Mâlik al-Ashtar
Compagnon de l'Imam Ali (a) | |
Présentation | |
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naissance | |
décès | |
martyre | |
Famille | |
parents | Hârith |
enfant | Ibrâhîm b. Mâlik al-Ashtar |
Successeurs du Prophète (s) | |
Imam Ali (a) . Imam Hasan (a) . Imam Husayn (a) . Imam Husayn (a) . Imam Sajjad (a) . Imam Baqir (a) . Imam Sadiq (a) . Imam Kazim (a) . Imam Rida (a) . Imam Jawad (a) . Imam Hadi (a) . Imam Hasan Askarî (a) . Imam Mahdi (a) |
Mâlik b. Hârith an-Nakha’î (en arabe : مالك بن حارث النخعي), M 39 H/659, connu sous le nom de Mâlik al-Ashtar, fut un des disciples de l’Imam Ali (a) et le commandeur de son armée en Irak. Pendant le califat de Uthman, il participa aux funérailles d’Abû Dhar et à cause de ses critiques contre l’émir de Koufa, il fut banni à Hims. Il participa à la révolte contre Uthman et faisait partie des gens qui avaient encerclé sa maison.
Après la mort de Uthman, il eut un rôle considérable pour encourager les gens à prêter allégeance à l’Imam Ali (a). Pendant le califat de l’Imam Ali (a), il participa aux batailles de Jamal et Siffîn. L’Imam Ali (a) le choisit comme émir de l’Égypte.
La lettre de l’Imam Ali (a), dans laquelle il donna des conseils à Mâlik pour pouvoir gouverner d’une façon juste, est très connue. Avant d’arriver en Egypte, il fut tué en martyre. Son fils, Ibrahim, accepta l’appel de Mukhtâr ath-Thaqafî et faisait partie des vengeurs des assassins de l’Imam al-Husayn (a).
Titre (Laqab)
Il était connu sous le titre d’Al-Ashtar, car pendant les batailles contre Rome, son œil fut blessé. À partir de ce jour-là, on l’appelait Mâlik al-Ashtar. D’après Ibn ‘Asâkir, il fut blessé au cours de la bataille de Yarmûk. [1]
Généalogie
D’après Ibn Abi al-Hadîd, la généalogie de Mâlik al-Ashtar est la suivante :
Malik b. Hârith b. ‘Abd Yaghûth b. Muslimat b. Rabî’at b. Khuzaymat b. Sa’d b. Mâlik b. Kakha’ b. ‘Amr b. ‘Illat b. Khâlid b. Mâlik b. Udad. [2]
Enfants et descendance
- Ibrahim b. Mâlik, son fils qui fut un des partisans de Mukhtâr, et venga les assassins de l’Imam Husain (a). [3]
- Muhammad b. Mâlik b. Ibrahîm b. Mâlik al-Ashtar, fut un des narrateurs du hadith. [4]
- Jaafar b. Mohammad b. Abd Allah b. Qâsim b. Ibrâhîm b. Mâlik al-Ashtar, fut un des narrateurs du hadith. [5]
- Abû al-Husain, Warrâm b. Abi Farâs, ‘Îssa b. Abî Najm b. Warrâm b. Hamdân b. Khûlân b. Ibrâhîm b. Mâlik al-Ashtar, fut un des narrateurs du hadith.
- Abû al-Qâsim An-Nakha’î al-Kûfî, fut un juriste de la descendance de Mâlik. [6]
De Yémen à Koufa
On ignore la date et l’endroit de la naissance de Mâlik al-Ashtar, mais sans doute, il grandit au Yémen. En l’an 11 ou 12 de l’hégire (632 ou 633), il quitta le Yémen. [7] Il fut un des émirs et un des gens courageux de son pays ainsi que le chef de sa tribu. Il immigra en Irak et vécut le reste de sa vie à Koufa. Au cours de la bataille de Yarmûk, il perdit son œil. [8] Il fut tout le temps avec l’Imam Ali (a). Dans la bataille de Jamal, il tua Muhammad b. Talha.
Enterrement d’Abû Dhar
Mâlik al-Ashtar fut présent aux funérailles d’Abû Dhar. D’après un hadith du Prophète (s), rapporté par Ibn Abi al-Hadîd, il dit : « Un groupe des croyants participeront aux funérailles d’Abû Dhar ». Ibn Abi al-Hadîd profite de ce hadith pour prouver que Mâlik fut un vrai croyant. [9] De plus, ce fut Mâlik qui dirigea la prière de la mort pour Abû Dhar. [10]
Déportation à Shâm et à Hims
Saïd b. ‘Âs al-Amawî, l’émir de Koufa à l’époque de 'Uthman, dit lors d'une assemblée : « Sawâd (un endroit en Irak qui a beaucoup de jardins) appartient aux Omeyyades ».
Mâlik al-Ashtar et certains autres l’opposèrent très fort et commencèrent à se battre. Suite à cet événement, Uthman ordonna de bannir Mâlik al-Ashtar plus 9 autres personnes et de les envoyer à Shâm. [11]
D’après Ibn Abi al-Hadîd, Mâlik b. Ka’b Ahrabî, Aswad b. Yazîd Nakha’î, ‘Alqamat b. Qays Nakha’î et Sa’sa’at b. Sawhân furent bannis avec Mâlik al-Ashtar. Suite aux discussions qui eurent lieu à Shâm, entre ces déportés et les partisans de Muawiya, ce dernier demanda à Uthman de ramener les déportés en Irak. Dès leur arrivée à Koufa, ils recommencèrent à critiquer Uthman. Ce dernier ordonna à nouveau de les bannir à Hims auprès d’abd ar-Rahmân b. Khâlid b. Walîd. [12]
D’après un autre rapport, lorsque Muawiya fut informé de la relation entre certaines personnes de Shâm et le groupe de Mâlik al-Ashtar, il les déporta à Hims par peur de l’influence de Mâlik et son groupe sur les gens de Shâm. [13]
Émir de Koufa
Lorsque Mâlik al-Ashtar revint à Koufa, Saïd b. ‘Âs, l’émir de Koufa était à Médine. Les gens de Koufa choisirent Mâlik comme leur émir et lui promirent de ne plus permettre à Saïd b. ‘Âs de rentrer dans cette ville. Mâlik al-Ashtar dirigea la prière du vendredi et choisit une personne pour garder le trésor public. [14] Mâlik al-Ashtar envoya une lettre à Uthman, en lui disant qu’il acceptera la légitimité du gouvernement d’Abû Mûsâ Ash’arî ou de Hudhayfa sur Koufa. Uthman se mit d’accord sur la proposition de Mâlik et choisit Abû Mûsâ et Hudhayda comme émirs de Koufa. [15]
Encerclement d’Uthman
Lorsque les opposants contre Uthman se réunirent à Médine, Mâlik al-Ashtar y alla en tant que chef des opposants de Koufa, mais lorsque les opposants menacèrent Uthman et décidèrent de le tuer, Mâlik et le chef des opposants de Bassora se séparèrent d’eux mais les égyptiens continuèrent l’encerclement de 'Uthman. [16]
D’après la conversation de Mâlik al-Ashtar avec Jarîr b. Abd Allah Bajalî, rapportée dans les sources historiques, Mâlik ne faisait pas partie des assassins de 'Uthman. Jarre fut envoyé par l’Imam Ali (a) à Shâm pour faire une négociation, mais il ne réussit pas. À ce moment-là, Mâlik dit à l’Imam Ali (a) : « Ô Prince des croyants ! Si tu m’envoyais au lieu de Jarîr, ce serait mieux »
Jarîr lui dit : « Par Allah, si tu allais, ils te tueraient ; car ils pensent que c’est toi qui as tué Uthman ». [17]
Après la mort de 'Uhtmân, Mâlik al-Ashtar encourageait les gens à prêter l’allégeance à l’Imam Ali (a). [18]
Batailles pendant le califat de l’Imam Ali (a)
Bataille de Jamal
Dans la bataille de Jamal, Mâlik al-Ashtar fut le commandeur de droite de l’armée de l’Imam Ali (a). [19] Il se battit contre Abd Allah b. Zubayr lorsque ce dernier avait en main, la bride du chameau de 'Aïcha. [20]
À la fin de la bataille de Jamal, Mâlik vint auprès de 'Aïcha et lui dit :
- « Gloire à Dieu qui a secouru son bien-aimé et a humilié son ennemi ». Il récita ce verset : « Et dis : La vérité est venue et l’Erreur est dissipée. L’Erreur doit se dissiper ». [21]
Puis il dit :
- « Aïcha ! Que dis-tu de ce que Dieu t’a fait ? »
Aïcha lui répondit :
- « Que ta mère te perde ! Qui es-tu ? »
Malik lui dit :
- « Je suis ton fils, d’al-Ashtar »
Aïcha répondit :
- « Tu mens, je ne suis pas ta mère ».
Mâlik lui dit :
- « Si, tu l’es, même si ça ne te plaît pas ».
Aïcha répondit :
- « C’étais toi qui voulais tuer mon neveu, Abd Allah b. Zubayr ? »
Malik lui dit :
Mâlik acheta un chameau très cher et le donna à Aïcha au lieu du chameau qu’il avait blessé au cours de la bataille. [23]
Bataille de Siffîn
Dans la bataille de Siffîn, Mâlik fut également le commandeur de l’armée de l’Imam Ali (a). Lorsqu’il avança au sein de l’armée de Muawiya et l’armée de l’Imam allait vaincre les ennemis, les soldats de Muawiya usèrent de ruse et mirent le Coran sur les lances et proposèrent l’Arbitrage du Coran (Al-Hakamîyya). Plus de 20 000 soldats de l’armée de l’Imam vinrent auprès de l’Imam Ali (a) et en le menaçant, lui dirent : « Si tu n’arrêtes pas Mâlik d’avancer, on va te tuer ».
L’Imam Ali (a) leur parla beaucoup et tenta de leur faire comprendre que ce n’est que la ruse de Muawiya, et qu’ils vont bientôt les vaincre, mais ils n’acceptèrent pas. Donc, l’Imam envoya quelqu’un pour demander à Mâlik d’arrêter le combat.
Mâlik lui dit :
- « Dis à l’Imam que je vais bientôt les vaincre et que ce n’est pas le moment de me déplacer ».
L’envoyé de l’Imam revint et transmit le message de Mâlik, mais les gens qui avaient entouré l’Imam insistèrent beaucoup. L’Imam dit à son envoyé :
- « Dis à Mâlik qu’il y a une discorde et qu’il faut revenir ».
En entendant le message de l’Imam, Mâlik dit :
L’envoyé de l’Imam, Yazîd b. Hânî lui répondit :
- « Ils ont menacé l’Imam et lui ont dit : « Si Mâlik n’arrête pas le combat, on va te tuer comme on a tué Uthman ».
De ce fait, Mâlik al-Ashtar arrêta le combat et lorsqu’il revint vers le camp de l’armée de l’Imam, il se mit à blâmer les gens qui avaient menacé l’Imam et ils se mirent à se battre d’une façon que l’Imam leur cria dessus et les arrêta. Mâlik fut contre Al-Hakamîyya (Arbitrage) mais du fait que l’Imam l’avait accepté, il le suivit. [24]
Voyage en Egypte et son martyre
Après la bataille de Siffîn, l’état de l’Egypte fut perturbé. L’Imam appela Mâlik al-Ashtar et l’envoya à l’Egypte comme gouverneur de ce pays. [25]. Lorsque Muawiya fut informé de cette nouvelle, il apprit que si Mâlik arrive en Egypte, Muawiya ne pourra plus conquérir ce pays. Il dit à une personne, si tu tues Mâlik al-Ashtar, je ne te prendrai plus d’impôt tant que je suis en vie. Lorsque Mâlik arriva à Qulzum, cet homme accueillit Mâlik et l’invita à manger chez lui. Il empoisonna une boisson. Mâlik en but et fut tué. [26]
D’après Ibn Abi al-Hadîd :
‘Alqama b. Qays an-Nakha’î, un homme de la tribu de Mâlik dit :
- « L’Imam Ali (a) fut tellement triste à cause du martyre de Mâlik que cela se voyait dans son visage pendant des jours. Il nous semblait qu’il était plus triste que nous, les gens de la tribu de Mâlik » [29]
Commandement de l’Imam à Mâlik
Lorsque l’Imam Ali (a) choisit Mâlik comme gouverneur de l’Egypte, il lui écrivit une lettre dans laquelle il expliqua comment gouverner sur les gens d’une façon islamique, comment faire la justice et comment se comporter avec les musulmans et les non-musulmans. Cette lettre est très connue et a été plusieurs fois traduite et beaucoup de savants ont écrit des commentaires à ce propos.
Mâlik, d’après les autres
Imam Ali (a)
En envoyant Mâlik en Egypte, l’Imam Ali (a) écrivit une lettre dans laquelle, il décrivit Mâlik pour les égyptiens et dit :
- « Je vous ai envoyé un des serviteurs d’Allah ; celui qui ne craint lorsque tout le monde a peur ; celui qui n’a peur d’aucun ennemi et qui est plus dangereux que le feu envers les ennemis. Il est Mâlik b. Hârith de la tribu de Midh’haj. Obéissez-lui, car il est une épée de celles de Dieu. Il est fort et rapide. S’il vous demande de vous déplacer, déplacez-vous; et s’il vous demande de rester, restez ; car quand il fait [quelque chose] ou quand il s'abstient [de le faire], c’est à moi qu’il obéit ». [30]
Lorsque l’Imam reçut la nouvelle de la mort de Mâlik, il dit :
Ainsi, il dit :
- « Qu’Allah bénisse Mâlik. Il était envers moi comme ce que j’étais envers le Prophète (s) » [32]
Muawiya
En entendant la nouvelle de la mort de Mâlik, Muawiya dit :
- « Ali (a) avait deux mains, l’une coupée dans la bataille de Siffîn, Ammâr Yâsir et l’autre coupée aujourd’hui, Mâlik al-Ashtar ». [33]
Ibn Abi al-Hadîd
Ibn Abi al-Hadîd a dit sur Mâlik :
- « Il fut un cavalier brave, chef de sa tribu et un des disciples très proches de l’Imam Ali (a). Il fut doux (envers les croyants) et sévère (envers les ennemis) ». [34]
Dans l’assemblée de Muawiya
Une personne qui était dans l’assemblée de Muawiya, entendit que les gens parlent de Mâlik d’une mauvaise façon. Il leur dit :
- « Taisez-vous ! Vous parlez d’un homme dont le martyre est la cause de l’humiliation des irakiens et dont la vie était la cause de l’humiliation des gens de Sham ». [35]
Références
- ↑ Târîkh Damishq, Ibn ‘Asâkir, v 56 p 380
- ↑ Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 15 p 98
- ↑ A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 2 p 200
- ↑ At-Tahsîn, Ibn Tâwûs, p 542
- ↑ Kamâl ad-Dîn wa Tamâm an-Ni’ma, v 2 p 407
- ↑ Târîkh al-Islam, v 24 p 159
- ↑ Mâlik al-Ashtar sîratuhû wa Maqâmuhû fî Ba’labak, Muhâjir, p 33
- ↑ Târîkh Damishq, Ibn ‘Asâkir, v 56 p 380
- ↑ Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 15 p 99-100
- ↑ Rawda al-Wâ’idîn, v 2 p 284
- ↑ A’yân ash-Shîa, Al-Amîn, v 9 p 40
- ↑ Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 15 p 130-133
- ↑ Târîkh al-Madîna al-Munawwara, Ibn Shiba, v 3 p 1141
- ↑ Mâlik al-Ashtar sîratuhû wa Maqâmuhû fî Ba’labak, Muhâjir, p 62
- ↑ Ansâb al-Ashrâf, Baladurî, v 5 p 535
- ↑ Târîkh Tabarî, v 3 p 411 ; A’yân ash-Shîya, ‘Amîn, v 9 p 41
- ↑ A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 4 p 75
- ↑ A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 9 p 41
- ↑ Mâlik al-Ashtar sîratuhû wa Maqâmuhû fî Ba’labak, Muhâjir, p 83
- ↑ Mâlik al-Ashtar sîratuhû wa Maqâmuhû fî Ba’labak, Muhâjir, p 84
- ↑ Sourate al-Isrâ’, v 81
- ↑ Al-Jamal, al-Mufîd, p 370
- ↑ Târîkh Tabarî, v 4 p 542
- ↑ A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 9 p 39
- ↑ A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 9 p 38
- ↑ A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 9 p 38-39
- ↑ Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 15 p 101
- ↑ Al-Ghârât, Ath-Thaqafî, v 1 p 263
- ↑ Al-Ghârât, Ath-Thaqafî, v 1 p 265-266
- ↑ Tarjumi A’lâm Nahj al-Balâgha, Amînî, p 40
- ↑ Nahj al-Balâgha, Kalamât Qisâr, n 443
- ↑ Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 15 p 98
- ↑ Al-Ghârât, Ath-Thaqafî, v 1 p 262
- ↑ Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 15 p 102
- ↑ Ansâb al-Ashrâf, Balâdhurî, v 5 p 350