Prière de l'Aïd

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La prière de l'Aïd al-Fitr en imamat de l’ayatollah Cheikh Abd al-Karîm Hâ’irî dans le sanctuaire de Sayyida al-Ma‘sûma (a), Qom, les premières années 14e siècle sh.

Prière de l'Aïd (en arabe : صلاة العيد) ou la prière de deux Aïds (en arabe : صلاة العيدين) est celle qui se fait au jour de l'Aïd al-Fitr (1 Shawwâl) et l'Aïd al-Adhâ (10 Dhi al-Hijja) par les musulmans. Pendant l’Occultation de l’Imam al-Mahdi (a), l’accomplissement de la prière de l'Aïd est recommandé, alors que selon les juristes chiites, en temps de sa présence, il est obligatoire de le faire collectivement.

Durant la succession désignée de l’Imam ar-Ridâ (a), Abd Allah al-Mamun, le calife abbasside, lui demanda de la faire et l’Imam (a) l'accepta. Mais ensuite, al-Mamun changea d’avis et la prière de l'Aïd n’a pas eu lieu.

Importance de la prière de l'Aïd

La prière de l'Aïd est celle dont les musulmans effectuent dans les deux jours de l'Aïd al-Fitr (premier jour du mois de Shawwâl) et l'Aïd al-Adhâ (10e jour du mois de Dhi al-Hijja). Elle est appelée aussi la prière de l'Aïd ou la prière des deux Aïds.[1]
Selon at-Tabarî, l’historien sunnite de 3e siècle, c’est le Prophète Muhammad (a) qui fit la première prière de l'Aïd au premier jour de Shawwâl de l’année de 2 h.[2]

A l’époque de la succession désigné de l’Imam ar-Ridâ (a)

Il y a un hadith rapporté dans le livre al-Kâfî du cheikh al-Kulayni selon lequel après qu’al-Mamun abbasside nomma l’Imam ar-Ridâ (a) en tant que son successeur désigné, il le sollicita pour diriger la prière de l'Aïd al-Fitr. L’Imam (a) l'accepta en disant qu’il la fera d’après la tradition de son ancêtre, le Messager d’Allah (s).[3]
Mais, quand Fadl b. Sahl, le vizir d’al-Mamun, vit l’accueil chaleureux des gens, il demanda à al-Mamun d’empêcher l’Imam de la faire, par peur que les gens ne l’admirent trop, et ne soient trop attirés vers lui. En voyant donc un messager, al-Mamun lui demande de rentrer.[4]

Comment faire la prière de l'Aïd

« اَللّهُمَّ اَهْلَ الْکبْرِیاءِ وَالْعَظَمَةِ وَاَهْلَ الْجوُدِ وَالْجَبَروُتِ وَاَهْلَ الْعَفْوِ وَالرَّحْمَةِ وَاَهْلَ التَّقْوی وَالْمَغْفِرَةِ[Note 1] اَسْألُک بِحَقِّ هَذَا الْیوْمِ الَّذی جَعَلْتَهُ لِلْمُسْلِمینَ عیداً وَ لِمـُحَمَّد صلی الله علیه وآله ذُخراً وَشَرَفاً وَ کَرامَةً وَمَزیداً[Note 2]أَنْ تُصَلِّیَ عَلی مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ اَنْ تُدْخِلَنی فی کُلِّ خَیرٍ أدْخَلْتَ فیهِ مُحَمَّداً وَآلَ مُحَمَّد[Note 3]وَ أَنْ تُخْرِجَنی مِنْ کلِّ سوُءٍ اَخْرَجْتَ مِنْهُ مُحَمَّداً وَ آلَ مُحَمَّد صَلَواتُک عَلَیهِ وَ عَلَیهِمْ[Note 4] اَللّهُمَّ إنّی اَسْألُکَ خَیرَ ما سَألَکَ بِهِ عِبَادُکَ الصَّالِحوُنَ وَأَعوُذُ بِکَ مِمَّا اسْتَعَاذَ مِنْهُ عِبَادُکَ الْصّالِحُونَ[Note 5] »
Notre Dieu, Maître de la Grandeur et de la Sublimité, Maître de la Largesse et du Pouvoir, Maître du Pardon et de la Miséricorde, Maître de la Piété et de la Rémission [des péchés], je Te demande, au nom de ce jour que Tu as rendu pour les Musulmans un [jour] de fête et, pour Mohammed (que Dieu prie sur lui et sur sa famille), une provision et un accroissement, de prier sur Mohammed et sur la famille de Mohammed, de me faire entrer dans tout bien dans lequel Tu as fait entrer Mohammed et la famille de Mohammed, et de me faire sortir de tout mal duquel Tu as fait sortir Mohammed et la famille de Mohammed (que Tes Prières soient sur lui et sur eux). Mon Dieu, je Te demande le meilleur que T’ont demandé Tes vertueux Serviteurs, et je cherche Ta Protection (auprès de Toi) contre ce contre quoi Tes vertueux Serviteurs ont cherché protection.
Cheikh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol 1, p 296

D’après le fiqh chiite, l’accomplissement de la prière de l'Aïd est obligatoire en présence de l’Imam infaillible (a) [5] et il faut la faire collectivement.[6] Mais, durant le période de l’Occultation, elle est seulement recommandée.[7]
La prière de l'Aïd est composée de deux Rak‘a. Dans chaque Rak‘a, la sourate al-Hamd et puis une autre sourate du Coran, sont récitées. Il est recommandé de réciter la sourate ash-Shams après la sourate al-Hamd dans la première Rak‘a et la sourate al-Ghâshîya dans la deuxième.
La première Rak‘a comprend cinq Takbîr (Allahu Akbar) et cinq Qunût ; chaque Qunût après un Takbîr ; et la deuxième Rak‘a comprend quatre Takbîr et quatre Qunût ; chaque Qunût après un Takbîr.
Comme les autres prières, on peut réciter n’importe quelle invocation dans Qunût, mais certains pensent qu’il est recommandé de réciter l’invocation transmise mentionnée dans les textes de visite pieuse (zîyâra) commençant par « Allâhumma Ahl al-Kibrîyâ’ wa al-‘Azamah ».[8]

Sermon (Khutba)

Le rituel de la prière de l'Aïd comme celui de la prière du vendredi contient deux sermons, avec la différence que les sermons de la prière de l'Aïd se prononcent après la prière.[9] A Propos de cette différence entre ces deux prières, l’Imam ar-Ridâ (a) avait dit :

« Certes, le sermon de la prière du vendredi se prononce avant la prière et celui de la prière de l'Aïd après la prière, parce que la prière du vendredi est un événement régulier qui se fait tout au long du mois et de l’année. Si cela devient encore plus fréquent pour les gens, ils se lassent, l'abandonnent et ne la pratiquent pas. En revanche, l'Aïd n’a lieu qu’à deux fois dans l’année[Note 6] et donc les gens y sont plus attachés. Même si certaines personnes ne l’observent pas, la majorité des gens le feront. ».[10]

Temps de la prière

Conformément aux points de vue de la plupart des jurisconsultes chiites, le temps de l’accomplissement de la prière de l'Aïd est entre le lever du soleil et le déclin du soleil, c'est-à-dire midi.[11] Si quelqu’un la manque, il n’aura pas besoin de la rattraper.[12]

Quelques préceptes

  • Après la prière, il est recommandé de dire[13] :
[Note 7]« اللهُ اَكْبَرُ اللهُ اَكْبَرُ لا اِلـهَ إلاّ اللهُ وَاللهُ اَكْبَرُ، اللهُ اَكْبَرُ وَللهِ الْحَمْدُ، الْحَمْدُ للهِ عَلى ما هَدانا وَلَهُ الشُّكْرُ على ما أوْلانا »
Dieu est plus Grand, Dieu est plus Grand, il n’y a de Dieu que Dieu, Dieu est plus Grand, Dieu est plus Grand ! Et pour Dieu la Louange, et Louange à Dieu pour ce qu’il nous a guidés, et pour Lui le Remerciement pour ce qu’il nous a donné !
  • La prière de l'Aïd se fait sans Adhân et sans Iqâma, mais avant de commencer, il est recommandé que le muezzin dise trois fois et à haute voix : :: « as-Salât ! »[14]
  • Il est déconseillé d’accomplir la prière de l'Aïd sous un toit.[15] Selon un hadith, le jour de l'Aïd l’Imam Ali (a), de la maison jusqu’au lieu de prière en dehors de la ville de Koufa, récitait continuellement Takbîr (Allahu Akbar).[16]
  • Quiconque fait la prière de l'Aïd al-Fitr, il doit payer d’abord Zakât al-Fitra avant la prière. Sinon, d’après le fatwa de certains ulémas, il devrait séparer cette somme du reste de son argent.[17] Car conformément aux hadiths, les mots « purifié » et « prié » dans les versets 14 et 15[Note 8] de la sourate al-A‘lâ sont interprétés respectivement comme payer Zakât al-Fitra et faire la prière de l'Aïd al-Fitr.[18]
  • Il est recommandé de faire le Ghusl avant la prière de l'Aïd et de réciter des invocations avant et après la prière de l'Aïd.[19]
  • Il est recommandé de poser la tête sur le sol en prosternation,[20] de lever les mains en disant les Takbir (Allahu Akbar) et de réciter la prière de l'Aïd à voix haute.[21]

Note

  1. Allâhumma, ahla-l-kibriyâ’i wa al-‘azamati, wa ahla-l-jûdi wa al-jabarûti, wa ahla-l-‘afwi wa ar-rahmati, wa ahla-t-taqwâ wa almaghftrati,
  2. as’âluka, bi-haqqi hadhâ-l-yawmi-l-ladhî ja'altahu li-l-muslimîna ‘îdann, wa li-Muhammadinn, sallâ-llâhu ‘alayhi wa âlihi, dhukhrann wa sharafann wa karâmatann wa mazîdann,
  3. an tusalliya ‘alâ Muhammadinn wa âli Muhammadinn, wa an tudkhilanî fî kulli khayrinn adkhalta fihi Muhammadann wa âla Muhammadinn,
  4. wa an tukhrijanî min kulli sû’inn akhrajta minhu Muhammadann wa âla Muhammadinn, salawâtuka ‘alayhi wa ‘alayhim.
  5. Allâhumma, innî as’aluka khayra mâ sa’alaka bihî ‘ibâduka-s-sâlihûna, wa a‘ûdhu bika mimmâ asta‘âdha minhu ‘ibâduka-s-sâlihûna.
  6. L'Aïd al-Fitr dans le premier jour du mois de Shawwâl et l’Aid al-Adhâ dans le 10e jour du mois de Dhi al-Hijja.
  7. Allâhu akbaru, Allâhu akbaru, lâ ilâha illâ-llâhu, wa Allâhu akbaru, Allâhu akbaru. wa li-llâhi al-hamdu, al-hamdu li-llâhi ‘alâ mâ hadânâ, wa lahu ash-shukru ‘alâ mâ awlânâ.
  8. Heureux [au contraire] sera qui se sera purifié, (14) aura invoqué (dakara) le nom de son Seigneur et prié! (15)

Références

  1. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 333
  2. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 418
  3. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 489
  4. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 490
  5. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 333
  6. Banî Hâshimî Khumiynî, Tawdîh al-Masâ’il (Marâji‘), vol 1, p 824
  7. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 333
  8. Imâm khumiynî, Tahrîr al-Wasîla, vol 1, p 227
  9. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 337 - 338
  10. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 337 - 338
  11. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 351
  12. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 355
  13. Banî Hâshimî Khumiynî, Tawdîh al-Masâ’il (Marâji‘), vol 1, p 827
  14. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 374
  15. Imâm khumiynî, Tahrîr al-Wasîla, vol 1, p 228
  16. 'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 88, p 118 ; Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 7, p 88
  17. Banî Hâshimî Khumiynî, Tawdîh al-Masâ’il (Marâji‘), vol 1, p 182
  18. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 20, p 269
  19. Banî Hâshimî Khumiynî, Tawdîh al-Masâ’il (Marâji‘), vol 1, p 826
  20. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 11, p 374
  21. Banî Hâshimî Khumiynî, Tawdîh al-Masâ’il (Marâji‘), vol 1, p 826