Taqîyya

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At-Taqîyya (en arabe : التقية) est la dissimulation des croyances ou l'accomplissement d'actes contraires aux convictions intimes, face aux adversaires, dans le but d'éviter un préjudice religieux ou mondain. Les chiites sont plus connus que les autres adeptes des écoles islamiques pour leur attachement à la méthode de Taqîyya. La raison de cette tendance est attribuée aux diverses pressions politiques, sociales, culturelles, économiques, etc. qui leur furent constamment appliquées par leurs opposants tout au long de l'histoire.

Taqîyya a des types et les juristes chiites, en se basant sur les versets coraniques et les hadiths des Ahl al-Bayt (a) énoncèrent des préceptes à son sujet. D’après eux, lorsque la manifestation des croyances devant les adversaires comporte un préjudice pour la vie, les biens ou l'honneur de l'individu ou d'autres personnes, Taqîyya devient obligatoire dans la mesure où elle permet d'éviter le préjudice. At-Taqîyya peut également, selon les cas et les circonstances particulières, être recommandée (Mustahab), déconseillée (Makrûh), permise (Mubâh) ou illicite (Harâm).

La plupart des juristes sunnites considèrent également Taqîyya comme permise là où il existe une crainte d'un préjudice important, notamment pour la vie ou les biens, et ce à hauteur de ce qui permet d'éviter le préjudice. Parmi les écoles islamiques, les zaydites et les wahhabites s'opposent à Taqîyya.

Sens du concept

Taqîyya signifie, étymologiquement, cacher la vérité et dissimuler la croyance en elle devant les opposants, dans le but d'éviter un préjudice religieux ou mondain.[1] En d'autres termes, se protéger soi-même ou les autres d'un dommage ou préjudice de la part d'une autre personne, en s'alignant avec elle dans la parole ou l'action.[2]
Taqîyya signifie, étymologiquement, protéger, garder et dissimuler pour rester à l'abri du harcèlement et de la persécution.[3]

Statut

At-Taqîyya est une question étudiée en jurisprudence et mentionnée dans les différents chapitres du fiqh.[4] Elle est citée comme règle juridique dans les ouvrages relatifs aux règles juridiques et certains juristes lui consacrèrent des traités indépendants.[5]

Le terme « Taqîyya » n’est pas mentionné dans le Coran, mais les savants musulmans estiment que certains versets[6] y font allusion et s'y réfèrent pour prouver la légitimité de Taqîyya.[7] De nombreux hadiths sur Taqîyya furent rapportés des Imams infaillibles (a) dans les sources chiites.[8]

Cheikh al-Kulaynî, le grand spécialiste de hadith chiite (d. 329 h / 940 c), consacra dans son livre, « al-Kâfî », une section intitulée « le chapitre de Taqîyya » dans laquelle il compila 23 hadiths à ce sujet.[9] Dans le livre « Wasâ'il ash-Shî‘a », cheikh al-Hurr al-‘Âmilî collecta 146 hadiths relatifs aux divers préceptes juridiques de Taqîyya en douze chapitres.[10] Quelques hadiths épars sur Taqîyya furent également rapportés dans certaines sources sunnites.[11]

Taqîyya dans le chiisme

Selon les sources historiques, les chiites firent constamment face, durant son existence, à de grandes difficultés et pressions sociales, culturelles, politiques et économiques telles que l'expression des croyances parmi les opposants entraînait fréquemment d'énormes préjudices physiques et matériels. C'est pourquoi les Imams (a) jugeaient Taqîyya nécessaire pour préserver leur propre vie ainsi que celle des chiites et empêcher la dispersion et la dissolution de la communauté chiite.[12]

Après le traité de paix de l’Imam al-Hasan (a), Muawiya demanda à ses partisans de persécuter les chiites et insulter l’Imam Ali (a) en chaire.[13]

A l’époque des Abbassides, les califes se comportèrent de la même manière avec les chiites. Al-Mutawakkil emprisonnait et tuait les chiites. Il détruisit le mausolée de l’Imam al-Husayn (a) et empêcha les gens de le visiter. Il tua abominablement Ibn Sikkît, parce que celui-ci déclara son amour envers l’Imam al-Hasan (a) et l’Imam al-Husayn (a).[14] De ce fait, les Ahl al-Bayt (a) virent que sans la Taqîyya, la communauté chiite aurait été anéantie. Par exemple, Ali b. Yaqtîn, était un partisan de l’Imam al-Kâzim (a) et il fit la Taqiyya par ordre de l'Imam (a), il fut quand même le ministre de Haroun al-Rachid.[15]

Certains hadiths chiites rapportés des Imams infaillibles (a), avec des expressions telles que « pas de religion pour celui qui ne respecte pas Taqîyya »,[16] indiquent l'importance de Taqîyya pour les Ahl al-Bayt (a) et leurs fidèles.[17]

At-Taqîyya n'est pas une question spécifique au chiisme.[18] Ayatollah Makârim Shîrâzî estime que tout individu ou minorité, à toute époque et en tout lieu, confronté à des opposants et ennemis fanatiques, de telle sorte que l'expression de ses croyances implique des préjudices physiques ou matériels pour lui-même ou son entourage, et que cette expression des croyances est moins importante que la préservation de la vie et des biens, dissimule ses convictions par sa nature (Fitra).[19]

Certains hadiths rapportés des Imams (a) attribuent la pratique de Taqîyya à des prophètes divins (a) antérieurs au Prophète Muhammad (s) tels que Seth,[20] Abraham,[21] Joseph,[22] ainsi qu'aux Compagnons de la Caverne.[23]

Ash-Shahîd al-Aawwal, l’éminent juriste chiite du 8e siècle de l’hégire, considéra les hadiths rapportés des Imams infaillibles (a) comme truffés d'expressions relevant de Taqîyya et identifia cette dernière comme l'une des principales causes de divergence entre les hadiths.[24]
Pour protéger la vie des chiites, les Ahl al-Bayt (a) donnaient dans des situations variées des réponses différentes à une question posée par différentes personnes. Le but était d'éviter que les chiites ne soient identifiés.
Il existe des hadiths rapportant qu'une personne virent poser une question à l'Imam (a) qui y répondit. Peu après et après que cet homme sortit, une deuxième personne posa la même question, mais l'Imam (a) donna une réponse différente de ce qu'il avait répondu à la première personne. Puis une troisième personne vint poser la même question, et l'Imam (a) donna une troisième réponse.
Le but de l'Imam (a) en donnant des réponses variées à la même question était de ne pas exposer les chiites. En effet, si l'Imam (a) avait donné la réponse correcte, elle aurait circulé parmi les chiites et tous auraient su que ceux qui suivaient cette réponse étaient chiites.

Zurara rapporte :

« J’ai interrogé l’Imam al-Bâqir sur une question et il m'a répondu. Puis un homme est venu et lui a posé la même question, mais l’Imam lui a répondu différemment de ce qu’il m’avait répondu. Puis un autre homme est venu et il lui a répondu encore différemment de ce qu’il m’avait répondu à moi et à l’autre homme.
Lorsque les deux hommes sont sortis, j’ai dit à l’Imam : ô fils du Messager d'Allah ! Deux hommes chiites de l'Irak sont venus vous poser une question et vous avez répondu à chacun d'eux différemment de ce que vous avez répondu à l'autre.

Il m’a répondu : ô Zurara ! Cela est mieux pour nous et vous. Si vous, les chiites, vous vous accordiez sur une chose, les ennemis vous connaîtront cela sera dangereux pour notre vie et la vôtre. »

Puis, Zurâra ajoute :

« J'ai dit à l’Imam as-Sâdiq (a) : vos chiites, si vous les portiez sur leurs langues ou sur le feu, iraient et sortiraient de chez vous en désaccord."
Si vous dites à vos chiites de supporter les lances des ennemis et les difficultés et d'entrer dans le feu, ils le feront. (Alors pourquoi ne leur dites-vous pas le vrai précepte divin et) ils vous quittent en étant en désaccord sur les différents préceptes ? »

L’Imam as-Sâdiq m'a répondu de la même manière que son père.[25]

C'est pourquoi l'on dit que la compréhension des cas de Taqîyya dans les hadiths joue un rôle considérable dans la déduction exacte des préceptes et questions juridiques.[26]

Types de Taqîyya

Taqîyya est classée en deux catégories selon la motivation et l'objectif de celui qui la pratique[27] :

  • Taqîyya par crainte : la dissimulation devant les opposants là où il existe une crainte de préjudice pour la vie, les biens ou la réputation.[Note 1][29]

Ce type de Taqîyya peut être de deux sortes : coercitive, lorsque l'on contraint une personne par menace à proférer des paroles impies contraires à ses convictions pour sauver sa vie[30] ; ou dissimulatrice, lorsqu'une personne est forcée de dissimuler ses croyances pour préserver sa propre vie ou celle de ses proches.[31]
On donne pour exemple de Taqîyya coercitive, celle de ‘Ammâr b. Yâsir devant les polythéistes qurayshites pour sauver sa vie[32], et pour exemples de Taqîyya dissimulatrice, celle du croyant de la famille de Pharaon devant les pharaons et celle des Compagnons de la Caverne qui dissimulèrent leurs croyances pour sauver leurs vies.[33]

  • Taqîyya par concordance : elle consiste à dissimuler les croyances dans un but d'intérêt tel que préserver l'unité, obtenir l'affection et l'amitié ou écarter la haine et l'inimitié, et de manière générale pour des questions plus importantes que l'expression des croyances.[34]

Les juristes chiites, en s'appuyant sur des hadiths des Imams infaillibles (a), considèrent comme relevant de cette Taqîyya par concordance la participation à des assemblées sunnites (non par crainte pour sa vie), telles que la prière collectives avec eux (notamment durant le hadj), les visites de condoléances à leurs malades, l'assistance à leurs funérailles et autres interactions sociales de ce type qui préservent l'unité, la dignité et la gloire des musulmans, et écartent les ressentiments et les suspicions.[35]

D'autres divisions furent mentionnées pour Taqîyya.[36] Imam Khomeiny selon « l'individu pratiquant Taqîyya », « l'individu devant qui on pratique Taqîyya » et « le sujet de Taqîyya », mentionna des divisions pour Taqîyya.[37]

Certains aussi divisèrent Taqîyya selon la situation et les conditions du pratiquant de Taqîyya, en trois types : Taqîyya politique (Taqîyya devant les pouvoirs politiques régnants), Taqîyya juridique (Taqîyya dans l'énonciation des préceptes de la loi islamique) et Taqîyya sociale (Taqîyya devant les gens dans la société et la fréquentation de ceux-ci).[38]

Préceptes

Les juristes chiites avec l'appui de preuves comme le Coran et le hadith, mentionnèrent des Préceptes pour Taqîyya, qui sont les suivants :

Préceptes Taklîfîyya

Taqîyya selon son préceptes Taklîfîyya[Note 2] se divise en cinq catégories[39] :

  • Taqîyya obligatoire : d’après les juristes chiites, si la manifestation de la croyance auprès des opposants est nuisible pour la vie, les biens et l'honneur de l'individu ou d'autres personnes et que l'individu a la science ou même le soupçon d'un tel dommage, à la mesure où le dommage est écarté, Taqîyya sera obligatoire.[40] Le critère dans Taqîyya obligatoire est que la chose qui est préservée par Taqîyya, la préservation en est obligatoire et la gâcher interdite.[41]
  • Taqîyya recommandée : c'est lorsque l'abandon de Taqîyya ne provoque pas de dommage immédiat, mais il y a la crainte qu'à l'avenir et graduellement un dommage en résulte.[42] Selon certains juristes chiites, Taqîyya par concordance fait partie des exemples de Taqîyya recommandée.[43]

Cheikh al-Ansârî (d. en 1281 h / 1864 c) ne considéra Taqîyya recommandée que concernant les cas auxquels il fut fait allusion explicitement dans les hadiths ; comme la fréquentation avec les sunnites, leur rendre visite lorsqu'ils sont malades, faire la prière dans leurs mosquées et participer à leurs funérailles. Conformément à sa fatwa, les autres choses qui sont en dehors du cadre des hadiths des Ahl al-Bayt (a), ne sont pas permises.[44]

  • Taqîyya déconseillée : c'est une Taqîyya dont l'abandon et le fait de supporter le dommage sont préférables à sa mise en pratique.[45] D’après ash-Shahîd al-Awwal, Taqîyya déconseillée est Taqîyya dans une chose recommandée dont la pratique n'entraîne ni dommage immédiat ni dommage à l'avenir.[46]
  • Taqîyya permise : c'est une Taqîyya dont la pratique et l'abandon sont équivalents.[47] Autrement dit, c'est une Taqîyya par laquelle un dommage est écarté qui, que le dommage existe ou non, est équivalent du point de vue de la religion.[48]
  • Taqîyya interdite : c'est lorsque l'abandon de Taqîyya n'entraîne aucun dommage (ni dommage immédiat ni dommage à l'avenir).[49] Certains exemples de Taqîyya interdite, du point de vue des juristes chiites, sont[50] :
  1. Lorsque Taqîyya provoque une corruption dans la religion et l'introduction d'innovations (Bid‘a) en celle-ci[51] ;
  2. Selon l'opinion dominante des juristes chiites,[52] lorsqu'elle provoque le meurtre d'autrui ; comme lorsqu'on force quelqu'un à tuer un croyant, sinon il sera lui-même tué. Dans ce cas, tuer cette personne sous prétexte de Taqîyya et de préservation de sa propre vie n'est pas permis.[53]

Préceptes Wad‘îyya

Parmi les questions que les juristes examinèrent à propos des préceptes Wad‘îyya[Note 3] de Taqîyya, il y a celle-ci : si un acte cultuel est accompli par Taqîyya, après la fin de la situation de Taqîyya, cet acte doit-il être répété ?[54] Par exemple, la pratique du Takattuf (placer le dos de la main sur l'autre main dans la prière) est recommandée pour les sunnites et pas permise pour les chiites.[55] Si la personne qui veut effectuer la prière agit ainsi dans sa prière par Taqîyya, cette prière doit-elle être répétée hors situation de Taqîyya ?[56]

D’après l'opinion des juristes chiites, puisque l'acte accompli conformément à Taqîyya était l'ordre de l’islam et du Législateur Lui-même, la personne qui accomplit cet acte de Taqîyya agit conformément à l'ordre du Législateur et fit son devoir. Il n'est donc pas nécessaire de répéter cet acte.[57]
Cependant, al-Muhaqqiq al-Karakî, le juriste chiite du 10e siècle hégirien, est d'avis que seuls les actes dont le nom est explicitement mentionné dans les hadiths de Taqîyya n'ont pas besoin d'être répétés ; comme la prière avec Takattuf ou le lavage des pieds dans les ablutions.[58]

Preuves de l’autorisation de Taqîyya

Il y a des preuves du Coran et des hadiths qui prouvent la licéité de Taqîyya :

Coran

Le mot « Taqîyya » ne s’est pas employé dans le Coran. Mais ses dérivés et son concept y sont mentionnés.

Premier verset :

لَا يَتَّخِذِ الْمُؤْمِنُونَ الْكَافِرِينَ أَوْلِيَاءَ مِنْ دُونِ الْمُؤْمِنِينَ وَمَنْ يَفْعَلْ ذَلِكَ فَلَيْسَ مِنَ اللَّهِ فِي شَيْءٍ إِلَّا أَنْ تَتَّقُوا مِنْهُمْ تُقَاةً وَيُحَذِّرُكُمُ اللَّهُ نَفْسَهُ وَإِلَى اللَّهِ الْمَصِيرُ ﴿۲۸﴾
« Que les Croyants ne prennent point les Infidèles, comme affiliés (’awliya), à l'exclusion à![autres] Croyants ! Quiconque fera cela ne participera d'Allah en rien, à moins que vous ne redoutiez d'eux quelque fait redoutable. Allah vous met en garde à l'égard de Lui-même. Vers Allah sera le « Devenir » ».
Sourate l 'Imrân, verset 28, traduction de Régis Blachère

Les exégètes chiites[59] et sunnites[60] disent que selon ce verset, un croyant ne doit pas obéir à un mécréant. Mais s’il ressent un danger de leur part qui le menace, il lui est autorisé de cacher sa croyance pour éviter toute réaction hostile.

Deuxième verset :

مَنْ كَفَرَ بِاللَّهِ مِنْ بَعْدِ إِيمَانِهِ إِلَّا مَنْ أُكْرِهَ وَقَلْبُهُ مُطْمَئِنٌّ بِالْإِيمَانِ وَلَكِنْ مَنْ شَرَحَ بِالْكُفْرِ صَدْرًا فَعَلَيْهِمْ غَضَبٌ مِنَ اللَّهِ وَلَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ ﴿۱۰۶﴾
Celui qui renie Allah après [avoir eu] foi en Lui — excepté celui qui a subi la contrainte et dont le cœur reste paisible en sa foi—, ceux dont la poitrine s’est ouverte à l’impiété, sur ceux-là tombe­ ront le courroux d’Allah et un tourment terrible.
Sourate an-Nahl, verset 106, traduction de Régis Blachère

Ce verset fut révélé à propos de 'Ammâr b. Yâsir qui, sous la contrainte, renia ce qu’il avait dans le cœur pour échapper aux persécutions et le Prophète (s) affirma son acte.[61]

Troisième verset :

وَقَالَ رَجُلٌ مُؤْمِنٌ مِنْ آلِ فِرْعَوْنَ يَكْتُمُ إِيمَانَهُ أَتَقْتُلُونَ رَجُلًا أَنْ يَقُولَ رَبِّيَ اللَّهُ وَقَدْ جَاءَكُمْ بِالْبَيِّنَاتِ مِنْ رَبِّكُمْ ...... ﴿۲۸﴾
« Un homme, un croyant de la famille de Pharaon qui celait sa foi, s’écria : « Tuerez-vous un homme parce qu’il dit : « Mon Seigneur est Allah » Cet homme est venu à vous avec les Preuves de votre Seigneur...... ».
Sourate Ghâfir, verset 28, traduction de Régis Blachère

Dans ce verset, Allah parle d’un « Croyant » de la famille de Pharaon qui cachait sa foi. Ceci démontre que même s'il celait sa foi, il était un croyant.[62]

Il y a encore d’autres versets qui parlent du moment de la crainte et de la pression où on peut faire ce qu’il n’était pas autorisé auparavant. Comme :

Hadith

Les hadiths qui impliquent la permission d'agir par Taqîyya sont Mutawâtir.[Note 4][63] Ces hadiths se divisent en quelques catégories :

  • Les hadiths qui impliquent que Taqîyya est le bouclier du croyant et sa protection.[64]
  • Les hadiths rapportées avec des expressions comme « celui qui ne respecte pas Taqîyya, n'a pas de religion ».[65] L’Imam as-Sâdiq (a) :
« La Taqîyya est le bouclier du croyant, la Taqîyya est le refuge du croyant, et celui qui n'a pas de Taqîyya n'a pas la foi. »[66]
  • Les hadiths dans lesquelles Taqîyya est considérée comme l'un des plus grands devoirs et des choses les plus aimées par Dieu et les Infaillibles.[67] L’Imam Ja‘far as-Sâdiq (a) :
« Dieu n'a pas été adoré par quelque chose de plus aimé que la Taqîyya. »[68]
  • Les hadiths indiquant que certains prophètes divins par le passé pratiquaient également Taqîyya.[69] L’Imam (a) :
« Observe la Taqîyya, certes, elle était la tradition d'Abraham (a). »[70]

En plus de ces hadiths, les juristes utilisèrent des hadiths comme « les hadiths de Lâ Darar », « les hadiths de Barâ’a et de Sabb » (les hadiths permettant de proférer des paroles de reniement et d'insulte envers le Prophète (s) et les Imams (a) par Taqîyya et préservation de la vie) et « le hadith de Raf‘ » pour prouver la légitimité et la permission d'agir par Taqîyya.[71]

Ijmâ‘ (l'unanimité des juristes)

Les juristes chiites s'accordent sur la licéité de la pratique de Taqîyya.[72] Aussi, certains savants sunnites voient l’unanimité des oulémas concernant l’autorisation de la Taqîyya, comme une preuve importante.[73]

Raison

Les juristes argumentèrent ainsi que Taqîyya relève de la priorisation d'un acte plus important sur un acte important.[74] Prioriser le plus important sur l'important est rationnellement nécessaire ; c'est-à-dire que lorsqu'une personne a deux obligations en même temps et ne peut les accomplir simultanément, il doit, selon la raison, accomplir celle qui a le plus d'importance et d’intérêt.[75]
Écarter le préjudice et préserver la vie sont des obligations qui, rationnellement, priment sur des choses comme l'expression de la foi. Donc, Taqîyya pour écarter le préjudice et préserver la vie est obligatoire selon la raison.[76]

Accomplissement de Taqîyya par Sahaba

Il est rapporté qu’après l’immigration du Prophète (s) à Médine, certains Muhadjirun lui demandèrent la permission pour aller à La Mecque, et pour dire des paroles contre leur foi, sous la contrainte des polythéistes de La Mecque. Le Prophète (s) leur permit.[77]

Il y a également plusieurs narrations rapportées par les compagnons du Prophète (s) comme: Ibn Abbâs[78], Ibn Mas’ûd[79], Jabir b. Abd Allah al-Ansârî[80] et Hudayfa b. Yamân[81] et leurs suivants (Tabi’ûne) comme: Abu Ad-Dardâ’[82] et Saïd b. Musayyib[83], qu’ils faisaient la Taqîyya.

Par éxemple il est rapporté qu'Ibn Mas'ûd et Hudhayfa b. Yamân se présentèrent chez Uthman, ce dernier dit à Hudayfa :

il m'est parvenu que tu dis tant et tant.

Hudayfa dit :

par Dieu je n'en dis pas.

Quand Uthman sorti, Ibn Mas'ûd lui dit :

tu ne dis pas comme ça ?!

Il dit :

si, mais j'achète une partie de ma religion par une autre en craignant de perdre toute.[84]

Taqîyya, Tawrîya et Nifâq

Tawrîya signifie qu'en prononçant un mot, le locuteur veut dire un sens qui, bien qu’il soit conforme à la réalité, a pour but, en prononçant ce mot, que l’auditeur comprenne le contraire de ce sens.[85] Parfois, Taqîyya prend la forme de Tawrîya, et il est dit que c’est le meilleur type de Taqîyya, et autant que possible, celui qui pratique Taqîyya ferait mieux de recourir à Tawrîya.[86]

Par exemple, dans le récit des frères de Joseph (a) venus chercher du blé auprès de lui, selon les versets du Coran, lorsque le Prophète Joseph (a) attacha leurs bagages, pour garder son frère Benjamin auprès de lui, il cacha secrètement la coupe royale dans le bagage de Benjamin et dit à son porte-parole de crier que vous êtes des voleurs. Selon certaines hadiths et sur cette base, conformément à l’interprétation des exégètes du Coran, le Prophète Joseph (a) pratiqua ici Taqîyya pour atteindre un intérêt, et eut recours à Tawrîya ; c'est-à-dire que son intention n'était pas que vous avez volé la coupe ; mais plutôt que vous, frères, avez volé Joseph à son père et l’avez jeté dans le puits.[87]

Différence entre Taqîyya et Nifâq (hypocrisie)

Dans les deux, une personne dissimule sa foi. Dans la Taqîyya on dissimule la vérité et la croyance alors que dans le Nifâq (l'hypocrisie) on cache le polythéisme et on manifeste la croyance.[88]

Point de vue sunnite

Selon la plupart des savants sunnites, dans les cas de nécessité, c'est-à-dire lorsqu'il y a crainte d'être tué, harcelé et plus généralement lésé, Taqîyya est permise dans la mesure où elle permet d'écarter le préjudice.[89]

En plus de versets comme le verset 28 de la sourate Âl ‘Imrân et le verset 106 de la sourate an-Nahl,[90] ils s'appuient aussi sur des hadiths pour étayer la licéité et la légitimité de Taqîyya.[91]

Écoles islamiques opposées à Taqîyya

Parmi les écoles sunnites, les wahhabites font partie des opposants et critiques de la pratique de Taqîyya, et blâment les chiites pour l'accepter et la pratiquer.[92] Il est dit que le courant zaydite s'oppose aussi à Taqîyya.[93]

L'une des critiques d'Ibn Taymîyya et des wahhabites qui le suivent à propos de Taqîyya est qu'elle est une forme de mensonge et d’hypocrisie.[94] Il fut répondu à cette critique que le sens de Taqîyya est complètement opposé au sens d’hypocrisie ; car l’hypocrisie est de cacher la mécréance et le faux et de manifester la foi ; alors que Taqîyya est de cacher la foi et de manifester la mécréance.[95]

Lire aussi

Des traités et livres autonomes ont été écrits sur le sujet de Taqîyya, dont certains sont :

  • « Risâlatun fi at-Taqîyya » (un livre sur Taqîyya) : une bref traité d’al-Muhaqqiq al-Karakî sur le statut juridique de Taqîyya compilé dans un livre intitulé « Rasâ'il al-Muhaqqiq al-Karakî ». Ce livre comporte trois volumes et le traité sur Taqîyya fut publié dans le deuxième volume.[96]
  • At-Taqîyya : traité sur les statuts juridiques de Taqîyya écrit par l'imam Khomeiny.
  • « Wâqi‘ at-Taqîyya ‘ind al-Madhâhib wa al-Firaq ql-Islâmîyya ghayr ash-Shî‘a al-Imâmîyya » (la réalité de Taqîyya chez les écoles et sectes islamiques autre que les chiites duodécimaines) : ce livre en arabe écrit par Thâmir Hâchim al-‘Umaydî contenant le point de vue des juristes des quatre écoles sunnites sur Taqîyya. L'auteur croit que les juristes sunnites considèrent aussi Taqîyya comme licite et s'appuient sur des preuves coraniques et de hadith pour en justifier la licéité.

Note

  1. La crainte d'un préjudice matériel, moral ou autre, même par rapport à d'autres personnes ou même la communauté islamique et les musulmans, peut être une raison de pratiquer Taqîyya par crainte.[28]
  2. Ce sont les préceptes de la loi islamique qui sont mentionnés concernant les actes d'adoration et les transactions, et leur but est d'expliquer la fonction des personnes qui sont concernées par les obligations de la loi islamique.
  3. Une partie des préceptes de la loi islamique qui expliquent le statut d'un acte ou d'un contrat, etc. en termes de validité ou d'invalidité. Le préceptes Wad‘îyya ne détermine pas directement de devoir religieux pour la personne.
  4. C’est une caractéristique des hadiths rapportés par des voies et des individus variés et nombreux, de telle sorte que la véracité de hadith soit assurée.

Références

  1. Cheikh al-Mufîd, Tashîh I‘tiqâdât al-Imâmîyya, p 137
  2. Cheikh al-Ansârî,Masâ’il Fiqhîyya, p 71
  3. Ibn Manzûr, Lisân al-‘Arab, sous le mot « Waqy »
  4. Mu’assisiyi Dâ’irat al-Ma‘ârif Fiqh Fârsî, Farhang Fiqh Fârsî, vol 2, p 585
  5. Al-Bujnûrdî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 5, p 49 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 386 ; Sadr, Mâwarâ’ al-Fiqh, vol 1, p108
  6. Sourate an-Nahl, v 106 ; Sourate al-Ghâfir, v 28
  7. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 6, p 203 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 3, p 153
  8. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 3, p 548 - 560 ; Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 203 - 254
  9. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 3, p 548 - 560
  10. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 203 - 254
  11. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 9, p 19 ; Al-Haythamî, Kashf al-Astâr, vol 4, p 113 ; At-Tabarânî, Al-Mu‘jam al-Kabîr, vol 20, p 94 ; Habîb al-‘Umaydî, Taqîyyi az Dîdgâh Madhâhib wa Firqihâyi Islâmî Ghiyr Shî‘î, Traduit par Muhammad Sâdiq ‘Ârif, p 72 - 77
  12. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 407 - 408 ; Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 11, p 43 - 47 ; Subhânî, At-Taqîyya ; Mafhûmuhâ, Hadduhâ, Dalîluhâ, p 24 - 44
  13. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, v 11 p 43-46
  14. At-Tarîkh at-Tabarî, v 9 p 185
  15. Al-Kashif al-Ghitâ', Asl al-Shia wa Usûluhâ, p 315
  16. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 204 - 206
  17. Subhânî, At-Taqîyya ; Mafhûmuhâ, Hadduhâ, Dalîluhâ, p 76
  18. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 388
  19. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 388
  20. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 75, p 419
  21. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 208
  22. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 11, p 238
  23. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 75, p 429 et vol 14, p 425 - 426
  24. Ash-Shahîd al-Awwal, Al-Qawâ‘id wa al-Fawâ’id, vol 2, p 157
  25. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 65
  26. Tâhirî Isfahânî, Al-Muhâdirât, vol 2, p 119
  27. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 410
  28. Imâm Khumaynî, Ar-Rasâ’il al-‘Ashra, p 7
  29. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 377 ; Imâm Khumaynî, Al-Makâsib al-Muharrama, vol 2, p 236
  30. Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 394
  31. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 492 ; Imâm Khumaynî, Al-Makâsib al-Muharrama, vol 2, p 236
  32. Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 395
  33. Makârim shîrâzî, Dâstân Yârân, p 61 - 65
  34. Imâm Khumaynî, Al-Makâsib al-Muharrama, vol 2, p 236 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 410
  35. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 3, p 555 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 453 ; Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 8, p 430 ; Makârim shîrâzî, Dâstân Yârân, p 56 - 57 ; Imâm Khumaynî, Ar-Rasâ’il al-‘Ashra, p 56 - 57
  36. Imâm Khumaynî, Ar-Rasâ’il al-‘Ashra, p 7 - 10 ; Fâdil Harandî, « Taqîyyiyi Sîyâsî », p 98
  37. Imâm Khumaynî, Ar-Rasâ’il al-‘Ashra, p 7 - 10
  38. Sultânî Ranânî, « Imâm Sâdiq (a) wa Mas’aliyi Taqîyyi », p 35
  39. Ash-Shahîd al-Awwal, Al-Qawâ‘id wa al-Fawâ’id, vol 2, p 157 ; Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 73 – 74 ; Cheikh al-Mufîd, Awâ’il al-Maqâlât, p 118 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 389
  40. Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 73 – 74 ; Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 2, p 435 ; Ash-Shahîd al-Awwal, Al-Qawâ‘id wa al-Fawâ’id, vol 2, p 157 ; Subhânî, At-Taqîyya ; Mafhûmuhâ, Hadduhâ, Dalîluhâ, p 67
  41. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 411 ; Makârim Shîrâzî, Taqîyyi wa Hifz Nîrûhâ, Traduit par Banî Sa‘îd Langarûdî, p 94
  42. Ash-Shahîd al-Awwal, Al-Qawâ‘id wa al-Fawâ’id, vol 2, p 157 ; Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 73 – 74
  43. Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 73 – 74 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 451 - 452
  44. Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 75
  45. Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 75
  46. Ash-Shahîd al-Awwal, Al-Qawâ‘id wa al-Fawâ’id, vol 2, p 157
  47. Makârim Shîrâzî, Taqîyyi wa Hifz Nîrûhâ, Traduit par Banî Sa‘îd Langarûdî, p 37
  48. Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 75
  49. Ash-Shahîd al-Awwal, Al-Qawâ‘id wa al-Fawâ’id, vol 2, p 157
  50. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 415
  51. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 216 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 415 ; Subhânî, At-Taqîyya ; Mafhûmuhâ, Hadduhâ, Dalîluhâ, p 67 ; Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 407 - 409
  52. Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 405
  53. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 3, p 557 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 419 ; Imâm Khumaynî, Ar-Rasâ’il al-‘Ashra, p 20 - 21
  54. Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 426 ; Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya
  55. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 15
  56. Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya
  57. Cheikh al-Ansârî, Rasâ’il al-Fiqhîyya, p 77 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 444 ; Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 429
  58. Al-Muhaqqiq al-Karakî, Rasâ’il al-Muhaqqiq al-Karakî, vol 2, p 52
  59. Cheikh at-Tûsî, at-Tibyân, au-dessous de ce verset.
  60. Zamakhshârî, Kashâf; Rûh al-Ma'âni, Alûsi, au-dessous de ce verset.
  61. Zamakhshârî, al-Kashâf, au-dessous de ce verset.
  62. Cheikh at-Tûsî, at-Tibyân; Cheikh at-Tabrisî, Majma' al-Bayân, au-dessous de ce verset.
  63. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 396 ; Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 399
  64. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 396 ; Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 27, p 88
  65. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 398 ; Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 210
  66. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 27, p 88
  67. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 206 - 208 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 399
  68. Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 207
  69. Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 208 - 210 ; Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 401
  70. Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 16, p 208
  71. Rûhânî, Fiqh as-Sâdiq, vol 11, p 399 - 405
  72. Al-Muhaqqiq al-Karakî, Rasâ’il al-Muhaqqiq al-Karakî, vol 2, p 51
  73. Al-Qurtubî, Al-Jâmi' li'ahkâm al-Qur'ân, au-dessous du verset 28 de la sourate ' l-'Imrân
  74. Makârim Shîrâzî, Al-Qawâ’id al-Fiqhîya, vol 1, p 388
  75. Sadr, Durûs fî ‘Ilm al-Usûl, vol 2, p 234
  76. Fâdil al-Miqdâd, Al-Lawâmi‘ al-Ilâhîyya, p 377
  77. as-Sîrat al-Halabîyya, v 2 p 51
  78. Ibn Hajar, Fat'h al-Bârî, v 12 p 279
  79. Ibn Hazm, al-Muhallâ, v 8 p 336
  80. Sarakhsî, al-Mabsût, v 24 p 47
  81. San'ânî, al-Musannaf, v 6 p 474
  82. Sahîh al-Bukhârî, v 7 p 102
  83. Amînî, al-Ghadîr, v 1 p 380
  84. Al-musannaf, Ibn Abî Shayba, v 7 p 643
  85. Cheikh al-Ansârî, Kitâb al-Makâsib, vol 2, p 17
  86. Gulastâni Isfahânî, Manhaj al-Yaqîn, p 83
  87. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 11, p 223 ; Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 217 ; Makârim Shîrâzî, Taqîyyi wa Hifz Nîrûhâ, Traduit par Banî Sa‘îd Langarûdî, p 68 ; At-Tabrisî, Al-Ihtijâj, vol 2, p 355
  88. Fâdil Mighdâd, Al-Lawâmi‘ al-'Ilâhiyya fil Mabâhith al-Kalâmiyya, p 377
  89. Collectif d'auteurs, Al-Mawsû‘a al-Fiqhîyya al-Kuwaytîyya, vol 13, p 186 - 187
  90. Collectif d'auteurs, Al-Mawsû‘a al-Fiqhîyya al-Kuwaytîyya, vol 13, p 186 - 187
  91. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 9, p 19 ; Al-Haythamî, Kashf al-Astâr, vol 4, p 113 ; At-Tabarânî, Al-Mu‘jam al-Kabîr, vol 20, p 94 ; Habîb al-‘Umaydî, Taqîyyi az Dîdgâh Madhâhib wa Firqihâyi Islâmî Ghiyr Shî‘î, Traduit par Muhammad Sâdiq ‘Ârif, p 72 - 77
  92. Nûrî, « Naqd Dîdgâh Ibn Taymîyya dar Bâb Taqîyyi », p 149
  93. Mashkûr et Mudîr Shânitchî, Farhang Firaq Islâmî, p 218
  94. Ibn Taymîyya, Minhâj as-Sunnat an-Nabawîyya, vol 1, p 68 et vol 2, p 46 ; Al-Qifârî, Usûl al-Madhhab ash-Shî‘a al-Ithnâ al-‘Asharîyya, vol 2, p 819 ; Ilâhî Zahîr al-Pâkistânî, Ash-Shî‘a wa at-Tashayyu‘, p 88
  95. Subhânî, At-Taqîyya ; Mafhûmuhâ, Hadduhâ, Dalîluhâ, p 74
  96. Al-Muhaqqiq al-Karakî, Rasâ’il al-Muhaqqiq al-Karakî, vol 2, p 49