Iqtisâdunâ (livre)

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Iqtisâdunâ (en arabe : اقتصادنا) est un livre écrit par le juriste et penseur chiite l’ayatollah Sayyid Muhammad Bâqir as-Sadr dans le domaine de l’économie islamique. Iqtisâdunâ traduit en français : notre économie. Ce livre présente les idées économiques marxistes et le capitalisme et les critique, puis il parle de l’économie islamique. L’objectif de l’écriture du livre était de montrer les fondements de l’économie islamique et les différences avec les autres grandes théories économiques.
Le livre Iqtisâdunâ (Notre économie) fut traduit en langues persane, anglaise et allemande.

Auteur

Ayatollah Sayyid Muhammad Bâqir as-Sadr, l’auteur du livre Iqtisâdunâ (notre économie).

L’ayatolah Sayyid Muhammad Bâqer as-Sadr, le juriste et penseur chiite, naquit le 25 Dhu al-Qa‘da 1353 h (1 mars 1935) à la ville d’al-Kâzimîyya et fut arrêté par le régime baasiste en 1400 h (19800 c) avec sa sœur, Bint Al-Hudâ as-Sadr, avant d’être tombés en martyr.[1] En plus d’être un Marja‘, il était également une figure politique majeure pour les chiites en Irak et fonda le parti Al-Daawa Al-Islamiya.[2]

L’ayatollah as-Sadr présenta des théories novatrices dans des domaines tels que Usûl al-Fiqh (les règles du fiqh), le fiqh, la philosophie politique et l’épistémologie.

Motivation

Dans l’introduction de la première édition de son livre, Iqtisâdunâ, l’ayatollah as-Sadr considéra son écriture comme un effort initial pour examiner en profondeur la pensée économique islamique et la présenter de manière systématique. Selon lui, son objectif était de clarifier les fondements et les idées fondamentales de l’économie islamique, de montrer sa différence par rapport aux autres grandes écoles économiques, et de mettre en avant l’économie islamique en relation avec les autres composantes de l’islam.[3]

Il souligna également que le fait de ne pas organiser sa vie selon les enseignements de l’islam conduit à la perte des besoins spirituels et à ne pas trouver de réponse appropriée à ceux-ci, et sur cette base, l’école économique islamique est la seule école répondant aux besoins spirituels et sociaux de l’homme.[4]

Valeur scientifique du livre

Après plus d’un demi-siècle depuis sa rédaction, ce livre demeure l’un des ouvrages les plus importants et les plus répandus dans le domaine de l’économie islamique. Il est considéré comme un livre incontournable dans les universités du monde entier pour l’étude de l’économie islamique. Son enseignement ne se limite pas aux pays chiites, mais il est également dispensé dans certaines universités de pays à majorité sunnite comme l’Égypte.[5]
Le Dr. Muhammad Mubârak écrivit que ce livre présente la théorie de l’économie islamique en examinant les préceptes de l’islam, tout en préservant son authenticité juridique et en l’exprimant à travers les concepts de la science économique.[6]

Economie islamique

Dans le livre « Iqtisâdunâ » (notre économie), deux concepts, l’école économique et la science économique, sont distincts l’un de l’autre ; la science économique cherche à découvrir les phénomènes économiques dans la société ainsi que les facteurs et les relations entre eux ; tandis que l’école économique propose une méthode équitable pour réguler la vie économique des gens.[7]

D’après l’ayatollah as-Sadr, en islam, l’école économique islamique est exprimée, pas la science économique islamique. L’économie islamique propose une méthode équitable pour réguler la vie économique et ne vise jamais à faire des découvertes scientifiques dans le domaine de l’économie ; par exemple, en islam, à Hidjaz, on ne cherchait pas à découvrir les facteurs de l’usure (Ribâ) ; au contraire, elle était interdite et un nouveau système basé sur la Mudârabah[Note 1] fut établi.[8]

Sources du livre

Les sources utilisées dans le livre « Iqtisâdunâ » sont une variété d’ouvrages tels que des recueils de hadith, des ouvrages religieux, historiques, d’exégèse du Coran, philosophiques et des livres non islamiques.[9]

Points de vue sur le livre

Le livre « Iqtisâdunâ » de l’ayatollah Sayyid Muhammad Baqer as-Sadr est considéré par certains comme un ouvrage exceptionnel par rapport à ses autres travaux, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il fut écrit à une époque où les idéologies libérales et marxistes étaient dominantes dans les pays arabes et islamiques, et cela soulevait la question de savoir si l’islam offrait également une solution aux problèmes économiques, politiques et sociaux.[10] De plus, en termes de niveau, de profondeur et d’approche, ce livre représente une contribution novatrice et fondamentale dans le domaine des études islamiques.[11]

Note

  1. Mudâraba est un accord entre deux parties où une personne entreprend un commerce avec un capital d’un autre. Le profit de la transaction est partagé à un taux spécifié lors de l’établissement du contrat entre les deux parties.

Références

  1. Husaynî Hâ’irî, Zindigî wa Afkâr Shahîd Sadr, p 35
  2. Fadlullâh, « Shahîd Sadr dar Bastar Andîshi wa ‘Amal», p 13 et 14
  3. Shahîd Sadr, Iqtisâdunâ, p 43 et 44
  4. Shahîd Sadr, Iqtisâdunâ, p 34
  5. «تأملی بر اقتصاد اسلامی در اندیشه شهید محمد باقر صدر؛ مرجع اقتصاد اسلامی در اندیشه شهید محمد باقر صدر»، پگاه حوزه، ۱ اردیبهشت ۱۳۸۶، ش۲۰۵.
  6. Shahîd Sadr, Iqtisâd Mâ, vol 1, p 10
  7. Husaynî Hâ’irî, « Iatisâd Islâmî wa Rawish Kashf ân az Dîdgâh Shahîd Sadr (r) », p 22 - 24
  8. Husaynî Hâ’irî, « Iatisâd Islâmî wa Rawish Kashf ân az Dîdgâh Shahîd Sadr (r) », p 22 et 23
  9. Shahîd Sadr, Iqtisâdunâ, p 31
  10. Salmân, « Iqtisâdunâ (Muhammad Bâqir Sadr) », p 253
  11. Salmân, « Iqtisâdunâ (Muhammad Bâqir Sadr) », p 254