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(Page créée avec « '''Peuple de Saba’''' (en arabe : {{InlineArabic|قوم سَبَأ}}) était l'une des tribus arabes vivant au Yémen qui, selon les exégètes, fut frappée par le châtiment divin en raison de son ingratitude envers les bienfaits divins et de son rejet des prophètes. Ce peuple jouissait de nombreux bienfaits tels qu'une agriculture prospère, des jardins abondants en fruits, des routes sûres et l'absence d'insectes nuisibles ; cependant, à caus... ») |
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L'histoire du peuple de Saba et de la [[reine de Saba]] est mentionnée dans le [[verset 15 de la sourate Saba]] et le [[verset 22 de la sourate An-Naml]]. | L'histoire du peuple de Saba et de la [[reine de Saba]] est mentionnée dans le [[verset 15 de la sourate Saba]] et le [[verset 22 de la sourate An-Naml]]. | ||
== Présentation et statut == | |||
Le peuple de Saba était une ancienne tribu arabe descendant de Saba ibn Yashjoub ou Yasjoub, qui vivait au [[Yémen]] environ entre 1000 et 750 avant J.-C.<ref>Yûsifî, Mawsûʿat at-Târîkh al-Islâmî, vol 1, p 99 ; Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 84 et 89 ; ʿÛdî, « Qawm Saba’ », p 684</ref> Selon les chercheurs, ils vivaient d'abord dans le nord de la [[péninsule arabique]]. Ils ont ensuite migré vers le sud de la péninsule et se sont installés dans des régions comme Ma'rib, qui est devenue plus tard connue sous le nom de terre de Saba.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 89 ; ʿÛdî, « Qawm Saba’ », p 684</ref> | |||
Dans le [[Coran]], il existe une sourate nommée [[Sourate Saba’|Saba]] qui raconte l'histoire de ce peuple. Les versets 15 à 19 de cette sourate rapportent comment ce peuple jouissait des bienfaits divins dans leur terre et leurs jardins verdoyants, avant d'être détruits par l'[[immense inondation d'Arim]] suite à leur ingratitude. De plus, les versets [[verset 22 de la sourate An-Naml|22]] à [[44 de la sourate An-Naml]] font référence au rapport de la huppe concernant le peuple de Saba et le puissant royaume de la [[reine de Saba]] (Bilqis), ainsi que sa rencontre avec le [[prophète Salomon (a)]] et sa conversion à la foi. | |||
Certains exégètes considèrent que la méconnaissance de la grande civilisation de Saba pendant de nombreux siècles et sa découverte au XIXe siècle constituent l'une des prédictions miraculeuses du Coran et un exemple de son miracle scientifique.<ref>Ridâ’î, Tafsîri Qurʾâni Mihr, vol 17, p 46 ; Âyatullah Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 18, p 69</ref> Selon certains chercheurs, les récits coraniques sur le peuple de Saba dans les sourates [[Sourate an-Naml|An-Naml]] et [[Sourate Saba’|Saba]] se réfèrent à deux périodes historiques différentes de la vie de ce peuple<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 88</ref>, ainsi l'extinction du peuple de Saba suite à l'[[inondation d'Arim]] s'est produite plusieurs siècles après l'époque du prophète Salomon (a) et ne concerne pas le peuple de la reine de Saba de son époque.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 87</ref> | |||
Selon certains chercheurs, le nom "Saba’" est également mentionné plusieurs fois dans la [[Torah]] comme un peuple historique.<ref>Karîmîyân et Hûshangî, « Bilqiys », p 73 - 74</ref> | |||
== Caractéristiques == | |||
Dans les sources historiques et exégétiques, plusieurs caractéristiques du peuple de Saba sont mentionnées, notamment leur puissance militaire, leur développement urbain et l'idolâtrie. | |||
=== Monothéisme et idolâtrie === | |||
Le Coran fait référence à un groupe du peuple de Saba qui croyait au [[Jour du Jugement]] et à la [[vie après la mort]]<ref>Sourate Saba’, verset 21</ref> et reconnaissait la souveraineté de Dieu.<ref>Hâshimî Rafsanjânî, Farhangi Qurʾân, vol 15, p 521</ref> Selon les sources historiques et exégétiques, d'autres groupes du peuple de Saba soit ne croyaient pas en Dieu, soit s'étaient tournés vers l'adoration du soleil, de la lune, des étoiles et d'animaux comme le cerf et le veau<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 90 ; Balâghî, Qasasi Qurʾân, p 379 ; Al-Qurtubî, Al-Jâmi‘ li Ahkâm al-Qur’ân, vol 13, p 184</ref>, ainsi que l'idole "Yaghouth"<ref>At-Tabarî, Jâmi‘ al-Bayân, vol 29, p 62</ref>. Selon Bi-Azar Shirazi, chercheur religieux, le peuple de Saba croyait que les deux cornes du taureau formant un croissant symbolisaient la déesse Vénus.<ref>Balâghî, Qasasi Qurʾân, p 379 ; Bî Âzâr Shîrâzî, Bâstân Shinâsî wa Jughrâfîyâyi Târîkhîyi Qasasi Qurʾân, p 325</ref> Certains chercheurs pensent que le [[judaïsme]] était également présent parmi le peuple de Saba à certaines périodes.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 90</ref> | |||
=== Puissance militaire === | |||
Les historiens ont divisé l'histoire du peuple de Saba en deux périodes : celle des Mukarribs (capitale Sirwah) et celle des Sabéens (capitale Ma'rib), bien qu'ils n'aient pas fourni d'informations précises sur les noms et la durée de ces périodes.<ref>Bî Âzâr Shîrâzî, Bâstân Shinâsî wa Jughrâfîyâyi Târîkhîyi Qasasi Qurʾân, p 316 ; Balâghî, Qasasi Qurʾân, p 377 ; ʿÛdî, « Qawm Saba’ », p 285 et 686</ref> De nombreuses sources rapportent que le royaume de Saba était l'un des plus grands et des plus puissants royaumes du Yémen, connu parmi les Arabes et célèbre chez les Romains et les Grecs, avec une armée nombreuse et disciplinée.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 85 et 88 ; Hâshimî Rafsanjânî, Farhangi Qurʾân, vol 15, p 530 ; Balâghî, Qasasi Qurʾân, p 377 ; Bî Âzâr Shîrâzî, Bâstân Shinâsî wa Jughrâfîyâyi Târîkhîyi Qasasi Qurʾân, p 316 ; Dastûrî, Aqwâmi Halâk Shudeh, p 137</ref> Le verset 22 de la sourate An-Naml fait référence à la puissance militaire du royaume de Saba face au royaume de Salomon (a). Selon ces rapports, les femmes de Saba jouissaient de droits égaux à ceux des hommes aux plus hauts postes religieux, gouvernementaux et militaires.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 86</ref> Certains chercheurs, s'appuyant sur des sources historiques, indiquent que le commerce principal de Saba concernait l'or, l'esclavage, la production de parfums et les pierres précieuses.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 86 ; ʿÛdî, « Qawm Saba’ », p 684</ref> | |||
=== Développement et prospérité === | |||
Le peuple de Saba accordait une attention particulière au développement et à la prospérité<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 85</ref>, comme en témoignent les inscriptions restantes du royaume de Saba, avec des termes tels que reconstruction, construction et amélioration, reflétant leur intérêt pour le développement et le progrès.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 85 ; Dastûrî, Aqwâmi Halâk Shudeh, p 137</ref> Certains chercheurs considèrent parmi les réalisations de la civilisation sabéenne le célèbre temple de Sirwah et le fameux temple de Ma'rib (symbole de l'idolâtrie) qui fut construit avec d'énormes blocs de pierre de 30 pas de long pour le dieu de la lune.<ref>ʿÛdî, « Qawm Saba’ », p 686</ref> | |||
Selon [[Sayed Sadruddin Balaghi]] dans son livre "Qisas al-Quran", la construction de ce temple et d'un barrage démontre l'expertise du peuple de Saba en géométrie et en astronomie.<ref>Balâghî, Qasasi Qurʾân, p 379</ref> De plus, dans certaines sources exégétiques et historiques, la construction du barrage historique de Ma'rib et l'utilisation de vannes pour une utilisation optimale de l'eau sont mentionnées parmi les réalisations d'ingénierie du peuple de Saba.<ref>Dastûrî, Aqwâmi Halâk Shudeh, p 138 ; Cheikh at-Tabrisî, Tafsîr Jawâmi‘ al-Jâmi‘, vol 3, p 346 et 347 ; Âyatullah Makârim Shîrâzî, Qissihâyi Qurʾân, p 507 ; ʿÛdî, « Qawm Saba’ », p 686</ref> | |||
== Ingratitude cause du châtiment == | |||
On dit que la terre de Saba était remplie de bienfaits matériels et spirituels<ref>Âyatullah Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 18, p 58</ref> et, grâce à la construction du barrage, elle jouissait d'une agriculture prospère et de nombreux vergers fruitiers.<ref>Ridâ’î, Tafsîri Qurʾâni Mihr, vol 17, p 41 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 8, p 604 ; Âyatullah Makârim Shîrâzî, Qissihâyi Qurʾân, p 507</ref> Dans la description de cette terre, il est écrit que les gens possédaient deux grands jardins contigus qui s'étendaient sur une distance de dix jours de marche.<ref>Cheikh at-Tabrisî, Tafsîr Jawâmi‘ al-Jâmi‘, vol 3, p 346 ; Shâh ʿAbd al-ʿAzîmî, Tafsîri Ithnâ ʿAsharî, vol 10, p 522</ref> | |||
Il est également écrit que la chaleur et le froid n'étaient pas incommodants en été et en hiver<ref>Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 8, p 605</ref>, que les habitants étaient protégés des voleurs et des bêtes sauvages pendant leurs voyages<ref>Âyatullah Makârim Shîrâzî, Qissihâyi Qurʾân, p 509</ref> et qu'en raison de l'abondance des [[bienfaits]], ils n'avaient pas besoin de provisions de voyage.<ref>Cheikh at-Tabrisî, Tafsîr Jawâmi‘ al-Jâmi‘, vol 3, p 348 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 8, p 605</ref> Selon les exégètes, le peuple de Saba fut ingrat envers tous les bienfaits divins et oublia [[Dieu]].<ref>Âyatullah Makârim Shîrâzî, Qissihâyi Qurʾân, p 509 ; Kâshânî, Manhaj as-Sâdiqîn fî Ilzâm al-Mokhâlifîn, vol 7, p 361</ref> Ils rejetèrent les [[prophètes divins]] et ne montrèrent pas de [[gratitude envers Dieu]].<ref>Kâshânî, Manhaj as-Sâdiqîn fî Ilzâm al-Mokhâlifîn, vol 7, p 361</ref> Ils se vantaient et encourageaient les divisions de classes.<ref>Dastûrî, Aqwâmi Halâk Shudeh, p 141 ; Âyatullah Makârim Shîrâzî, Qissihâyi Qurʾân, p 509 ; Khusrawânî, Tafsîri Khusrawî, vol 7, p 80</ref> Cette ingratitude provoqua le [[châtiment divin]] (l'[[inondation d'Arim]]).<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 91 ; Âyatullah Makârim Shîrâzî, Tafsîri Nimûni, vol 18, p 59 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 16, p 364</ref> | |||
== Destruction du peuple par l'inondation d'Arim == | |||
{{Article connexe|Sayl al-‘Arim}} | |||
Selon les exégètes, au moment du [[châtiment divin]], des rats du désert affaiblirent la structure interne du [[barrage de Ma'rib]], causant sa rupture. Cet événement déclencha une inondation massive qui détruisit le bétail et transforma les jardins verdoyants en arbres aux fruits amers et inutilisables.<ref>Qâniʿî et Asadî, « Qawmi Saba’ », p 91 ; Hâshimî Rafsanjânî, Farhangi Qurʾân, vol 15, p 511 et 512 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 8, p 605 ; Âyatullah Makârim Shîrâzî, Qissihâyi Qurʾân, p 508 ; Shâh ʿAbd al-ʿAzîmî, Tafsîri Ithnâ ʿAsharî, vol 10, p 523</ref> Après cet événement, le peuple de Saba fut dispersé de sa terre et migra vers différentes régions de la péninsule arabique.<ref>Yâqût al-Hamawî, Mu‘jam al-Buldân, vol 3, p 181</ref> La tribu de Ghassan migra vers la [[Syrie]], la tribu de Quda'a vers La [[Mecque]], la tribu d'Asad vers [[Bahreïn]], la tribu d'Anmar vers [[Yathrib]], la [[tribu de Khuza'a]] (Judham) vers Tihama à La Mecque, et la [[tribu d'Azd]] vers [[Oman]].<ref>Kâshânî, Manhaj as-Sâdiqîn fî Ilzâm al-Mokhâlifîn, vol 7, p 364 ; Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 8, p 389</ref> Cette dispersion fut si vaste qu'elle devint un proverbe parmi les Arabes : "Tafarraqu ayadi Saba" ; signifiant "ils se sont dispersés comme les mains de Saba".<ref>Kâshânî, Manhaj as-Sâdiqîn fî Ilzâm al-Mokhâlifîn, vol 7, p 364 ; Yâqût al-Hamawî, Mu‘jam al-Buldân, vol 3, p 181</ref> | |||
== Références == | == Références == |