Al-Buq‘a al-Mubâraka

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Al-Buq‘a al-Mubâraka (en arabe : الْبُقْعَةِ الْمُبَارَكَة, la contrée bénie) ou al-Wâdi al-Muqaddas Tuwâ (en arabe : الْوَادِ الْمُقَدَّسِ طُوًى, la vallée sainte de Tuwâ) ou al-Wâdi al-Ayman (en arabe : الْوَادِ الْأَيْمَن, la vallée droite), est un lieu béni où Allah parla à Moïse (a) et le choisit comme Son messager. Selon la majorité des exégètes du Coran, la raison d'être béni de cet endroit est que Dieu parla au Prophète Moïse (a).

présentation

Al-Buq‘a al-Mubâraka signifie la contrée bénie. Elle est un terme coranique qui ne s’employa qu'une seule fois dans le Coran.[1] Lorsque le Prophète Moïse (a) partit de Madian en Égypte à la nuit, son attention fut attirée par un morceau de feu sur le mont Sinaï, et ainsi, il se fut dirigé vers le feu.[2] Selon le verset 30 de la sourate al-Qasas, à ce moment, il fut choisi par Dieu comme prophète et reçut les miracles du bâton et de la Main brillante.[3]
Aussi, nous lisons dans certains hadiths qu’ils décrivent le lieu de sépulture du Prophète Muhammad (s)[4] et des Imams (a)[5] comme une contrée bénie. Karbala également est présenté comme une contrée bénie (al-Buq‘a al-Mubâraka).[6]

Emplacement géographique

L'histoire du dialogue d’Allah avec le Prophète Moïse (a) est mentionnée également dans d'autres sourates du Coran. Dans les sourates Tâhâ (v 11 et 12) et an-Nâzi‘ât (v 16), l'endroit où Moïse (a) entendit la voix divine s’appelle « la Vallée sainte de Tuwâ »,[7] et en raison de son caractère sacré, Dieu commanda à Moïse (a) d’y ôter ses sandales.[8] Ainsi, d’après les exégètes coraniques, la Contrée bénie est la même Vallée sacrée de Tuwâ.[9] Ce lieu est situé dans le sud du désert du Sinaï, et quand on veut aller de Madian en Égypte, il se situe dans le côté droit du mont Sinaï.[10]
Cependant, il existe des hadiths selon lesquels al-Buq‘a al-Mubâraka fait allusion à Karbala. Ces hadiths sont cités dans les livres Kâmil az-Zîyârât[11] écrit par Ibn Qûliwayh et Tahdhîb al-Ahkâm[12] du cheikh at-Tûsî. Ils interprètent le terme « du côté droit de la Vallée » dans le verset 30 de la sourate al-Qasas comme l'Euphrate, et al-Buq‘a al-Mubâraka comme Karbala.
Les hadiths furent mentionnés par al-Fiyd al-Kâshânî,[13] et sont également cités dans les livres de hadith al-Burhân fî Tafsîr al-Qur’ân[14] et Bihar al-Anwâr.[15] Dans certains textes de Zîyârât des Ahl al-Bayt (a), les mausolées des Imams (a) sont appelés al-Buq‘a al-Mubâraka (la contrée bénie).[16]

Etre Béni

La majorité des exégètes chiites et sunnites du Coran croient que ce lieu (al-Buq‘a) est appelé « béni » (al-Mubâraka), parce que c’était dans cet endroit où Dieu parla à Moïse (a) et le choisit comme prophète.[17] ‘Allâma Tabâtabâ’î écrit que l'endroit est béni en raison du dialogue d’Allah avec le Prophète Moïse (a).[18] Cependant, certains disent cette contrée contint une profusion d’arbres fruitiers et c’est pour cette preuve qu’elle fut présentée comme une terre bénie.[19]
Cheikh at-Tabrisî mentionne que c'était l'endroit où Allah ordonna à Moïse (a) de retirer ses sandales.[20]
D’après le livre al-Mîzân, le Prophète Moïse (a) reçut l'ordre d'ôter ses sandales en raison de la dignité et du caractère sacré de cette terre.[21] L'auteur d'at-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân mentionnant un hadith de l'Imam Ali (a) disant que Dieu ordonna à Moïse (a) d'enlever ses sandales afin de recevoir les bénédictions du lieu.[22] De plus, on dit que le retrait des sandales indique l'humilité ultime pour la réception du message de la prophétie.[23]

Voir aussi

Références

  1. Hiydarî, Buq‘a Mubâraka, vol 5 , p 612
  2. Mustafawî, At-Tahqîq Fî kalamât al-Qurân al-Karîm, vol 1 , p 315
  3. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 16, p 75-77
  4. Ibn Mashhadî, Al-Mazâr al-Kabîr, p 55
  5. Shahîd Avval, Al-Mazâr, p 34 et 65 ; Ibn Mashhadî, Al-Mazâr al-Kabîr, p 555
  6. Ibn Qûlawayh Qumî, Kâmil az-Zîyârât, p 49 ; Ibn Mashhadî, Al-Mazâr al-Kabîr, p 115
  7. La sourate Tâhâ, les versets 11-12 ; La sourate an-Nâzi‘ât, le verset 16
  8. La sourate Tâhâ, le verset 12
  9. Al-Fiyd al-Kâshânî, Al-Asfâ, vol 2 , p 902
  10. Hiydarî, Buq‘a Mubâraka, vol 5 , p 613
  11. Ibn Qûliwayh, Kâmil az-Zîyârât, p 48-49
  12. Cheikh at-Tûsî, Tahdhîb al-Ahkâm, vol 6, p 38
  13. Al-Fiyd al-Kâshânî, Al-Asfâ, vol 2, p 927
  14. Al-Bahrânî, Al-Burhân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 4, p 265
  15. Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 13, p 25
  16. Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 97, p 160-161 ; vol 107, p 152
  17. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân, vol 7, p 392 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 7, p 392 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 16, p 32 ; Ibn juzî, Zâd al-Masîr, vol 3, p 383
  18. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 16, p 32
  19. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân, vol 7, p 392
  20. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 7, p 392
  21. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 16, p 32
  22. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân, vol 7, p 164
  23. Ayatollah Makârim shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 13, p 168