Mikâ'îl

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Mikâ’îl (en arabe : میکائیل) ou Michel est l'un des anges les plus proches de Dieu, responsable de veiller quotidiennement sur les humains et leurs apporter leur part journalière (rizq) dont parle le Coran (2 : 98). Selon le contenu des hadiths, il fait partie de ceux qui portent le Trône divin, et il était parmi les premiers anges qui se sont prosternés devant Adam (a). Il a été en charge de divers événements de l’histoire sainte comme la destruction du peuple du prophète Loth (Lot ou Lût) et du Pharaon ; c’est lui qui a donné au Prophète Muhammad (s) le Sharh Sadr (la sérénité de l’âme / purification de l’esprit) et le protégea lors de Laylat al-Mabît. Aussi selon la tradition, ce fut lui qui aida les musulmans lors de la bataille de Badr, et ce fut lui qui apporta Burâq pour le Prophète pour son ascension céleste (Mi’râj) . Dans le nouveau testament il est considéré comme le chef des anges de Dieu [1], ou prince des archanges dans la bible, chef des forces du ciel. Il est considéré dans le christianisme et judaïsme comme le prince de la milice céleste.

Statut

Mîkâ’ïl, est l’un des anges les plus proches de Dieu (muqarrâb), nommé Mikâl dans le Coran [2]. Nombre de savants sunnites, comme certains savants chiites, en se basant sur le tradition, le considèrent comme l’ange de la miséricorde [3]. Aussi selon des hadiths, le Lawh mahfûz (la Table bien gardée) a quatre piliers, et l’ange Mîkâ’îl représente le pilier de la « volonté » (irâda) [4]. Mïkâ’ïl est aussi la manifestation du nom de Rabb, et l’un des anges qui portent le Trône divin[5].

Mîkâ’îl ou Michel avec Jibri’îl ou Gabriel, Isrâfâl ou Raphaël et Izrâ’îl ou Azraël sont les quatre archanges de l’Islam, considérés comme les chefs des anges (ru’ûs al-malâ’ika). Selon certains hadiths musulmans, Michel après Gabriel, est l’ange le plus proche de Dieu [6]. Dans le verset 98 de la sourate de 2 du Coran est dit à son sujet :

مَن كَانَ عَدُوًّا لِّلَّـهِ وَمَلَائِكَتِهِ وَرُسُلِهِ وَجِبْرِيلَ وَمِيكَالَ فَإِنَّ اللَّـهَ عَدُوٌّ لِّلْكَافِرِينَ ﴿٩٨﴾
Celui qui est ennemi d'Allah, de Ses Anges, de Ses Apôtres, de Gabriel, de Michel, [celui-là est ennemi d'Allah] car Allah est ennemi des Infidèles. » ﴾98﴿
Coran, Sourate 2, Verset 98 ; Traduction de Régis Blachère

Il a un statut très élevé pour les chiites. Selon des hadiths, Gabriel et Michel ont été créés de la même substance [7]. Selon d’autres hadiths le Prophète aurait prononcé cette phrase lors de ses prières pour appeler Dieu : « Ô Seigneur de Gabriel, de Michel et de Raphaël » [8].
Selon un autre hadith attribué à l’Imam Ali (a) « Michel est l’Imam des anges qui se réfèrent à lui dans la Bayt al-Ma’mûr (demeure des anges dans les cieux où ils font leurs invocation et louange de Dieu) ». Aussi dans un hadith attribué à l’Imam Sajjâd (a), il dit « Ô Dieu adresse ton salut sur Michel parce qu’il est très élevé auprès de toi » [9].

Tâches de Mîkâ’îl

Selon les hadiths chiites, c’est par l’intermédiaires de l’ange Michel que Dieu envoie ces biens et bénédictions à toutes les créatures dont les humains [10]. Aussi, selon ces sources, c’est lui qui est responsable de la fondation du pont de Sirât sur l’Enfer [11] lors du jour Dernier. Certains hadiths le considère comme étant en charge de la descente de la pluie [12], comme d’autres événements de l’histoire sainte mentionnés plus haut. Selon ces traditions, Michel et Gabriel étaient les deux premiers anges qui se sont prosternés devant le prophète Adam (a).

Dans d’autres religions

Dans les sources chrétiennes et juives, Mîkâ’îl est l’un des sept Archanges de Dieu [13]. Chez les juifs, il est le protecteur du peuple juif, et a un rang plus élevé que Gabriel [14]. La bible, dans l’épitre 10 et 12 du livre de Daniel, il est le chef des anges et c’est lui qui va à l’aide de Daniel dans son combat contre l-ses ennemi.

Références

  1. Epitre de Jude
  2. il apparaît à une seule reprise, Coran 2 : 98
  3. Az-Zamakhsharî, Al-Kashshâf, vol 4, p 394 ; Al-Kâshânî, Zubda at-Tafâsîr, vol 6, p 464
  4. Ibn Fanârî, Misbâh al-Uns, p 402
  5. Imâm Khumiynî, Âdâb as-Salât, p 275
  6. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 8, p 260
  7. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 17, p 8
  8. Pâkattchî, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, vol 8, p 286
  9. As-Sahîfa as-Sajjâdîyya, La troisième invocation, p 20
  10. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 8, p 260
  11. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 20, p 469
  12. Pâkattchî, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, vol 8, p 288
  13. Ibrâhîm, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, p 544
  14. Ibrâhîm, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, p 544