Al-Luhûf ‘Alâ Qatlî al-Tufûf (livre)
légende | Le livre d'al-Malhûf ‘Alâ Qatlî at-Tufûf |
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auteur | Sayyid b. Tâwûs |
genre | La vie et la mort en martyre de l’Imam al-Husayn (a) |
titre_orig | ألمَلهوف عَلی قَتلَیِ الطّفوف |
langue | Arabe |
volumes | 1 vol |
pages | 200 |
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Al-Luhûf ‘Alâ Qatlî al-Tufûf ou Al-Malhûf ‘Alâ Qatlî at-Tufûf, (en arabe : أللُّهوف عَلى قتلَىِ الطّفوف ou ألمَلهوف عَلی قَتلَیِ الطّفوف) connu sous le nom de Luhûf, est la fameuse œuvre de Sayid b. Tâwûs Hillî, (mort en 664 de l’hégire lunaire) et porte sur la vie et la mort en martyre de l’Imam al-Husayn (a). Le livre est l’un des plus connus ouvrages traîtant la tragédie de Karbala chez les chiites.
Le livre est écrit pour les voyageurs et visiteurs de la tombe du seigneur des martyrs (l'Imam Husayn), donc il est court et ne comprend pas la chaîne de transmetteurs des récits, se contentant de ne citer que le dernier transmetteur comme source du récit (rivâyat).
En raison de l’importance et de la place de son auteur, le livre a été traduit et à plusieurs reprises et en différentes langues.
Auteur du livre
Sayid Razî al-Dîn, ‘Alî b. Mûsâ b. Ja’far b. Tâwûs, descendant de l’Imâm Hasan Mujtabâ (troisième Imam chiite) et de l’Imâm Sajjâd (quatrième Imam chiite) a été né le 15 muharram de l’an 589 de l’hégire à Hilla. Il a effectué ses études élémentaires à Hilla auprès de son père et de son grand-père, Warâm b. Abî Firâs. Après avoir bénéficié suffisamment des connaissances des maîtres à Hilla, il est parti pour d’autres villes, pour acquérir s'initier aux enseignements d'autres maîtres et savants.
Sayied a acquis les connaissances en théologie, littérature et sciences métaphysiques et spirituelles chez les maîtres de son temps, puis a enseigné ses connaissances à de nombreux élèves. Ibn Tâwûs a écrit autour de 50 livres dont la majeure partie porte sur la prière et les manuels de visite pieuse.
Sayid ‘Alî b. Tâwûs est mort en 664 à l’âge de 75 ans à Bagdad. Son corps a été transporté vers la ville sainte de Nadjaf et où il a été inhumé dans le sanctuaire du Prince des croyants, 'Ali b. Abi Tâlib.
Intitulés du Livre
Ce livre est connu sous différents titres. Ces différences sont liées à la diversité des versions existantes de ce livre ainsi que le chois de l'auteur lui-même. En fait il parait qu'Ibn Tâwûs avait choisi différents titres pour son livre, ou bien des modifications pour le premier titre. Voici quelques titres du présent ouvrage, selon les manuscrits et les sources différents:
1. Al Luhûf ‘Alâ Qatlî al-Tufûf
2. Al Malhûf ‘Alâ Qatlî al-Tufûf
3. Al Malhûf ‘Alâ Qatl al-Tufûf
4. Al Lahûf fî Qatlî al-Tufûf
5. Al Malhûf ‘Alâ Ahl al-Tufûf
6. Al Masâlik fî Maqtal al-Husayn ‘Alayh a-Salâm; parce que dans son introduction, Ibn Tâwûs dit l’avoir constitué sur trois thèmes.[1]
Dans son Al-Dharî’at, Aqâ Buzurg Tihrânî considère Al Luhûf ‘Alâ Qatlâ al-Tufûf comme plus connu que les autres titres.[2]
Procédé de l’élaboration de l'ouvrage
L’auteur a placé les hadîths les uns à côté des autres de manière cohérente afin de relater sommairement la tragédie de l’Achura s’abstenant d’y inclure les récits répétés et les traditions dispersées, pour permettre aux lecteurs de se placer davantage au courant des événements historiques au lieu de raconter des traditions.[3]
Contenu du livre
Luhûf contient les chapitres suivants:
- Une introduction comprenant des textes sur la grandeur de la tragédie de l’Achura et le rang et le statut élevé de l’Imâm Husayn et les mérites des larmes et du deuil pour lui ;
- Partie I : cette partie est autour des événements précédant la tragédie de l’Achura depuis la naissance de l’Imâm jusqu’au jour de l’Achura ;
- Partie II : cette partie est autour des événements survenus durant l’évènement de 'Achura jusqu’au martyre de l’Imâm ;
- Partie III : cette partie concerne les événements suivant le martyre de l’Imâm et ses compagnons jusqu’à l’envoi des têtes des martyrs vers Kûfa et ensuite la captation des Ahl al-Bayt et leur retour vers Médine.[4]
Traits caractéristiques du livre
Le livre ne contient pas, comme nous l'avons dit plus haut, les chaines de transmission des récits, et donc ce n'est pas un livre documenté, mais il faut préciser que Sayid, dans sa manière de rédiger et raconter les évènements, s’est abstenu de citer les contenus exagérées qui sont habituellement récités dans des livres semblables. Ce livre contient également des propos exceptionnels que l’on ne trouve pas dans les livres de ce genre, Maqâtal, précédents. Par exemple le lettre adressée par l’Imâm Husayn aux Banî Hashim et l’annonce faite par lui de son martyre par la phrase:
ان الله شاء ان یرانی قتیلاً ; et bien d’autres rapports de grande réputation à l’époque et auprès des chiites en la connaissance de l’Imâm de l’invisible, ont fait que l’auteur considère ces rapports comme historiques et les inclue dans son livre.
Outre son Luhûf, Sayid a inclus le livre Al latîf dans son Iqbâl al-Aa’mâl où il cite les pratiques [recommencés] pour la celeration de la journée de Achura.[5]
Traductions du livre
En raison du grand accueil qui y sont réservé, ce livre a été traduit à plusieurs reprises. Voici une liste des traductions de ce livre:
- Traduction faite par le chroniqueur (badaye nigar) Fayz al-Damû’ en 1286 H.
- Lujat al-‘Alam fî Hujjat al-Umam de Mîrzâ Rizâ Qulî Shaqâqî Tabrîzî en 1311 H.[6]
- Traduction de Sayid Muhammad Suhufî sous le titre de Zindigânî Hazrat Abâ ‘Abdullah (la biographie de l'Imam Husayn) en 1375 de l’hégire solaire
- Traduction en Urdu de Sayid Muhammad Husayn Hindî (mort en 1355 de l’hégire lunaire) sous le titre de [(Dam’ Dhurûf]]
- Traduction d’Ahmad b. Salâmat Najafî en persan[7]
- Traduction de Sayid Ahmad Fahrî sous le titre de Ah-e sûzân bar Mazâr Shahîdân (en persan).
- Il existe également une traduction poétique de Luhûf, faite par Zîyâ’ al-Dîn Mahdî b. Dâvûd, connu sous le nom de Dhuqî et publié sous le titre de Wajîzat al-Masâ’ib.[8]
- Traduction faite en persan par Sayid Mîr Abû al-Muhsin Mîr Abû Tâlibî
- Traduction faite par Muhammad Muhammadî Ishtihârdî sous le titre de Gham Name-ye Karbala (en persan).
Exemplaires du livre
En raison de son importance et de son style gracieux, ce livre a été accueilli favorablement par les copistes, et ainsi de nombreux exemples s’en trouvent dans des bibliothèques du monde entier, y compris :
- La grande bibliothèque de l’ayatollah Mar’ashî Najafî, au numéro 6068, troisième essai, manuscrit par Muhammad Taqî b. Aqâ Muhammad Sâlih, date de l’écriture 1303 de l’hégire lunaire, liste bibliographique, vol. 16, p. 70.
- La bibliothèque précédente sous l’ensemble numéroté 7520, troisième essai, manuscrit par Tâlib b. Muhammad Tâlib Mâzandarânî, date de l’écriture 1119 de l’hégire lunaire, liste bibliographique vol. 19, p. 327.
- Le bibliothèque Malik à Téhéran, n°6069, date de l’écriture 1052.
- La bibliothèque du Parlement (Majlis) à Téhéran, sous un ensemble numéroté 3815, date de l’écriture 1101 de l’hégire lunaire.
- Le bibliothèque du Parlement (Majlis), sous un ensemble numéroté 4826, date de l’écriture : 11e siècle.
- La bibliothèque de l'Imâm Rizâ, Méched, n°6712, date de l’écriture : 1091 de l’hégire lunaire.
- La bibliothèque Razawîya, n°13671, date de l’écriture 1202 ou 1220 de l’hégire lunaire.
- La bibliothèque Razawîya, n°2132, date de l’écriture 1233 de l’hégire lunaire.
- La bibliothèque Razawîya, n°8874, date imprécise.
- La bibliothèque Razawîya, n°8124, date imprécise.
- La bibliothèque Razawîya, n°15317, manuscrit fait par Abu al-Hasan Isfahânî, date de l’écriture : 1117 de l’hégire lunaire.
- La bibliothèque de Berlin, n°912, date de l’écriture 1020 de l’hégire lunaire.[9]
Éditions
Ce livre a été édité à de nombreuses reprises à Téhéran, Saida, Beyrouth, Bombai, Nadjaf, Qom et Tabriz.[10]
Références
- ↑ Traduction de Luhûf, p. 63
- ↑ Al Dharî’at, vol. 22, p. 223
- ↑ Shinâkht Sireh Ma’sûmân, Centre pour les Recherches Informatiques des Sciences Islamiques Nour.
- ↑ Table des matières du livre.
- ↑ Shinâkht Sireh Ma’sûmân, Centre pour les Recherches Informatiques des Sciences Islamiques Nour.
- ↑ Al Dharî’at, vol. 18, p. 296
- ↑ Al Dharî’at, vol. 26, P. 201
- ↑ Traduction de Luhûf, p. 65
- ↑ Traduction de Luhûf, pp. 63 et 64
- ↑ Traduction de Luhûf, pp. 64 et 65.
Bibliographie
- Sayid b. Tâwûs, Luhûf, Téhéran, Jahân, 1348 de l’hégire solaire.
- Sayid b. Tâwûs, Luhûf, traduit par Sayid Abû al-Hasan Mîr Abû Tâlibî, Qom, Dalîl Mâ, 1380 de l’hégire solaire.
- Shinâkht Sireh Ma’sûmân, Centre pour les Recherches Informatiques des Sciences Islamiques Nour.