Fuztu wa Rabb al-Ka’ba

De wikishia

Fuztu wa Rabb al-Ka'ba (en arabe : فُزْتُ وَرَبِّ الْكَعْبَة) est une phrase de l'Imam Ali (que la paix soit sur lui) qui signifie « Par le Seigneur de la Ka'ba, j'ai réussi »[1] et qu'il a prononcé après avoir été frappé avec une épée à l'aube du 19 Ramadan de l'an 40 de l'Hégire lunaire. Selon le rapport d'Ibn Qutayba ad-Daynawarî, historien du IIIe siècle de l'Hégire lunaire, Ibn Muljam al-Murâdî s'est approché de l'Imam Ali (paix soit sur lui) et lui a dit : « Le jugement vient de Dieu, pas de toi », puis il a frappé l'Imam Ali (paix soit sur lui) avec son épée sur le front. L'Imam Ali (paix soit sur lui) a répondu : « Fuztu wa Rabb al-Ka'ba », ce qui signifie « Par le Seigneur de la Ka'ba, j'ai réussi ».[2]

Murtidâ Mutahharî a mentionné cette phrase comme une preuve du fait que du point de vue de l'éthique individuelle, dans la logique de l'islam, le martyre est un succès pour le martyr et non un échec[3], donc le martyre est une célébration et un bonheur.[4]

Dans son commentaire sur Nahj al-Balâgha, l'Ayatollah Makârim Shîrâzî a également mentionné cette phrase comme preuve que l'âme de l'Imam Ali (que la paix soit sur lui) n'était pas lié au monde matériel, mais était liée au monde supérieur, aux anges et à Dieu. Par conséquent, l'Imam considérait le coup d'Ibn Muljam comme une introduction à sa rencontre avec le Seigneur.[5]

Certains érudits chiites comme Sayyid ar-Razî[6], Ibn Shahr Âshûb[7] et des érudits sunnites comme Ibn Athîr[8] et al-Balâdhurî[9] ont rapporté cette phrase. Cependant, quelques sources tardives ont changé légèrement la phrase en « Fuztu bi Rabbi al-Ka'ba ».[10]

Selon Ibn Abd al-Barr, historien du Ve siècle de l'Hégire lunaire, avant l'Imam Ali (que la paix soit sur lui), Harâm b. Milhân avait prononcé la phrase de "Fuztu wa Rabb al-Ka'ba" lors de son martyre à la bataille de Bi'r Ma'ûna en l'an 4 de l'Hégire lunaire.[11]

Voir aussi

Références

  1. Muhaddithî, Farhangi Ghadîr, p 465, 1392 SH
  2. Ibn Qutayba ad-Daynawarî, al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 180, 1410 H
  3. Mutahharî, Majmû'i Âthâr, vol 17, p 566-567, 1376 SH
  4. Mutahharî, Majmû'i Âthâr, vol 24, p 471, 1376 SH
  5. Makârim Shîrâzî, Payâmî Amîr al-Mu'minîn, vol 5, p 717, 1386 SH
  6. Sayyid ar-Razî, Khasâ'is al-A'immâ,p 63, 1406 H
  7. Ibn Shahr Âshûb, Manâqib Âl Abî Tâlib, vol 2, p 119, 1379 SH
  8. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 3, p 618, 1409 H
  9. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 488, 1417 H
  10. Mâzandarânî, Sharh al-Kâfî, vol 11, p 225, 1382 SH
  11. Ibn Abd al-Barr, al-Istî'âb, vol 1, p 337, 1414 H