Al-Iktihâl

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La pochette du khôl en pierre appartenant au IVe au VIe siècle de l'hégire, et est associée à l'Iran et au Moyen-Orient.

Application du khôl ou application du kohol ou al-Iktihâl (en arabe : الاكتحال) est une pratique recommandée et parmi les traditions du Prophète Muhammad (s) et des Imams (a), qui encourageaient les autres à le faire. Selon les hadiths, l’application du khôl présente des avantages matériels et spirituels tels que la prévention et le traitement de certaines maladies oculaires, ainsi que l'aide à l'adoration et la veille nocturne.

Dans la jurisprudence islamique, l'application de khôl sur les yeux est mentionnée avec des règles juridiques. Certains savants ne considèrent pas cela comme une parure interdite pour les femmes en présence de personnes non-Mahram. Pour une personne en jeûne, il est déconseillé si son odeur ou son goût atteint la bouche. Les ulémas considèrent l'application de khôl comme une pratique interdite pendant les périodes sacrées (al-Ihrâm) du hadj.

Sens du concept

L'application de khôl sur les yeux, appelée « al-Iktihâl » dans le fiqh,[1] des moyens d'embellissement[2], est une pratique recommandée dans la jurisprudence islamique, à laquelle hommes et femmes sont encouragés à se conformer.[3]

Dans les sources islamiques, l'application de khôl est mentionnée comme l'une des traditions dans la vie du Prophète Muhammad (s),[4] et les Ahl al-Bayt (a) recommandèrent également cette pratique.[5] Il est considéré comme un signe de foi,[6] et leurs disciples furent encouragés à appliquer du kohol.[7] Certains recueils de hadiths consacrèrent une section à l'application de khôl.[8]

Quelques préceptes

L'application de khôl fut discutée dans différents sections du fiqh :

Maquillage des femmes

Certains jurisconsultes ne considèrent pas l'application de khôl comme une parure interdite pour les femmes en présence de non-Mahrams.[9]
Le verset 31 de la sourate an-Nour connu sous le nom du verset du hijab parle de l'obligation pour les femmes d’avoir le hijab.

وَقُلْ لِلْمُؤْمِنَاتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَارِهِنَّ وَيَحْفَظْنَ فُرُوجَهُنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا مَا ظَهَرَ مِنْهَا وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَى جُيُوبِهِنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا لِبُعُولَتِهِنَّ أَوْ آبَائِهِنَّ أَوْ آبَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ أَبْنَائِهِنَّ أَوْ أَبْنَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي أَخَوَاتِهِنَّ أَوْ نِسَائِهِنَّ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُنَّ أَوِ التَّابِعِينَ غَيْرِ أُولِي الْإِرْبَةِ مِنَ الرِّجَالِ أَوِ الطِّفْلِ الَّذِينَ لَمْ يَظْهَرُوا عَلَى عَوْرَاتِ النِّسَاءِ وَلَا يَضْرِبْنَ بِأَرْجُلِهِنَّ لِيُعْلَمَ مَا يُخْفِينَ مِنْ زِينَتِهِنَّ وَتُوبُوا إِلَى اللَّهِ جَمِيعًا أَيُّهَ الْمُؤْمِنُونَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ ﴿۳۱﴾
Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès.
Sourate an-Nûr, le verset 31

Selon la phrase « que ce qui en paraît » mentionnée dans le verset, certains juristes dirent que cette phrase comprend l’application du kohol par les femme et alors l’application du khôl fait partie des parures et des maquiallages pour lesquelles il n’est pas obligatoire pour les femmes de les couvrir.[10]

Dans l'interprétation de ce verset, un hadith de l'Imam as-Sâdiq (a)[11] et de l'Imam al-Bâqir (a),[12] dans lequel l'application de khôl sur les yeux est présentée comme un ornement apparent autorisé pour les femmes.

Al-Ihrâm

Il existe des divergences d'opinions sur la question de savoir si l'utilisation de khôl noir pendant l'état d'al-Ihrâm est interdite ou déconseillée.[13] La plupart des juristes considèrent l'application de khôl noir pendant l'état d'al-Ihrâm comme interdite pour les hommes et les femmes,[14] même si cela n'est pas fait dans le but d'embellissement.[15] Cependant, si quelqu'un est contraint d'utiliser du khôl pendant l'état d'al-Ihrâm, cela ne sera pas considéré comme interdit.[16]

Cheikh at-Tûsî considère l’application du kohol pendant l'état d'al-Ihrâm comme déconseillée.[17] Il existe un chapitre spécifique dans certaines sources de hadith qui mentionne les hadiths qui déclarent l'interdiction de l'application du khôl pendant l'état d'al-Ihrâm, dont les livres « Wasâ’il ash-Shî‘a »[18] et « Mustadrak al-Wasâ’il ».[19]

Jeûne et prière

Certains mujtahids considèrent qu'il est permis d'appliquer du khôl pendant le jeûne, tandis que d'autres le considèrent comme une annulatif du jeûne.[20] Cependant, certains juristes estiment que l'application de khôl par une personne en état de jeûne est déconseillée si le goût ou l'odeur du khôl atteint la bouche.[21]

Le khôl est considéré comme un obstacle à l'atteinte de l'eau sur la peau.[22] Par conséquent, lors des ablutions et des bains rituels, il est nécessaire de nettoyer le khôl de la peau.

Bienfaits et avantages

Les hadiths islamiques font référence aux bienfaits du khôl pour les yeux[23] et recommandent son utilisation pour la prévention[24] et le traitement de certaines affections oculaires.[25]

Selon un hadith rapporté de l'Imam as-Sâdiq (a), l'application du khôl dans la nuit est bénéfique pour le corps, et pendant la journée, c'est une forme d'embellissement.[26] Parmi les autres bienfaits du khôl, on peut citer la croissance des cils, l'amélioration de l'acuité visuelle,[27] la sortie des poussières des yeux,[28] l'aide au maintien de la veille nocturne[29] et à la facilitation des prosternations prolongées,[30] et l'illumination du visage humain.[31]

Certains hadiths mentionnent le type du khôl,[32][Note 1] la quantité à utiliser,[36] et le temps de l'application du khôl,[37] et font également référence à une invocation spécifique à réciter lors de l'application du khôl.[38]

Voir aussi

Note

  1. Ithmid (ou Uthmud) est un type de khôl qui est recommandé dans les hadiths pour son utilisation.[33] Certains croient que Ithmid est une pierre qui se trouve dans les montagnes d'Ispahan,[34] qui est connu sous le nom de khôl d'Ispahan.[35]

Références

  1. Wijdânî Fakhr, al-Jawâhir al-Fakhrîya, vol 4, p 255
  2. Al-‘ milî, Ma‘âlim ad-Dîn, vol 2, p 906
  3. Cheikh an-Nûrî, al-Mustadrak, vol 1, p 396
  4. An-Nûrî, Mustadrak al-Wasâ’il, vol 1, p 396
  5. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 493
  6. Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Hidâya al-Ummi, vol 1, p 150 ; Cheikh at-Tabrisî, Makârim al-Akhlâq, p 46
  7. Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Hidâya al-Ummi, vol 1, p 149
  8. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 493
  9. Imam khumiynî, Tawdîh al-Masâ’il (annoté), vol 2, p 928 - 929
  10. Groupe d'auteurs, magazine Fiqh Ahl al-Bayt (a), vol 54, p 155
  11. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 5, p 521 ; Al-Fiyd al-Kâshânî, Tafsîr as-Sâfî, vol 3, p 430 ; Cheikh Qarashî, Qâmûs Qur’ân, vol 3, p 197
  12. Al-Qummî, Tafsîr al-Qummî, vol 2, p 101 ; 'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 101, p 33
  13. Mawsû’at al-Fiqh al-Islâmî, vol 6, p 613
  14. Wijdânî Fakhr, al-Jawâhir al-Fakhrîya, vol 4, p 255 ; Cheikh al-Ansârî, Manâsik Hajj, p 36 ; Wahîd Khurâsânî, Manâsik Hajj, p 124 ; Imâm Khâmini’î, Manâsik Hajj, p 26 ; Mahmûdî, Manâsik ‘Umriyi Mufradi, p 65 - 66 ; Imâm Khumiynî, Tahrîr al-Wasîla, vol 1, p 422
  15. Mawsû’at al-Fiqh al-Islâmî, vol 6, p 613 ; Imâm Khumiynî, Manâsik Hajj, p 101 ; Imâm Khâmini’î, Manâsik Hajj, p 26
  16. Mahmûdî, Manâsik ‘Umriyi Mufradi, p 65 - 66 ; Imâm Khumiynî, Tahrîr al-Wasîla, vol 1, p 422
  17. Cheikh at-Tûsî, Al-Jumal wa al-‘Uqûd, p 136
  18. Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Wasâ'il ash-Shî'a, vol 12, p 468
  19. An-Nûrî, Mustadrak al-Wasâ’il, vol 9, p 217
  20. Lârî, Majmû‘i Maqâlât, p 591
  21. Mu’ssisiyi Dâ’irat al-Ma‘ârif al-fiqh al-Islâmî, Farhang Fiqh Fârsî, vol 3, p 178 ; Imam Khomeini, Tawdîh al-Masâ’il, p 345
  22. Fayypad, Risâliyi Tawdîh al-Masâ’il, p 40
  23. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 492 ; Cheikh as-Sadûq, Thawâb al-A‘mâl, p 22
  24. Cheikh as-Sadûq, Thawâb al-A‘mâl, p 22
  25. Cheikh at-Tabrisî, Makârim al-Akhlâq, p 46 ; Ibnâ Bastâm, Tib al-A’imma, p 83
  26. Al-‘ milî, Ma‘âlim ad-Dîn, vol 2, p 906 ; Al-Majlisî, Lawâmi‘ Sâhibqarânî, vol 1, p 461
  27. Cheikh at-Tabrisî, Makârim al-Akhlâq, p 45
  28. Ibn Hayyûn, Da‘â’im al-Islâm, vol 2, p 146
  29. Cheikh at-Tabrisî, Makârim al-Akhlâq, p 45
  30. Al-Majlisî, Lawâmi‘ Sâhibqarânî, vol 1, p 461
  31. Cheikh as-Sadûq, Al-Khisâl, vol 1, p 237
  32. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 493
  33. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 6, p 493
  34. Al-Murtazâ az-Zabiydî, Tâj al-‘Arûs, vol 15, p 649
  35. Azdî, Kitâb al-Mâ’, vol 3, p 1102
  36. 'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 59, p 287
  37. Cheikh at-Tabrisî, Makârim al-Akhlâq, p 46
  38. Cheikh at-Tabrisî, Makârim al-Akhlâq, p 47

Bibliographie

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  • Ibn Manzûr, Lisân al-‘Arab, Biyrouth, Dâr al-Fikr Lil Tibâ‘a..., 1414 H
  • Imâm Khumaynî, Manâsik HAJ, Téhrân, Daftar INtishârâti Islâmî, sans Historique
  • Imâm Khumaynî, Tahrîr al-Wasîla, Téhrân, Daftar INtishârâti Islâmî, sans Historique
  • Imâm Khumaynî,Tuzîh al-Masâil, 1426 H,sans Historique
  • Sayyid Mahmud Hâshimî Shâhrudî, M'assya al-Fiq al-Islâmî Tibqan Lil Mazhab Ahl al-Biyt, Qom, 1423 H
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  • Ibnâ Bastâm, Tib al-A’imma, Qom, Dâr al-Sharîf al-Radî,1411 H