Homicide volontaire

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Homicide volontaire ou meurtre prémédité est l'acte de tuer intentionnellement une personne dont le meurtre n'est pas permis selon la loi islamique (charia). L'homicide volontaire est considéré comme l'un des grands péchés. L'interdiction du meurtre est un principe sur lequel toutes les religions divines ainsi que les lois humaines s'accordent. Selon les versets du Coran, le respect de la vie humaine est obligatoire et le meurtre est interdit et Haram.

Le Coran prévoit les châtiments les plus sévères dans l'au-delà et une damnation éternelle pour le meurtre. Le Coran (5 : 32) considère le meurtre injustifié et sans droit comme un acte si grave que tuer une seule personne équivaut à tuer l'humanité entière. Il est rapporté que le Prophète Muhammad (s) avait dit que la première chose sur laquelle Dieu jugera le Jour du Jugement sera le sang versé.

Dans la jurisprudence islamique (fiqh), tuer une personne dont le meurtre n'est pas permis selon la loi islamique, comme un musulman ou un non-musulman qui n’est pas hostile à l'État islamique et n'est pas en guerre ou en état de déclaration de guerre contre les musulmans, est interdit. L'avis juridique dominant parmi les juristes chiites est que l'homicide volontaire est établi selon deux critères : l'intention de tuer et l'utilisation d'un moyen généralement mortel. Dans la loi islamique, la punition pour homicide volontaire est le talion (Qisâs). Le suicide et l'avortement sont également considérés comme des formes d'homicide volontaire.

Position

L'homicide volontaire est une injustice et l'un des grands péchés,[1] et en islam, une punition éternelle dans la vie future est prescrite pour celui qui commet un homicide volontaire.[2] Les autres religions divines considèrent également le meurtre comme interdit et comme l'un des grands péchés.[3] L'interdiction du homicide volontaire est l'une des questions sur lesquelles toutes les lois humaines s'accordent.[4] Le droit à la vie est l'un des droits humains les plus fondamentaux, servant de base à tous les autres droits,[5] et il est reconnu dans toutes les sources et documents relatifs aux droits de l'homme.[6] L'importance de cette question peut être retracée dans les sources religieuses à travers des sujets tels que l'interdiction du meurtre, du suicide et de l'avortement.[7]

Dans le fiqh islamique, une importance particulière est accordée à l'interdiction du homicide volontaire,[8] et les préceptes concernant l'homicide sont discutées dans de nombreux chapitres du fiqh, comme le djihad, l'ordonnance du bien et l'interdiction du mal, l'héritage, les peines légales prescrites par la religion et le talion.[9]

Le respect de la vie humaine en islam n'est pas limité aux musulmans ; il s'étend également aux non-musulmans qui ne sont pas en guerre avec les musulmans et qui vivent pacifiquement avec eux.[10]

Le Commandeur des croyants Ali (a) dit à Mâlik al-Ashtar :

Ne renforce pas ton pouvoir en versant du sang illicitement ; car cela fait partie des choses qui affaiblissent et fragilisent ton autorité, voire la fera disparaître. Et tu n’auras aucune excuse, ni devant Allah ni devant moi, pour un meurtre prémédité.

Définition, conditions et préceptes

Le meurtre est classé en trois catégories : volontaire, involontaire et par erreur. L'homicide volontaire signifie tuer une personne qui n'a ni tué quelqu'un ni commis de corruption sur terre.[11] Dans la jurisprudence islamique, le critère de l'homicide volontaire est que le meurtrier soit pubère et sain d'esprit, qu'il ait l'intention de commettre l'acte qui a conduit à la mort et l'intention de tuer, ou qu'il ait l'intention de commettre un acte qui cause généralement la mort.[12]

Quelques d'autres préceptes concernant l'homicide volontaire :

  • L'homicide commis par un enfant ou un aliéné mental est au point de vue de l’islam considéré comme un homicide par erreur.[13]
  • Le suicide[14] et l'avortement sont également considérés comme des formes d'homicide volontaire.[15]
  • Si la victime est un parent du meurtrier, l'homicide volontaire prive le meurtrier de son droit à l'héritage.[16]
  • Tuer une personne dont le meurtre n'est pas permis selon la loi islamique, comme un musulman ou un non-musulman qui n’est pas hostile à l'État islamique et n'est pas en guerre ou en état de déclaration de guerre contre les musulmans, est interdit ; sauf si le meurtre est légalement permis, comme dans les cas de légitime défense contre un agresseur, d'autodéfense en temps de guerre, de talion, de corruption sur terre, ou d'un criminel dont la peine légale est la mort.[17]
  • D’après l'opinion juridique dominant parmi les juristes, si quelqu'un est en situation de Taqîya ou est forcé de tuer quelqu'un, même si sa vie est en danger, il est interdit de commettre le meurtre, et s'il le fait, il doit subir le talion.[18]

Meurtre, un grand péché dans le Coran

Conformément aux versets du Coran, le respect de la vie humaine est obligatoire et le meurtre est interdit.[19] Le meurtre et le fait de tuer une personne innocente sont considérés comme l'un des plus grands péchés majeurs dans le Coran.[20] La punition dans l'au-delà mentionnée dans le Coran pour le meurtre est le châtiment le plus sévère.[21] Nous lisons dans le Coran :

« Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution sera l'Enfer où il demeurera à perpétuité. » (Coran 4 : 93)

Le Coran mentionne quatre punitions très sévères pour les meurtriers :

Tuer une personne équivaut à tuer toute l’humanité

Le Coran considère le meurtre injuste comme un acte d’une gravité immense, au point de l’assimiler au meurtre de toute l’humanité.[23] Dans le verset 32 de la sourate al-Mâ’ida, Allah le Très-Haut dit :

« Quiconque tue un être humain sans qu’il ait commis de meurtre ou causé de la corruption sur terre, c’est comme s’il avait tué l’humanité entière. »[24]

À propos de ce verset, ‘Allâma Tabâtabâ’î, exégète chiite du Coran du 15e siècle h, explique que tuer un innocent revient à anéantir la création de Dieu et à annuler le but divin qui est la préservation de l’humanité, génération après génération.[25]

Hadiths sur le homicide volontaire

De nombreux hadiths soulignent la gravité du péché de meurtre prémédité.[26] Dans un hadith, le Prophète Muhammad (s) dit que la première chose sur laquelle Allah prononcera son jugement au Jour de la Résurrection est le sang versé.[27] Dans un autre hadith du Messager de Dieu (s), il est rapporté que, même si le monde entier était détruit, cela serait plus facile aux yeux de Dieu que le fait de verser le sang injustement.[28] Dans une lettre de l’Imam Ali (a) à Mâlik al-Ashtar, il est également recommandé de se garder de verser le sang injustement, car rien n’est plus funeste, rien n’a de conséquences plus graves, et rien n’est plus destructeur pour les bienfaits que cet acte.[29]

Sanction du meurtre dans les lois des pays

Les lois pénales de nombreux pays prévoient des sanctions sévères pour le meurtre avec préméditation, telles que la peine de mort, la réclusion à perpétuité ou de longues peines de prison.[30] En droit islamique, la sanction pour meurtre prémédité est la loi du talion (Qisâs).[31] Les proches de la victime ont le droit d’appliquer l’une des trois décisions suivantes envers le meurtrier :

  • Le talion,
  • Le pardon sans prix du sang,
  • Le pardon avec prix du sang.[32]

Dans certains pays comme le Canada et l’Angleterre, la peine pour meurtre est la réclusion à perpétuité.[33] En Irak, la peine principale pour meurtre est soit la réclusion temporaire ou perpétuelle, et dans des cas spécifiques, la peine de mort est appliquée.[34]

Selon le Code pénal islamique d'Iran, la sanction du meurtre avec préméditation est le talion. Toutefois, si les proches de la victime consentent, la peine peut être remplacée par le paiement du prix du sang (Dîyya).[35]

De plus, une omission entraînant la mort peut être considérée comme un homicide volontaire dans certaines conditions. Par exemple, si une mère ou une nourrice, responsable de l’allaitement d’un enfant, refuse de le nourrir jusqu’à ce qu’il meure, ou si un médecin ou une infirmière omet de remplir son devoir légal, entraînant ainsi la mort de la personne.[36]

Références

  1. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 42, p 9 ; Mudarrisî, Ahkâm Sharî‘at Pîrâmûn Hayât Tayyibi, p 176
  2. Qarâ’atî, Tafsîr Nûr, vol 2, p 133 ; Shahâbî, Adwâri Fiqh, vol 1, p 134
  3. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 13, p 90 ; Husiynî, « Qatl Nafs wa Mujâzât ân dar Adyân Ibrâhîmî », p 3 et 5
  4. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 12, p 105
  5. ‘Allâmi Misbâh Yazdî, Nazarîyyiyi Huqûqîyi Islâm, vol 1, p 257
  6. Muwahhidî Sâwujî, « Barrisî Tatbîqîyi Haqq Hayât az Dîdgâhi Qur’ân Karîm wa Asnâd Huqûq Bashar », p 86
  7. Muwahhidî Sâwujî, « Barrisî Tatbîqîyi Haqq Hayât az Dîdgâhi Qur’ân Karîm wa Asnâd Huqûq Bashar », p 83
  8. Ahmadînizhâd, « Bizihi Qatl ‘Amd dar Huqûq Îrân wa Fiqh Imâmîyyi », p 101
  9. Hâshimî Shâhrûdî, Farhang Fiqh, vol 6, p 491
  10. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 12, p 107 ; Qarâ’atî, Tafsîr Nûr, vol 5, p 55
  11. «ماده ۲۸۹ قانون مجازات اسلامی», Centre de recherche du Conseil islamique iranien ; Ahmadînizhâd, « Bizihi Qatl ‘Amd dar Huqûq Îrân wa Fiqh Imâmîyyi », p 101 et 102
  12. Ahmadînizhâd, « Bizihi Qatl ‘Amd dar Huqûq Îrân wa Fiqh Imâmîyyi », p 103 ; Hâshimî Shâhrûdî, Farhang Fiqh, vol 6, p 491 ; Râwandî, Fiqh al-Qur’ân, vol 2, p 394 ; Imâm Khumiynî, Tahrîr al-Wasîli, vol 2, p 543
  13. Hâshimî Shâhrûdî, Farhang Fiqh, vol 6, p 492
  14. Qarâ’atî, Tafsîr Nûr, vol 5, p 55 ; Muwahhidî Sâwujî, « Barrisî Tatbîqîyi Haqq Hayât az Dîdgâhi Qur’ân Karîm wa Asnâd Huqûq Bashar », p 95
  15. Muwahhidî Sâwujî, « Barrisî Tatbîqîyi Haqq Hayât az Dîdgâhi Qur’ân Karîm wa Asnâd Huqûq Bashar », p 97
  16. Hâshimî Shâhrûdî, Farhang Fiqh, vol 6, p 496
  17. Mudarrisî, Tafsîr Hidâyat, vol 2, p 313 ; Hâshimî Shâhrûdî, Farhang Fiqh, vol 6, p 491 ; Mudarrisî, Ahkâm Sharî‘at Pîrâmûn Hayât Tayyibi, p 176
  18. Hâshimî Shâhrûdî, Farhang Fiqh, vol 6, p 496
  19. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 12, p 105
  20. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Â’îni mâ (Asl ash-Shî‘a), p 289 ; Qarâ’atî, Tafsîr Nûr, vol 5, p 55 ; Mu‘înî, Dânishnâmiyi Qur’ân wa Qur’ân Pahûhî, « Qatl », p 1625
  21. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 4, p 68
  22. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Wâlâtarîn Bandigân, p 181
  23. Shahâbî, Adwâr Fiqh, vol 1, p 133 ; Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 4, p 67
  24. Qarâ’atî, Tafsîr Nûr, vol 5, p 55 ; Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 4, p 355
  25. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 5, p 315
  26. Qarâ’atî, Tafsîr Nûr, vol 2, p 143 ; Cheikh as-Sadûq, Thawâb al-A‘mâl, p 278 ; Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 7, p 274 ; Ibn Abî Jumhûr al-Ahsâ’î, ‘Awâlî al-La’âlî al-‘Azîzîyya fî al-Ahâdith ad-Dînîyya, vol 1, p 236
  27. Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 1, p 236 ; Cheikh al-Hurr al-‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol 19, p 4
  28. Al-Mundhirî, At-Targhîb wa at-Tarhîb, vol 3, p 201
  29. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Payâm Imâm Amîr al-Mu’minîn (a), vol 11, p 121 ; Subhî as-Sâlih, Nahj al-Balâgha, p 443, lettre 53
  30. Ahmadînizhâd, « Bizihi Qatl ‘Amd dar Huqûq Îrân wa Fiqh Imâmîyyi », p 104
  31. Ayatollah Muhammad Hasan an-Najafî, Jawâhir al-Kalâm, vol 42, p 7 ; Muwahhidî Sâwujî, « Barrisî Tatbîqîyi Haqq Hayât az Dîdgâhi Qur’ân Karîm wa Asnâd Huqûq Bashar », p 93
  32. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 1, p 607
  33. Suliymânî Miymandî, « Barrisî Tatbîqîyi Qatl ‘Amd dar Huqûq Îrân wa Kânâdâ », p 42 ; Pîrdâdi Biyrânwand, « Barrisî Mabânî Fiqhîyi Mujâzât Qatl ‘Amd », p 83
  34. Andak, « Mutâli‘iyi Tatbîqîyi Kiyfar Qatl ‘Amd dar Qânûn Mujâzât Îrân wa Îrâq », p 35
  35. « Qatl ‘Amd wa Mujâzât ân dar Qânûn Mujâzât Islâmî », Journal d'I‘timâd, 29 Âdhar 1401 Shamsî, p 10
  36. «قانون مجازات اسلامی», Centre de recherche du Conseil islamique iranien.