avec bienveillance d'un orphelin jusqu'à ce qu'il devienne autonome, le Paradis lui sera garanti."[21] Il est également rapporté que l'Imam Ali accordait une grande attention aux orphelins et s'est lui-même désigné comme le "père des orphelins".[22] Dans son testament, l'Imam Ali a placé l'attention portée aux orphelins au même niveau que l'attention portée à la prière et au Coran, en disant : "Ne laissez pas les orphelins tantôt rassasiés, tantôt affamés, et ne les laissez pas souffrir en votre présence."[23]

Orphelinats

Image du Dar al-Aytam Mohammadi (probablement dans les années 1960) à Qom, fondateur : Hadj Mohammad Aghazadeh

Les nombreuses recommandations concernant les orphelins dans les textes religieux ont conduit les musulmans à accorder une attention particulière aux orphelins tout au long de l'histoire. Dans les sociétés islamiques, les Maktab/Makatib al-Aytam (écoles pour orphelins) constituaient l'institution la plus importante et la plus répandue chargée de l'éducation des enfants orphelins dans le monde musulman. Les Dar al-Aytam ou orphelinats dans les pays musulmans ont été établis à partir de la fin du XIIIe siècle, puis ont connu une croissance rapide et remarquable au XIVe siècle.[24]

Références

  1. Modarresi, Tafsir-e Hedayat, 1377 Sh., vol. 18, p. 353.
  2. Sobhani, Jafar, Manshour-e Javid, Qom, vol. 13, p. 153.
  3. Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, p. 325.
  4. Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, p. 320.
  5. Sheikh Tousi, Mohammad b. Hassan, Al-Mabsout, 1387 H., vol. 2, p. 281; Ravandi, Qutb al-Din, Fiqh al-Quran, 1405 H., vol. 1, p. 245.
  6. Jassas, Ahmad b. Ali, Ahkam al-Quran, 1405 H., vol. 2, p. 12; Meshkini, Ali, Mostalahat al-Fiqh, [s.d.], p. 576.
  7. Sobhani, Jafar, Manshour-e Javid, Qom, vol. 13, p. 153; Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, p. 320; Makarem Shirazi, Naser, Tafsir-e Nemouneh, 1371 Sh., vol. 3, p. 379.
  8. Makarem Shirazi, Naser, Tafsir-e Nemouneh, 1371 Sh., vol. 1, p. 328.
  9. Makarem Shirazi, Naser, Tafsir-e Nemouneh, 1371 Sh., vol. 2, p. 104.
  10. Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, p. 320.
  11. Tabataba’i, Seyyed Mohammad Hossein, Al-Mizan fi Tafsir al-Quran, 1390 H., vol. 20, p. 368.
  12. Makarem Shirazi, Naser, Tafsir-e Nemouneh, 1371 Sh., vol. 27, p. 106.
  13. Makarem Shirazi, Naser, Tafsir-e Nemouneh, 1371 Sh., vol. 3, p. 280; Sobhani, Jafar, Manshour-e Javid, Qom, vol. 13, p. 161.
  14. Gharati, Tafsir-e Noor, 1388 Sh., vol. 2, p. 27; Mohseni, Sheikh Mohammad Assef, Naghsh-e Islam dar Asr-e Hazer, 1387 Sh., p. 89.
  15. Mohseni, Sheikh Mohammad Assef, Naghsh-e Islam dar Asr-e Hazer, 1387 Sh., p. 89.
  16. Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, p. 320.
  17. Abou al-Foutouh Razi, Hossein b. Ali, Rawdh al-Jinan wa Ruh al-Jinan fi Tafsir al-Quran, 1408 H., vol. 20, p. 271; Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, p. 320.
  18. Sobhani, Jafar, Manshour-e Javid, Qom, vol. 13, p. 160.
  19. Makarem Shirazi, Naser, Tafsir-e Nemouneh, 1371 Sh., vol. 26, p. 463; Makarem Shirazi, Naser, Anwar-e Hedayat, 1390 Sh., p. 388.
  20. Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, p. 321.
  21. Allamah Majlesi, Mohammad Baqer, Bihar al-Anwar, 1403 H., vol. 74, p. 58; Modarresi, Tafsir-e Hedayat, 1377 Sh., vol. 18, p. 354.
  22. Makarem Shirazi, Naser, Payam-e Imam Amir al-Mo’menin (a.s.), 1386 Sh., vol. 10, p. 272.
  23. Makarem Shirazi, Naser, Tafsir-e Nemouneh, 1374 Sh., vol. 27, p. 113; Makarem Shirazi, Naser, Az To So’al Mikonand, 1387 Sh., p. 131.
  24. Massoumi, Mohsen, « Dar al-Aytam », in Daneshnameh Jahan-e Eslam.

Bibliographie

  • Abou al-Foutouh Razi, Hossein b. Ali, Rawdh al-Jinan wa Ruh al-Jinan fi Tafsir al-Quran, Machhad, Fondation pour la Recherche Islamique, 1408 H.
  • Ansarian, Hossein, Zibayi-ha-ye Akhlaq, Qom, Dar al-Erfan, s.d.
  • « Tārīkhcheh », Khāneh Nowbāvegān Mohammad Ali Mozaffari, consulté le 8 mai 1403 Sh.
  • Jassas, Ahmad b. Ali, Ahkam al-Quran, éd. Mohammad Sadeq Qamhavi, Beyrouth, Dar Ihya al-Turath al-Arabi, 1405 H.
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  • Sheikh Tousi, Mohammad b. Hassan, Al-Mabsout fi Fiqh al-Imamiyah, éd. Seyyed Mohammad Taqi Keshfi, Téhéran, Maktabat al-Murtazawiyah, 3e éd., 1387 H.
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  • « Tarh-e Ekram », Sāman-e Ekram, consulté le 27 avril 1403 Sh.
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  • Massoumi, Mohsen, « Dar al-Aytam », Daneshnameh Jahan-e Eslam, vol. 16, Téhéran, Fondation de l’Encyclopédie Islamique, 1393 Sh.
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  • Makarem Shirazi, Naser, Anwar-e Hedayat, Majmou’eh Mobahes-e Akhlaqi, Qom, Imam Ali b. Abi Taleb (a.s.), 1390 H.
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